[King, Stephen] 22/11/63

 
  • JohnDoe

    Petit joueur sur les mots

    Hors ligne

    #1 20 Décembre 2016 08:43:24

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    L'histoire :

    22 novembre 1963: 3 coups de feu à Dallas.
    Le président Kennedy s'écroule et le monde bascule.
    Et vous, que feriez-vous si vous pouviez changer le cours de l'Histoire?

    2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d'une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d'un cancer. Une "fissure dans le temps" au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d'empêcher l'assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d'un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d'une jolie bibliothécaire qui va devenir l'amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu'altérer l'Histoire peut avoir de lourdes conséquences...


    Mon avis :
    Je suis un inconditionnel de King (si je ne l'ai pas déjà dit). J'ai l'habitude des pavés livrés par le bonhomme. Ici, il s'agit carrément d'un parpaing et pour peu que l'on ait la version grand format, autant dire qu'on ne peut trimbaler ça où l'on veut.

    Quoi qu'il en soit, on plonge assez vite dans cette histoire. King prend son temps pour installer ses personnages et ce qu'il a à dire, nous faisant vivre des années que nous n'avons jamais connues et, pour nous autres européens, dans un pays aux moeurs complètement différentes. Pourtant, avec la crise économique actuelle, impossible d'avoir un petit pincement au coeur à chaque fois qu'il raconte le quotidien de ces gens qui, avec peu, pouvaient remplir le frigo.

    À mon grand étonnement, ce n'est pas la partie concernant Oswald et JFK qui m'aura le plus intéressée mais tout ce qu'il y a avant, toute la vie de Jake en attendant que la date fatidique arrive. Celui-ci ne revient pas à la date qu'il souhaite mais le 9 septembre 1958. King va alors s'attacher à décrire sa vie durant ces 5 ans qui le sépare du drame Et en deux fois, recommençant après un galon d'essai pour mieux nous faire comprendre ce que peut être un effet papillon.

    Même si c'est très bien écrit, encore une fois, et que l'auteur nous transporte, il faudra quand même avoir de sérieuses connaissances des faits historiques pour ne pas être largué. Aussi bon narrateur soit-il, King ne veut pas devenir un prof d'histoire pompeux et laisse à la charge du lecteur de connaitre tout un pan d'une histoire qui ne concerne pas forcément son pays.
    Ce qui amène a un autre bémol : la théorie du tireur isolé soutenue par un grand nombre de personnes et qui rien qu'en regardant le film de Zapruder peut être mise à mal, sans avoir besoin d'être un expert. À savoir si King part sur cette théorie du tireur isolé pour facilité son histoire ou par réelle conviction, on ne peut réellement le déterminer dans le roman. Il faut attendre la postface pour cela et immanquablement, des coquilles viennent alors se glisser dans le récit. Notamment lorsque King appuie les rapports officiels qui précisent qu'Oswald était très loin d'être un tireur d'élite. Comment un branque pareil aurait-il pu tirer trois balles en l'espace de si peu de temps, faire mouche à chaque fois sur une cible mouvante (lui qui avait de la peine avec une cible fixe) et en plus de cela atteindre sa cible de face alors qu'il était posté dans son dos ?

    Quoi qu'il en soit, si ces interrogations restent, elles ne brisent pas le plaisir que j'ai eu à lire ce roman et comme je l'ai précisé, j'ai été plus attiré par toute la partie antérieure à la recontre avec Oswald.
    Il y a bien entendu quelques longueurs dans le récit mais l'auteur se charge de montrer qu'elles servent à un moment donné ou à un autre. Tout se recoupe, tout s'harmonie. Et si la fin est prévisible dès la première page puisqu'il s'agit d'un récit à la première personne, King parvient à laisser en suspens le devenir de son héros qui, une fois n'est pas coutume, va réellement en baver.

    Maintenant, j'aimerai aborder un point qui n'a rien à voir avec l'auteur mais avec l'éditeur, Albin Michel. Vu le prix d'un livre de cette taille, il est inadmissible de trouver un nombre incroyable de fautes de frappe et de mots manquant, avec parfois des phrases qui ne veulent rien dire ! C'est une honte de se prétendre grand éditeur et proposer un produit aussi mal abouti.

    Dernière modification par D_J Collins (20 Décembre 2016 08:45:39)

  • Guillaumefl

    Livraddictien débutant

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    #2 21 Décembre 2016 13:54:08

    Tiens tiens, je ne connaissais pas encore ce King, pourtant je suis fan, et vous m'avez bien donné envie de le lire !
    Je suis en plus fasciné par l'assassinat de JFK, je vais foncer dessus je pense !
  • JohnDoe

    Petit joueur sur les mots

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    #3 21 Décembre 2016 18:10:50

    Guillaumefl a écrit

    Tiens tiens, je ne connaissais pas encore ce King, pourtant je suis fan, et vous m'avez bien donné envie de le lire !
    Je suis en plus fasciné par l'assassinat de JFK, je vais foncer dessus je pense !


