[Suivi lecture] domi_troizarsouilles

 
  • Cendre

    Gollum littéraire

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    #61 23 Mars 2021 12:55:19

    OMG mais tu lis si viiiiiiiiite ! J'avoue j'ai pas tout lu, certains livres ne sont pas mon "dada" mais j'ai tout de même lu ton avis sur Surface de Niorek car, bien que je ne sois pas orientée policier/thriller, je sais que cet auteur est très reconnu et donc s'il fallait en lires un, ca serait de lui ou de Thillez :D

    J'ai aussi lu ton avis sur les McCoy car j'avais envie d'être mauvaise :ptdr: J'aime pas les romances car je trouve que les héroïnes sont souvent nunuches (15 forever...) et les 2rebonissements" sont hyper attendu, cousu de fils blancs, blablabla. Pétard, ca ma fait du bien de lire ton avis, j'ai bien rigolé (même si tu nuances tes propos, les premiers points que tu cites ont déjà tué le livre pour moi haha) , la palme allant aux HS sur Caleb (aparté : je ne lis presque jamais les HS, quelle que soit la saga pour éviter de refaire la même histoire mais en plus mélo...) et ca me confirme que ce genre de saga n'est pas pour moi :D

    Monster : j'ai l'intégrale en PAL (je fais pas les choses à moitié XD) car on me l'a aussi vendu comme un des meilleurs thriller psychologique mature en manga (et je suis chiante en manga...). DU coup ca me rassure vraiment de voir que quelqu'un qui n'est pas adepte des illustrés a totalement adopté cette histoire :)

    Vis à vis de ton ressenti sur les illustrés. Moi aussi avant de m'intéresser de plus prêt à ce style de lectures, je pensais que les BD se limitaient à Lucky Luke, les Tuniques bleues, Tintin et franchement ca donnait pas envie que ce soit en terme de scénario (assez vieillot) mais surtout en terme graphique (là aussi très semblable et codifié "vieux" XD). Et en fait quand tu te penche sur ce qui existe, il y a des ouvrages "récents" qui sont incurables et qui ont totalement changé ma vision de la BD. Du coup, c'est cool qu'une lecture déclic t'ait conné envie d'en savoir plus car ca vaut vraiment le coup :)

    Illuminae es toujours en PAL... mais j'ai la version ebook et ca me fait hésiter car je crois comprendre que c'est aussi visuel que romancé. On verra bien...

    Par contre je veux bien connaitre tes librairies qui mettent en avant la Fantasy. Parce que moi toutes celles que je vois c'est 2-3 rayons pour Policier/Thriller, même chose pour contemporain et également pour la romance. Et en général tu te retrouves avec un pauvre petit rayon pour imaginaire tout confondu (quand ce n'est pas relégué aux rayons adolescents, ce qui se justifie pour certains, j'en conviens).
  • Takoubook

    Lecteur timide

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    #62 23 Mars 2021 15:28:46

    Coucou !

    J'ai tellement adoré le tome 1 de Illuminae mais j'ai jamais continué. Je suis totalement d'accord avec toi, la forme du roman est originale et la plume de l'auteur en rajoute encore. Combien de fois j'ai été stressée voire angoissée pour les personnages ? Un super livre en tout cas ! J'espère que tu vas vite continuer la saga pour avoir tes avis sur les prochains tomes, ça me donnera peut-être envie de les lire :)

    Bonne journée !
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #63 24 Mars 2021 23:10:25

    Coucou,

    Je commence par le "blabla" ;)

    Cendre a écrit

    OMG mais tu lis si viiiiiiiiite ! J'avoue j'ai aps tout lu, certains livres ne sont pas mon "dada"


