[Le coeur cousu - Juillet 2012] Général

  • cerisia

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #21 18 Juillet 2012 21:49:45

    Je n'ai malheureusement pas fini ma lecture, j'en suis à la moitié du livre. Pour l'heure "le coeur cousu" est une très bonne lecture, j'aime beaucoup le style de l'auteur et je suis prête à lire un autre romand de Carole Martinez. Je confirmerai tout ça lorsque j'aurais fini le livre.
  • Aventurine

    Bibliophile

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    #22 18 Juillet 2012 21:57:27

    Ca n'a pas été ma partie préférée, mais je ne l'ai pas trouvée inutile. Cette partie participe à l'évolution des personnages, et j'ai trouvé le changement de rythme et de ton intéressant. Je pense que sans cette partie, l'ensemble aurait été un peu plat, un peu "toujours pareil", alors que là, on a une partie du milieu intéressante, intelligente car elle forme les personnages, et où l'aventure est bien présente !
    Comme tu l'as dit Riz-deux-zzz, le ton est poétique et fantastique dans les première et dernière parties, et le côté fantastique est peut-être le point commun entre les trois !

    Dernière modification par Aventurine (18 Juillet 2012 21:57:39)

  • Riz-Deux-ZzZ

    Modératrice

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    #23 18 Juillet 2012 22:03:29

    Mais j'ai pas dit qu'elle ne servait à rien mais disons que certains détails auraient pu ne pas être là sans réellement manquer à l'atmosphère ou à l'intrigue en elle-même : la partie du moulin ainsi que celle devant le chateau où la fille chante (j'ai perdu les prénoms désolée) sont très intéressantes et restent poétiques...
    Après, j'ai aussi beaucoup aimé lorsque Frasquita est dans la grotte, à recoudre l'homme et à surveiller ses enfants de l'ogre.

    Ce sont surtout les détails de la grotte, les moindres recoins, etc... j'ai eu beaucoup de mal à intégrer parce que beaucoup de mal à imaginer et à comprendre où l'auteur voulait en venir : pourquoi ne pas passer ces descriptions, tout en gardant l'action et en se concentrant peut-être plus sur les sentiments des personnages, l'effet oppressant et angoissant aurait été le même mais j'aurais eu moins de mal à visualiser ! =)
  • Salsera15

    Mange-mots

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    #24 18 Juillet 2012 22:26:03

    - Quelle est votre appréciation générale du roman? Souhaiteriez-vous lire d'autres oeuvres de l'auteure?

    Pour ma part, je n'en lirais pas d'autres. Je trouve qu'il n'y a pas suffisamment d'action pour me garder éveillée et intéressée à poursuivre.

    - Les trois parties vous ont-elles parues bien ficelées ou aurait-on pu, en développant chacune d'elles, en faire trois romans distincts?

    Le seul lien que possèdent les trois parties ce sont les personnages de Frasquita et de ses enfants qui reviennent. Mais avec un peu de développement dans chacune de ces trois parties, en faire trois romans distincts aurait été facile!

    -Ce roman gagnerait-il à être adapté au cinéma?

    Pas du tout.

    - La petite boîte magique qui circule d'enfant à enfant est comme un objet précieux à préserver et qui traverse les générations. Dans votre famille, avez-vous un objet semblable qui a voyagé à travers les générations? Si oui, quel est-il et que représente-t-il à vos yeux?

    Ma grand-mère a légué à ma mère des meubles anciens qui circulent depuis plusieurs générations. Lorsqu'elle décèdera, ils me reviendront et je devrai en prendre soin pour ensuite les léguer à ma enfants. Ils n'ont aucune signification particulière sauf qu'ils sont des antiquités qu'on se doit de préserver.

    - A votre avis pourquoi le titre de ce livre est "Le coeur cousu" ?

    Une des premières oeuvres de Frasquita a été de donner un coeur au personnage lors de la parade. Je crois que c'est de là que vient le titre. Autrement, Frasquita a recousu le visage de Salvador et quand elle recoud, elle ressent des émotions fortes.

    - Trouvez-vous que ce livre sublime la position de la femme dans le couple et dans la société ?

    Il représente la position de la femme dans l'ancien temps, mais aussi dans le temps actuel. Le fait que Frasquita doive se taire alors que c'est son mari qui travaille, tout ça me rappelle des temps éloignés. Aujourd'hui, la femme est autonome et indépendante. Cependant j'ai trouvé un peu de ça vers la fin de l'oeuvre quand Frasquita quitte sa ville pour parcourir une grande traversée seule avec ses enfants. C'est une façon pour elle de prendre les rênes de sa vie.
  • Iluze

    Livraddict Team

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    #25 19 Juillet 2012 06:47:40

    J'ai également beaucoup d'aimé. C'est même un coup de coeur ^^. Le côté conte de cette histoire est vraiment bien exploitée et je n'ai jamais su où l'auteur voulait nous emmener malgré que le prologue nous quelques pistes. Il est vrai que ce livre manque un peu d'action mais je trouve que cela participe vraiment au charme.

