#4 13 Décembre 2012 13:54:01
Je trouve ton commentaire très intéressant, Nathalie (ne t'en fais pas, Emeralda, ton point de vue également, et je suis tout à fait d'accord avec toi, puisqu'il reflète à peu près le mien). Je n'avais jamais entendu parler de ce livre Eichmann à Jérusalem mais je pense qu'il est aussi intéressant que celui de Robert Merle, même si je préfère lire des romans, personnellement.
Je n'ai pas lu le livre dont tu parles mais il semble assez se rapprocher de La mort est mon métier, comme tu l'as fait remarquer. Je ne pense pas que Robert Merle cherchait à justifier les actes horribles qui ont été commis, loin de là. Lui-même l'explique clairement, dans sa préface, et donc, je n'ai pas du tout ressenti ça en lisant son livre. Il veut nous faire voir Rudolf Lang -enfin, Rudolf Hoess, devrais-je dire- tel qu'il était en réalité. Ce n'était pas un monstre, mais un homme qui jugeait normal de faire ce qu'on lui demandait, d'obéir aux ordres, même si ces derniers étaient tout à fait horribles, inhumains, et injustifiés. Comme le dit si bien Merle, c'est justement ça, qui le rend monstrueux.
En aucun cas, il ne cherchait à dire qu'ils avaient eu raison de faire ça, ou qu'ils avaient des circonstances atténuantes. Essayer de comprendre une telle cruauté, une barbarie pareille, est impossible. Je ne vois pas comment est-ce qu'on pourrait justifier ça. Comprendre comment ces hommes en sont arrivés là, c'est autre chose : ça ne les explique pas, ce n'est pas excusable, mais il est possible de comprendre ça, de se dire que c'est pour ça, même si ça reste dur à admettre et à comprendre, pour moi.