Kafka, L’éveil de Xavier Amet

Voici un roman qui à première vue, à tout pour plaire : une histoire fantastique non dénuée d’action et de violence, une couverture inquiétante et pleine de promesses, et un héros doté d’une forte personnalité. J’ai eu la chance de lire ce premier tome en partenariat avec l’auteur, et je souhaite le remercier à nouveau très chaleureusement.

Le roman prend son temps pour démarrer, ce qui est appréciable. Le contexte reste pendant un bon tiers du roman totalement terre-à-terre, nous permettant de faire connaissance avec le personnage principal tout en nous immergeant dans un univers de criminalité et de testostérone qui fleure bon la sueur et la bagarre. Au cours de cette première partie, j’étais très curieuse de lire la suite et de découvrir comment le récit allait évoluer vers un contexte plus fantastique. J’étais impatiente que la narration entre dans le cœur de son sujet.

Kafka est un personnage qui n’est pas des plus subtils, du genre brut de décoffrage, prompt à se mettre dans les difficultés jusqu’au cou. Ce n’est pas un personnage qui est des plus sympathiques à mes yeux : ses capacités émotionnelles sont assez réduites -au point de tenir parfois plus de l’androïde que de l’humain- notamment dans ses relations avec sa famille. De plus, il convoite de façon assez primitive la plupart des femmes qu’il croise. A chaque lecteur d’évaluer si ce type de personnalité lui plaît : Kafka donne à voir sa vraie nature, celle d’un homme brutal, défini avant tout par sa brutalité et son impulsivité. Dans des situations de drames critiques, il cille à peine. Il faut en tous cas lui reconnaître les qualités de ne pas dissimuler ses intentions, d’aller droit au but et d’être vraiment du genre sincère !

Les exclamations vulgaires et les allusions sexuelles sont un peu trop fréquentes à mon goût. Le registre de langue familier n’est pas forcément un problème en soi, mais l’aspect répétitif des pensées du personnage peut parfois être agaçant. Il est vraiment un homme d’action, et cette caractéristique pourra se révéler précieuse dans son avenir.

En ce qui concerne la mythologie des Kahuros, elle est originale et dépaysante.
Il était temps qu’un auteur remette en cause les bases des légendes vampiriques (l’eau bénite, l’ail, le pieu dans le cœur, les cercueils qui servent de lits, et autres excentricités). En cela, ce récit est rafraîchissant, il nous sort des sentiers battus et ne cherche certainement pas à recréer une ambiance style Lestat, et encore moins style Twilight. La narration fonctionne à plein régime, l’action est omniprésente, et la mission de divertissement est amplement respectée.

Une bonne lecture dans son ensemble, plutôt fluide et sans longueurs. A suivre dans les prochains volumes…

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