#1 08 Avril 2017 14:14:36
<image>Sur Anarres, les proscrits d'Urras ont édifié, il y a cent soixante-dix ans, une utopie concrète fondée sur la liberté absolue des personnes et la coopération. Ce n'est pas un paradis, car Anarres est un monde pauvre et dur. Mais cela fonctionne. A l'abri d'un isolationnisme impitoyable qui menace maintenant la société anarchiste d'Anarres de sclérose. Pour le physicien anarresti Shevek, la question est simple et terrible. Parviendra-t-il en se rendant d'Anarres sur Urras, à renverser le mur symbolique qui Isole Anarres du reste du monde ? Pourra-t-il faire partager aux habitants d'Urras la promesse dont il est porteur, celle de la liberté vraie ? Que découvrira-t-il enfin sur ce monde d'où sont venus ses ancêtres et que la tradition anarrestie décrit comme un enfer ?
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Un petit retour sur une auteure que j'ai découverte en lisant ce livre. Je ne connaissais, de Le Guin, que le cycle de Terremer, et je regrette que les Dépossédés ne soit pas davantage cité.
Dans le monde de la dystopie récente, à la mode depuis quelques années, j'ai souvent constaté une chose : on met en scène des dystopies bien marquées, où l'on voit tout de suite ce qui coince et à quel point l'humanité est opprimée par un vilain système de contrôle. Bref, je me suis souvent dit qu'on enfonçait un brin les portes ouvertes. Dans cet ouvrage, un des éléments qui m'a le plus plu est justement cette ambiguïté.
Le lecteur suit le point de vue de Shevek, qui a toujours vécu à Anarres. Il se pose certes quelques questions. Nous, lecteur, voyons découvrons un monde où aucune loi, aucune possession n'existent. Les points qui posent problèmes sur Anarres sont ténus, ambigus, et même si l'on trouvera génial le principe développé par l'auteure (les réflexions sur la notion de prison, de liberté et de responsabilité, de ce que représente le "crime" dans notre façon de voir le monde...), comme Shevek, on ne fera que sentir du bout du doigt qu'il y a des soucis, sans jamais vraiment parvenir à mettre les mots dessus.
C'est d'ailleurs toute cette idée de point de vue qui est géniale dans le roman. Notre point de vue de lecteur, celui de Shevek, et celui d'autres peuples qui vont se retrouver impliquer. Cet ouvrage ouvre vraiment une réflexion sur le rapport à l'autre, sur la société, et nous invite à considérer d'un oeil nouveau certains éléments familiers de notre société.
Un ouvrage de SF à découvrir !