[Suivi lecture] Drei-M

Je vois que tu es bien remontée contre Tolstoi ! Bon je pense que notre regard de lecteur du XXIeme siècle nous rend un peu dur. A l'époque oû il écrit la Russie traverse une remise en question importante quant à l'influence de lOccident et le rôle à laisser à la femme. C'est sûr que le pauvre Tolstoi avait des idées bien macho (bobone au foyer ! ). M'enfin, comme son compatriote Dostoiewski, il a quand même pas mal dévié dans sa vie par rapport à ses préceptes et s'est autorisé quelques écarts ! Franchement je pense aussi que je l'aurais détesté ;)

Pour Les Fiancés de lHiver tu me donnes envie de les relire également. Je viens d'acquérir le tome 3 ;) et j'ai peur de ne pas me souvenir des détails des tomes précédents

Pour Sambre, j'en ai une bonne partie, mais j'attends qu'Yslaire se décide à terminer les branches de son arbre généalogique parce que ça part dans tous les sens et je ne m'y retrouve pas. Ca fait quelques années que j'ai laissé de côté d'ailleurs. Faudrait que je m'y replonge et que je décide de ce que je veut en faire (garder, revendre, continuer...).
J'avais bien aimé le cycle initial ceci dit : les couleurs, les dessins, l'ambiance, l'histoire et le contexte aussi.

Unchocolatdansmonroman : Mouiii, l'excuse du "autres temps, autres moeurs" je l'accepte assez souvent mais là j'ai pas envie de la donner à Tolstoi, parce qu'il est loin d'être une crêpe. Des questions, ils s'en pose, beaucoup. Il voit -et démontre même au travers de Dolly et d'Anna- les travers de la condition féminine de l'époque, en particulier la dépendance totale aux hommes qui a fait complètement basculer son héroine dans l'hystérie et la névrose. Elle est au début complètement dépendante d'un homme qu'elle n'aime pas, coincée comme dans une cage. Puis, quand elle s'en est sortie, coupablement, elle se retrouve comme une anguille qui saute de la poêle pour atterrir dans le feu, vivant dans la terreur que son amant ne l'abandonne car elle n'a absolument rien d'autre au monde et est complètement dépendante. C'est à ce moment que son amour tourne au malsain complet d'ailleurs, et que Vronski se blase d'autant plus vite que lui n'est pas dépendant. Le parallèle avec la liberté des hommes, et donc leur possibilité d'aimer à leur guise est donné dès le premier chapitre avec le frère d'Anna, Oblonski) qui fera tout simplement ce qu'il voudra, tout du long, son plus grand remord étant de s'être fait griller une fois, sans conséquences aucune.

Ce qui me fait fumer par les narines n'est pas tant la condition de Dolly (femme d'Oblonski) ou d'Anna, puisqu'elle correspondent aux moeurs de l'époque, même si j'ai honnêtement trouvé le personnage Anna un peu too much. C'est le fait que Tolstoi décrive cette situation, en comprenne les causes et les effets, puis soutienne ensuite bec et ongles par l'intermédiaire de Levine comme dans la vraie vie que la situation n'a pas à changer. C'est cette espèce de mauvaise foi qu'il a aussi dans d'autres domaines qui me donne à penser que non, on aurait pas été potes, alors que l'histoire en elle-même est pas si mal.

Dans un autre domaine, cela me rapelle les innondations massives de l'an dernier, considérée comme quasi jamais vues et tout et tout, pendant lesquelles l'Europe a joyeusement débloqué des milliards pour l'industrie du charbon. :D

(... Pardon pour le pavé :emb: )

Marmeline : Ah, il commence bien mon chevalier ^^

La chèvre grise : Je vais regarder si tu as fait une chronique du tome que j'ai lu, peut-être que tu y as vu des choses que j'ai loupées :)

Aveline : Nan, je suis pas loin, Karlsruhe, par contre je suis une étudiante fauchée sans voiture, donc je fais rarement l'aller-retour sans une bonne raison. Le train coûte une blinde sur cette ligne (Mais vraiment, genre 30 euros l'aller simple, pour quoi, 40 bornes ? ), les bus sont lents et s'apparentent parfois à des poubelles ambulantes s'ils ont un long trajet derrière eux, mais les covoiturages c'est pas mal ! (En plus on se fait des contacts :-))


Sinon, bonjour aus autres gens qui passeraient par là :)

Pas beaucoup de nouvelles de mon côté, sinon que j'ai lu les 10 premières pages du chevalier bourdon et que j'ai souri autant de temps. Comme cela s'annonce vraiment trÈs agréable, j'attends que M. Drei-M termine sa lecture en cours (le comte de Monte-Cristo) pour qu'on le découvre à deux ensuite. En attendant, je vais lire Safari des Lebens de John Strelecky (Le safari de la vie). C'est une amie qui me l'a offert pour que je découvre un peu son monde, j'espère que cela me plaira !

