[suivi lecture] Elann

Anouchka : j'aimerais beaucoup pouvoir lire nos ancêtres en italien ! Malheureusement, mon niveau actuel n'est clairement pas à la hauteur. :/
Je pense qu'à terme, j'aurai le même souvenir de "lecture agréable" de Vipère au poing et tant mieux. :)
J'avais cru comprendre ton amour pour le grand Meaulnes, oui ! J'y ai été moins sensible mais même quelques jours plus tard, je repense encore pas mal à cette histoire.
En ce moment, je lis toujours 22/11/63 en "lecture du soir" et je suis Adele Wolfe par ailleurs !


Lianne : merci de lire mes pavés ! :p
Effectivement, dans Kaleb, il n'y a pas de romance gnangnan (en tout cas dans le premier, je m'attends au pire pour la suite...) et pas d'adolescent renfermé au lycée... De ce côté, c'est bien. :D Je ne suis pas (vraiment) gêné par le côté méchant de Kaleb même si je trouve que c'est un parfait crétin mais cet élément seul ne peut pas me faire détester le livre... tout dans ce livre s'est ligué contre moi. :D
Justement, je n'ai pas lu beaucoup de classiques au collège/lycée ! Je n'en lisais pas de moi-même, peu de lectures obligatoires et en plus j'ai fait un bac S donc ce nombre n'a fait que décroître au fil du temps. Ça me plaît bien d'en lire un de temps en temps !


Flo : si tu ne veux pas parler de "révélations", on est quand même face à un retournement de situation à un certain moment et le problème n'est pas qu'il soit prévisible ou non, c'est juste qu'il est très mal fait et trop facile. J'aurais préféré qu'il n'y ait aucun twist (il est clair que je ne m'attends pas à lire un polar en lisant Amélie Nothomb) parce que les personnages étaient plus intéressants avant.
Et quels sont les meilleurs des autobiographiques, du coup ? :D

C'est reparti pour 10 livres ! ^^

Je suis Adele Wolfe – Ryan Graudin : après l'avis hyper positif (le mot est faible) de Pikiti Bouquine, j'étais quand même vachement tenté ! Et le résultat est plutôt positif puisque j'ai bien aimé cette histoire. Le contexte commence à être banal (uchronie dans laquelle, les forces de l'Axe ont gagné la seconde guerre mondiale) mais y intégrer une course de motos est plutôt original ! Il y a aussi un twist dès le début qui est un peu surprenant (en même temps, c'est censé être une surprise...) mais plutôt intéressant et je me demande vers quoi il va mener dans la suite. J'ai vraiment beaucoup aimé Yael, qui est un personnage assez complet, très forte (ok, parfois beaucoup trop forte pour que ce ne soit pas risible), très torturée par les choix qu'elle doit faire aussi et traumatisée par son histoire personnelle. Les personnages qui l'entourent (à part Félix, j'ai l'impression) sont plus caricaturés, peut-être parce qu'on ne les suit pas... Mais il est tout à fait possible, qu'on apprenne à les connaître dans la suite. Et, comme on peut s'y attendre, le livre se lit à toute vitesse (comme une course de motos... :P), l'écriture est très fluide et le suspense bien présent.

La symphonie de Leningrad – Sarah Quigley : un livre qui m'a beaucoup surpris mais pas dans le bon sens du terme... Tout simplement, parce que je ne m'attendais pas à ce que le résumé raconte l'intégralité du livre... Du coup, j'ai eu l'impression de lire une immense introduction avec des tonnes de circonvolutions pour rien. Peut-être qu'avec d'autres attentes, je n'aurais pas eu cette impression, ce qui est clairement dommage. Deuxième point hyper surprenant : le style. Est-ce la traduction ou est-ce vraiment le style de l'autrice mais je l'ai trouvé vraiment... mauvais. Il est hyper haché, hyper désagréable, en fait, parfois difficile à suivre. En plus, on nous présente environ 150 000 personnages au début et j'ai quand même eu la désagréable impression que certains n'avaient aucune raison d'être là. Je pense en particulier à Nikolaï et sa fille, parce que oui, ils sont mignons et ils leur arrivent des trucs pas cool mais... pourquoi ils sont là ? Apparemment, quasi tous les personnages sont réels, je les soupçonne de faire partie des personnages ajoutés pour l'histoire, parce qu'un violoniste veuf et sa fille envoyée à Tataouine-les-bains, ça rajoute de l'émotion, peut-être ? Du coup, gros bof. :/