    Il y a certains côtés sur l'assassinat de JFK qui sont vraiment intéressants mais comme je l'ai souligné, King se contente de la théorie du tireur isolé et ça, ça m'a dérangé. J'ai moi-même mon opinion sur cette histoire qui m'a également passionné, sans non plus avoir tout lu dessus. Je me souviens avoir lu le livre de Garrison, il y a très longtemps je revisionne régulièrement le film d'Oliver Stone.
    Après, sur les 6 parties que comptent le livre et qui sont à peu près égales en terme de pages, 2 concernent Oswald et cette journée du 22/11/63. Le reste, c'est une description méticuleuse de la vie dans les années 50/60 et c'est passionnant.

  • ImagIn

    Dévaliseur de librairies

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    #4 26 Décembre 2016 16:54:02

    Ce n'est pas un de mes King préférés. Je m'attendais à autre chose, et je crois qu'au final, j'ai tout bonnement été déçue à cause de ça. Alors que je me figurais que l’histoire tournerait autour de l’assassinat avorté du président Kennedy, et les conséquences sur notre Histoire de cette « retouche » du passé, je me suis retrouvée à lire une chronique des années soixante. Bon, ce n’est pas forcément inintéressant, la plume de l’auteur étant ce qu’elle a toujours été, c’est-à-dire juste magique, mais plus de 900 pages là-dessus… On ne peut pas dire que j'ai été transportée, disons.

  • JohnDoe

    Petit joueur sur les mots

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    #5 27 Décembre 2016 20:16:06

    Effectivement, si on s'attend à ne lire que ce qui se passe autour de cette fameuse journée, on ne peut être que déçu. Moi-même, je m'attendais à ce que ce soit plus développé et savoir que King adhère à la théorie du tireur isolé m'a aussi fortement contrarié.Surtout qu'il n'argumente pas, c'est décidé, c'est comme ça, point, pas de discussion possible. Mais bon, c'est cette façon de nous transporter à une époque et un pays que l'on a jamais connu qui m'a attiré ici. Nous faire vivre ce moment, en écho à notre époque, était plutôt sympathique.
    Après, moi non plus ce n'est pas mon préféré mais j'ai quand même passé un excellent moment...
  • la fleur des mots

    Espoir de la lecture

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    #6 09 Janvier 2017 22:46:11

    J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est effectivement un peu atypique dans l'oeuvre de Stephen King. Cela faisait longtemps que je n'avais rien lu de lui. Je m'étais arrêtée aux classiques horreur/fantastique il y a une bonne quinzaine d'années (pfiou, chuis vieille ;) ).
    Là, j'ai été agréablement surprise par la lenteur du récit, par la richesse des personnages, et j'avoue que je me suis bien laissée happée par l'histoire, malgré quelques longueurs.
    J'ai justement été hyper intéressée par la lente construction jusqu'au jour J. Ça a été un gros gros coup de cœur.

    Dernière modification par la fleur des mots (09 Janvier 2017 22:46:29)

  • Lecture-Evasion.com

    Néophyte de la lecture

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    #7 13 Janvier 2017 17:23:22

    Le roman 22/11/63, il y a longtemps qu'il me fait de l'oeil celui-là. Mais se s'y attaque pas qui veut puisque après tout il s'agit là d'un bon pavé et d'une histoire complexe ou se mélange le fantastique et le politique. C'est assez ardue comme lecture, c'est un peu lourd aussi, mais comme j'ai appris avec le temps, il faut faire confiance au King pour partager des histoires toujours bien écrites et marquantes.

    Le personnage principal ressemble à ce que l'auteur nous a habitué au fil du temps; un homme ordinaire - Jake - du Maine qui vit sa petite vie tranquille. Mais cette vie basculera lorsqu'il s'embarquera dans une aventure des plus extraordinaire en remontant le temps afin d'empêcher l'assassinat de JFK.

    L'idée du voyage dans le temps a su faire rêver la plupart d'entre nous. Qui n'aimerait pas recommencer une partie de sa vie pour «  en améliorer le sort »? Et si l'ont mettait de côté le nombrilisme pour s'imaginer modifier un événement des plus important à être survenu durant le siècle dernier et qui changerait le visage du monde entier?

