#102 07 Septembre 2017 19:22:52
> Plume
J'ai lu également causes toujours de Philippe Muray (Merci Mirmont et MyFloXyBaBy pour la recommandation): des réflexions très justes et percutantes sur la modernité, sur le monde moderne qu'on essaye de nous imposer avec force. J'ai beaucoup aimé le ton provocateur et ironique de l'auteur. Ça me donne envie de lire d'autres œuvres de l'auteur.
Ravi que l'esprit et la verve de Muray t'aient plu. La très belle maison d'édition Les Belles Lettres, dont le président Michel Desgranges est un fervent admirateur de Muray, a regroupé il y a quelques années en un volume un large et judicieux choix des essais de l'auteur. 1800 pages de Muray : il faut toutefois vraiment l'apprécier pour éviter l'indigestion. Sinon, ses études moins polémiques (quoique), plus sérieuses valent également le détour : pour toi la célinienne, je pense à son impeccable Céline ainsi qu'à son très intéressant XIXè Siècle à travers les âges. En revanche, ses romans et poésies me semblent dispensables.
Une anecdote à propos de Muray : pour payer ses factures, il a longtemps été un des nègres de Gérard de Villiers et a écrit pour lui nombre de titres de la série de romans de gare "Brigade mondaine". C'est également le cas d'un autre écrivain, Didier Goux, récemment édité aux mêmes Belles Lettres et également grand lecteur de Muray (qu'il n'a pourtant pas connu, malgré leur petits travaux pour Villiers en commun). Goux a deux autres points communs avec Muray : un goût sûr en matière de littérature et un regard peu clément pour l'époque, il tient un excellent blog - peut-être t'intéressera-t-il.
Je vois par ailleurs que tu est sur le point d'entamer la lecture de Debord, je ne peux que t'encourager dans ce choix. Malgré ses apories et quoi que l'on pense de ses théories (que je trouve bien faibles pour tout dire), c'était un personnage fascinant, intelligent et bon styliste. Si cela t'intéresse, là encore, Les Nouveaux Chemins sur France Culture lui ont consacré récemment une semaine.
(Sinon, concernant le journal de Kafka : après un premier quart - les deux premières années - peu intéressantes, il devient, à tous points de vues, tout à fait passionnant. Je ne peux que le conseiller vivement.)