Bleu presque transparent – Ryû Murakami : ce livre, je voulais le lire depuis tellement longtemps que je ne sais plus pourquoi... Et après l'avoir lu, je ne sais toujours pas pourquoi. C'est pas hyper intéressant... dans la lignée de tous ces livres qui décrivent les déboires d'une bande de jeunes, beaucoup de drogue, beaucoup de sexe (à beaucoup), beaucoup d'alcool... ils font n'importe quoi, tout le temps. Les seuls passages qui valent le coup, selon moi, sont ceux où le personnage principal parle de ce qui se passe dans la tête. Il parle d'une ville intérieure et de considérations générales sur les Hommes, la vie, tout ça... Est-ce qu'il faut vraiment se taper tout le reste du livre pour ces quelques passages ? Pas sûr...

A durée déterminée – Samantha Bailly : je voulais pas lire ce livre... parce que Samantha Bailly et moi, c'est pas franchement une histoire d'amour (à mon grand désespoir)... mais en entendant parler du personnage de Samuel, futur chercheur, en (abandon de) thèse d'informatique (je viens de lire ça dans le résumé, je croyais que c'était en physique...) depuis un paquet d'année... bah, j'ai été tenté. Et comme d'habitude, ça n'a pas vraiment marché... J'ai d'ailleurs moins aimé que le premier parce que, même si ça continue d'être vachement ancré dans la réalité du monde de l'entreprise, le fait d'avoir un personnage à qui me raccrocher (parce que la communication, au fond, je sais pas ce que c'est dans le monde du travail alors que l'informatique, un peu plus quand même :D) m'a énervé encore plus. Parce que Samuel, sa dépression mise de côté, est un gros cliché sur pieds. Le mec passe le roman à parler de ses "lignes de code" (déjà, qui utilise cette expression dans la vraie vie ? (pas moi)) et à répéter "[qu'il a] toujours préféré les lignes de code aux mots." ! Ça me blase, tellement... Qu'il préfère se plonger dans son travail plutôt que discuter avec des gens, ok mais ça ? vraiment ? Ophélie ne m'a pas spécialement emballé, non plus, elle est amoureuse de tout le monde, bon pourquoi pas... elle teste des trucs, grandit, tout ça, c'est bien et assez parlant (j'imagine...) mais pas oufissime, non plus, quoi. L'introduction d'un personnage gay/bi (c'est pas clair pour lui, ce qui n'est pas du tout un problème en soi) m'a semblé hyper... mal faite ? Cliché, attendu et assez planqué... J'aime toujours assez peu le style mais je continue de m'acharner...

Ecarlate – Hillary Jordan : troisième livre du club de TdL et Opalyne ! C'était une super lecture ! Les questions posées sont hyper intéressantes ! Comment gérer les criminels de la bonne façon (y a-t-il une bonne façon ?), dans un premier temps. La solution proposée ici est de pigmenter leur peau (en fonction du délit/crime commis), ce qui permet de les laisser en liberté mais de les punir via le regard des autres. Evidemment, ça mène à des dérives, ces personnes sont complètement ostracisées, elles n'ont plus accès au logement, au travail, à à peu près tout... Et question liée... qu'est-ce qui est un délit/crime ? C'est là qu'intervient la question de l'IVG (et c'est là que ça peut être compliqué à lire pour les personnes sensibles à ce sujet...) Hannah se pose des questions très très pertinentes que je me pose moi-même (quand bien même, nous n'avons pas élevés dans le même contexte). Derrière toutes ces questions, y a aussi de l'action avec pas mal de rebondissements, quand même... qui souvent amènent de nouvelles problématiques, questions, réflexions, etc. ^^ La fin est un peu facile, j'ai eu l'impression que l'autrice avait une idée de ce qu'elle voulait faire en tête et qu'elle s'est retrouvée coincée à un moment à se demander comment elle allait y arriver, du coup, elle a éliminé tous les "obstacles" en deux deux et nous voilà ! C'était quand même super et je suis vraiment content d'avoir fait cette lecture !

Maman, je t'adore – William Saroyan : un des nombreux livres que j'ai ajouté à ma wishlist en parcourant les lectures faites par les membres de LA... ^^ C'était super bien ! Une sorte de friandise littéraire qui se lit très vite, très fluidement et qui fait un peu cogiter au passage. J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, à la fois assez naïf mais qui sait parfaitement où il va. Les dialogues sont savoureux et souvent inattendus (alors, c'est clair que quand Mama Girl, nous sort que deux mamans, c'est pas possible et qu'il faut absolument un papa et une maman, c'est inattendu... mais bon, la plupart du temps, c'est inattendu dans le bon sens !) Les deux personnages principaux sont intéressants, très complets, très très humains, ce ne sont absolument pas des monolithes, ils évoluent beaucoup, certes mais ils sont aussi complexes de base. L'histoire fait vraiment chaud au coeur, ce n'est pas du tout un long fleuve tranquille mais je la trouve pétillante et motivante.

