Gealach : Brisée

 
  • Boubounette

    Apprenti Lecteur

    Hors ligne

    #11 12 Novembre 2016 16:21:25

    Salut Lalilol !

    J'aime beaucoup ton texte et j'ai bien envie de lire la suite !
    Le seul conseil que je peux te donner, c'est de faire des phrases un tout petit peu plus longues, sinon c'est top !!
  • Lalilol

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #12 12 Novembre 2016 16:37:52

    Salut Boubounette ! Merci beaucoup ! Ouais, je sais, il faut que j'écrive des phrases plus longues, j'ai cette mauvaise habitude des phrases courtes.

    Dernière modification par Lalilol (12 Novembre 2016 16:38:35)

  • Kae

    Magicien des lignes

    Hors ligne

    #13 12 Novembre 2016 16:45:25

    Lalilol a écrit

    Merci Kae ! Encore un peu plus de tresse... non je rigole ! J'espère que ça te plaira ! Merci encore !


    Ces derniers temps, je n'ai pas beaucoup de temps, en grande partie à cause du NaNoWriMo, mais j'ai mis ton histoire dans mes lectures sur Wattpad, je te dirai ce que j'en ai pensé quand j'aurai lu, je m'y mets dès que possible ! :)

  • Lalilol

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #14 12 Novembre 2016 17:55:07

    Très bien, merci beaucoup ! C'est déjà super que tu acceptes de la lire alors prend ton temps :)
  • Lalilol

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #15 14 Novembre 2016 12:15:23

    Voici la suite. Alors je sais que pour l'histoire du rein il y a un faux raccord que je dois modifier. Ensuite je ne sais pas si je posterai toute mon histoire parce que j'ai un doute sur le règlement de "A vos claviers, à vos plumes" mais je vais essayer de poster les 4 ou 5 premiers chapitres pour que vous puissiez me donner un avis sur les scènes d'"actions".




