[Chanson douce - Mars 2017] Général

  • Delphinema09

    Gastronome littéraire

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    #81 30 Mars 2017 09:39:53

    Personnellement j'ai beaucoup aimé ce roman.

    Maintenant que je vous vois parler de cette "froideur" dans l'écriture je suis assez d'accord, mais je crois que finalement c'est ça qui rend le roman angoissant. Comme si on assistait à quelque chose, en sachant ce qu'il allait se passer mais sans pouvoir rien y faire. J'ai trouvé que ça augmentait ma sensation d'impuissance.
  • EliseM

    Chercheur de mots

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    #82 30 Mars 2017 10:42:26

    Vinushka a écrit

    Quand j'ai lu certains avis de blog, parmi ceux qui incriminent les parents, j'ai l'impression que Myriam est pourtant plus visée que lui. Car elle a osé se détacher un peu de ses enfants pour reprendre une vie pro. Peu ont soulevé le comportement de Paul. En tous les cas, je trouve ça un peu fort de dire qu'ils sont coupables quand bien même ils ont manqué de délicatesse.


    Le truc, c'est que le roman est davantage axé sur Myriam que sur Paul. Du coup, derrière "parents" on pense plus à Myriam, alors qu'en fait Paul est tout autant fautif, et même plus égoïste. Jamais il n'a dû interrompre son travail, du coup sa position n'a jamais été remise en cause, calquée sur l'idée stéréotypée de l'homme travaille, la femme reste à la maison (bon en même temps, les hommes n'allaitent pas encore... :lol: ).

    Après par rapport à l'empathie, le jugement facile, etc. Eh bien je pense que chacun peut avoir des a priori faciles, des idées bien arrêtées sur certains sujets, mais justement, la discussion permet d'ouvrir les yeux, de partager des points de vue et donc ces personnes peuvent changer d'avis (ou pas). Accepter l'opinion des autres, même si on n'est pas d'accord, est également une ouverture d'esprit. Ce qui n'empêche pas que parfois on croise des gens butés, avec lesquels aucune discussion n'est possible.

    Dans ce roman je n'ai pas vu non plus de burn-out.

    Au fait, le burn-out à 18h de travail par semaine, c'est peut-être du bore-out... Et il faut voir comment se passent ces 18h. Tout le monde n'a pas la même sensibilité face à une situation, qui peut être liée à ses conditions de vie au-delà du travail.
    Le burn-out maternel existe aussi et au début du roman, Myriam semble en souffrir.

  • Kkrolyn

    Restaurateur de livres

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    #83 30 Mars 2017 11:39:49

    Il n'y a pas de burn out dans ce roman. Enfin, je ne l'ai pas senti comme ça. C'est l'histoire d'une mère qui, elle, ne trouve plus sa place de femme, elle est plus en burn out maternel comme le dit EliseM et a besoin de se sentir redevenir femme, se créer une vie sociale par le travail. Pour Louise, elle, c'est plus compliqué, le mal-être est ancré en elle déjà. Rien que l'histoire de l'école avec sa famille... Elle est déjà psychologiquement atteinte. Elle veut une famille à tout prix, se sentir utile. Et encore, le roman aurait pu être plus poussé en ce sens, que Myriam perdre réellement son rôle maternel. Là, en soi, ce n'est pas poussé jusqu'à là. Les parents laissent faire, c'est bien leur tort, cela les arrange que Louise les aide. Jusqu'à même s'immiscer dans leurs vies. Le récit est construit de façon ultra réaliste, mais je me suis sentie complètement détachée face à l'histoire. Je ne suis pas certaine qu'en tant que parents, d'autres auraient autant laisser faire que ça. Et je ne parle pas du père complètement effacé...
  • Plume35

    Petit joueur sur les mots

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    #84 30 Mars 2017 21:54:16

    Le parfum des mots a écrit

    Je m'écarte probablement du sujet en comparant ces deux situations. Tout cela pour essayer de vous faire passer mon point de vue (le mien, pas besoin d'être d'accord). Je suis assez classé de ces reportages, journaux ou même romans (Chanson douce) qui abordent des concepts qui ont été créés par notre société, pour une population de moins en moins courageuse et qui ne base que sur les acquis. Nous voulons toujours plus en faisant le moins possible.

    [Suite dans quelques instants... xD]


    C'est dommage, la seule chose que tu n'as pas compris dans le burn-out, c'est que ça n'a strictement rien à voir avec la charge de travail et le nombre d'heures que l'on fait... C'est le fait de ne plus se reconnaître dans la société, dans son métier, dans ses valeurs, dans sa relation à l'autre et qui est, suivant chacun, une source de stress immense pour certains. Il n'y a aucune égalité de l'Homme face à ça.