Là, on attaque les livres que j'ai lus dans le cadre du week-end à 1000 :

Sincères condoléances – Erling Jepsen : tome qui fait suite au livre super bizarre qui mettait en scène un jeune garçon dans une famille vraiment bizarre. Ce deuxième tome m'intéressait parce que le résumé semblait dire qu'Allan s'était rendu compte que son père était vraiment un homme peu recommandable (c'est toujours dur de trouver des synonymes aux insultes...) En fait, le livre ne développe pas du tout cet aspect mais plutôt les circonstances de la mort de son père et à quel point Allan a finalement du mal avec l'idée qu'il soit mort. C'est... toujours aussi bizarre et malsain parce que les personnages ne sont vraiment pas nets... Et même si on accuse beaucoup l'ambiance campagne danoise (le Sud Jütland ne fait visiblement pas bon vivre...), je pense que le déterminisme social a ses limites... Je ne ressens vraiment aucune empathie pour ces personnages (peut-être que si Sanne était un peu plus présente et développée, je pourrais en ressentir pour elle), ils sont carrément détestables et j'ai du mal à cerner leurs motivations... Et pourtant, ça se lit bien. Tout cela me laisse dubitatif... ^^

22/11/63 – Stephen King : celui-là, je ne l'ai pas lu tout entier ce week-end. :D C'était vraiment vraiment génial ! J'adore quand Stephen King écrit des livres comme ça, avec ces personnages, cette ambiance, ce style (bon, j'ai lu une traduction...) Quand bien même c'est dans le titre et le résumé, empêcher l'assassinat de JFK est un peu un prétexte en toile de fond (et de moins fond quand on arrive au 22 novembre 1963, on s'en doute). Il s'agit surtout de nous parler des Etats-Unis, fin des années 50', début 60', cette ambiance toute particulière dans les petites villes, cette ambiance beaucoup moins sympa à Dallas. C'est aussi une jolie histoire d'amour (bon, si on m'avait dit ça, déjà, je l'aurais pas cru, et j'aurais eu moins envie de le lire... mais c'était quand même très sympa !) En fait, c'est une histoire faite de pas grand-chose (oui, en plus de 1000 pages), surtout de vie quotidienne, de petits événements ordinaires, d'amitié, d'amour... et un peu d'espionnage et des paris sportifs. :D Dit comme ça, j'ai l'impression que ça a l'air tout nul mais j'ai vraiment adoré (et quel suspense à la fin... :O ) et ça ne fait pas DU TOUT peur ! (Je précise parce qu'on m'a encore fait la réflexion, y a pas longtemps : "moi, Stephen King, je peux pas, ça fait trop peur !")

Les cris de l'innocente – Unity Dow : et c'est dans ces moments où je suis ravi que des challenges comme le challenge ABC et mon esprit tordu qui ajoute des tonnes de contraintes, existent. Parce que ce livre policier d'une autrice botswanaise... y avait quand même peu de chance que je m'y intéresse un jour (parce que je ne lis quasi pas de policier et parce que j'en ai jamais entendu parler avant de faire des recherches). J'aurais eu bien tort ! Ce livre est vraiment une surprise, j'ai particulièrement aimé Amantle, qui est le personnage principal et qui est une fille géniale. ^^ Elle est impertinente au possible et elle a franchement pas peur de se mettre dans des situations compliquées (quand bien même, elle flippe bien a posteriori). Ses amies sont faites du même moule, bien déterminées à se battre pour leurs idées envers et contre tous. Le livre parle aussi du système policier et de la justice botswanaises qui laissent pas mal à désirer sur certains points. L'autrice a sûrement écrit dans une perspective internationale puisqu'elle nous explique (de façon détournée, ce n'est pas un livre documentaire) certaines habitudes botswanaises qu'elle oppose à la façon de vivre des Anglais. Et évidemment, il est question de crimes rituels puisque c'est un peu le cœur du récit, j'ignore si c'est encore quelque chose qui se pratique souvent mais c'est intéressant à connaître (et assez horrible, on va pas se le cacher). A lire !

