#17 20 Novembre 2020 04:49:49
Le contexte économico-politique est soigné. La personnalité ambivalente de Hock Seng et le fossé culturel qui le sépare de son patron américain en font un personnage intéressant. Emiko est un mélange bien écrit de peur, de mortification et de désespoir. Les autres personnages sont unidimensionnels mais donnent plus de force au contexte politique. Le dernier tiers est un concentré d'action et de rebondissements qui fait pardonner une première moitié de bouquin poussive et répétitive. Nébula 2009, Hugo 2010. Pas un grand cru, mais ça se laisse lire. Toutefois, qu'un roman de ce niveau rafle les deux prix montre un déclin inquiétant du genre.
J'y ai un peu cru au début, à cause du contexte très riche : l'épuisement des énergies fossiles a fait disparaître l'essentiel des industries mondiales et des véhicules. Seuls les gens fortunés vivent encore dans le confort du XX° siècle (véhicule à moteur, climatisation, glaçons). Le marché agroalimentaire mondial est contrôlé par les produits génétiquement modifiés des multinationales occidentales. Mais quelques "améliorations" génétiques ont mal tourné. Elles ont provoqué des maladies nouvelles qui ont tué des centaines de millions de gens. Et l'apparition d'un insecte vorace qui a détruit la végétation de plusieurs pays. L'éco-système de la planète s'effondre. Famines guerres et massacres ethniques ont ravagé l'Asie, en épargnant, curieusement, la Thaïlande. Mais l'auteur ne fait rien de tout ça. Il ne sauve son récit qu'à la fin, en abandonnant le genre affiché (SF) pour utiliser des ressorts universels d'action et d'aventures.