[Christmas Carol - Décembre 09] Citations

Discussion fermée
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #1 09 Décembre 2009 18:02:43

    =>  Si vous avez particulièrement aimé un passage, venez le citer ici !
  • Emeralda

    Bibliothécaire en chef

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    #2 09 Décembre 2009 18:27:35

    « Dur et tranchant comme une pierre à fusil dont jamais l’acier n’a fait jaillir une étincelle généreuse, secret, renfermé en lui-même et solitaire comme une huître. Le froid qui était au-dedans de lui geler son vieux visage pinçait son nez pointu, ridait sa joue, rendait sa démarche raide et ses yeux rouges, bleuissaient ses lèvres minces et se manifestait au de-dehors par le son aigre de sa voix. Une gelée blanche recouvrait constamment sa tête, ses sourcils et son menton fin et nerveux. Il portait toujours et partout avec lui sa température au-dessous de zéro ; il glaçait son bureau les jours caniculaires et ne dégelait pas d’un degré à Noël.
    La chaleur et le froid extérieurs avaient peu d’influence sur Scrooge. Les ardeurs de l’été ne pouvaient le réchauffer, et l’hiver le plus rigoureux ne parvenait pas à le refroidir. Aucun souffle de vent n’était plus âpre que lui. Jamais neige en tombant n’alla plus droit à son but, jamais pluie battante ne fut plus inexorable. Le mauvais temps ne savait par où trouver prise sur lui ; les plus fortes averses, la neige, la grêle, les giboulées ne pouvaient se vanter d’avoir sur lui qu’un avantage : elles tombaient souvent « avec profusion ». Scrooge ne connut jamais ce mot. »
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #3 09 Décembre 2009 18:30:54

    Emeralda !  C'est marrant, j'allais justement copier cette citation, ou au moins la deuxième partie.  Je trouve cette comparaison météo-personnalité très bien trouvée et originale. Inexorable comme la pluie, allant au but comme la neige, etc, de vraies trouvailles !  Et le tout présenté en alternance sujet-objet et objet-sujet pour ne pas que ça soit trop répétitif. Ca c'est du talent  :D
  • Emeralda

    Bibliothécaire en chef

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    #4 09 Décembre 2009 18:32:46

    Comme quoi, les grands esprits se rencontrent !!! :lol:

    Oui, j'ai beaucoup aimé ce passage qui nous dépeint un personnage que rien ne semble perturber et pourtant il rendra les armes bien vite, trop vite à mon sens. Comme quoi la citadelle n'était pas imprenable, loin de là !
  • Miss Spooky Muffin

    Mange-mots

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    #5 09 Décembre 2009 18:38:50

    J'aime bien la deuxième partie également, pour une fois les phrases ne sont pas trop longues, elles racontent quelque chose "d'utile", et la phrase finale conclut parfaitement le paragraphe, avec une petite note d'humour. J'ai été assez hermétique à l'humour dans l'histoire (à cause de l'ennui je pense) mais celle-ci est bien trouvée.
  • marieke

    Improvisateur de marque-pages

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    #6 09 Décembre 2009 18:41:40

    J'étais aussi en train de copier la description de Scrooge!
    J'aime bien aussi ces images :
    "Les chiens d'aveugles eux-mêmes semblaient le connaître,
    et, quand ils le voyaient venir, ils entraînaient leurs maîtres
    sous les portes cochères et dans les ruelles, puis remuaient la
    queue comme pour dire: «Mon pauvre maître aveugle, mieux vaut pas
    d'oeil du tout qu'un mauvais oeil!»

