[Dans la forêt - Mai 2020] - Parlons du roman...

  • Julie27

    Administratrice

    Hors ligne

    #1 30 Mai 2020 10:01:53

    Bonjour,

    => Dans ce sujet, vous pouvez discuter de vos impressions sur le livre Dans la forêt, de Jean Hegland.

    → Qu'avez-vous pensé des personnages? D'Eva et de Nell?
    Et de leur relation? Votre ressenti a-t-il évolué au cours de la lecture?

    → Qu'avez-vous pensé de la narration? (sous la forme d'un journal)

    → Qu'avez-vous pensé du décor? De la place de la forêt / nature dans ce livre?

    → Qu'avez-vous pensé de l'intrigue? Vous a-t-elle embarqué·e?
    Avez-vous trouvé que c'était prenant / addictif?
    Avez-vous aimé les différents développements? Les décisions prises?
    Ce roman vous a-t-il amené à réfléchir? (qui plus est, pendant cette période si particulière...)

    → Avez-vous aimé la façon dont est traité l'aspect post-apocalyptique? Et surtout les réflexions sur ce dont nous avons besoin?

    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Le recommanderiez-vous?

    (ce sont juste quelques pistes de réflexion, vous n'êtes pas obligé·e·s d'y répondre - et évidemment pas de répondre à tout - et n'hésitez pas à aller plus loin :))

    N'hésitez pas à donner votre avis, mais aussi à réagir à ceux des autres participant·e·s et à leur poser des questions !
    Le but du Book Club est d'avoir une discussion interactive :)

    Attention aux spoilers ! Si vous souhaitez révéler un aspect important, merci d'utiliser les balises suivantes :

    Code:

    [spoiler]Le texte à cacher[/spoiler]

    Merci pour celles et ceux qui n'auraient pas encore fini ce livre ;)

    PS : Si quelqu'un a envie de rédiger un compte-rendu suite aux échanges, qu'il / elle n'hésite pas à se manifester :pompom:

  • Alhweder

    Restaurateur de livres

    Hors ligne

    #2 30 Mai 2020 10:11:34

    Bonjour bonjour,

    j'ai un petit peu de mal à construire un avis cohérent sur ce roman car je l'ai trouvé très particulier et riche. Il y a beaucoup de chose à en dire ce me semble mais je m'éparpille à chaque chois que j'essaie. Je vais me contenter d'une petite introduction, préférant répondre à vos propre commentaires :)

    C'est un roman que j'ai beaucoup aimé car il rompt avec les stéréotypes du genre apocalyptique. Ainsi, face à notre société qui s'effondre, pas de quête héroïque pour sauver le monde, pas de survivalisme clinquant, pas d'aventures exaltantes. Pourtant, ce roman l'est, exaltant. Il a un côté transcendant quand il décrit la résilience de ces deux jeunes filles qui se redécouvrent et deviennent adultes dans des conditions dramatiques. C'est un huis clos intimiste qui parle de l'Humanité dans son ensemble. C'est très bien réussi. Joliment écrit.

    Dernière modification par Alhweder (30 Mai 2020 10:12:15)

  • Grimhilde

    Serial lecteur

    Hors ligne

    #3 30 Mai 2020 10:13:27

    Coucou.
    Je suis très heureuse de pouvoir enfin parler de ce livre avec vous :yeah :

    J’ai adoré et dévoré ce livre qui m’a fait beaucoup réfléchir et que je recommanderai/offrirai à plusieurs personnes.
    J’ai aimé qu’on soit projeté dans un futur quasi post apocalyptique, que l’auteure imagine un monde soudain dépourvu d’électricité et d’essence, deux choses primordiales dans nos modes de vie actuels…

    J’ai aimé les personnages des deux sœurs et du père – celui de la mère était présenté trop froidement, presque par nécessité, je ne m’y suis pas attaché.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    La mort du père va me marquer encore pour longtemps, c’est si bête et si affreux !


    Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la progression des pensées des personnages, qui croient d’abord que cela va revenir à la normale bientôt, qui s’accrochent à ce qu’ils n’osent pas encore appeler leur vie d’avant. Puis elles se rendent compte que rien ne sera plus jamais comme avant et finissent par s’y faire, se débarrasser de tout pour garder l’essentiel (ça m’a bien marqué ça, j’ai passé une semaine à regarder chaque objet chez moi et en me disant « non ça ce n’est pas essentiel », je vous jure :lol :)

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J’aime qu’elles finissent par choisir de vivre dans la forêt (même si bon, avouons le c’est bête d’avoir brûlé la maison, partir était suffisant, autant laisser les renards et les libellules squatter).



    J’ai aimé qu’on ne s’appesantisse pas sur la façon dont le monde de l’électricité et de l’essence a pris fin. Il a pris fin, c’est tout. C’était la suite logique des choses.
    On m’avait dit que le livre était « mystique ». C’est vrai il est plein de symboles, qu’on peut décrypter ou pas. Il se réclame vraiment de la philosophie des peuples indiens d’Amérique. Il parle d’un retour à la nature. Mais la nature est froide. La forêt n’est pas personnifiée, magnifiée. C’est la forêt, c’est tout.

    J’ai été globalement d’accord avec les thèses et projections de l’auteure, exceptée une. Même si l’homme est parfois un loup pour l’homme (et je comprends tellement les deux sœurs qui préfèrent se retrouver nez à nez avec un ours noir plutôt que face à un homme inconnu dans leur contexte) je suis persuadée que si un pareil cas de figure se présentait les gens seraient solidaires. Les hommes vivent en société. Ils en reconstitueraient une plus juste, plus adaptée, mais je ne pense pas qu’ils passeraient leur temps à se tirer dessus ou à vivre en solitaire. On a besoin les uns des autres pour (sur)vivre.

    J'espère que je n'ai rien divulgâché, et j'ai hâte d'avoir vos avis :heart:

  • Caedy

    Casual lecteur

    Hors ligne

    #4 30 Mai 2020 10:21:53

    Bonjour à tous

    Je dois avouer que j’appréhendais pas mal ce Bookclub car j’ai bien vu que je passais certainement à côté de quelque chose et que mon point de vue différait de la plupart de ceux qui avaient plus ou moins « teasé » leur avis d’avance… J'avais même envisagé de ne pas participé, puis je me suis dis que participer tôt et prendre la fuite en cas de panique face à la déferlante d'avis divergents serait un bon compromis :lol:

    J’ai lu Dans la forêt au début du confinement. Autant dire qu’on ne pouvait pas trouver un meilleur moment pour lire un tel roman; Une bonne claque d’humilité qui m’a fait me rendre compte que finalement, face à une catastrophe de grande ampleur, je n’irais pas très loin. (De quoi bien appréhender le mois qui me restait à rester chez moi :ptdr:) Mais ce livre (ainsi que d’autres lu durant cette période) m’a aidé à réfléchir sur ma façon de vivre, de consommer et mon rapport à la Nature. Depuis, j'ai bien plus envie d'acquérir encore plus de plantes, d'aménager ma terrasse et pourquoi pas, faire pousser un petit potager.
    Je dois toutefois reconnaître que ce récit enfanta de nombreuses frustrations au cours de ma lecture. La principale étant le genre littéraire dans laquelle il fut catégorisé. Je suis venue pleine d’enthousiasmes et d’attentes face à ce roman d’anticipation . Bien évidemment, je fus stupéfaite — voire déçue — du rythme lent et du récit plutôt « banal » ; Mon bagage de lectures de SFF et thriller m’a permis de me faire une version alternative de ce roman dans laquelle certaines scènes ou arcs narratifs auraient été approfondis

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    et où le schéma « beaux passages contemplatifs remplis de belles descriptions - péripétie qu’on règlera en moins de 10 chapitres » aurait été un peu plus variés.


    Il y a bien évidemment des scènes très fortes et violentes mais tout reste suggéré et malheureusement, c’est derrière les non-dits que s’est trouvé mon intérêt.

    Néanmoins, j’ai lu le roman sans trop d’effort et je vois bien que je suis passée à côté de quelque chose en ne trouvant pas entièrement mon compte dans cette contemplation. Je comprends la nécessité du rythme lent et des descriptions très détaillées sur des éléments qui s’avèreront peu utiles afin de marquer le temps qui passe, le temps d’adaptation et le manque de projets ou d’activités des jeunes filles. Mais je pense que si je m’attendais à un roman de nature writing et non pas de SF, j’aurais pu me détacher de ces attentes avortées de « rebondissement » et cette frustration qui est née après coup.

