[Notre-Dame de Paris - Mai 2016] Intrigue et personnages

  • EgoC

    Magicien des lignes

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    #11 01 Juin 2016 19:08:45

    Nathalie a écrit

    Oui je comprends bien, mais justement j'avais l'idée de l'Esmeralda matûre qui tombe profondément amoureuse alors que c'est une adolescente qui craque sur le beau soldat. Ce qui s'explique très bien. Ca m'a juste surpris (en plus de la fin très différente du livre par rapport à Disney bien sûr, mais je n'en dirai pas plus car plusieurs n'ont pas terminé leur lecture). Au final le roman est quand même beaucoup plus sombre.


    Je suis d'accord, il est vraiment très sombre comme roman, c'est pour ça que le fait que Lacombe l'ai illustré ne m'étonne pas, il a également un univers très sombre.

  • Julie27

    Administratrice

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    #12 01 Juin 2016 19:21:33

    J'ai été très surprise du caractère des personnages.
    Comme beaucoup, j'en avais une idée préconçue avant ma lecture.
    J'imaginais Esmeralda belle, solaire et forte. Pour le dernier terme, j'ai été un peu remise à ma place... car je l'ai trouvée très naïve surtout... Après réflexion, ça paraît logique car elle est en fait encore très jeune et a encore tous ses idéaux... mais, sur le coup, j'ai été un peu déçue. En tout cas, elle casse un peu l'image de la séductrice-née, elle ne le fait pas du moins pas consciemment.
    De même, je m'attendais avant ma lecture à un caractère différent pour Quasimodo : dans le livre, on voit de lui une part plus sombre que je n'imaginais pas (bien que logique, étant donné son passé et les réactions des autres) et une intelligence un peu plus limitée.
    Pour Phoebus, une déception aussi tellement il m'a énervée par son indifférence et son hypocrisie.
    Je trouve que Frollo est un personnage très fort, un personnage vraiment mémorable et très travaillé. Je l'imaginais encore plus sombre que ça par contre.
    Gringoire est celui pour lequel je suis la plus indécise... je l'ai aimé et détesté en même temps... je l'ai trouvé drôle et lâche... touchant et méprisable...

    J'ai préféré le personnage de Quasimodo, même si d'autres m'ont paru plus complexes et plus intéressants. Je l'ai trouvé très attachant et j'ai eu beaucoup de peine pour lui à chaque rejet, c'est aussi celui que j'ai trouvé le plus sincère.

    Concernant la représentation de Paris  et de la vie au Moyen-Age, j'ai trouvé qu'elle semblait un peu idéalisée par Victor Hugo, sur plusieurs aspects. J'avais l'impression qu'il "dénigrait" beaucoup son époque, notamment pour l'architecture, au profit des années 1400-1500 qu'il encense un peu. Même chose pour la ville de Paris, avant son expansion.

    Et j'ai aimé le croisement des différentes intrigues, croisements nécessaires avant la fin. J'ai trouvé que ça rendait le livre plus attractif, cette envie d'avancer dans chacune des intrigues pour connaître le lien.

    Dernière modification par Julie27 (01 Juin 2016 19:53:00)

  • Antigramme

    Lecteur averti

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    #13 01 Juin 2016 19:28:41

    Je suis clairement d'accord avec le fait qu'il y a un gouffre dans la représentation des personnages entre le livre et l'adaptation qu'en à fait Disney. Après c'est très classique, tous les Disney que j'ai pu voir gardent le début triste (orphelin, sorcière, ...) mais ont des fins heureuses, il en est de même ici.

    Je pense que Victor Hugo a voulu dresser un portrait des personnages collant au plus près de la réalité en les représentant dans toute leur complexité.
    Esmeralda est à la fois très mâture du fait des événements de sa vie qui l'ont obligée à grandir mais elle reste malgré tout une jeune fille de 16 ans qui est perdue dans ses sentiments.

    La description des autres personnages est fortement liée au contexte de l'histoire mais je trouve les protagonistes assez intemporels. Casimodo, le sonneur de cloche doté d'un physique repoussant n'est pas très éloigné d'un mineur de l'époque de Hugo usé par son travail. Aujourd'hui il reste peu d'emploi en France vraiment usant physiquement pourtant le schéma est le même, un travailleur précaire ne disposant que de moyens limités pour s'occuper de sa santé et s'offrir des "loisirs" rencontrera des difficultés à courtiser une jeune fille qui aspire à sortir de sa condition difficile...
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #14 01 Juin 2016 19:52:26

    Je n'avais pas fait le parallèle avec les mineurs, mais c'est vrai que dans le livre Quasimodo n'est sourd qu'à force de faire sonner les cloches de Notre-Dame, c'est affreux quand on y pense.
  • Northanger

    Lecteur du dimanche

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    #15 01 Juin 2016 20:03:02

    J'ai moi aussi l'édition illustrée par Benjamin Lacombe et je trouve que c'est magnifique. C'est vraiment un plus (par moments, j'ai lu mon édition de poche quand je me déplaçais mais la magie n'était pas la même...).

    J'ai été surprise par le personnage de Quasimodo (Disney est passé par là), pour moi c'était un personnage laid au premier abord mais beau intérieurement...