    "lorsque, sans le moindre temps d'arrêt, le spectre traversa la porte massive et, pénétrant dans la chambre, passa devant ses yeux. Au moment où il entrait, la
    flamme mourante se releva comme pour crier: «Je le reconnais!
    c'est le spectre de Marley!», puis elle retomba."
  • Emeralda

    Bibliothécaire en chef

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    #7 09 Décembre 2009 18:43:27

    La description de Scrooge a donc marqué les esprits.
  • Emeralda

    Bibliothécaire en chef

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    #8 09 Décembre 2009 18:44:19

    « Ce n’était pas une belle famille ; ils n’étaient pas bien vêtus ni les uns ni les autres ; leurs souliers étaient loin d’être imperméables ; leurs habits n’étaient pas cossus ; … Cependant, ils étaient heureux, reconnaissants, satisfaits les uns des autres et contents de leur sort ; et au moment où Scrooge les quitta, ils semblaient plus heureux encore à la lueur des étincelles que la torche de l’Esprit répandait sur eux ; »

    L'argent ne fait pas le bonheur, hein ?!
  • Frankie

    Englouti sous les livres

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    #9 09 Décembre 2009 18:50:56

    Quand Scrooge se voit petit :

    Pas un écho endormi dans la maison, pas un cri des souris se livrant bataille derrière les boiseries, pas un son produit par le jet d'eau à demi gelé, tombant goutte à goutte dans l'arrière-cour, pas un soupir du vent parmi les branches sans feuilles d'un peuplier découragé, pas un battement sourd d'une porte de magasin vide, non, non, pas le plus léger pétillement du feu qui ne fit sentir au cœur de Scrooge sa douce influence et ne donnât un plus libre cours à ses larmes.

    J'ai bien aimé la musique de cette phrase.
  • Frankie

    Englouti sous les livres

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    #10 09 Décembre 2009 18:54:08

    Et toute la longue description dans les rues :

    Les boutiques de marchands de volailles étaient encore à moitié ouvertes, celles des fruitiers brillaient de toute leur splendeur. Ici de gros paniers, ronds, au ventre rebondi, pleins de superbes marrons, s'étalant sur les portes, comme les larges gilets de ces bons vieux gastronomes s'étalent sur leur abdomen, semblaient prêts à tomber dans la rue, victimes de leur corpulence apoplectique ; là, des oignons d'Espagne rougeâtres, hauts en couleur, aux larges flancs, rappelant par cet embonpoint heureux les moines de leur patrie, et lançant du haut de leurs tablettes, d'agaçantes oeillades aux jeunes filles qui passaient en jetant un coup d'oeil discret sur les branches de gui suspendues en guirlandes ; puis encore, des poires, des pommes amoncelées en pyramides appétissantes ; les grappes de raisin, que les marchands avaient eu l'attention délicate de suspendre aux endroits les plus exposés à la vue, afin que les amateurs se sentissent venir l'eau à la bouche et pussent se rafraîchir gratis en passant ; [...]

    Et les épiciers donc ! oh ! les épiciers ! Leurs boutiques étaient presque fermées, moins peut-être un volet ou deux demeurés ouverts ; mais que de belles choses se laissaient voir à travers ces étroites lacunes ! Ce n'était pas seulement le son joyeux des balances retombant sur le comptoir, ou le craquement de la ficelle sous les ciseaux qui la séparent vivement de sa bobine pour envelopper les paquets, ni le cliquetis incessant des bottes de fer-blanc pour servir le thé ou le moka aux pratiques. Pan, pan, sur le comptoir ; parais, disparais, elles voltigeaient entre les mains des garçons comme les gobelets d'un escamoteur ; ce n'étaient pas seulement les parfums mélangés du thé et du café si agréables à l'odorat, les raisins secs si beaux et si abondants, les amandes d'une si éclatante blancheur, les bâtons de cannelle si longs et si droits, les autres épices si délicieuses, les fruits confits si bien glacés et tachetés de sucre candi, que leur vue seule bouleversait les spectateurs les plus indifférents et les faisait sécher d'envie ; ni les figues moites et charnues, ou les pruneaux de Tours et d'Agen, à la rougeur modeste, au goût acidulé, dans leurs corbeilles richement décorées, ni enfin toutes ces bonnes choses ornées de leur parure de fête ; [...]


    Ces pages-là m'ont donné faim ! :heurethe: