#8 04 Juin 2019 17:18:07
Je ne partage pas ton avis, MyFloXyBabY, en ce qui concerne le prétendu manichéisme chez Tolkien. Que ce soit dans le Seigneur des Anneaux ou dans le reste de son œuvre que j'ai lu dans sa quasi totalité (du moins en ce qui concerne La Terre du Milieu).
Tolkien est loin du manichéisme, c'est l'argument que l'on ressort à chaque fois et je refuse d'y goûter. La volonté des peuples à ne pas s'engager dans le conflit de façon totalement égoïste, le tiraillement de certains personnages : Boromir qui est à la fois un héros et un homme perverti par l'envie de posséder l'anneau mais aussi Saruman qui, dans les livres, est bien plus nuancé que sa version cinématographique. Je pourrais ajouter dans une œuvre connexe (Le Hobbit) : Turin qui n'est pas foncièrement mauvais ni bon, c'est juste un homme qui rêve de pouvoir et de puissance, s'il agit pour les bonnes raisons, il le fait mal.
Foncièrement, aucun n'est bon ni mauvais, il est juste persuadé d'agir pour le bien commun.
Tolkien l'explique lui même : Le Seigneur des Anneaux est le récit d'une guerre, il n'est pas rare, donc, de voir deux camps s'affronter, l'un comme l'autre persuadé d'être le "bon camp".
Il dit clairement dans l'une de ses lettres (publiée dans l'ouvrage Lettres) : "Certains critiques ont présenté l'ensemble comme simpliste, comme une simple lutte banale entre le Bien et le Mal, les bons étant seulement bons, les mauvais seulement mauvais. On peut le pardonner, peut-être (même s'ils oublient Boromir au moins) à des gens pressés et qui n'ont qu'un fragment à lire ; et qui n'ont pas, bien entendu, les Histoires elfiques"
Loin de moi l'idée de faire de ce sujet une critique ou une étude du Seigneur des Anneaux mais, c'est je pense, important pour "démonter" (comme j'ose) l'argument du manichéisme dans la fantasy en général et les différentes lectures que l'on peut faire du SdA est un parfait exemple. C'est un argument qui revient trop souvent alors que les niveaux de lecture, dans les littératures de l'imaginaire, sont multiples.
Je ne parle même pas de 1984 d'Orwell par exemple, qui finalement, se lit comme un délicieux roman et une mise à garde presque mystique sur l'avenir non seulement possible mais probable des sociétés totalitaires.
Concernant les "bastons" dans Game of Thrones je parle surtout de celles antérieures aux romans, dans l'univers, elles s'ancrent réellement dans un besoin de donner une cohérence à l'univers et cela l'est effectivement. Il écrit de la dark fantasy, crûe, avec son lot d'horreurs mais encore une fois, je suis persuadé que c'est dans le but de servir le récit avant tout.
Dernière modification par Dragonblood (04 Juin 2019 17:19:20)