    Chapitre 1



    Comme chaque matin depuis deux mois je me réveillai en sursaut et en sueur. Je faisais le même cauchemar- si on pouvait dire cauchemar- depuis deux mois, depuis la mort de ma mère dans un accident de voiture au début du mois d’octobre. Je me revoyais dans la voiture avec ma mère. La lumière aveuglante qui d’après mon père, était due aux phares d’un camion. Je me souvenais encore de ma mère inconsciente et aussi ces bottes qui n’avaient pas trouvé utile de l’aider. Quand je l’avais raconté à la police, ils avaient seulement dit que c’était similaire à un délit de fuite ou que peut-être que j’avais tout imaginé. J’avais été hospitalisée un mois et demi. J’avais eu le bras cassé, une commotion cérébrale et un de mes reins avait été perforé. Les médecins avaient également dit que j’avais perdu énormément de sang. Pendant une semaine j’étais restée dans le coma. Quand on m’avait annoncée la mort de ma mère, j’avais eu une crise d’hystérie. Même si au fond de moi je le savais déjà, j’avais nié l’évidence. Pendant des heures, je hurlais, pleurais et disais que c’était impossible. J’avais saccagé ma chambre d’hôpital et j’ai failli être internée. Puis je m’étais tue. Je n’arrivais pas à me rendre compte que je vivais et elle non alors que c’était à cause de moi qu’on était dans la voiture ce soir-là. Ensuite on m’avait dit que comme mon rein avait été perforé, on m’avait greffée un autre rein. Mais la troisième semaine de mon hospitalisation, mon corps avait commencé à rejeter le rein et j’appris que c’était celui de ma mère. J’avais alors refusé de me nourrir pendant près de deux semaines. Deux semaines pendant lesquelles une psy venait me voir chaque matin pour me parler de je ne sais quoi. Deux semaines pendant lesquelles j’étais sous dialyse en attendant un autre rein que celui de ma mère. Deux semaines pendant lesquelles je me répétais que c’était de ma faute que rien de tout cela ne serait arrivé sans moi. Puis on m’a trouvée un rein. Mon oncle était compatible et m’avait proposée le sien. Je ne lui avais pas répondu, j’avais seulement tourné la tête pour éviter son regard. J’étais en colère contre mon corps qui refusait le rein de ma mère et je me détestais, moi-même.
    Je m’appelle Julie -Julie Mayor- et j’avais dix-huit ans quand tout cela est arrivé. J’étais alors internée, depuis l’âge de neuf ans, dans un internat de filles, perdu au Nord de la France. Dans mes dernières années, j’avais un peu, voire beaucoup, mal tourné. Je sortais en douce mais je m’étais faite prendre plusieurs fois et j’avais passé de nombreuses fois en isolement. Et quand je m’étais fait tatouer, je n’avais plus eu le droit de retourner chez moi, à Paris, le week-end. Lors de mes sorties nocturnes, je rejoignais mon meilleur ami puis mon petit copain qui était un petit dealeur d’un village qui ne se trouvait pas très loin. Même si je n’aimais pas être mêlée à ses magouilles, j’avais participé à certains de ses plans. Comme j’étais la plus forte pour forcer une porte, je l’accompagnais souvent. Ses amis, lui et moi formions un petit gang. J’étais le casse-cou du groupe, celle qui se mêlait dans les plus improbables embrouilles. Et j’avais une fâcheuse tendance à me battre facilement. Il m’arrivait rarement de rentrer sans nouveaux bleus. Un soir, mon copain m’avait appelée pour un coup mais quand j’étais arrivée sur place, je ne l’avais pas vu. La policé était alors arrivée : un appel anonyme avait prévenu qu’un vol allait avoir lieu. Elle avait dû appeler le directeur de l’internat pour venir me chercher. C’était la fois de trop. J’avais été renvoyée et ma mère avait été obligée de venir me chercher le soir même. C’était le soir de l’accident.
    Aujourd’hui, je changeai pour la première fois de lycée. Mon docteur m’avait autorisée à reprendre les cours, tant que je ne portais pas des charges trop lourdes et que je ne faisais pas trop d’effort physique. Mon père -au début- avait hésité mais finalement avait accepté. Il avait décidé de retourner dans son pays natal – et celui de ma mère - l'Irlande. J’y étais allée presque chaque vacance pour voir les parents de mon père et je parlais couramment anglais et un peu l’Irlandais. Je n’avais jamais rencontré ceux de ma mère, elle m’avait expliquée qu’ils avaient refusé de la voir après son mariage avec mon père. Je m’étais toujours demandée pourquoi ils ne voulaient pas rencontrer leur petite fille. Mon père avait choisi d’aller dans un village paumé sur le flanc d’une montagne à 400 km de chez mes grands-parents et plus de 1000 km de Paris, là où je vivais avant. On avait déménagé, il y avait à peine une semaine. J’avais juste pu me renseigner sur comment se rendre au lycée. J’allais devoir marcher 500 m puis prendre un bus. J’avais à peine vu mon père qui avait déjà repris le travail.
    Pour mon premier jour, je décidai de la jouer discrète, en choisissant des vêtements amples et sombres – c'est-à-dire ce que je portais tous les jours depuis l’accident : un jean noir, un t-shirt, un sweat à capuche noir et des Converses noires– et qui cachaient mes tatouages. J’en avais six en tout. Un à l’intérieur de ma cheville droite –une rose desséchée–, un autre le long de ma colonne vertébrale –une ligne aztèque–, un sur mon épaule droite –Never Say Never –, et un à l’intérieur de mon poignet gauche –une demi-lune qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ma tâche de naissance derrière l’oreille. Puis j’en ai fait deux après mon hospitalisation, un à côté de ma cicatrice –un papillon– et un en bas du dos – un oiseau qui prend son envol entouré du signe infini.