Novecento : pianiste – Alessandro Baricco : un récit très court qui est en fait un monologue de théâtre (mais que l'auteur apprécie bien aussi sous forme de roman, apparemment). Il ne raconte pas grand-chose de plus que ce que le résumé annonce, à savoir l'histoire de Novecento, pianiste exceptionnel qui n'a jamais vécu ailleurs que sur un bateau. C'est plutôt joli, avec quelques pistes de réflexion et ça se lit sans peine. La fin est très convenue et, comme je l'ai déjà dit sur BBM, j'ai eu parfois l'impression que l'auteur forçait la poésie parce qu'on s'attend à beaucoup de choses et que l'histoire est plutôt "lisse" (à part quelques éléments plus triviaux, comme certaines expressions de Novecento). C'était quand même sympa !

C'est fini pour les lectures d'avril ! Je crois que je vais lire la servante écarlate, maintenant et sûrement un livre de Romain Gary.
Bonnes lectures ! :)

Yo,
Je vais me contenter de rédiger des avis pour les livres du challenge ABC :

L'innocence - Brian Deleeuw : le résumé envoyait du pâté mais c'est moins le cas pour le livre, malheureusement. J'aime bien l'idée que les frontières entre la réalité et l'imagination soient floues, j'aime bien les histoires d'amitié (bon, pas spécialement les histoires d'amitié malsaine ^^) mais j'ai trouvé que c'était trop facile de comprendre ce qui se passe au début puis assez ennuyeux, finalement. J'ignore si le livre était construit de manière à ce qu'on tombe des nues à certains moments mais ça n'a pas été mon cas. J'aurais aimé un peu plus connaître l'histoire de la famille de Luke et ce qu'il ressent au fur et à mesure. C'est assez innovant de se trouver du côté de Daniel mais c'est un personnage tellement froid et détestable que je ne me suis pas senti enthousiaste à l'idée de suivre ses "aventures". Ce n'était pas non plus une si mauvaise lecture mais j'ai l'impression qu'elle n'en valait pas la peine, c'est dommage.

Vicious, tome 1 : vicious - V. E. Schwab. On est aussi sur une histoire d'amitié à la base qui tourne plutôt (plutôt...) mal. Cette fois-ci ce sont les frontières entre le bien et le mal qui sont questionnées et c'est super bien fait ! Au début, j'ai vite pris parti pour l'un des deux garçons mais plus j'ai avancé dans ma lecture, plus je me suis rendu compte que ça n'était pas si simple. Je n'ai jamais abandonné mon attachement au premier mais force est de constater qu'il n'est pas forcément meilleur que le second. Sans être glauque et riche en détails macabres, l'histoire est super violente quand on y réfléchit, déjà parce qu'elle tourne beaucoup autour de la mort mais elle nous parle aussi de légitimité de vivre, de valeurs morales, de justice et ça fait réfléchir ! Malheureusement, l'ayant lu en anglais, je n'ai clairement pas tout compris et j'ai sûrement manqué une flopée de détails enrichissants. :/

Chinoises - Xinran : cinquième livre du book club "Une chambre à nous" de TdL et Opalyne et je suis très content de l'avoir découvert (c'est quand même pratique quand d'autres personnes font le travail de recherches de livres forts et intéressants à ta place :D). On y suit l'autrice alors qu'elle est encore journaliste dans une radio chinoise, elle commence alors à s'intéresser à la vie des chinoises de son époque (qui est plus moins la notre vu qu'il s'agit des années 90') et développe une émission autour de ce sujet. Du coup, le livre est émaillé de témoignages de ces femmes qu'elle a rencontrées (ou dont elle a juste reçu le témoignage) au cours de la vie de son émission. La plupart de ces témoignages sont extrêmement durs à lire, j'image qu'il y a, comme partout ailleurs, des femmes joyeuses et sans trop de problèmes en Chine mais celles qui nous parlent à travers ce livre ont souvent vécu des choses horribles lors de la révolution culturelle et/ou maintenant encore. Il est beaucoup question de violences sexuelles et de désinformation autour de la sexualité (surtout des femmes et AFAB), ce qui a l'air d'être un énorme problème en Chine, encore plus à cause de la révolution culturelle. D'ailleurs, on y parle aussi pas mal de la grande révolution culturelle prolétarienne qui est encore assez récente et a constitué l'enfance et l'adolescence de l'autrice. Je ne connais vraiment pas cette période de l'histoire dans cette partie du monde, j'ai trouvé très intéressant d'en apprendre plus du point de vue des Chinois (ici, des Chinoises) plutôt que du point de vue de l'Histoire. Je suis content que la question ait été, même très brièvement, abordée. Même si ce n'est pas une lecture facile, je pense que c'est un livre important et franchement, c'était un super choix pour ce book club.