    Venons-en aux personnages.
    L’histoire est racontée par Nell et grâce à ma LC du livre, j’ai réussi à comprendre tout l’intérêt et la portée d’avoir les pensées profondes et sans filtre de cette jeune femme. Elle est humaine avec ses qualités et ses bien trop nombreuses failles. Mais pour être honnête, son égoïsme, sa rancœur et certains de ses plaisir malsain à être « mauvaise » me l’a rendu détestable voire antipathique, dans le sens littéral du terme. J’en suis arrivée, à un moment de ma lecture, à ne plus m’inquiéter pour elle. De plus, j'avoue avoir été étonnée par certaines de ses réflexions et aurait aimé peut-être une écriture plus "travaillée" sachant qu'on la présentait comme un "prodige" préparant son entrée à Harvard.
    Par contre, j’ai bien aimé Eva. Je trouvais qu’elle avait une sensibilité et une empathie proportionnellement inverse à celle de sa sœur.
    Je tiens également à parler des parents qui m’ont vraiment questionné : J’ai adoré le personnage du père, tout à fait solaire et sage ainsi que son évolution très intéressante. Les parents semblent vouloir le meilleur pour leurs enfants mais dénigrent totalement les passions de leurs filles pour leur domaine d’expertise (enseignement/danse), ce que je trouve particulièrement curieux… Pour reprendre les mots de @TattooBaby qui, à mon sens, résument parfaitement ce que je pense d’eux :

    « « Ta vie t'appartient », certes mais à conditions qu’elle convienne à mon vécu. »


    Tout ça pour dire finalement que c’est une lecture en demi-teinte notamment à causes de mes attentes littéraires face à certains genres mais que j’ai malgré tout dans l’ensemble apprécié. Les descriptions de la Nature sont superbes (notamment toutes celles sur le "jardinage" qui m'ont vraiment transportées et cette arbre creux si symbolique tout le long du récit) et je voulais pousser encore plus loin pour en apprendre plus sur l’univers (particulièrement sur ce qui pouvait se passer "hors la forêt"), ce qui est plutôt positif.
    Néanmoins, je n’envisage pas de relire ce livre pour l’instant et j’imagine que j’aurais pu me passer de certaines scènes et thèmes.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J’ai notamment été gênée par certaines scènes très détaillée sur la découverte de la sexualité de Nell et clairement agacée par cette espèce de « men-bashing » en mode : à choisir entre les hommes et l’ours, autant se faire déchiqueter + Nell choquée-déçue que le bébé soit de sexe masculin.

  • Riz-Deux-ZzZ

    Modératrice

    Hors ligne

    #5 30 Mai 2020 10:44:26

    Et, contre toute attente, me voilà ici ! (Comprendront les gens qui ont, sûrement malgré eux, suivi mon épopée pour avoir ce livre en mains.)

    J'ai beaucoup aimé cette lecture, que j'ai vraiment dévoré.
    La narration à la première personne et sous forme de journal est, à mon sens, la meilleure façon de retranscrire ce type d'intrigue : cela permet vraiment d'avoir les réactions et les pensées du protagoniste, sans filtre et je pense que cela permet aussi de nous questionner nous-même sur ce qu'auraient été nos réactions et pensées.
    Le fait que Nell soit une ado-presque-adulte rend l'ensemble encore plus intéressant car cette période de vie est déjà complexe en temps "normal" donc le côté apocalyptique ne peut qu'amener des réflexions pertinentes.
    J'ai eu un peu plus de mal avec Eva qui m'a semblé très égoïste du début à la presque-fin.

    Le décor est très bien décrit, ce qui aurait pu pêché étant donné la narration. On ressent vraiment cette solitude et cet éloignement : j'ai trouvé parfois que ce qu'elles appellent "la clairière" éloignait même la forêt alors que j'imagine qu'il n'y a que quelques dizaines de mètres. Cette maison, censée être un havre de paix, se transforme en véritable piège finalement.