    Pour mes cheveux ça s’avérerait plus compliqué : j’avais hérité de ceux de ma mère, longs, roux, bouclés. En plus depuis l’âge de six ans j’avais une mèche blonde qui avait poussé. J’optai finalement pour un petit chou où je pourrais cacher ma mèche. Mais le pire restait mes yeux, j’avais des yeux vairons c’est-à-dire que j’avais deux iris différentes, une verte et l’autre bleue.
    En arrivant dans le petit salon, rempli de cartons, de notre appartement 3 pièces, je ne trouvai pas mon père, il devait déjà être parti au travail. Je pris une pomme dans la cuisine et regardai par la fenêtre. L’immeuble se trouvait aux alentours du village, il y avait deux ou trois rues avant les bois. Quand j’avais interrogé mon père, il m’avait dit que le village se trouvait au pied d’une montagne et la forêt le bordait. A l’ouest et à l’Est s’étendaient des prairies appartenant aux agriculteurs de la région. J’avais pu le voir par moi-même, sur la route ; quand je regardais à droite, s’étendaient à perte de vu des prairies où broutaient quelques bœufs et à gauche, des bois sombres. Notre petit immeuble était entouré de petites maisons colorées de toutes les couleurs, jaune, rouge, verte du XIXème siècle pour la plupart. Il faisait partie des rares bâtiments construits à la fin du XXème siècle et contrastait énormément dans ce tas de petites maisons. Presque toutes les routes étaient piétonnes. Les dalles grises reflétaient le temps pluvieux. Mais malgré la météo et le fait qu’il n’était même pas encore sept heures, il y avait beaucoup de gens dans les rues.
    A sept heures et demie, après avoir bu mon café et m'être brossée les dents, je pris mon sac à dos et partis. Notre appartement se trouvait au dernier étage, je descendis avec prudence les étroits escaliers. Il pleuvait toujours dehors, je mis ma capuche et tournai en rond pendant ce qui me parut des heures dans les rues qui se ressemblaient toutes jusqu’à ce que je trouve l’arrêt de bus. Heureusement pour moi, le bus venait d’arriver. Je m’installai près d’une fenêtre et mis mes écouteurs, quelqu’un s’assit à côté de moi mais je ne lui prêtai pas attention. Ma tâche de naissance et mon tatouage au poignet se mirent soudain à me démanger. Essayant de ne pas me gratter, je ne remarquai même pas que le bus s’était arrêté devant une grande bâtisse du XVIIIème siècle. Elle se situait un peu plus loin du village. Elle était entourée d’un immense jardin rempli d’arbre et de banc, derrière se dressait une forêt sombre qui me donna la chair de poule. Une longue allée en dalles grises menait à l’entrée où était inscrit en gros au-dessus de la porte : « Apple- Grace’s School ». En sortant du bus, l’air frais me coupa le souffle, je resserrai mon sweat autour de moi et observai aux alentours. Je me rendis compte que tous les élèves portaient le même uniforme. Un polo avec une pomme pour logo et une jupe écossaise bleue pour les filles et un pantalon et le même polo pour les garçons. Je me renfrognai en voyant que plusieurs me jetaient des regards curieux pendant que je me dirigeai vers le bâtiment.
    Il était immense, et était en forme de U. Une fois à l’intérieur, je me retrouvai dans une intersection, de chaque côté il y avait un couloir et en face de moi une entrée qui menait à une cour intérieure. Je tournai à gauche à la recherche du bureau du proviseur, je ne m'étais pas trompée, c’était la deuxième porte. J’allais frapper quand un homme d’une soixantaine d’année, vêtu d’un costard noir, ouvrit la porte. Il me fit signe d’entrer puis alla s’assoir derrière un bureau du XIVème siècle en chêne vernis, aux bordures, serrures et poignets en or. Il contrastait beaucoup avec les fauteuils en cuir devant le bureau. Un tapis rouge recouvrait presque la totalité du sol. De longs rideaux en velours rouge encadraient les grandes fenêtres qui donnaient sur la cour intérieure de l’établissement. Je restai estomaquée debout dans l’encadrement de la porte.
    -    Asseyez-vous, Mademoiselle Mayor, me dit le principal en me désignant un fauteuil.
    J’obéis et m’assis sur le siège indiqué.
    -    Alors que les choses soient clair, reprend-t-il après un moment de silence. Vous avez de la chance d’être acceptée dans ce prestigieux établissement. Nous n’acceptons que très rarement des élèves en cours d’année. Et vu votre palmarès scolaire, je vous préviens je vous aurai à l’œil. (Il fit une pause et je restai silencieuse peu étonnée par son discours) Il faut que vous compreniez qu’ici il y a des règles qui sont obligatoires, il n’y a aucune exception, aucunes alternatives et en cas de non-respect des règles, des sanctions seront prises. Avez- vous compris ?
    -    Oui monsieur…
    -    En ce qui concerne le règlement le voici : vous ne devez….
