[Lachapelle, Lucie] Rivière Mékiskan

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Rivière Mékiskan
Lucie Lachapelle

Prix France-Québec 2011

Résumé :

Alice, jeune montréalaise, apprend la mort de son père qu'elle n'a pas vu depuis des années et à qui elle en veut énormément de l'avoir abandonné.
Après avoir incinéré le corps, elle décide de jeter les cendres dans un coin, mais sa meilleure amie l'en dissuade, elle l'a convint de ramener son père sur ses terres d'origines, à Mékiskan au milieu de nulle part.
Après 12 heures de train, Alice arrive à Mékiskan, alors qu'au départ elle voulait seulement disperser les cendres de son père, elle va par curiosité chercher les membres de sa famille restés dans le coin.
Elle va faire la connaissance de Lucy, la tante de son père et à partir de là, elle va petit à petit découvrir ses origines qu'elle a tenté de cacher.

Ce que j'en ai pensé :

Dès le début on se prend d'affection pour Alice, cette jeune femme qui semble perdue face à la mort de son père, Isaac, qu'elle n'a pas revue depuis de nombreuses années. Elle essaye de rester indifférente face à cette perte, mais on comprend très vite que sous ces grands airs elle est très triste, triste parce qu'elle n'a pas pu lui dire tout ce qu'elle pensait de lui à la fin de sa vie, mais surtout triste parce qu'au final elle ne le connaissait pas vraiment.

Grâce à son amie Marie, Alice va partir pour Mékiskan un petit village à 12 heures de train de Montréal, là où elle est née, mais où elle ne connaît rien ni personne, car sa mère l'a emmené loin de là alors qu'elle était toute petite.

Au début, elle cherche simplement un endroit où « jeter » son père. Puis, par curiosité elle va à la rencontre d'une vieille femme, Lucy, seul membre de sa famille qui habite encore à proximité du village.

Lucy est en réalité la tante de son père, elle est très triste d'apprendre la mort de cet homme qu'elle considérait comme son fils. Lucy souhaite organiser un vrai enterrement pour Isaac, selon les coutumes amérindiennes. Alice n'est pas du tout emballer par l'idée, elle ne comptait pas rester et surtout elle considère que son père n'a pas mérité tout cela.

Finalement, bien qu'on ne sache pas vraiment pourquoi, Alice reste et Lucy commence à préparer la cérémonie.

Alice va découvrir petit à petit les coutumes de sa famille paternelle. Et alors qu'elle avait honte de ces racines amérindiennes, elle va finir par comprendre d'où elle vient. Elle va découvrir ces cousins, cousines éloignés Samuel et Minnie, leur vie, leurs problèmes. Elle va même s'attacher à eux. Et finalement son regard sur son père, mais aussi sur ce village qu'elle ne voulait pas revoir va changer.

Ce livre nous montre le décalage culturel énorme qui existe à l'intérieur même d'un pays. Il nous montre aussi les côtés plus sombres de la vie en campagne profonde surtout pour les peuples en minorité : le chômage, l'alcoolisme, la dépression, la colère ...

On découvre la culture amérindienne en même temps qu'Alice et on tente à son rythme de comprendre leurs coutumes, leurs façons de vivre.

L'histoire est touchante, on s'attache à tous les personnages. Alice, cette fille perdue qui cherche des réponses. Lucy, cette vieille femme qui ressemble à nos grands-mères. Samuel, ce jeune garçon perturbé qui sombre petit à petit vers le néant. Minnie, cette petite fille joyeuse et enthousiaste.

La fin est assez étrange, elle laisse un goût d'inachevé. Pour ma part j'aurais aimé en savoir un peu plus sur le retour d'Alice à Montréal, sur son sentiment à propos de Mékiskan par exemple.

Le style de l'auteure m'a un peu surpris au début, il y a beaucoup de répétitions pour les prénoms et pour les premières pages c'est un peu déconcertant, mais très vite on s'habitue.

Au final c'est une très belle histoire qui nous est racontée, je recommande vivement ce livre, facile à comprendre, il y a certes quelques expressions québécoises mais rien qui n'empêche vraiment de comprendre. Il n'y a en revanche pas réellement d'action dans le livre, pour tous les fans d'aventures explosives c'est très loin de ce qu'on trouve dans cette histoire. Mais comme le livre est assez court (159 pages) on n'a pas le temps de trouver ça long ou ennuyeux.