Journal d'une Amish

 
  • PlumeVive

    Petit joueur sur les mots

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    #1 08 Mai 2017 15:31:45

    Bonjour! Voici le prologue d'une histoire que j'écris! N'hésitez pas à me donner vos avis. Je suis désolé pour les fautes d'orthographe qui risquent de se cacher dans ce texte.
    En tout cas bonne lecture :

    Prologue


    Je me retournais dans mon lit, d’un côté, puis de l’autre. A travers notre petite fenêtre, j’observais les champs alentours. Le soleil se levait tout doucement à l’ouest au niveau de la maison des Johnson. Lorsque j’étais petite, je pensais que l’astre de lumière naissait au niveau de leur maison. Un jour, poussée par la curiosité, j’y avais passé la nuit, espérant apercevoir le moment où il sortirait de terre. Mais comme tout enfant, je m’étais endormie avant et c’est le fils aîné des Johnson, Luc qui m’avait retrouvé. Je me souviendrai toute ma vie de la mine ahuri de ses parents ameutés par son cri et de leur fou rire après que je leur ai raconté mon histoire. Depuis on me surnommait «  Boucle d’or ». A cause de ma curiosité insatiable et de mes longs cheveux blonds.
    D’habitude, j’avais plutôt tendance à profiter de toutes les secondes possibles, tous ces courts moments que je pouvais passer dans mon lit bien au chaud, à rêver éveillée. Cette fois ci, j’étais alerte et ce bien avant le chant du coq.  Je me levais en silence, évitant de réveiller mes frères et sœurs, et je me dirigeais vers le côté de la chambre qui m’était allouée. 50 centimètres sur 50 centimètres, pour lesquels je m’étais battue bec et ongle au grand dam de mes parents. Je sortis ma brosse à cheveux et entreprit de les brosser. C’était sans doute l’un de mes moments préférés de la journée, j’aimais sentir le mouvement régulier de mon bras, le frisson quand la brosse partait de ma nuque, jusqu’au bas de ma colonne vertébrale. J’en étais là, quand ma mère ameutée par un sens que ne possèdent que les mères, arriva.
    «  - Bah, qu’est-ce que tu fais ma puce ? C’est incroyable ! Tu es déjà réveillée ! C’est un jour à marquer d’une croix blanche ! » Elle aurait sans doute continué longtemps, si les cris de mon petit frère incroyablement puissant pour sa toute petite taille ne l’avait pas coupé.
    Aussi étrange que cela puisse paraître, ces cris ne réveillèrent personne. Il faut dire qu’on avait tous l’habitude de les entendre. Il pleurait sans arrêt depuis sa naissance.
    Je descendis dans la cuisine et en profitais pour mettre la table. J’étais assise depuis longtemps, enfin sachant que le temps est une donnée très relative quand vous n’avez pas de montre, quand j’entendis le cri guttural de notre coq.
    Un par un, les membres de ma famille sortirent de leur lit. D’abord ce fût mon frère de 3 ans mon benjamin, Julien qui arriva. Silencieux comme d’habitude, il me salua d’un hochement de tête avant de s’assoir. Depuis sa naissance, il était avare de mot. Parfois, je me disais que je prononçais plus de phrase en un jour, que lui en un mois…
    Puis ensuite ce fût au tour des jumelles Courtney et Cathie, plongées dans une conversation, qu’elles seules comprenaient, elles m’ignorèrent totalement lorsqu’elles s’assirent.
    Ma grande sœur Anna arriva pour une fois bonne dernière, ce qui d’habitude est plus ma place. Les yeux ensommeillés, elle me dévisagea surprise d’avoir été devancée. J’aurais sans doute eu le droit à une de ses remarques assassines et moqueuse dont elle avait le secret, si la porte ne s’était pas ouverte pile à ce moment-là pour faire entrer mon père. Je me demandais parfois s’il lui arrivait de dormir.
    Quand je me couchais, il était toujours debout et quand je me levais, il était déjà éveillé. Il respirait la force, l’autorité et m’avait toujours semblé être un roc indestructible. Il s’assit comme d’habitude à sa place, celle du chef de maison, au bout de la table.
    Ma mère arriva peu de temps après, avec les galettes de maïs qu’elle avait préparé la veille, mon petit frère sur les épaules. Comme tout le monde était présent, on récita une prière avant de se mettre à manger. J’étais silencieuse, attendant, espérant que quelqu’un se souviendrait du jour que nous étions. Mais tout le monde m’ignora et la seule fois où l’on s’adressa à moi, ce fût ma mère qui expliqua aux autres «  Anastasie m’en a encore fait voir une belle. Vous ne devinerez jamais, elle qui est incapable de se lever d’habitude, je l’ai retrouvé en train de se brosser les cheveux avant que le coq ne se lève ».
    Je regardais ma galette fixement, mais personne ne remarqua mon silence. Et tout le monde sortit de table avant même que j’ai pu faire remarquer à quiconque l’oubli de ce jour si particulier.