    Je lirai surement d'autres livres de cette romancière.
  • Yogi

    Chercheur de mots

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    #26 19 Juillet 2012 10:07:44

    Je pense que je l'ai noté 8,5/10 je lui aurait facilement donné un 9 si je ne l'avais pas trouvé un peu trop lent à lire, vu la densité et la richesse de son vocabulaire plein de métaphores et l'absence de dialogues pour me permettre de reprendre mon souffle de temps en temps.

    Mais il est clair que j'ai adoré ce livre, un excellent style d'écriture rare à trouver, et je compte bien lire d'autres livres de cette auteur, notamment Le domaine des murmures.

    Il ferait un bon film, mais un film à la Arte et non à la Hollywood ;)

    Je pense que le titre du livre est "Le cœur cousu" parce que ce sera la première œuvre "magique" de Frasquita, et pour marquer l'esprit du lecteur, c'est comme le coup d'envoi du roman !
  • Ayma

    Dévaliseur de rayonnages

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    #27 20 Juillet 2012 10:57:55

    Moi j'ai totalement adhéré et un un 18/20 me paraît bon et certes, je lirai d'autres romans d'elle car son style, sa façon d'aborder les choses m'ont complètement séduite. Et j'en reste là je ne répondrai pas à mes propres questions même si le titre me semble être ce que Bambi en dit ;)
  • cerisia

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #28 24 Juillet 2012 22:03:36

    Tout d'abord je voudrais présenter mes excuses pour le retard dans ma lecture.

    J'ai adoré ce roman, c'est une très belle découverte, j'avais beaucoup entendu parler de ce livre en bien et je ne suis pas déçue.J'ai adoré l'histoire ainsi que le style de l'auteur, tout comme l'ambiance particulière qui ressort par l'écriture de l'auteur. Ma note est 9/10 et je souhaite lire d'autre roman de cet auteur.



    - Les trois parties vous ont-elles parues bien ficelées ou aurait-on pu, en développant chacune d'elles, en faire trois romans distincts?
    Trois romans ne me semblent pas nécessaire, l'auteur n'en a fait ni trop ni pas assez, les trois parties sont développées juste comme il faut, elles m'ont tout à fait satisfaites.
    -Ce roman gagnerait-il à être adapté au cinéma? Je dirai oui, mais pour garder la magie de la lecture je n'aimerais pas particulièrement en voir l'adaptation.
    - La petite boîte magique qui circule d'enfant à enfant est comme un objet précieux à préserver et qui traverse les générations. Dans votre famille, avez-vous un objet semblable qui a voyagé à travers les générations? Si oui, quel est-il et que représente-t-il à vos yeux? oui j'ai une petite chaise en bois de rose, elle appartenait à la mère de ma grand-mère, cela fait 25 ans qu'elle est chez moi et j'y tiens beaucoup.
    - A votre avis pourquoi le titre de ce livre est "Le coeur cousu" ? Pour moi "le coeur cousu" est le coeur que Frasquita offre à la Vierge de la procession et ce coeur représente l'avenir de la couturière au doigts magiques !
    - Trouvez-vous que ce livre sublime la position de la femme dans le couple et dans la société ? Dans ce livre je vois l'émancipation de la femme lorsque Frasquita part avec ses enfants. Dans ce roman les femmes ont beaucoup d'importance, elles sont courageuses, fortes, elles ont le pouvoir de façon différente.

    Ce roman est un coup de coeur, un mélange de roman et de conte, j'ai adoré.
  • EmmaDorian

    Marin sur les mers du savoir

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    #29 16 Août 2012 17:04:18

    Voici le compte-rendu Book-Club :


    COMPTE RENDU BOOK CLUB DE JUILLET : LE CŒUR COUSU DE CAROLE MARTINEZ

    Avec son premier roman, Carole Martinez signe une belle réussite : la note moyenne est en effet de quasiment  9/10.
    Pour un grand nombre, Le cœur cousu est considéré comme un vrai de coup de cœur ; pour d’autres, une minorité, il est au contraire une déception.
    Même si ce roman a été accueilli principalement positivement, les avis restent tranchés sur certains évènements de l’histoire, considérés comme plus ou moins utiles et intéressants.