Bonne journée à vous

Bigre, effectivement, le train est cher!
Tu me diras, entre Mulhouse et Strasbourg, alors que ce n'est pas si loin l'un de l'autre, j'en ai pour 50e le simple aller en ter, en plus. Meme pas en tgv. Alors, autant dire que je ne monte pas jusque là bas comme ça. Et pourtant, j'adore Strasbourg.

Fredd : Peut-être qu'un jour si une bibliothèque a la série, je retenterai Sambre, j'ai pas détesté après tout, juste pas accroché... Mais pas très prochainement, ni si je dois les acheter.

Aveline : il me semble que je faisais le trajet pour 13 euros l'aller-simple il y a deux ans... m'ai j'avais 50 % de réductions, et les tarifs peuvent varier du simple au double selon l'heure de la journée. ... Le covoiturage est ton ami ! M'est avis que cette ligne doit aussi être bien fréquentée par les voitures, et c'est tellement moins cher ! Et moi aussi j'aime beaucoup Strasbourg, c'est une si belle et chouette ville :pouceleve:

Marmeline : Il y a le TGV entre Strasbourg et Karlsruhe qui est direct et dure 20 minutes mais... faut réserver et c'est l'option la plus chère, qui peut monter à 40 et plus si je me souviens bien. Si t'es pauvre ou mal préparée t'as plus qu'a te retaper toutes les changement, dont Offenbourg est le principal mais parfois y en a plus.

Et mon Safari de la vie, il était très chouette =D Les couleurs du livre, plus les quelques illustrations à l'intérieur était d'une chaleur intense, à faire sourire tout grand un soir de Novembre pluvieux. Le thème aussi était dans ces tons là. Il y était question de recherche de soi, de buts dans la vie, d'Afrique, d'entraide et de courage. À vous coller un baume au coeur pour un bon moment :) (moi qui déprimais depuis les élections, cela a filé un petit coup de plumeau aux cafards). Il y avait aussi des thèmes graves d'abordés, mais, et j'ai tiqué un peu sur ce point, peut-être pas assez profondément, ou peut-être avec des solutions trop simples. Cela, et un côté "guide de développement personnel" un chouiia trop poussé à mon goût, c'est mon léger bémol. Parce que mon petit rêve littéraire secret, c'est une histoire tout aussi chaude, qui donne la pêche, confiance (ou au moins espoir) en soi et en les autres, ET qui soit très réaliste. Rien que cela. C'est mon ancienne coloc de Wiesbaden qui m'avait offert ce bouquin, et je l'ai fait circuler dès aujourd'hui, histoire de faire tourner ce bonheur littéraire, un peu comme d'autre font tourner les rêves chimiques. Celui-là à l'avantage de faire encore réfléchir par rapport à soi-même même une fois terminé.

J'ai attaqué ce matin les raisins de la colère de John Steinbeck pour mon ABC. Et cette écriture, mes aiieux ! Je remarque assez rarement "la plume d'un auteur" parce que je suis trop immergée dans la lecture mais ce type là, Steinbeck, (et son traducteur aussi du coup), c'est comme si il m'avait arrachée de ma réalité en tirant d'un coup par le poignet pour me faire atterrir dans la sienne ... à chaque fois que je le rouvre. J'ai l'impression d'avancer très facilement, et pourtant de me prendre toute la dureté et l'âpreté du récit en pleine figure. Le comble, c'est cette impression, quand j'arrête de lire pour revenir, par exemple, à mon ordi, que je viens de quitter le "vraie vie" et de me retrouver dans du faux, comme si le fictionnel et le réel s'inversaient. Bref j'accroche. J'accroche à mort, mais je vais essayer de prendre mon temps pour ne pas finir sous le rouleau-compresseur de ce bouquin.