    Le fait d'accompagner un certain nombre de personnages dans le roman (je ne sais pas encore si tous auront leur importance, j'en suis à la page 270 à peu près) donne l'impression de lire des chroniques de l'époque médiévale : sur la place du théâtre, la justice, les recluses, etc.
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #16 01 Juin 2016 21:11:34

    Jwann a écrit

    Par contre, j'ai du mal avec l'idée qu'elle n'ait que 16 ans, je veux bien que c'est une fille des rues, une "orpheline" etc mais elle me semble bien indépendante pour avoir cette âge là.


    C'est un point qui ne me surprend au contraire pas du tout pour 2 raisons : d'abord les orphelins étaient souvent livrés à eux-mêmes et donc devaient se débrouiller pour vivre ; ensuite à 16 ans en 1482, beaucoup de jeunes femmes sont déjà mariées et mères de famille, considérées comme adultes (l'adolescence n'existe pas en tant que telle au Moyen-Age).
    Du coup, je reste sur Esmeralda car comme vous, ce qui me frappe presque à chaque fois c'est sa naïveté : elle tombe amoureuse pour la première fois et y croit jusqu'au bout. Je ne pense pas qu'elle soit idiote du tout (sinon elle n'aurait peut-être pas survécu) mais elle est un peu victime de son grand cœur sur ce coup-là.
    Du côté de ses prétendants, j'ai une réelle fascination pour Frollo que je trouve le plus travaillé et le plus complexe même si ses sentiments sont très extrêmes ; Quasimodo est celui qui me semble le plus évolué au cours du roman : il est plutôt méchant au début et s'humanise peu à peu face à son amour pour Esmeralda. Pour moi, c'est le plus touchant.
    Phebus n'est qu'un porc qui pense avec autre chose que sa tête. Par contre, je me pose souvent la question du rôle de Gringoire pour l'ensemble de l'intrigue : je le trouve un peu inutile (à moins qu'il n'ait un rôle de faire-valoir).
    A l'inverse il y en a une histoire qui m'intéresse toujours c'est celle de la Sachette qui me bouleverse à chaque fois.

    Je pense que le Moyen-Age que décrit Hugo est à la fois très documenté et sans doute idéalisé pour le comparer avec son époque. Mais surtout, comme le disait Nathalie, il met la cathédrale au centre de Paris et je pense réellement qu'elle l'était et que de là on pouvait voir une grande partie des quartiers alentours (les maisons étaient bien moins hautes que maintenant).
    D'une manière générale, j'aime que ce roman soit réellement sombre, après tout il est qualifié comme LE grand roman romantique français avec Le Rouge et le Noir de Stendhal.

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #17 01 Juin 2016 21:24:15

    Mypianocanta a écrit

    D'une manière générale, j'aime que ce roman soit réellement sombre, après tout il est qualifié comme LE grand roman romantique français avec Le Rouge et le Noir de Stendhal.


    J'aime aussi le côté sombre, mais quand je l'ai lue adolescente il m'a vraiment foutu le bourdon  :'S  Ca commence comme une comédie et ça se termine sur un drame terrible, l'intensité est bien mesurée mais elle monte inexorablement et à la fin on a l'impression que l'humanité dans son entièreté est à jeter à la poubelle  :(  Mais en même temps c'est logique, c'est un roman construit comme une tragédie. La première fois que je l'ai lu, mon édition avait une préface de l'auteur (ou d'un spécialiste ? je ne sais plus) qui expliquait que l'idée lui en était venue en voyant un graffiti, dans un coin de la cathédrale, du mot anankè, le destin (qu'il a ensuite intégré dans l'intrigue). Toute cette histoire est bien une tragédie comme celle d'Antigone, où chacun poursuit sa nature et son destin jusqu'au drame.

    D'ailleurs tu parles de la Sachette, moi aussi c'est une partie de l'intrigue qui m'a beaucoup marquée à la lecture, un véritable drame dans le drame. C'est étonnant qu'elle soit si peu connue et complètement laissée tombée dans les adaptations.

  • EgoC

    Magicien des lignes

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    #18 01 Juin 2016 21:38:13

    On peut me rafraîchir la mémoire sur la Sachette, j'ai un doute .... :grat:
  • Julie27

    Administratrice

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    #19 01 Juin 2016 21:41:39

    EgoC a écrit

    On peut me rafraîchir la mémoire sur la Sachette, j'ai un doute .... :grat:


    C'est la recluse,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    la mère d'Esmeralda :)



    Je n'avais aucune idée de cette partie de l'intrigue en pensant à Notre-Dame de Paris, et pourtant c'est un personnage très fort aussi de l'histoire.

    Dernière modification par Julie27 (01 Juin 2016 21:42:12)

  • EgoC

    Magicien des lignes

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    #20 01 Juin 2016 21:43:34

    Merci c'est bien ce que je pensais mais je crois que j'avais pas fait attention qu'il l'appelait la sachette, cette partie est vraiment émouvante mais terrifiante également, s'enfermer de la sorte, je ne sais pas si des femmes le faisaient vraiment mais c'est horrible.