    Je pourrais continuer à vous narrer cette journée, en précisant que je ruminais mon mal de vivre toute la matinée et l’après-midi, mais ce n’est pas tellement importante et avant de faire une ellipse jusque la soirée.  Je dois vous préciser quelque chose. Si je raconte tout ceci, si vous lisez ce journal, c’est pour une raison bien particulière. Pour évoquer, pour tenter de comprendre comment j’en suis arrivée là et surtout réussir à me décider !

    Dernière modification par PlumeVive (08 Mai 2017 15:33:20)

  • Genesis

    Bookworm

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    #2 08 Mai 2017 15:41:28

    C'est super bien écrit, bravo !
  • PlumeVive

    Petit joueur sur les mots

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    #3 08 Mai 2017 16:10:52

    Ratdebibliotheque53 a écrit

    C'est super bien écrit, bravo !


    Merci c'est très gentil :)

  • Milleca

    Commis de lecture

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    #4 07 Juillet 2017 14:25:15

    J'adore... Que dire d'autre ? Je me suis sans problème représenté cette jeune fille et sa famille.. C'est fou, j'étais déjà embarqué dans l'histoire !
    Si le nom de ce topic a éveillé ma curiosité, ce prologue me pousse à te demander si tu as déjà écrit la suite ??

    Dernière modification par Milleca (07 Juillet 2017 14:25:45)

  • PlumeVive

    Petit joueur sur les mots

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    #5 15 Juillet 2017 18:59:32

    Non malheureusement peut être que tenterais de l'écrire un jour ( peut être proche ) j'ai tendance à essayer histoire suf histoire de tous les styles sans réussir à me fixer ! J'ai toujours trop d'idées en tête :(
  • Telesia_

    Lecteur glouton

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    #6 15 Juillet 2017 19:06:23

    Owww je m'attendais à ce que tu nous donnes un lien vers la suite! J'adore, mon cerveau fonctionnait déjà à de nombreux tours par minute. Hypothèses, conjectures....

    Mais je te comprends, je suis comme toi! Et peut-être bien que tu m'as inspirée pour la suite de l'un de mes écrits... Une dizaine d'idées me sont parvenues pendant ma lecture.

    Bravo à toi en tout cas!
  • PlumeVive

    Petit joueur sur les mots

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    #7 25 Juillet 2017 11:03:17

    Merci beaucoup, j'essayerai d'écrire la suite cette semaine mais je ne promet rien ...
  • PlumeVive

    Petit joueur sur les mots

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    #8 01 Août 2017 17:09:22

    Finalement je l'aurais fait, écrire cette suite ! Alors préparez vous à en savoir sur notre chère Anastasia ! Désolé pour les fautes qui ont dû se glisser dans cet écrit, qui je l'espère ne gênerons pas votre lecture ! Si un lien vers la chronique  vous intéresse, c'est par ici

    Deuxième partie

    Mon frère était déjà parti depuis longtemps avec ses amis. Quand je mis en route pour amener les jumelles à l’école. Je ruminais ma mauvaise humeur tout le long du chemin, et les bêtises des jumelles qui ne manquaient jamais d'imagination pour cela, ne m'aidaient pas. En particulier, arrivée sur place quand Mlle Elizabeth, la maîtresse ne prit même pas la peine de venir me saluer.
    Le reste de la journée fût morose, et si je fis chacune de mes tâches habituelles, ce fût sans entrain ni envie. Je me sentais seule et oubliée en cette belle journée. Elle qui aurait dû être pleine de joie, s’ouvrant vers une nouvelle période de ma vie, elle ne fût qu’ennui et tristesse…
    Je passais ainsi la journée à récurer l’étable et quand enfin le soir vient enfin, que ma sœur prétextant une excuse, me donna sa corvée de la soirée c'est-à-dire : rentrer les animaux.  J’éclatais alors, en sanglot au milieu des poules et des lapins. Serrant Août, mon lapin blanc, sauvée in extremis il y a deux ans de la casserole.  Je serais bien restée assise sur la paille si le froid de ce début de soirée d’avril ne m’en avait pas empêché…

    Je rentrais, abattue, tête baissée, et ouvris la porte. Ce n’est qu’intriguée par la pénombre qui y régnait que je m’arrêtais sur le seuil et relevée la tête.