    Analyse plutôt l'évolution de la société où tout va de plus en plus vite avec des contraintes de productivité qui ne cessent de croître, les relations de plus en plus déshumanisées que ce soit dans la société ou le monde du travail.
    Va à la rencontre des personnes âgées qui ont 80 à 90 ans, qui ont tout vu défiler depuis près d'un siècle et demande leur comment ils se sentent dans ce monde. L'évolution en un siècle a été fulgurante et les repères complètement bousculés, ils ne se reconnaissent absolument pas dans le monde dans lequel ils vivent.
    42 ans, immergée dans le monde du travail depuis à peu près 20 ans (a fortiori en RH), dans des structures où les cultures d'entreprise étaient très différentes, j'ai eu le temps d'observer les salariés. Le moule dans lequel on tente de les faire rentrer (ça commence dès l'école d'ailleurs !), le conditionnement dont ils sont la cible qui ne tient pas compte de nos différences. Les changements constants de politique et de stratégie d'entreprise sont extrêmement éprouvants pour les salariés et surtout une grande source de stress.
    Je passe la société de surconsommation, du toujours plus avec un gaspillage inutile et écoeurant.

    Je prends cet échange à travers un forum entre plusieurs personnes qui échangent à travers un écrit où le message transmis est faussé par la difficulté à transmettre ce que l'on ressent vraiment, qui peut être perçu comme agressif, où il n'y a pas de langage non verbal. Et paradoxalement, le fait de ne pas se connaître c'est aussi se permettre de transgresser les règles de courtoisie en se disant que de toute façon peu importe, on ne connaît pas les personnes, on a aucun compte à leur rendre. Et bien là c'est un exemple typique de la déshumanisation à laquelle on assiste dans toutes les strates de la société. L'Homme est un animal social, il n'est pas un robot, il est humain avec tout ce que ça sous entend. Et la répétition de tous ces petits détails, insignifiants de prime abord, les jugements et méfiances permanents agressent les humains que nous sommes.

    Désolée si je m'écarte du sujet, même si je pense que l'auteur a malgré tout touché du doigt cette déshumanisation de la société à travers la solitude et la place de chacun au sein de la société. Pour autant, ce n'est pas ici un burn-out, ce n'est pas son travail qui est source de stress, c'est uniquement sa vie et son histoire personnelle. Elle me paraît totalement inadaptée à la société. Je ne suis pas psy mais elle est comme même un peu atteinte, non ?!

  • Nathalie

    Ex-Team

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    #85 31 Mars 2017 09:22:07

    Si cette conversation continue, merci de se concentrer sur le livre et son contenu et non sur les expériences personnelles de Le Parfum des Mots  :)

    Plume35 a écrit

    Désolée si je m'écarte du sujet, même si je pense que l'auteur a malgré tout touché du doigt cette déshumanisation de la société à travers la solitude et la place de chacun au sein de la société. Pour autant, ce n'est pas ici un burn-out, ce n'est pas son travail qui est source de stress, c'est uniquement sa vie et son histoire personnelle. Elle me paraît totalement inadaptée à la société. Je ne suis pas psy mais elle est comme même un peu atteinte, non ?!


    J'imagine que tu parles de Louise ?  Je pense que son problème est différent d'une inadaptation à la société ; elle semble avoir été capable de prendre soin d'elle toute sa vie, même si elle a eu un mari abusif et a été beaucoup brimée ; elle a quand même trouvé un métier qui lui convenait parfaitement, a élevé un enfant quasiment seule et face à la pression, et aurait pu être indépendante. Son problème est surtout affectif et mental je pense. Elle a fait ce qu'il fallait pour être adaptée à la société, mais elle est tombée sur des gens qui l'ont détruite.

    A la limite si quelqu'un est moins bien adaptée à la société c'est Myriam, qui a besoin à la fois d'une vie professionelle exigeante, d'une vie sociale et de prendre soin de sa famille, et la société lui en demande trop, ce qui l'oblige à déléguer certaines de ses tâches à sa nounou tout en étant quand même durement critiquée par la société.

  • Kkrolyn

    Restaurateur de livres

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    #86 31 Mars 2017 10:43:46

    Je suis d'accord avec Nathalie, la seule personne qui me semble-t-il souffrierait d'un burn out c'est Myriam. Louise souffre de solitude, de manque etc... elle est malade psychologiquement.