#280 08 Juin 2017 09:44:09
Coucou Julie et Nath :)
Merci de vos commentaires.
J'ai une lecture finie et une autre commencée.
J'ai terminé:
<image>Lajja est en fait davantage un témoignage, et surtout un cri de détresse et une dénonciation d'une situation effroyable liée au conflit politico-religieux au Bangladesh, qu'un roman. L'intrigue est réduite a son strict minimum : une famille hindoue (un frère et une sœur jeunes adultes et leurs parents) se retrouvent en butte aux discriminations et persécutions diverses du fait de leur appartenance à une minorité religieuse dans le Bangladesh des années 90, date à laquelle a été écrit le roman. Le roman se passe sur une période courte, durant de violentes émeutes répressives qui ont éclaté à la suite d'un incident en Inde, et dont les Bangladeshis hindous vont être les victimes. L'intérêt de ce roman est multiple: il retrace l'histoire politique et religieuse du Bengladesh. J'ai ainsi appris que le Bangladesh est une part du Pakistan qui est devenue indépendante en 1971. Je connaissais l'histoire de la partition entre l'Inde et le Pakistan, et toutes les atrocités qui y ont conduit, mais je ne connaissais pas celle du Bangladesh. Le récit retrace différents épisodes de l'histoire du Bangladesh, et remonte aux origines des conflits religieux, sous l'Inde coloniale. Il montre comment peu à peu le pays est arrivé à ces situations de discriminations et de spoliations. Il offre une réflexion sur ces mécanismes, sur l'appartenance à un pays et sur ce que devrait être le vivre ensemble. Par contre, la lecture est ardue et le roman ressemble plus à un rapport et à une analyse politique qu'à un roman: par exemple, on a des pages entières les unes derrière les autres qui sont des listes d'exactions perpétrées contre des personnes réelles, avec leur nom, leur village et ce qu'ils ont subi. La même chose pour les temples pillés et incendiés, les magasins, ou encore les textes des lois discriminantes qui légalisent la spoliation. Un roman fort et dur, où Taslima Nasreen alerte le monde sur ce qu'elle et les Bangladeshis hindous endurent dans leur quotidien. Terrifiant.