#17 04 Mars 2018 22:15:19
J'ai un avis un peu mitigé sur ce très court roman.
Il est beau, élégant, très japonais, plutôt bien écrit (mais la traduction m'a un poil énervé, on rencontre plusieurs fois le très français et très récent "du coup" qui se met quasiment à remplacer la virgule chez certains, ça ajoute un semblant d'oralité aux dialogues, mais c'est surtout très insupportable. ces "du coup" ne sont pas indispensables, la causalité peut-être traduite de façon plus élégante, et cela m'a sorti du japon comme pour me dire : Tu lis une œuvre traduite, mec ! oublie que tu es au japon !)
Cela dit, je l'ai trouvé un peu simpliste, pour moi, c'est une simple nouvelle, imprimée en caractères larges avec pas mal d'air pour gonfler le nombre de pages et vendu de telle façon avec l'estampille "roman". alors pour moi, c'est une bien belle nouvelle, mais si je dois juger un roman, je le trouve très surcoté.
En soit, le titre participe à cette duperie, on attend un roman avec pleins de "délices" et on est mis au régime avec une seule recette, la seconde partie du roman sortant presque entièrement de la cuisine. Dans le même rayon, j'ai nettement préféré la petite boulangerie du bout du monde, petite bluette qui m'avait vraiment donné faim !
Quant à tout ce qui a trait à la maladie, j'en ignorais les symptômes. mais le traitement réservé aux malades (mise à l'écart, jugement des "valides") n'a rien d'étonnant de la part des japonais. Il y a eu exactement le même rejet à l'encontre des survivants des deux bombes, les hibakusha (les survivants) et les enfants nés ensuite étant mis à l'écart même de leurs familles, et peinant à trouver de quoi subsister lorsque la moindre difformité était apparente. Je n'ai donc pas appris grand-chose via ce livre.
Cela dit, la lecture a été agréable, mon principal regret provenant de l'impression d'avoir eu deux petites histoires (la boutique, la maladie) comme si les deux n'arrivaient pas à en faire une seule.