    Il a commencé à me lister un nombre impressionnant de règles que j’en avais la tête qui tournait. Je me perdis dans mes pensées. Je me revoyais entrer pour la première fois dans l’internat où j’avais passé toute ma scolarité. Mes parents m’avaient emmenée après que je me sois battu avec une élève en cm1. J’avais pleuré suppliant mes parents de me ramener à la maison mais ils m’avaient laissée dans cet immense bâtiment. Une femme était venue à ma rencontre et m’avait amenée jusqu’à ma chambre. On avait traversé de longs couloirs et mes yeux s’étaient écarquillés d’étonnement. On était passé devant des grandes classes. C’était incroyable… Mes pensées furent interrompues par la voix du directeur.
    -    Mademoiselle Mayor vous m’écoutez ?
    Je hochai la tête.
    -    Donc je disais, les tatouages sont interdits et les colorations de cheveux également, ajoute-il en lançant un regard à un bout de ma mèche blonde qui dépassait. Et bien entendu l’uniforme est obligatoire, vous allez vous rendre à l’infirmerie tout à l’heure pour récupérer votre uniforme et vous changer. C’est bon, avez-vous tout compris ?
    -    Oui, monsieur…
    -    Tenez voici votre emploi du temps, ajoute-t-il en me tendant un papier que je récupérai.
    -    Merci.
    On resta un moment silencieux jusqu’à ce qu’il se lève et se dirige vers la porte.
    -    Bon je vais vous accompagner jusqu’à votre classe.
    Sur ce il ouvrit la porte et sortit. Je le suivis dans le long couloir puis on s’arrêta devant une porte. On entra.
    Il n’y avait pas cours. Tous les élèves avaient le regard braqué sur moi. J’avais l’impression d’être une bête de foire. Le proviseur me présenta et me montra ma place. Au moment où j’allais m’assoir, un élève entra dans la classe.
    -    Tiens Monsieur Buner, j’avais prévu d’attendre mais puisque vous n’avez pas cours et que vous êtes debout, accompagnez la nouvelle à l’infirmerie pour qu’elle prenne son uniforme.
    Je me retournai et tombai nez à nez avec un jeune homme de mon âge, aux cheveux bruns très clairs, assez grand. Son t-shirt moulait ses épaules. Mais ce sont ses yeux qui m’étonnaient le plus, du même brun que ses cheveux. J’étais tellement occupé à le regarder que je ne remarquai même pas le départ du proviseur ni que tous les élèves me regardaient toujours, enfin à part si c’est le garçon en face de moi qui les passionnaient.
    -    Tu viens, me lance-t-il en se dirigeant vers la porte.
    Je le suivis sans un mot à travers le couloir. Je sursautais même quand il m’adressa la parole alors qu’on arrivait devant une porte où était inscrit « infirmerie » :
    -    Tu vas bien ? Pourquoi tu n’arrêtes pas de te gratter le poignet ?
    Je n’avais même pas remarqué que je le faisais et quand j’arrêtai, j’avais dû me retenir pour ne pas recommencer.
    -    Ça doit être le stress… mentis-je.
    -    Mouais, tu devrais peut-être arrêter, c’est très agaçant, dit-il avec le plus grand sourire. Puis il toqua.
    Je le regardai bouche bée. Il venait de passer de beau mec à imbécile. La porte s’ouvrit. Je me repris et regardai vers elle. Une femme brune se trouvait dans l’encadrement de la porte et m’observait. Elle devait avoir la trentaine pourtant avec ses longs cheveux, son visage rond, ses lèvres pulpeuses et ses yeux amandes bleus, je lui donnerais dix ans de moins. Elle continua de me scruter un long moment puis regarda Buner, les lèvres pincées puis elle se tourna à nouveau vers moi un grand sourire aux lèvres.
    -    Tu dois être la nouvelle, Julie ? Julie Mayor ?
    -    C’est ça, répondis-je la plus souriante que possible.
    -    Viens je vais te donner ton uniforme.
    Elle entra et ferma la porte derrière moi.
    -    Tu fais du 34 ? (Sans me laisser le temps de répondre elle me tendit une jupe et un polo) Essaye ça dans les toilettes.
    J’allai dedans et fermai à clé. Depuis mon accident, j’avais très souvent des douleurs à ma cicatrice et me changer restait souvent une épreuve. Je mis délicatement la jupe enlevai mon jean et enfilai les collants que je gardais dans mon sac. Pour le polo je dus aller plus lentement. J’avais rentré mon polo dans ma jupe comme j’avais vu les autres filles le faire puis remis mon sweat et sortit.
    -    C’est bon ça me va !
    -    Laisse-moi voir…
    Je grimaçai légèrement de douleur en soulevant mon pull.
    -    Ok c’est bon, voilà cinq polos en plus. Ton père a déjà tout payé. Tu peux y aller.
    -    Merci, dis-je en prenant la pile de ses mains et mon sac à dos, au revoir.
    -    Au revoir.
    Je sortis le plus vite possible et me cognai contre quelque chose de dur. Tous mes polos tombèrent par terre. Le quelque chose de dur n’était autre que le torse de Buner. Je me baissai rapidement et commençai à mettre mes polos dans mon sac. Buner en tout cas ne bougea pas d’un pouce.
    -    Merci c’est très gentil de ta part de m’aider, ironisai-je, en me relevant. Tu n’étais pas obligé de m’attendre, tu sais, j’aurais retrouvé mon chemin.
    -    Oh mais je ne t’attends pas, je dois parler à l’infirmière, me fit-il remarquer avec un grand sourire.  Le rouge me monta aux joue -je ne m'étais jamais sentie aussi stupide.
    -    Ben la prochaine ne te mets pas au milieu du chemin, dis-je avec le peu de dignité qu’il me restait en le contournant.
    -    Et toi la prochaine fois regarde où tu vas, lança-t-il.
    Je lui fis un doigt d’honneur tout en continuant de marcher. Voilà que j’étais énervée, le jour de ma rentrée.