    Concernant la classification en post-apo, c'est clair que ce n'est pas ce à quoi on s'attend en évoquant le genre mais il faut, je pense, remettre les choses dans son contexte. L'écriture remonte à plus de 20 ans et le buzz des dystopies n'avaient pas encore eu lieu. Pour moi, post-apo, ça ne veut pas dire Hunger Games, zombies et compagnie mais bel et bien que le monde que l'on connaît actuellement n'est plus, et c'est bien ce qui est évoqué dans ce roman.


    Catysprint a écrit

    J’ai été globalement d’accord avec les thèses et projections de l’auteure, exceptée une. Même si l’homme est parfois un loup pour l’homme (et je comprends tellement les deux sœurs qui préfèrent se retrouver nez à nez avec un ours noir plutôt que face à un homme inconnu dans leur contexte) je suis persuadée que si un pareil cas de figure se présentait les gens seraient solidaires. Les hommes vivent en société. Ils en reconstitueraient une plus juste, plus adaptée, mais je ne pense pas qu’ils passeraient leur temps à se tirer dessus ou à vivre en solitaire. On a besoin les uns des autres pour (sur)vivre.


    Je vais faire ma rabat-joie mais je ne suis pas sure de ça... Si le contexte actuel a mis en avant certains aspects solidaires de la société, je trouve qu'il a aussi exacerbé, chez certains, cet égoïsme et cet égocentrisme qui montent en puissance depuis quelques temps. Je pense qu'avant de reconstruire une société plus juste comme tu l'imagines, il y aurait surtout beaucoup de violence malheureusement...

  • Tattoobabydu45

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #6 30 Mai 2020 10:51:16

    J’aurais aimé être aussi emballée que beaucoup d’entre vous semble l’être, mais malheureusement ça a été pour moi une lecture plutôt barbante, parfois à la limite du pénible. Malgré ses rebondissements que je n’ai pas nécessairement vu venir, j’ai eu du mal à garder un intérêt pour la survie des personnages et leurs états d’âmes. Je vais essayer de détailler mes principaux reproches, qui concernent les personnages, le rythme et les enjeux. J’ai conscience que tout ce que j’aborde peut être pris dans l’autre sens (avec raison), c’est simplement de ce côté négatif que la balance a penché pour moi.

    On a cantonné les membres de la famille à des stéréotypes : une maman Etsy, un papa bricolo rigolo, une sœur petit génie et l’autre prodige de la danse. Je n’ai pas compris la nécessité que chaque personnalité serve une fonction dans l’histoire, et ça m’a gêné parce que j’aurais eu plus d’intérêt ou d’empathie à suivre des personnages avec plus de dimension qu’une de mes familles de Sims. J’ai aussi tiqué en voyant que Nell serait la seule à avoir droit à la parole, parce qu’Eva n’est pas juste une paire de jambes virevoltantes et l’écriture de Nell n’est pas aussi incroyable qu’elle voudrait le croire (et j’aurais aimé l’idée d’une narration partagée). En parlant d’écriture, je ne sais pas si cela vient de la traduction mais j’ai eu le sentiment que les dialogues sonnaient faux et trop littéraires, ils manquaient de naturel et certaines phrases/réactions m’ont fait hausser les sourcils. Je pense par exemple à toutes ces fois où l’on fait rire Eva sans raison (sûrement parce que le rôle du cerveau de la famille était déjà pris) quand sa sœur lui parle. C’est des sœurs qui ont une conversation et on croirait lire des mails entre collègues ! C’est des détails mais pour moi c’est un gros point noir.

    Par rapport au rythme, j’étais surtout blasée en voyant arriver chaque nouveau souvenir déclenché par des petits rien. Même si je trouve judicieux de montrer le deuil qui peut se manifester dans chaque détail du quotidien, le problème c’est que ça prenait plus de place que tout le reste, surtout au début du roman. Si je compare, on devait bien avoir 10 pages de souvenirs pour une avancée dans le présent. Quand arrive enfin le déclic qu’elles doivent commencer à reconstruire quelque chose plutôt que se raccrocher à un passé qu’elles ne retrouveront jamais, ma patience avait déjà atteint ses limites et ça ne m’a apporté qu’une satisfaction minime.