    Le roman compte bon nombres de longueurs qui peuvent réellement faire décrocher le lecteur le plus assidu. Malgré tout, je n'ai pas ressenti d'impatience durant ces longueurs puisque je comprenais très bien où voulait en venir l'auteur. Ces moments étaient plus dans le but d'endormir le personnage principal plutôt que le lecteur puisque le passé ne se laisse pas faire aussi facilement. Le passé ne veut pas être changé. Et donc, j'ai eu plaisir à découvrir toutes les tentatives – aussi minimes soient-elles – pour faire avorter la mission de notre personnage principal. Ce qui faisait en sorte que ces moments où le récit se perdait en conjectures je n'ai pas ressenti de lourdeurs trop inutiles. Et historiquement parlant, je dois avouer que c'était bien intéressant. Stephen King, bien qu'il ait romancé cette histoire, se sert très bien des faits réels pour réussir à faire douter le lecteur sur la plausibilité de la chose.

    C'est un bon pavé, certes, mais les pages tournent à un bon rythme et le lecteur ne s'imagine pas laisser Jake seul trop longtemps. Parce que chaque action qu'il décide de faire peut avoir des répercussions dans le futur (notre présent)... Mais qu'en est-il lorsque l'amour – le vrai! - s’immisce dans tout ça? Rencontrer l'amour n'était pas dans les plans de Jake... et ça va drôlement lui compliquer la vie!

    Au passage, en début de roman, un petit clin d’œil (pas si petit que ça) à son grand roman à succès It, clin d’œil bien intéressant pour un fan du King comme moi. Ça rappel des souvenirs – de bons souvenirs – mais surtout ça donne une profondeur incroyable aux récits de l'auteur, rendant une impression de réel dans ce qu'il écrit.

    Les émotions sont au rendez-vous dans ce roman. Mais comme je l'ai mentionné au début, ne s'y attaque pas qui veut. Car si 22/11/63 est une histoire remarquable dans la complexité du récit, cet avantage peut aussi rebuter plus d'un lecteur. Je le conseil vraiment. Mais je vous conseil aussi d'être bien préparé mentalement pour passer à travers une lecture difficile mais incroyablement bien mené. Parce qu'au final il en vaut largement la peine! :)

    Dernière modification par Lecture-Evasion (13 Janvier 2017 17:24:05)

  • Saroude

    Livraddictien débutant

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    #8 31 Janvier 2017 14:39:08

    J'ai lu cette histoire il y a près de 3 ans aujourd'hui, mais j'en garde un souvenir mitigé. Je me souviens avoir adoré toute la première partie - le premier "voyage" en quelque sorte - mais ensuite pfiou... Que ce fût long ! J'ai même stoppé ma lecture plusieurs semaines en plein milieu, avant de m'y remettre plus par curiosité que par réelle envie. Je garde néanmoins un agréable souvenir des 200 dernières pages. Pour moi, il y a clairement 200 à 300 pages en trop au milieu de ce pavé. 700 pages auraient été plus digestes et le rendu n'en se serait retrouvé que meilleur.

    C'est tout de même un livre que je recommande, mais à des personnes ayant l'habitude des gros pavés, et surtout qui s'accrochent dans les pages interminables de descriptions et de lenteur scénaristiques.
  • JohnDoe

    Petit joueur sur les mots

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    #9 12 Février 2017 09:09:25

    Saroude a écrit

    J'ai lu cette histoire il y a près de 3 ans aujourd'hui, mais j'en garde un souvenir mitigé. Je me souviens avoir adoré toute la première partie - le premier "voyage" en quelque sorte - mais ensuite pfiou... Que ce fût long ! J'ai même stoppé ma lecture plusieurs semaines en plein milieu, avant de m'y remettre plus par curiosité que par réelle envie. Je garde néanmoins un agréable souvenir des 200 dernières pages. Pour moi, il y a clairement 200 à 300 pages en trop au milieu de ce pavé. 700 pages auraient été plus digestes et le rendu n'en se serait retrouvé que meilleur.

    C'est tout de même un livre que je recommande, mais à des personnes ayant l'habitude des gros pavés, et surtout qui s'accrochent dans les pages interminables de descriptions et de lenteur scénaristiques.


    Personnellement, les 2 ou 300 pages dont tu parles ça a été celles où on découvre Oswald, où on le suit. Là, j'ai franchement eu du mal alors que tout ce qui est avant est très bon. Surtout que l'on s'imagine bien comment ça va se terminer. Sans parler de la déception de voir King éviter d'analyser cette journée du 22/11/63 qui a changé énormément de chose dans le monde.

  • Emeline T

    Baby lecteur

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    #10 24 Février 2017 22:24:02

    J'ai lu ce roman, car il m'a été conseillé par une amie qui est fan de Stephen King. J'avais vraiment peur d'être horrifié et finalement j'ai totalement adoré.