#8 27 Avril 2019 21:18:25
Dobry den,
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J'ai terminé ce matin ma lecture du Phare de P.D. James et j'avoue avoir savourer ma lecture avec lenteur. Quelques pages chaque matin de la semaine, je me sentais bien sur cette île britannique avec les enquêteurs et les habitants aux idées parfois un poil utopique. Comme déjà écrit, je suis tombée amoureuse de l'inspecteur Dalgliesh, c'est bien, il m'aura fallu une page. J'aime sa personnalité, son histoire, même si comme ce titre de P.D. James appartient à une série et plutôt au dernier tome de la série tournant autour de l'inspecteur Adam Dalgliesh, j'aime ce que j'en ai vu et j'aurais plaisir à replonger dans un autre tome. Cela m'a rappelé la série Shetland de Ann Cleeves et les aventures de l'inspecteur Jimmy Perez que j'aimais suivre. Malheureusement, en dehors des trois premiers tomes, il me semble que le reste n'a pas été traduit. Dommage. Je ne sais pas vous mais quand je lis des policiers, j'adore être projeté dans un décor un poil celtique avec des falaises, une mer déchainée, une météo peu clémente.
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Je me suis ensuite lancée dans une lecture plus graphique avec un beau livre illustré par Benjamin Lacombe :l'Ombre du Golem, sur une version de la légende de Eliette Abécassis. Pourquoi ce choix ? Parce que j'attends avec impatience de retourner en République Tchèque, je rentre bientôt dans la phase, je compte les dodos et surtout j'avais envie de me replonger dans la légende du Golem sans relire pour autant une énième fois le Kabbaliste de Prague de Marek Halter (oui, oui, je me confesse ce livre est particulier pour moi, je l'ai lu plus d'une dizaine de fois en un an et je ne peux m'empêcher d'en tourner les pages assez régulièrement. Mon édition est toute abîmée à force d'être trimballée à gauche, à droite, remplie de post-it et de souvenirs.). Si je devais donner mon avis en bref sur l'ouvrage : je reste sur ma faim. Pourquoi ?
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Commençons par la partie littéraire, le mythe du Golem et celui du Maharal par Eliette Abécassis. Sa version est finalement assez loin de celle que j'ai pu lire. Pour cause, il s'agit ici d'une version moderne et jeunesse (parfois un poil enfantine) et j'ai eu tendance à oublier ce détail parfois, en trouvant que ça manquait de piquant, de sciences, de spiritualités. Finalement, on reste sur une version sage et c'est plutôt logique si on tient compte du public ciblé. Néanmoins, j'ai trouvé le texte parfois un peu long, avec énormément d'énumérations qui n'ont pas forcément grand intérêt et qui alourdissent le style. Je regrette de ne pas avoir eu d'émotion par rapport aux personnages : celui de Zelmira ne m'a pas vraiment touché, le Maharal qui me fascine habituellement et est censé fasciné Zelmira n'est pas assez énigmatique, enchanteur à mon goût. Je regrette également que Prague et sa singularité pour l'époque ne soit pas expliqué de manière assez marqué. Finalement, Prague ou une autre ville pour toile de fond, ça n'a pas tellement d'importance pour cette histoire. Je garde à l'esprit en écrivant ces lignes que l'autrice s'adresse à un public cible jeune voire assez jeune et par conséquent les points que j'ai soulevé et qui semblent négatifs, le sont sans doute pour moi parce que je ne suis pas ou plus dans la cible. La seule chose dont je suis certaine à l'heure où j'écris ces lignes : le prologue et l'épilogue m'ont laissé sceptique, tout comme la définition du Golem où on le décrit simplement comme étant une machine au même titre qu'un ordinateur. Rassurez-vous, j'ai apprécié quand même ma lecture mais globalement, je suis mitigée plus sur le fond que la forme (mais les mythes, contes et légendes ont tous plusieurs versions et nous sommes chacun sensible à différents aspects de ces histoires).
Passons à la partie graphique... Bon là encore, on va se dire que je n'ai rien aimé alors que non, j'ai apprécié les illustrations proposées. Personne n'a plus besoin de présenter Benjamin Lacombe et son travail. Si je ne suis pas sa plus grande fan, j'aime beaucoup son style et je trouve son succès amplement mérité vu le talent et le travail derrière chacune des illustrations qu'il crée. Néanmoins, je trouve globalement son travail un poil répétitif en terme de colorimétrie, de composition et d'apparence des personnages. Finalement, j'aimerais que cet illustrateur quitte sa zone de confort pour surprendre et me surprendre. (Il ne s'agit pas de changer totalement sa patte mais d'y introduire de nouvelles choses, de nouveaux défis et si je l'écris, c'est parce que je crois qu'il en est plus que capable). Bon la partie illustration m'a laissée sur ma faim car je les ai trouvé trop peu nombreuses pour un livre illustré jeunesse, peut-être qu'une mise en page du texte moins sobre et classique m'aurait permis de trouver visuellement davantage de liant entre les pages qui ne contenaient que du texte et les illustrations.
Je résumerais simplement mon avis en disant que je n'ai pas eu l'effet wahou que j'attendais: je ne suis ni redevenue une enfant, ni une lectrice qui se balade à travers l'espace temps. Je n'ai pas réellement adhéré à la définition du Golem telle que proposée par l'autrice, je n'ai visuellement pas accroché à la représentation du personnage Golem qui, en toute sincérité, me faisait penser à E.T. plus qu'à un géant de terre. C'est une bonne lecture, un joli objet livre avec de belles illustrations (dont certaines avec des perspectives de folie) mais il manque pour moi d'alchimie entre les personnages imaginés par l'autrice et aussi, je l'avoue entre le texte et l'image. Il ne manque pas grand chose pour basculer du bon livre jeunesse au très bon livre jeunesse qui peut s'adresser aux jeunes comme aux moins jeunes.
Dernière modification par Dea Blackbird (27 Avril 2019 21:19:09)