    Enfin pour les enjeux je ne vais pas blâmer le livre, je suis en partie responsable de mon ennui car j’ai imaginé une direction à l’intrigue que le livre n’avait jamais suggéré, jusque dans son titre. Et à force de vouloir que le roman aille quelque part , je suis peut être passée à côté de l’essentiel présent dans les petits instants, et de ce qui fait sa force (mais j’en doute). Dès qu’on sortait de leur forêt et des murs de leur maison, entendre d’autres personnages et des descriptions d’autres choses que de mousse et d’écorce c’était une vraie bouffée d’oxygène (j’imagine que c’était le but). Tout le long de ma lecture je les imaginais s’aventurer au-delà de leur forêt et ça a provoqué en moi plus de frustration que d’immersion. Cette frustration aurait pu être intéressante si elle reflétait celle des sœurs et de leur expérience, mais ce n’est pas un sentiment que j’ai souvent relevé chez elles.

    Je suis pas qu’une rageuse, j’ai quand même des remarques positives à faire. L’un des principaux atouts, et ça tombe bien puisque c’était le thème, est la dualité du rôle de la forêt qui est à la fois protectrice mais aussi cloitrante, parce qu’elle les nourrit/divertit comme elle les isole du reste du monde/rend vulnérables. Dans ce sens, c’est aussi ce qui enferme le personnage de Nell dans la nostalgie de leur vie quand tout allait bien, dans des décors qui renvoient inévitablement à des souvenirs joyeux. Faire de la nature un lieu qui finirait par les étouffer était très malin et pas gagné d’avance ! J’ai aussi apprécié de ne pas avoir de description physique des filles, vu que leur personnalité les faisait rentrer dans des cases ça laisse un peu plus de place à l’imagination. Un autre aspect qui m’a fait tenir est le point de vue sans filtre de Nell. Elle commence son journal en contrôlant ce qu’elle veut partager, comme si c’était sa lettre de candidature pour Harvard, et progressivement on passe à des pensées très sombres, parfois inavouables et qui la montrent rarement sous une lumière flatteuse, j’ai beaucoup aimé cette sincérité. C’est pour le meilleur et pour le pire (le meilleur étant pour moi des moments très poétiques comme lorsqu’elle observe sa sœur s’entraîner, admirant son absence de vanité). Une mention spéciale également pour les passages sur le jardinage et comment cultiver un potager à partir de rien, je ne sais pas pourquoi mais ça m’a passionné.

    Pour conclure rapidement, c’était le genre de roman que j’aurais d’habitude très vite lâché car il ne m’a rien apporté et m’aurait donné le sentiment d’y perdre mon temps si je ne l’avais pas lu dans le cadre d’une lecture commune avec une amie (et ça c’était top).
  • Maa

    Lecteur initié

    Hors ligne

    #7 30 Mai 2020 11:02:31

    bonjour,

    J'ai finis le livre hier soir. Je le digère encore. J'ai beaucoup aimé ce roman, cette foret.
    Je me suis vue avec Nell et Eva pendant tout le récit. L’écriture est  poétique et le sujet traité de façon tout à fait originale je trouve.
    J'ai vraiment aimé la plume de l'autrice.
    Je me suis posé pas mal de questions, jusqu'où va l'instinct de survie ? ceux qu on est prêt a faire pour survivre ?
    En conclusion une super lecture. C'est un livre que je n’oubliai pas.
    Ce n'est pas forcement un livre sur le quel je me serais tourné habitude, donc merci pour cette découvert :) !
    Pour moi c’était la fin qu'il fallait

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    un retour à la nature

    .

    Il y a juste un moment ou j'ai pas trop compris ou l'autrice voulais nous amener quand

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Les deux soeurs fond l'amour.. j'avoue que je m'y attendais pas du tout

    .
  • Maa

    Lecteur initié

    Hors ligne

    #8 30 Mai 2020 11:09:12

    Riz-Deux-ZzZ a écrit

    Et, contre toute attente, me voilà ici ! (Comprendront les gens qui ont, sûrement malgré eux, suivi mon épopée pour avoir ce livre en mains.)