Sourires de loup - Zadie Smith : je suis peut-être un peu stupide mais pourquoi ce titre ? Autant en V. O., je crois que je vois mais en français, non. :/ Ça fait longtemps que j'ai envie de découvrir cette autrice, je suis content d'avoir sauté le pas ! Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, le style est assez dense et il y a pas mal de détails à prendre en compte mais à partir du moment où les personnages qu'on suit au début ont des enfants, je me suis vraiment pris au jeu. Les personnages sont à l'antipodes de ce que je suis et connais mais j'ai complètement accroché à cette histoires d'Anglais, pour la plupart issus de l'immigration (première, deuxième et même troisième génération). Zadie Smith retranscrit hyper bien les états d'âme, les déchirements et les problèmes de ses personnages. Ça fait presque dix jours que j'ai fini ce livre et j'ai lu (ou suis en train de lire) dix histoires depuis mais je pense encore assez souvent à ce roman. L'ambiance des deux foyers que l'on suit, les personnages et certaines réflexions me viennent encore très facilement en tête. Je ne sais pas ce que je pourrais lire d'autre de cette autrice (il y a l'air d'avoir du choix) et elle me fait encore un peu peur mais il faut que je retente l'expérience !

Sang impur - Hugo Hamilton : typiquement le genre de livres dont j'aurais peut-être jamais entendu parler sans le challenge ABC (tout simplement parce que je n'aurais pas cherché d'auteur irlandais commençant par H, peut-être... :D) Et je serais passé à côté de quelque chose, c'est clair ! Il s'agit d'une autobiographie de l'auteur qui se concentre sur son enfance (franchement, je ne saurais dire quel âge) d'autant plus unique qu'il vit à Dublin, est irlandais par son père, allemand par sa mère, que sa mère a vécu la seconde guerre mondiale en Allemagne et que son père est un fervent défenseur du nationalisme culturel irlandais. L'auteur grandit donc avec ses frères et sœurs au milieu des injonctions à être "plus Irlandais" et à ne surtout pas parler anglais à la maison mais aussi au milieu d'un amour immense, de gâteaux et de l'océan. Il parle trois langues qu'il mélange allègrement, ce qui ressort dans sa plume (quand bien même je l'ai lu en français...) et la rend juste magnifique. Le style un peu enfantin et très poétique mais empreint d'une pertinence rare et plein de véritables pépites. C'est un peu compliqué de parler de personnages réels mais je n'ai vraiment pas aimé le personnage du père (je n'aime clairement pas les pères violents, tyranniques, juste bons à passer leur frustration sur les personnes physiquement plus faibles qu'eux qui ne se rebelleront pas...) mais la mère a juste l'air d'être quelqu'un d'extraordinaire. Ses réflexions rapportées par son fils dans ce livre sont à méditer et pour la plupart, à conserver précieusement et à appliquer. J'aimerais pouvoir écrire comme ça.

Le maître des illusions - Donna Tartt : un peu comme Zadie Smith, Donna Tartt est une autrice que je veux découvrir depuis longtemps dont j'entends beaucoup de bien. Comme Zadie Smith, j'en suis ressorti impressionné par une telle maîtrise. Les personnages me laissent un souvenir plus "flou", je me souviens bien de qui est qui et leurs caractéristiques principales mais finalement, Francis, Henry et les jumeaux ne forment qu'une entité, Edmund une autre et le narrateur presque à part, j'ai l'impression qu'on ne le connaissait pas vraiment. C'est surtout une histoire de relations, j'ai l'impression, entre Edmund hyper pénible et les autres, entre le narrateur qui cache sa provenance peu glorieuse (à ses yeux) et ses camarades, entre Henry que personne ne comprend vraiment et ses amis. Il y a beaucoup de non-dits, de choses à cacher et des choses cachées parce qu'ils préfèrent tous deviner ce que les autres pensent plutôt que leur poser la question... Je suis plutôt déçu de ne pas en savoir plus sur Julian. Si lointain et excentrique au début qui se révèle plutôt "banal", avenant, ouvert à la discussion... sympa, quoi ! C'est aussi une des caractéristiques de ces personnages qui m'ont tous surpris à un moment où à un autre, ils portent tous au moins une dizaine de masques qui les rendent complexes et attachants d'une certaine façon (détestables pour certains, d'une autre :D)

Bonnes lectures :)