Bonjour tout le monde. Je vais vous présenter un texte écrit de ma main, et j'aimerais bien avoir un avis critique dessus.
Il représente la première et la dernière page d'une jeune fille nommée Samia.
Pour le reste à vous de découvrir. J'espère que vous prendrez plaisir en le lisant (si ce n'est pas le cas je voudrais savoir pourquoi et ce que je pourrais améliorer).
Bonne lecture!
11 mai 2017,
ou le commencement.
Honnête, Respectueuse, Parfaite.
Voilà trois adjectifs complètement inadaptés pour décrire mon être.
Dans une vie antérieure, peut-être aurais-je pu être une bonne personne.
Mais pour l’instant, c’est raté, fichu, mort, enterré, oublié, enfin ce que tu veux quoi.
Pourtant avant toute cette histoire, je pensais être quelqu’un de bien.
Tu vois, je pensais être loin de stéréotype de la fille qui s’appelle Joséphine, qui se balade en mini jupe, qui fait la belle devant ses copines mais qui est capable de trahir les personnes qui lui sont proches juste pour prouver je ne sais quoi aux autres. En réalité, j’en suis encore loin, déjà parce que j’appelle Samia et aussi parce que je déteste les jupes. Pour le dernier point, j’avoue que ma loyauté fait face à de nombreux défauts en ce moment.
C’est triste à dire, vraiment.
Tu sais, il m’avait donné sa confiance. Tu vois, il pensait que j’allais la garder comme on garde une pierre précieuse ou diamant. Le problème, c’est que je l’ai cassé, le diamant. Brûlée, démolie, anéantie, sa confiance. Elle ne reviendra pas, celle-là. Jamais, je ne la reverrais alors que j’ai mis tant de temps à la faire venir jusqu’à moi.
S’il n’avait pas su…
Si seulement il n’avait pas su, le diamant ne se serait pas cassé. D’ailleurs, j’aurais préféré qu’il ne sache pas jamais. Or, quand le mensonge prends l’ascenseur, la vérité prend toujours l’escalier.
C’est triste, vraiment.
Et, tu sais, dehors il fait jour.
Pourtant, dans mon mode il fait noir. Parce qu’hier il aurait pu me taper, mais je ne méritais même pas sa main sur ma joue. C’est dommage, vraiment.
Et tu vois, dehors, il fait beau.
Pourtant dans mon cœur il fait froid. Parce que j’aurais préféré qu’il crie, hurle, s’emporte, même si je méritais encore moins d’entendre un mot sortir de sa bouche.
En fait, je m’en veux. Pourtant Joséphine ne s’en voudrait pas, elle. Mais moi, Si. Elle aime peut être faire du mal aux autres, Joséphine. Elle n’a peut-être pas de remords, elle.
Peu importe. Elle n’est pas moi. Enfin c’est que je m’efforce de penser.
De loyauté. Il m’en aurait fallu. Mais trop tard, c’était fait.
Du courage. Il m’en aurait fallu, aussi. Mais un silence est tellement plus facile qu’un aveu.
Même à toi, je n’ose pas l’avouer. Même à toi, je ne pourrais dire ce qui l’a fait se transformer en bloc de glace. Tellement dur, tellement solide qu’on ne saurait la briser une seconde fois.
Tout ça à cause de moi.
Tout ça parce que je l’ai honnêtement, respectueusement et parfaitement trahi.
22 mai 2017,
ou le début du renouveau.
Le temps est le meilleur des remèdes.
Pour lui, pour moi, pour nous.
J’ai passé le pire mois de l’année et peut-être même de toute ma vie.
Pas à cause de lui, à cause d’eux.
Eux qui n’ont cessé de me rappeler ma lâcheté. Eux qui en rajoutent, encore et encore.
Mais aujourd'hui, ça va mieux, enfin presque.
Parce que son sourire se fane toujours en croisant mon regard.
Parce qu’il est le roi de l’ignorance et des paroles qui font mal.
Mais ça va mieux, je te dis.
Même si toutes les excuses du monde ne suffiraient pas à faire renaître de ces cendres ce diamant. Cela ne suffirais même pas à les calmer eux.
Tout ce qu’ils veulent, c’est contempler le spectacle.
Le spectacle d’une fille qui est devenue faible. Alors, j’espère de tout mon cœur que le temps agira sur eux, comme il est en train d’agir sur lui. La haine disparaît peu à peu de ses yeux et la vie à un goût moins amer dans sa bouche. Je le sais. Je le sens. Je le vois.
Alors même si je m’enfonce dans le poids des remords, même si plus rien ne sera comme avant, je suis heureuse.
Pour lui, pour moi, pour nous.
Je suis heureuse de voir dans ses yeux qu’il sait. Qu’il sait que je ne suis pas une Joséphine.
Qu’il voit que j’ai compris. Que j’ai retenu la leçon.
Je le sens, mon châtiment sera bientôt terminé. Je vais bientôt pouvoir me débarrasser des chaînes du regret. Parce que j’ai assez regretté.
Et tu sais, je crois que l’arbre de la fierté sera dur à replanter chez moi.
Mais c’est sans doute le prix à payer pour ma lâcheté.
C’est comme faire un pacte avec le diable. On se laisse tenter, on cumule les atrocités et on paie le prix.
Alors, aujourd’hui, je laisse ma conscience semi-libre. Je relâche la pression.
J’essaie d’aller de l’avant.
En espérant trouver, une nouvelle Samia.
Et je m’efface.
Je m’efface. En emportant son malheur avec moi. En emportant cette histoire loin de là.
Je garde mon carnet dans mes bras.
Je garde mon regard dans ses bras.
Je garde mon pardon dans tes bras.
Et je m’efface.