    J'ai beaucoup aimé cette lecture, que j'ai vraiment dévoré.
    La narration à la première personne et sous forme de journal est, à mon sens, la meilleure façon de retranscrire ce type d'intrigue : cela permet vraiment d'avoir les réactions et les pensées du protagoniste, sans filtre et je pense que cela permet aussi de nous questionner nous-même sur ce qu'auraient été nos réactions et pensées.
    Le fait que Nell soit une ado-presque-adulte rend l'ensemble encore plus intéressant car cette période de vie est déjà complexe en temps "normal" donc le côté apocalyptique ne peut qu'amener des réflexions pertinentes.
    J'ai eu un peu plus de mal avec Eva qui m'a semblé très égoïste du début à la presque-fin.

    Le décor est très bien décrit, ce qui aurait pu pêché étant donné la narration. On ressent vraiment cette solitude et cet éloignement : j'ai trouvé parfois que ce qu'elles appellent "la clairière" éloignait même la forêt alors que j'imagine qu'il n'y a que quelques dizaines de mètres. Cette maison, censée être un havre de paix, se transforme en véritable piège finalement.

    Concernant la classification en post-apo, c'est clair que ce n'est pas ce à quoi on s'attend en évoquant le genre mais il faut, je pense, remettre les choses dans son contexte. L'écriture remonte à plus de 20 ans et le buzz des dystopies n'avaient pas encore eu lieu. Pour moi, post-apo, ça ne veut pas dire Hunger Games, zombies et compagnie mais bel et bien que le monde que l'on connaît actuellement n'est plus, et c'est bien ce qui est évoqué dans ce roman.


    Catysprint a écrit

    J’ai été globalement d’accord avec les thèses et projections de l’auteure, exceptée une. Même si l’homme est parfois un loup pour l’homme (et je comprends tellement les deux sœurs qui préfèrent se retrouver nez à nez avec un ours noir plutôt que face à un homme inconnu dans leur contexte) je suis persuadée que si un pareil cas de figure se présentait les gens seraient solidaires. Les hommes vivent en société. Ils en reconstitueraient une plus juste, plus adaptée, mais je ne pense pas qu’ils passeraient leur temps à se tirer dessus ou à vivre en solitaire. On a besoin les uns des autres pour (sur)vivre.


    Je vais faire ma rabat-joie mais je ne suis pas sure de ça... Si le contexte actuel a mis en avant certains aspects solidaires de la société, je trouve qu'il a aussi exacerbé, chez certains, cet égoïsme et cet égocentrisme qui montent en puissance depuis quelques temps. Je pense qu'avant de reconstruire une société plus juste comme tu l'imagines, il y aurait surtout beaucoup de violence malheureusement...


    je suis tout à fait d'accord avec toi.

  • camicam

    Néophyte de la lecture

    Hors ligne

    #9 30 Mai 2020 11:18:02

    Bonjour à tous,

    Très contente de pouvoir partager cette lecture si particulière ! notamment après cette période de confinement. Les avis postés sont déjà super enrichissant.

    → Qu'avez-vous pensé des personnages? D'Eva et de Nell?
    Et de leur relation? Votre ressenti a-t-il évolué au cours de la lecture?

    De manière générale j’ai bien aimé les différents personnages du livre. Je suis rentrée dans l’histoire de chacun d’entre eux. Je reste sur ma faim tout de même pour Eli. 
    Attention spoiler

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    J’aurais aimé savoir s’il était arrivé au bout de son aventure, voir ce que Nell a raté


    Nell : personnage très bien construit avec ses doutes, ses amours, ses émotions. Je l’ai trouvé très bien dépeinte et j’ai beaucoup aimé le personnage. Elle est entière et altruiste même si de mon point de vue elle se sacrifie quand même pour sa sœur. Le roman pose des questions subtiles sur la filiation, sur les liens entre parents et enfants entre sœurs et sur l’amour de manière générale et également sur là où mènent les choix de vie. du coup j'ai eu un peu le ressenti inverse de @Caedy

    Eva : le personnage est également bien construit aussi. Elle évolue (en tout cas pour moi) au cours du roman, devient plus mature et plus égoïste ou alors l’était –elle déjà avant ? Elle m’a paru beaucoup moins sympathique que Nell voire antipathique et manipulatrice.
    Attention spoiler

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    L’épisode de l’allaitement est parlant et dur.


