#266 29 Novembre 2015 14:34:17
Avant-dernière lecture de mon ABC2015 : Maman, je veux pas devenir empereur, de Françoise Xénakis.
J'adore les biographies et les romans historiques, je me suis dit qu'il y aurait peut-être des choses intéressantes dans ce roman. Le fait est que c'est un livre original, puisque écrit sous une forme quasi-épistolaire : ce sont des extraits de lettres et des passages de journaux intimes, soi-disant "retrouvés par l'auteur". Après, l'écriture part dans tous les sens, mais en gros, c'est un roman fait pour "réhabiliter" Néron dont les successeurs se sont attachés à ternir son image pour la postérité : s'il est devenu fou, en fait, ce n'est pas totalement de sa faute, mais un peu beaucoup celle de son entourage qui l'a sans cesse manipulé. Voilà le postulat.
Agrippine obsédée par le pouvoir qu'elle ne peut pas exercer parce qu'elle est une femme, Néron toute sa vie petit garçon qui voudrait que sa maman l'aime pour lui-même, dégoûté par les méthodes familiales - le taux de "suicides" dans cette famille hautement consanguine doit battre tous les records statistiques - qui finit par faire pareil, la lutte vaine contre le Sénat qui s'accroche à ses privilèges, la corruption endémique... Beaucoup de sexe, de meurtres plus ou moins déguisés, de complots et de complaintes avec en double refrain "c'est pas de ma faute, de toute façon je voulais pas être empereur" (côté Néron) et "c'est la faute des hommes si je n'ai pas pu être l'impératrice, moi" (version Agrippine). Le portrait de la civilisation romaine n'est pas des plus flatteurs, avec tout ça...
J'ai trouvé que le trait était un peu trop fort, trop caricatural pour être totalement séduite, mais je dois avouer que ça m'a quand même donné envie de lire des choses plus "sérieuses" sur Néron dont j'ignorais les tentatives plus ou moins abouties de réformes sociales.