Éloge de la trahison de Jacques Aboucaya

Résumé :

« Qu’est-ce que la trahison sinon une loyauté à l’envers, et par là d’autant plus intéressante ? Si je pousse aux limites mon introspection, elle me fournit la raison essentielle de cet attrait pour la trahison ressenti depuis ma tendre enfance. Il procède de la défiance quasi instinctive envers le troupeau. De la sympathie spontanée pour celui qui se démarque ? et peu importe la raison qui le meut. Que ferait la police sans les indics ? Quelle politique extérieure digne de ce nom pourrait être conduite sans les espions ? Et sans Judas, pas de trahison donc pas de résurrection. A lui, simple mortel, échoit le rôle de décider de la mort de Dieu. »Dans son dialogue avec un compagnon de voyage, l’auteur nous livre une réflexion drôle et caustique sur la trahison, puisant aux vastes sources de sa culture littéraire et artistique pour entraîner le lecteur dans les méandres de son éloge paradoxal. Un vrai régal !


Mon avis :

Ce livre est intéressant. En 135 pages, l’auteur nous propose un tour d’horizon de la trahison dans différents domaines, politique, histoire, art, sport… et nous la montre comme nous l’avons jamais vu. Néanmoins, j’ai quand même quelques points négatifs à raconter dessus, pas spécialement sur le contenu, loin de là ! Mais plutôt sur la manière dont le sujet est amené.

Tout d’abord, j’ai trouvé le sujet trop rapide, l’auteur débite beaucoup trop d’un coup sans laisser le temps au lecteur de respirer, surtout que parfois faut s’accrocher pour suivre ! Ensuite comme autre problème, je note la forme qui est, de mon point de vue, pas vraiment appropriée à ce genre de sujet. Présenter cette cause sous la forme d’un pseudo roman, enlève beaucoup à ce livre, pour ma part je pense qu’un réel essai -même court- aurait été plus agréable. Sans compter que ça aurait été plus logique au vu de la situation et du déroulement de la scène.

Je sais là n’est pas le principal de ce bouquin, mais le fait que le narrateur soit un dictionnaire d’anecdote, de référence en tout genre, qu’il trouve comme ça au quart de tour réponse à tout, m’a sérieusement exaspéré ! Sans oublier qu’il peut parfois se montrer extrêmement énervant, en effet quand on le lit on a l’impression qu’il veut tellement en dire, qu’il écoute que d’une oreille distraite ce que son interlocuteur raconte, dommage… Mais bon, faut dire qu’on passe dessus assez vite quand même.

Mais outre ces détails et un début assez laborieux, j’ai commencé à plus apprécier le bouquin aux environs de la page 83, et en particulier les chapitres sur l’art, le sport, et la littérature, que j’ai pris grand plaisir à lire, il y’a quand même quelque chose qui me taraude… Dans ces derniers chapitres l’auteur n’en fait-il pas trop ? En ce qui me concerne, j’ai trouvé que si.
Je dois avouer que là où l’auteur voit la trahison, moi je verrais plus une simple, -presque banale- évolution ; évolution de la poésie, évolution de la musique ou encore évolution de la peinture. Certes, pour le narrateur c’est une trahison féconde, un « tuer le père ». Pour moi cependant il n’en est rien. Pourquoi l’évolution serait-elle parricide, donc trahison ? Ça n’a pas de sens. Tout n’est pas lier, même si ça se suit. Beaucoup de choses existent en tant que telle et unique, sans lien avec quoi que ça soit. Beaucoup de choses évoluent, parce que ça doit évoluer, et non parce qu’il faut éclipser le passer. Pourquoi toujours cette obsession de chercher midi à quatorze heures ? Mais là n’est sans doute pas le sujet de ce livre.

En résumé c’est un livre qui ouvre un bon sujet de réflexion, qui m’a fait voir la trahison comme je ne l’avais jamais vu, mais hélas la forme et la rapidité ne conviennent pas. Je remercie cependant les éditions Rocher et Livraddict pour ce partenariat, car ça reste, malgré tout un livre à découvrir.

Bonne lecture.

Florel.

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