[Suivi de lecture] Blog_Océane

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J'ai fini aussi de lire Pauvre meuf ! d'Eléonore Costes.
Mon avis :   J'ai été attirée par cette bande dessinée pour son titre ô combien provocateur et percutant et pour sa couverture. J'ai trouvé cette bande dessinée très jolie, intéressante mais ce n'est pas un coup de cœur, exception faite pour le dessin. Je reste quand même admirative d'Eléonore Costes pour son parcours de vie, sa force et son courage. Bravo les filles pour cette bande dessinée !
   Évoquons tout d'abord les dessins, la couleur, l'esthétisme pour résumer. Je suis totalement fan du dessin car je le trouve sublime avec ce côté naïf. J'aime cette simplicité du dessin qui rend l'ensemble joli et harmonie. Je note beaucoup de formes géométriques qui rappellent un peu les courbes, celles de la femme ? Vous voyez, le dessin n'est plus seulement simple mais il devient complexe quand on s'y attarde un peu. De plus, il est également percutant car il contrebalance avec cette ambiance pesante dans le livre. On a à l'arrivée l'image d'une héroïne qui est innocente, un agneau qui se fait dévorer par les loups que sont les hommes. Ce décalage est vraiment une excellente idée pour marquer encore plus les esprits et rendre l'histoire encore plus intense, plus percutante. De l'autre côté, j'ai adoré les cases où tout est irréel, cela apporte un autre sujet qui touche l'héroïne, ses problèmes mentaux - à ne pas voir de manière négative ou discriminante - avec sa dépression.
  Quant aux couleurs, je suis totalement séduite par la palette de couleurs que nous offre cette bande dessinée. Cela renforce ce caractère naïf du dessin. Le bleu presque noir qui remplit totalement les cases pour marquer la dépression, les angoisses, la peur. Cette boule qui grossit au fil du temps et ne cesse de bouffer littéralement le personnage. Ce contraste donne de la profondeur au livre entre cette innocence et ce désespoir, cette descente en enfer sur les bords.
  Concernant la structure du livre, nous avons une chronologie qui se fait passant de l'enfance à la vie d'adulte d'Eléonore Costes. C'est une bonne idée car on peut suivre son parcours personnel, son évolution car elle évolue, vit de nouvelles situations. Découvre, désespère mais elle vit tout simplement.
    Pour conclure, je suis totalement fan de l'esthétisme. J'aime ce dessin pétillant, un brin naïf qui s'allie à merveille avec l'intrigue. Eléonore, notre Chaperon Rouge, qui doit survivre dans un monde de loups. Il y a beaucoup de poésie dans le dessin tant dans le graphisme que les couleurs sans oublier des choix pertinents pour la structure.

     Poursuivons la chronique en analysant cette BD en profondeur. J'apprécie l'intrigue car il s'agit d'un témoignage autobiographique. Eléonore Costes nous relate sa vie mais plus particulièrement des épisodes de sa vie personnelle et professionnelle qui l'ont marqué en tant que femme. Elle montre qu'elle a toujours vécu à travers le regard des hommes. Dès lors, on peut remarquer certains hommes sont toxiques pour elle tant certains de ses petits-amis, les camarades d'école, voire le père qui la rabaisse. Je dois dire que ce témoignage est poignant et touchant. Grâce au dessin, nous avons une forme de poésie et de légèreté qui atténue les choses. Concernant les réflexions, nous avons de très jolis messages comme "s'aimer soi-même", "tu n'es pas uniquement belle mais aussi forte et intelligente" mais je m'attendais peut-être à un peu plus de réflexions. Je veux dire par-là que nous avons souvent des témoignages qui mettent en avant ce patriarcat mais il n'y a rien de plus. C'est le cas ici même si l'histoire, l'émancipation de l'héroïne/autrice est belle et inspirante. Je pense aussi qu'il faut un peu nuancer car l'héroïne dépend des hommes mais elle peut faire des choix comme refuser de fumer, etc. C'est ce que j'ai le moins aimé dans le sens que tout est la faute aux hommes alors que certains choix dépendent de nous, je pense à l'action de fumer. Néanmoins, j'apprécie le fait qu'elle aborde les différents aspects de sa vie pour accentuer cette importance du patriarcat que ce soit dans le monde du travail ou bien dans la vie personnelle. Elle m'a émue avec son histoire, elle nous rappelle que beaucoup de femmes ont pu ou même nous avons vécu certaines situations. Au-delà d'une vision féministe, l'autrice évoque d'autres thèmes tout aussi intéressants, tels que le harcèlement, la difficulté scolaire, la sexualité, la dépression... Enfin, j'ai beaucoup aimé la moto qui revient souvent dans la vie de l'héroïne, Eléonore dite Lolo, car on a une forme de métaphore. La moto symbolise la liberté, l'émancipation, chose que l'héroïne cherchera tout au long de son adolescence et dans sa vie d'adulte.
   Nous avons donc une autobiographie intéressante autour de l'évolution de l'héroïne/autrice à travers le regard des hommes. Ce témoignage est bien sûr à nuancer comme j'ai pu le dire, je trouve qu'il manquait un peu plus de réflexions sur le système patriarcat ou qu'il faut nuancer certains épisodes. Cependant, l'autrice montre clairement que nous vivons encore dans ce système depuis bien des siècles. D'autres thèmes s'ajoutant au témoignage apportent une autre saveur : harcèlement, dépassement de soi, échec scolaire...

     Pour conclure, j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Il ne manquait vraiment presque rien pour que ce soit un coup de cœur. En tout cas, c'est un témoignage poignant et émouvant d'une autrice qui a subi le regard des hommes et l'influence qui en découle. Elle montre une société patriarcale mais elle nous rappelle aussi de rester soi-même en toutes circonstances. Le dessin est sublime et particulièrement pertinent avec l'histoire. Un titre provocateur et aussi percutant que les thèmes et le témoignage d'Eléonore Costes. À lire.