    « Joyeux anniversaire, Joyeux anniversaire
    Joyeux anniversaire Tasie ! Joyeux anniversaire Tasie !
    Joyeux anniversaire »

    Je restais sur le bord de la porte, bouche bée, les yeux écarquillaient. Mon ventre se contracta, et mes yeux se mirent à piquer. Je tentais vainement de refouler mes larmes.
    «- Anastasia, pensait qu’on l’avait oublié !, s’écria ma sœur, vous auriez du voir sa tête durant la journée à mourir de rire !
    - C’est même pas vrai, répondis je en sanglotant »

    Ma mère se rapprocha de moi, m’enserra dans ses bras et me murmura à l’oreille «  Tu es une grande fille maintenant ma puce, 16 ans c’est un grand âge, profite bien de cette année ! ».
    La soirée fût festive, tout le monde dansa et oublia ses problèmes durant une courte nuit. Luc, notre voisin jouait de la guitare, à côté du feu. Depuis l’époque, où gamin il m’avait découverte dans l’herbe, endormie, de nombreuses années, étaient passées. Le garçonnet fluet s’était mué en un jeune homme de plus d’1 m 80, à la musculature impressionnante. Jusqu’à l’adolescence, nous avons été amis. Puis il a grandi, et moi pas vraiment. Je faisais partie des plus petits et nous sommes peu à peu éloignés. Mais il n’avait jamais quitté mes pensées, et il faisait partie des raisons, peut être même la plus importante, qui me laissait éveiller la nuit, pressée d’avoir 16 ans.

    Ma sœur se rapprocha de lui et une étincelle de jalousie me vrilla le cœur. Je tentais de garder un visage joyeux en la surveillant du coin de l’œil. Je savais que cette émotion était indigne de moi, mais je ne pouvais m’en empêcher. Elle lui parlait, toute proche de lui. Je tentais d’annihiler les pensées de meurtres qui venaient à mon esprit. Soudain, il se retourna vers moi. Gênée d'avoir été découverte, je baissais les yeux, et me retournais. Quelques secondes plus tard, je ressentis une présence dans mon dos. C’était lui. Mes mains se firent moites, mon visage s’empourpra, je n’osais pas me retourner.

    «  Anastasia », m’appela t’il. Petit aparté dans mon histoire. Je me sens un peu idiote de livrer ceci sur du papier, honteuse même. J’ai envie de vous passer les détails sur ce que je ressentais ce jour là, mais si je commence dès maintenant à faire ma prude, je n’y arriverais jamais. Fin de l’aparté.

    Mes sens étaient en alerte, pourtant j’étais comme pétrifiée. Sa voix qui m’appelait, c’était tous ses rêves que je me faisais le soir qui se réalisaient. C’était son odeur que je sentais, une sorte de menthe poivrée. « Anastasia, me rappela t’il.
    - Elle est timide, laisse tomber, s’exclama alors ma sœur, d’une voix moqueuse, vient plutôt danser avec moi. Je me retournais d’un coup.
    - Je suis pas timide, et je regrettais immédiatement ces paroles, on aurait dit une enfant
    - Une danse alors ? », Me répondit il en souriant, et en me tendant sa main.

    Je la lui attrapais, elle était légèrement froide. Je me sentais pataude et avait peur de sentir la sueur ou de lui marcher sur les pieds. Ce qui arriva à vrai dire, et plus d’une fois, mais chevaleresque il ne dit rien. Malgré ces menus incidents (il m’avoua plus tard que ses pieds étaient bleus en rentrant), je me sentais heureuse, remplie d’un bonheur, que je ne voulais pas encore nommer.

    Mais vient le moment, où la musique s’arrêta, rien ne dure éternellement (et je suis bien placée pour le savoir). Je le lâchais, et m’éloignais rapidement. J’en étais à me repasser ce moment en boucle dans ma tête,  (plutôt qu’agir, je préférais souvent rêvasser), quand mon père m’appela.
    Il me fit signe de sortir et je le suivais encore sur mon nuage :
    «  Anastasia, il chercha ses mots un long moment, tu a 16 ans. Un âge particulier, tu le sais, dans notre société. Cette année sera différente des autres pour toi. Tu le sais. C'est le Rumspringa! Et c'est pourquoi tu auras  plus de liberté, plus de possibilité comme le créateur le veut, et même si tu le souhaites, tu pourras aller en ville. J’ai confiance en toi, en ta clairvoyance mais veille à tes actions, et n’oublie pas tu es une créature de Dieu ! »
  • Telesia_

    Lecteur glouton

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    #9 01 Août 2017 23:29:47

    Intéressant cette suite!
    J'espere vraiment que tu continueras! Ca pourrait te mener quelque part.

    Bien sûr comme pour tout écrit, et comme tu l'avais prévu, il y a quelques fautes et peut-être quelques points de syntaxe qui pourraient être améliorés, mais le tout est vraiment sympas!
  • Elaurie

    Baby lecteur

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    #10 02 Août 2017 00:10:44

    Je passe réellement un merveilleux moment en te lisant.

    J'espère que tu écriras une suite. Les personnages sont intéresssants et le début de l'histoire est bien ficelée, maintenant que tu m'as mis l'eau à la bouche j'espère avoir très vite des nouvelles d'Anastasia et de sa nouvelle vie en dehors de son cocon.

    Elaurie