    Venons-en d’abord aux raisons de cette réussite : une écriture poétique et délicate, proche des contes (autant dans la narration que dans l’aspect magique et enchanteur de l’histoire) ; une histoire émouvante, à la fois tendre et cruelle, dont aucun personnage ne laisse indifférent (soit parce qu’il est touchant et attachant, soit parce qu’il est détestable) ; la place donnée à la magie et au mystère par la présence d’une boîte qui se transmet de génération en génération, donnant à chaque femme de la famille un don qui lui sera propre. C’est cette boîte qui donne l’explication au titre du roman, puisque Frasquita, qui est l’héroïne du récit (bien que ce soit sa fille, Soledad, qui en soit la narratrice), met pour la première fois à profit son don afin de coudre un cœur à la Vierge Bleue, clou de la procession qui a lieu dans son village tous les ans.

    Venons-en enfin à ce qui a été considéré comme moins bien réussi par une grande majorité : c’est un roman qui peut manquer parfois de dynamisme, ce qui ressent dans la deuxième partie, avec les épisodes de l’ogre et de la révolution. Ce manque de dynamisme est encore plus prégnant en raison d’une quasi-absence de dialogues et d’une écriture poétique parfois difficile à comprendre.


    L’intrigue :

    L’intrigue repose sur une narratrice particulière puisque Soledad raconte l’histoire de sa mère, et en cela elle reste très en retrait, ce qui a pu être problématique pour certains, qui auraient voulu en savoir plus sur elle, au contraire bienvenu pour d’autres, puisqu’elle est la passeuse de l’histoire de Frasquita et parce qu’elle porte un nom révélateur de son destin.

    Comme indiqué précédemment, l’intrigue en elle-même, bien que construite intelligemment, connaît parfois des lenteurs. Mais ces lenteurs sont facilement balayées par l’atmosphère créée tout au long du récit : nous sommes plutôt face à un roman d’ambiance qu’à un roman d’action.

    Ambiance estivale de mise bien sûr, avec l’omniprésence de cette saison dans les personnages (Clara la fille de lumière notamment), dans les lieux (l’Espagne et sa chaleur, ses déserts, son dépaysement) et dans la couleur rouge, véritable métaphore filée qui débute par ce rapprochement saisonnier.

    Ambiance magique aussi, qui n’a pas été évidente pour tout le monde au départ (beaucoup de surprise quant à sa présence), mais qui s’imbrique en fin de compte tout à fait naturellement à l’histoire de Frasquita et de ses enfants. Je trouve qu’Amanite en parle très bien dans ce paragraphe : « Quant à la magie, elle fait toute la force de l'histoire. On a le sentiment  de remonter à la source ancestrale des femmes, de leur force. Comme si la modernité, la technique, l'industrie, étaient des affaires d'hommes, tandis que les femmes sont désignées gardiennes de la magie, des mystères et de la sacralité des gestes. D'un côté le visible et son orgueil, de l'autre l'invisible et ses secrets. »     


    Les personnages :

    Dans l’ensemble, les sentiments ont été quasi les mêmes pour tous les personnages : Frasquita et ses enfants ont tous une « authenticité et une personnalité attachantes » (je cite ici Ayma). La mère a bien sûr été très appréciée, même si beaucoup ont regretté qu’elle soit éclipsée par ses enfants au fil du récit. Les enfants, surtout Clara, ont été trouvés très touchants, puisqu’ils ont chacun un don propre, et donc une histoire hors du commun, plus ou moins bouleversante. C’est d’ailleurs ce qui les rend vraiment intéressants, puisqu’ils sont à la fois stéréotypés (dans la lignée des contes) et originaux.

    Un autre personnage fait l’unanimité ou presque, c’est José, le mari de Frasquita et père des enfants, parce qu’il est méprisable et antipathique : il est égoïste, faible et obsessionnel. Les hommes n’ont en fait pas le beau rôle dans ce roman, c’est aussi le cas de l’ogre et, d’une certaine façon, de l’homme aux oliveraies, même s’il a un côté mystérieux malgré tout touchant, au contraire des deux autres.


    Le style de l’auteur :

    C’est le style de Carole Martinez qui a été le plus apprécié et qui donne au Cœur cousu tout son intérêt. Ce style est encore plus impressionnant lorsque l’on sait que c’est ici son premier roman.

    L’écriture poétique est omniprésente, faisant du récit un bijou de métaphores, dont la plus récurrente est celle du rouge, ayant trouvé plusieurs explications : cette couleur est d’abord celle de la vie qui fait devenir femme (par les règles) et qui permet de transmettre la boîte au fil des générations ; c’est aussi l’Espagne, ses couleurs et sa chaleur ; c’est enfin la violence du monde où vivent Frasquita et ses enfants (les accouchements, les combats de coqs, la révolution, l’ogre…). Cette écriture poétique est parfaitement adaptée au récit, tout en magie et en sensibilité. 

    A cette écriture s’ajoute en plus un découpage pertinent en trois parties et en petits chapitres qui, bien qu’inégaux, sont idéaux pour le rythme du récit et le rapprochement fait avec le genre du conte.


    Un très beau conte, poétique, touchant et délicat, qui donne vie à l’été d’une manière plutôt surprenante !