J'ai lu ce roman dans le week-end, pour être plus exacte en un après-midi … et j'en ai relu des passages ensuite. Cela fait très longtemps qu'une romance ne m'avait pas autant bouleversée et j'ai beaucoup de mal à quitter ce livre.
Je vais tout de même commencer par les deux points qui font que ce n'est pas un coup de cœur :
- les clichés très américains - j'ai presque envie de dire les "américanismes" - tels que la place plus qu'importante du sport au lycée, le fait que les couples se forment dès ce moment-là "pour la vie" (18 ans c'est tellement jeune !) et
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que les filles tombent enceintes ainsi que le couplet sur les femmes battues qu'on retrouve presque systématiquement. J'imagine que c'est un gros problème aux USA mais le retrouver aussi souvent me lasse un peu (ce qui ne veut pas dire que je pense qu'il ne faut pas en parler, mais les romances sont-elles l'endroit le plus approprié ? j'ai un doute)
. Certaines ont soulevé le patriotisme mais je trouve le discours très soft à ce niveau-là, donc ça ne m'a pas gênée ;
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pas plus que le fait qu' Ambrose parte avec ses amis - qui n'étaient pas obligés de le suivre après tout -
- la fin :
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une partie du discours d' Ambrose à l'enterrement parce qu'il a un côté égoïste - bien qu'utile au final - et l'épilogue qui fait un tout petit trop conte de fées "ils se marièrent et eurent de nombreux enfants"
alors que j'en aurais voulu beaucoup plus sur la relation entre Fern et Ambrose.
Oui parce que ces deux-là sont des personnages très forts, à la fois simples, comme on pourrait en rencontrer tous les jours, et complexes avec leurs doutes, leurs espoirs, leur passé qui est bien mis en valeur. Bref une vraie personnalité et surtout beaucoup de pudeur - ça fait du bien par rapport à certains autres romans du genre ou les lycéens sont vulgaires, se saoulent à qui mieux mieux et couchent à tout va…
Puis il y a Bailey, sorte d'ange un peu cynique en fauteuil roulant et pourtant à aucun moment, je n'ai eu envie de m'apitoyer ou de larmoyer sur son sort, tant son esprit et son état d'esprit prend le pas sur son handicap ; comme une revanche de la pensée sur le corps (même si il sait que sa fin est proche. Il forme avec Fern un duo presque comique et vraiment touchant qui porte le livre autant que la romance. Le fait qu'il y a ainsi 3 héros principaux forme une bonne part de l'originalité et de la force du roman.
Une autre chose m'a frappé par rapport à toutes les romances YA que j'ai pu lire : c'est le choix du contexte - presque historique bien que ce soit de l'histoire contemporaine -.
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Je suis persuadée que dans quelques dizaines d'années, il y aura dans les livres d'Histoire un avant et un après 11 septembre tant le monde a basculé ce jour-là.
Ce n'est qu'un ressort de l'intrigue mais il n'est pas si souvent évoqué dans ce genre-là et j'ai trouvé cela intéressant.
J'ai aussi apprécié non pas le style - qui recèle en effet quelques maladresses - mais les choix d'écriture moins simplistes que juste "première personne du singulier au présent" ; qui permettent d'entrer dans les pensées des uns et des autres. Et même si les flash-back semblent un peu abrupts, je les trouve très réalistes (qui ne s'est jamais mis à penser à quelque chose déjà arrivé au milieu d' une autre situation ? ). Puis les titres de chapitres - et le clin d'œil qu'ils recèlent - sont une idée vraiment bien mise en œuvre.
Par dessus tout, ce qui m'a marquée ce sont les émotions : j'ai souvent souri, et même ri aux éclats ; eu envie de danser et beaucoup pleuré. Ce roman est une vraie montagne russe émotionnelle et je pense que cela vient de la façon dont les relations entre les uns et les autres sont décrites, dont la romance évolue comme une sorte d'apprivoisement
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(j'ai adoré le jeu de questions/réponses par exemple qui m'a fait penser - de loin - au renard du Petit Prince)
en prenant tout son temps. Et l'ensemble reste loin du mélodrame ou du pathos malgré la prévisibilité de certains événements, ce qui fait qu'à mes yeux, ce livre est bien meilleur et bien plus intéressant que
Nos étoiles contraires.
Vous l'avez compris, je me suis totalement laissée embarquer, emporter voire submerger et je pense que je le relirai certainement.
