[Soljenitsyne, Alexandre] le pavillon des cancéreux

 
  • litterature_et_chocolat

    Petit joueur sur les mots

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    #1 13 Décembre 2011 17:58:30

    Voici un roman lu dans le cadre d'un partenariat Livraddict... et que je recommande!

    Un monstre sacré de la littérature russe.


    Je rêvais de (re)lire mes classiques, à commencer par la littérature russe dont j’avais oublié jusqu’à la mélodie et l’univers angoissant. Lire Soljenistyne, c’est s’assurer un délicieux moment de lecture, une plongée inquiétante dans le communisme des années 1950 et surtout, une fascinante exploration de l’âme humaine.

    RÉSUMÉ :

    Quel est le point commun entre un apparatchik du régime communiste, un médecin, un ancien soldat, un étudiant? Ils partagent les mêmes souffrances physiques et psychiques causées par un mal pernicieux : le cancer. Le pavillon numéro 13 abrite les malades au stade ultime, dont les journées sont rythmées par les soins et les échanges avec le personnel soignant.

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    MON AVIS : un auteur incontournable, un fin analyste des âmes humaines, mais un roman un peu long.


    Le style de Soljenitsyne est une merveille pour les puristes : dénué de fioritures, habillé de phrases courtes, illustré de mots choisis avec soin, le tout enrobé dans une ponctuation qui rythme parfaitement la lecture… Derrière une écriture au paroxysme d’une apparente simplicité se cache une maîtrise sans faille des codes littéraires classiques qui font la grande littérature. Vous l’aurez compris : dans mon panthéon des écrivains, Alexandre Soljenitsyne trône à la droite de Simone de Beauvoir.

    Quant à l’histoire, c’est un régal : on erre, effaré, dans les méandres du communisme d’après-guerre. Dans ce pavillon des cancéreux, on cherche l’étincelle d’humanité qui égayera les journées des patients; est-ce la peur engendrée par le régime? Les Russes sont-ils moins enclins à laisser parler leurs sentiments? Toujours est-il que les rapports humains, chez Soljenitsyne, ont cette particularité d’osciller entre dureté, froideur et indifférence. A quelques exceptions près cependant : des personnages attachants qui semblent posséder ce petit supplément d’âme, ou qui savent auprès de qui aller le chercher, entraînent le lecteur dans des échanges d’une grande humanité.

    Soljenitsyne n’en finit pas de sonder les méandres de la nature humaine, de traquer la force vitale chez ces hommes qui se meurent, terrorisés, agrippés à l’espoir que les rayons, les piqûres ou l’amputation les sauveront du mal terrifiant qui les ronge. Dans le dortoir du pavillon 13, il n’existe plus ni soldat, ni cadre du parti, ni étudiant : il n’y a que des hommes réduits à leur plus simple expression, dénués des artifices que confèrent la richesse et le pouvoir, contraints d’admettre que face à une issue fatale, la mort réussit où le communisme échoue : les inégalités s’effacent.
  • Suny

    Lecteur timide

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    #2 13 Décembre 2011 19:31:42

    J'ai acheté ce livre après avoir lu un avis très positif dessus, et finalement il reste désespérément dans ma PAL... Peut-être peur qu'il soit trop déprimant. :chaispas: Mais bon, je crois que je vais le faire remonter un peu ^^
  • La chèvre grise

    Guide touristique des librairies

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    #3 13 Décembre 2011 19:33:08

    Il me tente moi aussi. Mais je n'ai pas encore sauté le pas de le mettre dans ma PAL.
  • litterature_et_chocolat

    Petit joueur sur les mots

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    #4 13 Décembre 2011 20:32:47

    Pas déprimant du tout, je vous l'assure! (sauf si vous êtes touché de près ou d eloin par le cancer auquel cas je vous conseillerais un autre livre du même auteur...). Soljenitsyne parle du cancer sans pathos, et se focalise plus sur les personnes et les gens que sur la maladie elle-même. Bien sûr, la russie communiste, ce n'est pas très gai... je vous le concède. Mais pour le reste, on peut même être diverti par les remarques des protagonistes.
  • Suny

    Lecteur timide

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    #5 13 Décembre 2011 21:53:11

    Me v'là rassurée, il remonte encore un peu! ^^
    Encore un argument pour en faire ma prochaine lecture? =D
  • Endorphinage

    Lecteur initié

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    #6 13 Décembre 2011 22:47:06

    Malheureusement pour moi, je me suis ennuyé avec ce livre, j'ai trouvé l'écriture trop lourde, parfois compliqué, du coup, j'ai abandonné.

    Je retenterais peut-être un jour mais là, comme ça, j'en garde un mauvais souvenir.
  • litterature_et_chocolat

    Petit joueur sur les mots

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    #7 14 Décembre 2011 15:30:48

    Endorphinage, as-tu essayé d'autres livres de Soljenitsyne? C'est vrai que j'ai eu du mal à terminer celui-ci...
  • Aniouchka

    Lecteur en pantoufles

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    #8 17 Février 2012 22:16:33

    J'ai lu ce livre à la fin de mon adolescence et j'avoue qu'il m'a bouleversée. C'est très dur comme écriture...

    Littérature_et_chocolat : tu peux lire Une journée d'Ivan Denissovitch, qui raconte la journée d'un prisonnier dans un goulag. Pas franchement plus gai, mais je en crois pas que Soljenitsyne ait jamais écrit quoi que ce soit de bien joyeux...
  • litterature_et_chocolat

    Petit joueur sur les mots

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    #9 18 Février 2012 18:31:01

    @Aniouchka : oh je l'ai lu et j'avais adoré! C'était durant mon adolescence également... ;-)
  • Jooh

    Accro des mots

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    #10 18 Février 2012 18:34:29

    Aniouchka a écrit

    Littérature_et_chocolat : tu peux lire Une journée d'Ivan Denissovitch, qui raconte la journée d'un prisonnier dans un goulag. Pas franchement plus gai, mais je en crois pas que Soljenitsyne ait jamais écrit quoi que ce soit de bien joyeux...


    Une journée d'Ivan Denissovitch est dans ma PAL, et tout comme pour Le pavillon des cancéreux, j'ai peur de les commencer... Justement à cause de la gravité du sujet, et vu que je vais bien en ce moment, je ne voudrai pas que ces deux livres me mettent le morale dans les chaussettes :euhnon: ...