[Fahrenheit 451 - Mars 2016] Intrigue

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #1 30 Mars 2016 18:04:35

    => Qu'avez-vous pensé de l'intrigue ?

    Vous pouvez notamment répondre aux questions suivantes (préparées par mm03) :

    – Quelle est la place du suicide dans la société de Fahrenheit 451 ?

    – Le Limier peut il faire penser aux drones d’aujourd’hui ?

    – Beatty raconte que les livres était devenue trop simple, les classiques résumé en quelque lignes, pensez vous que c’est le chemin que nous prenons ?

    - Beatty raconte à Montag que leur rôle est de protéger le "bonheur", mais les gens sont ils heureux dans cette société ?

    - Que pensez-vous de la fin ?
  • Celystine

    Lecteur assidu

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    #2 30 Mars 2016 19:12:20

    C'est assez dur à expliquer la place du suicide, on ne rencontre le cas qu'une seule fois. Et cette femme se suicide pour le savoir. Je pense malgré tout qu'elle n'a du tout la même place que dans notre société actuelle. Aujourd'hui, on se suicide pour remédier à un mal être personnel (à cause d'un acte passé ou peut importe quoi d'autre). Alors que dans la société décrite par Bradbury, le suicide ressemble plus à un sacrifice de martyr. "Vois comme je meurt et brûle pour défendre ma cause." Je le vois comme ça.

    Aujourd'hui les pompiers ou autre secours ont tendance à faire appel à des chiens pour les aider à trouver des victimes. Je pense que c'est un substitut que Bradbury a imaginé, encore plus efficace et pour le coup plus redoutable que de simples animaux. Je n'ai pas pensé aux drones en lisant.

    Pour ce qui est de la simplicité des livres, heureusement on ne prend pas ce chemin là, au contraire. J'ai justement lu un article racontant le contraire: les livres ont tendance à être plus longs qu'au siècle dernier. Surtout dû au fait que l'imaginaire à aujourd'hui une place importante dans la littérature et que ça prend du temps et des pages à décrire un monde imaginaire, ainsi que les races et classes qui vont avec. Le style est plus simple qu'à l'époque par contre. Le langage est différent, je ne pourrais pas lire des ouvrages du 19è tous les jours, même si j'apprécie ça ;-)

    Les gens de cette ville ne sont pas heureux. Ils confondent bonheur et divertissement, occupation. Ils s'occupent (ou se font occuper) pour ne pas ressentir leur solitude et leur malheur justement. Ils sont effrayés de s'en rendre compte un jour.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Je pense notamment à la scène où Montag lit de la poésie à sa femme et ses amies. L'une d'elle se met à pleurer et c'est là que ça part en vrille dans la maison.



    Comme je disait dans la section Personnages, j'ai eu peur pour les exilés et le savoir (surtout pour le savoir).

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Peur qu'il soit perdu, parce que ces petites tribus ne grandissent qu'au compte goutte. Et même s'il on sait que d'autres sont des nomades comme eux et qu'ils vont pour se retrouver. Combien de temps cela prendra-t-il et seront-ils assez nombreux (ou du moins assez efficaces) pour changer les choses. C'est toujours la même rengaine. On se demande toujours si l'on sera assez fort contre d'adversaire pour le renverser.

    Dernière modification par Celystine (30 Mars 2016 19:14:51)

  • Vinushka

    Bookworm

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    #3 30 Mars 2016 19:29:07

    L'intrigue m'a un peu dérouté. Elle est centrée sur le personnage de Montag. Nous voyons la société créée par Bradbury à travers lui (même si des personnages intéressants gravitent autour de lui), et si j'ai été emportée par le style, j'étais comme sur ma faim en ayant fini le récit. En fait, j'ai l'impression que tout se passe très vite : l'évolution de Montag, ses aventures, le dénouement. On est très vite immergé dans l'univers, puis malgré tout ce qui s'est passé, j'ai l'impression d'avoir vécu une tranche de vie. Tout reste encore à faire.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Malgré tout le remue-ménage (la mort de Beatty, la guerre), la société a trouvé un coupable à la place de Montag et même si la cité est réduite en cendre, j'ai l'impression que tout va redevenir en ordre bien rapidement. L'ordre étant l'interdiction des livres approuvé par la majorité. Il leur faudrait trop de temps pour renverser la donne, mais tant qu'il y a quelques personnes pour penser le contraire, il y a tout de même un peu d'espoir en gros. Même s'ils ne sont rien du tout, juste une partie du savoir.



    Et je ne sais que penser de la fin du coup... J'ai eu l'impression de lire un vain message d'espoir.

    Dernière modification par Vinushka (30 Mars 2016 19:29:25)

  • SweeneyBunny

    Lecteur du dimanche

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    #4 30 Mars 2016 19:38:19

    Plus que l'idée du suicide, j'ai trouvé l'idée de la réanimation, de ce refus de laisser mourir intéressant. D'autant plus qu'une fois qu'elle revient à la vie, la femme de Montag a tout oublié. Elle n'est pas heureuse pourtant on lui interdit d'être malheureuse et surtout on lui interdit de mettre un terme à ce malheur.