    Le père est également un personnage qui m’a paru important et bien construit à la différence de la mère qui semble un fantôme dès le début de l’histoire. Elle semble tellement éloignée de tout.

    Eli : peut-être mon personnage préféré avec celui de Nell. Assez altruiste,
    Attention spoiler

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    assez pour venir chercher Nell en tout cas.

    La forêt : pour moi elle apparaît comme un personnage du roman ; elle change au fur et à mesure de l’histoire : elle est un peu effrayante au début et puis devient de plus en plus bienveillante à mesure que l’histoire se déroule.

    La foret/ l'ambiance
    Le décor de la forêt est bien pensé. Elle permet une espèce de huit clos entre les personnages constituant un facteur d’isolement puis une protection, une mère nourricière (plutôt vers la fin) pour les deux sœurs.
    j’ai tout de même trouvé l’ambiance glauque avec la mort qui rôde et qui fauche et avec une relation entre les deux sœurs déséquilibrée et malsaine.

    → Qu'avez-vous pensé de l'intrigue? Vous a-t-elle embarqué·e?
    Avez-vous trouvé que c'était prenant / addictif? Avez-vous aimé la façon dont est traité l'aspect post-apocalyptique? Et surtout les réflexions sur ce dont nous avons besoin?

    L’intrigue m’a embarquée, le début est toutefois un peu long. Par contre je reste vraiment sur ma faim par rapport à la notion d’apocalypse, on ne sait pas ce qu’il se passe vraiment en fin de compte en dehors de la forêt mais c’est certainement voulu par l’auteure

    → De façon globale, avez-vous aimé ce livre? Ou qu'est-ce qui vous a plu / déplu?
    Le recommanderiez-vous?
    J’ai bien aimé ce livre même s’il est un peu glauque, il amène à réfléchir. Il avait une résonance toute particulière pendant ce confinement en plus.
    Il y a une scène entre les deux sœurs qui aurait pu ne pas y figuré, je ne vois pas trop ce qu’elle apporte mais encore une fois c’est certainement voulu par l’auteure.

    voilà voilà
  • Grominou

    Modératrice

    Hors ligne

    #10 30 Mai 2020 11:21:33

    Ohlala!  Vous avez des avis très détaillés et bien construits, j'aurais dû prendre plus de notes durant ma lecture! 
    Je jette quelques idées en vrac, avant d'aller lire plus en détails vos avis, que je n'ai que survolés...

    Les personnages: j'ai beaucoup aimé les deux sœurs, on s'y attachait et on avait presque l'impression de les connaître.  Les parents aussi étaient bien décrit et j'aimais l'ambiance de la famille pré-cataclysme.  Seul le garçon était moins bien décrit, c'est là d'ailleurs une des limites de l'écriture de style «journal»: comme la narratrice ne savait pas grand-chose sur lui, nous non plus...

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    Par contre, sans avoir été choquée, je n'ai pas très bien vu la nécessité de la scène sexuelle entre les sœurs, et vous?



    La forêt: j'ai aimé qu'elle représentait à la fois une menace et un refuge/moyen de subsistance; les deux sœurs ont dû apprendre à la connaître, l'apprivoiser.  J'ai beaucoup aimé aussi le lien avec la nature en général, tout ce que les sœurs ont dû apprendre à faire (même si ça m'a parfois semblé un peu facile, car elles ne se sont pas trompée souvent!)

    La fin: Je l'ai trouvé très surprenante,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    ie j'avais vu venir l'idée d'aller habiter dans la souche, mais la décision de foutre le feu à la maison m'a surprise!  Je comprend bien l'idée que c'est une façon de couper les ponts avec le passé (l'explosion est comme une catharsis), et aussi de se protéger contre l'homme méchant qui pourrait venir s'y installer, mais j'aurais pris tout de même quelques heures pour prélever quelques trucs, outils de jardinage et de cuisine/mise en conserve, planches pour réparer leur abri, etc.



    En gros, à part les quelques réserves que j'ai soulevées, j'ai vraiment aimé ce roman.  Je l'ai dévoré en quelques jours.  Jean Hegland (que je ne connaissais pas) a une plume qui se lit très aisément (même en VO).  Même les parties où il n'y avait pas beaucoup d'action étaient passionnantes.