Le Pull-over de Buchenwald de Bertrand Herz

Ce récit est le bouleversant témoignage d’un adolescent déporté dans les camps de la mort pour la seule raison qu’il était juif. « Je suis un miraculé. J’aurais dû être déporté à Auschwitz et gazé comme la quasi-totalité des 76 000 juifs de France arrêtés. Mais j’ai été interné à Buchenwald. J’aurais pu être battu ou même tué parce que j’avais un jour donné un coup de pied à un Stubendienst. Mais il ne m’est rien arrivé. J’aurais dû, pendant l’évacuation forcée pour fuir les Américains, traînard épuisé au bord de la route, recevoir une balle de SS dans la nuque. Mais cette balle, je ne l’ai pas reçue. En 1945, après mon retour, j’ai voulu effacer de ma mémoire le souvenir de ma déportation. N’était-ce pas injuste vis-à-vis des hommes qui étaient à mes côtés, notamment mon père, un homme d’un courage et d’un optimisme extraordinaires, qui n’a cessé de me protéger jusqu’à sa mort ? »

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Tallandier de m’avoir envoyé ce livre que j’ai eu la chance de lire. Je n’aurais pas pu espérer meilleur dernier partenariat par le biais de Livraddict.

Ce témoignage de Bertrand Herz, rescapé du camp de concentration de Buchenwald, est absolument bouleversant. Il retrace, à travers ce livre, tout son parcours. Il commence par décrire son enfance au sein d’une famille juive bourgeoise et la montée progressive du nazisme et de l’antisémitisme en France. L’insouciance première sera alors rapidement remplacée par l’horreur. Le jeune Bertrand est déporté, à l’âge de 15 ans, avec ses parents, sa sœur et le fiancé de cette dernière, Claude. Son frère Jean-Claude sera le seul qui parviendra à échapper à l’arrestation. Les hommes sont alors conduits à Buchenwald, tandis que Françoise et sa mère partent pour Ravensbrück, camp de concentration réservée aux femmes et aux enfants.

L’auteur décrit, dans ce livre, le calvaire de la vie concentrationnaire, l’horreur de la maladie, de la sous-nutrition, du manque d’hygiène, de la mort. Pendant son emprisonnement, il perd ses deux parents. Malgré toutes ces épreuves, il tient le coup et vit la libération des camps. Il retrouve ainsi sa famille, sa sœur rescapée, et son frère notamment. Il reprend des études à Polytechnique, devient ingénieur et reprend peu à peu le cours de sa vie. Il décrit son évolution jusqu’au moment où il écrit ce témoignage, expliquant par exemple comment il est devenu président du Comité international Buchenwald-Dora et Kommandos.

Plus qu’un témoignage, ce livre est un manifeste. Il rappelle le devoir de mémoire et insiste sur des valeurs démocratiques fondamentales. Ayant personnellement visité le camp de Buchenwald à deux reprises, ce témoignage de Bertrand Herz a eu une résonnance toute particulière en moi. C’est pour ça que je conseille ce livre, pour ne jamais oublier.

Voici un lien sur lequel vous pourrez trouver le livre : https://www.tallandier.com/livre-9791021026872.htm"

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