    Concernant la fin, c'est vrai qu'elle est plutôt pessimiste. Aucune certitude que la connaissance et les livres survivent. L'auteur laisse même entendre que bon nombre seront perdus. Mais finalement, quand on se penche sur une civilisation comme les grecs, les romains ou les égyptiens par exemple, qu'elle est la part des écrits qui sont parvenus jusqu'à nous ? Au final, la majeure partie des écrits de ces peuples n'ont-ils pas disparus avec le temps et la chute de ces civilisations ?
    Je pense que la fin aurait difficilement pu être foncièrement optimiste.
  • tautiton

    Petit rat de bibliothèque

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    #5 30 Mars 2016 19:46:39

    Bonsoir,
    Cette question du suicide m'a un peu étonné tant pour moi, l'épisode de la vieille dame n'est pas un suicide. Elle se laisse assassiner plutôt que de se rendre, c'est simplement pour moi un acte de résistance jusqu'au boutiste. D'ailleurs cette notion de résistance se retrouve encore avec ces petites assemblées d'érudit obligés de vivre en marge de la société sur les bords des voies ferrée, que rejoins Montag par la suite.

    j'ai dans un premier temps comme celystine vu les limiers uniquement comme des chiens policiers, et puis cette question me paraît finalement avoir vu juste, peut être pas encore avec les drones mais quant est il des vidéo surveillance urbaines ? Là, à mon avis on est en plein dedans ! Pour l'instant elle a plutôt prouver son efficacité notamment dans les traques de terroristes, mais les dérives sont évidement possible. D'ailleurs dans le livre les lecteurs ne sont ils pas considérés comme tel ?

    personnellement j'ai ressentie la fin comme étant une lueur d'espoir. On voit les oppresseurs s'autodetruire en quelque sorte, alors même si on sent bien que d'autres vont les remplacer et reconstruire la ville, la résistance est toujours là.

    Dernière modification par tautiton (30 Mars 2016 19:51:18)

  • fool

    Livraddictien débutant

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    #6 30 Mars 2016 19:54:48

    La question du suicide dans Fahrenheit est abordée de manière très intéressante je trouve. Ce livre nous présente deux "versions" du suicide. le suicide "passif" si l'on peut dire avec Mildred qui en fait se suicide par faiblesse, ne sachant pas quoi faire pour se sortir de ce mal-être qu'elle sent diffusément en elle et celui "actif" de la vieille dame qui montre la droiture et le courage qu'elle possède restant fidèle jusqu'au bout à ses idéaux. Je pense que Bradbury a voulu nous montré (peut-être) que le même acte peut avoir deux significations totalement différentes selon notre état d'esprit. Pour Mildred le suicide montre qu'elle a été vaincue par la société tandis que pour la vieille dame, cela montre qu'elle ne sera jamais vaincue
  • maelys_a

    A la découverte des livres

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    #7 30 Mars 2016 20:01:48

    J'ai quant à moi trouvé la fin assez négative. Je pense aussi que l'ordre va se rétablie très rapidement. Je ne pense pas que la ville de Montag était un cas isolé. Et j'ai aussi eu cette impression de cycle avec les résistants. On apprends les livres par coeur pour quand les hommes se rendront compte qu'ils en ont vraiment besoin, puis ils les détruiront à nouveau, et nous recommenceront à les apprendre par coeur.. Je les ai trouvé plus fatalistes que battants.
    Les limiers m'auront plus fait penser à des chiens qu'à des Drones. Mais effectivement cela amène à la constante surveillance des citoyens.
    Cela me fait penser que l'un des grands thèmes soulevé aussi par ce roman est la manipulation médiatique. Se rendant compte que Montag leur avait échappé les autorités sacrifient un inconnu pour rassurer toute la population. Cela ne me surprendrait pas qu'on soit déjà victime de ce genre de procédé.
  • Errant

    Lecteur glouton

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    #8 30 Mars 2016 20:09:52

    J'ai bien aimé l'intrigue qui tourne quant à moi autour de la conversion de Montag et de ses chances de s'en sortir, les autres histoires n'étant que contributives à cette transformation bien qu'elles soient en elles-même assez intéressantes aussi.

    Globalement je trouve que cette façon de monter le livre le rend à la fois très accessible et terriblement significatif.
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #9 30 Mars 2016 20:16:24

    tautiton a écrit

    Cette question du suicide m'a un peu étonné tant pour moi, l'épisode de la vieille dame n'est pas un suicide. Elle se laisse assassiner plutôt que de se rendre, c'est simplement pour moi un acte de résistance jusqu'au boutiste.


    C'est quand même elle qui craque l'allumette...

  • tautiton

    Petit rat de bibliothèque

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    #10 30 Mars 2016 20:45:43

    Nathalie a écrit

    C'est quand même elle qui craque l'allumette...


    C'est pour cela que je parle de jusqu'au boutisme. Ce sont les circonstance et la pression qui la pousse à craquer l'allumette, le decision ne vient pas d'elle. Sans l'arrivée des pompier elle ne se serait jamais suicidé. Je vois ça comme un acte kamikaze dans le sens japonais du terme évidement. Comme c'est militaires qui ont pour devise, je meurs mais ne me rend pas.