    Bah je sais pas, on me le dit souvent mais je ne me rends pas trop compte... Et puis à côté mon mari me dit et répète que je lis "trop" (entendez: que je m'occupe trop de mes livres et pas assez de lui! :grimaces:) Bon, il lit aussi hein! mais pas les mêmes trucs: avec lui par exemple, je n'ai pas besoin de lire les journaux, il me fait sa rubrique politico-économique tous les soirs ou presque! :ptdr:
    Je crois aussi que l'association télétravail + hiver a beaucoup joué: c'est en lisant que j'ai réussi à me créer une frontière entre vie professionnelle et vie privée, sinon je n'y arrivais plus et je frôlais un certain épuisement... Désormais, je prends le temps de lire au minimum 30 minutes pendant ma pause-déjeuner, puis pareil entre le moment où j'éteins mon ordi pro, et le moment où je revêts mon uniforme de maman-femme-au-foyer (surveiller les devoirs, préparer le repas, organiser le passage à la salle de bains et la mise au lit des enfants, toussa toussa quoi...). Sans cette rupture j'avais l'impression que rien ne s'arrêtait plus jamais, puisque je n'ai plus cette "cassure" (pas drôle, mais tellement indispensable en fait!) que représentait mon mini-voyage du bureau à la maison dans les transports en commun - où je lisais aussi, en fait, mais moins car c'est moins confortable!

    Cendre a écrit

    Par contre je veux bien connaitre tes librairies qui mettent en avant la Fantasy. Parce que moi toutes celles que je vois c'est 2-3 rayons pour Policier/Thriller, même chose pour contemporain et également pour la romance. Et en général tu te retrouves avec un pauvre petit rayon pour imaginaire tout confondu (quand ce n'est pas relégué aux rayons adolescents, ce qui se justifie pour certains, j'en conviens).


    En fait, "mettre en avant" est peut-être un peu excessif, faudrait que je fasse des photos mais je ne sais pas trop s'ils apprécieraient...
    Déjà faut savoir que, en Belgique, on n'a quasi pas de petits libraires indépendants, pour une raison très simple: la loi sur le prix unique du livre est ultra-récente, si bien qu'aucun libraire indépendant ne pouvait "survivre" face aux grandes chaînes telle que la FNAC. Du coup, jusque tout récemment, tu trouvais quelques livres dans ce qu'on appelle "librairie", mais qui sont beaucoup plus proches des "bureaux-tabac" à la française: tu y trouves toute la presse... et du tabac, ainsi que les produits de la Loterie nationale... et quelques livres qui ont l'air perdus au milieu de tout ça, et pour lesquels le "libraire" ne peut que rarement te conseiller, car clairement ce n'est pas leur boulot. Les libraires vraiment amoureux des livres se sont plus ou moins spécialisés pour que "ça marche": quelques-uns par exemple se sont spécialisés en livres enfant et jeunesse, organisent des goûters d'anniversaire, des ateliers de lecture etc. - ils ne sont pas très nombreux mais ça marche! (hors covid bien sûr) D'autres se sont engouffrés dans le créneau bien-vivre, bobo vegan etc. en ouvrant une espèce de salon de thé - sandwicherie ultra-ciblée au milieu de la librairie, tout en vendant un peu de tout en livres, presse... et jouets pour enfants et jeux de société!
    Et tu as aussi ceux chez qui je vais, qui ont créé au fil du temps une chaîne bien connue en Belgique: ils font libraire (donc livres "un peu de tout" et presse) et papeterie / cadeaux autour du livre, et ça aussi ça marche! Ils font leur chiffre autour de la rentrée des classes, et jouent aussi sur la belgitude - évidemment j'adore! ;)

    Tout ça pour dire =D = quand tu entres, tu as un premier rayon nouvelles sorties (contemporains et policiers) et littérature belge récente, puis passé ce premier "palier", tu as un énorme rayon littérature contemporaine (GF d'un côté, poches de l'autre). Sur l'angle de cet immense rayon, tu as les romances, chick-lit etc. Puis tu as deuxième énorme rayon: policier/thrillers, également divisés entre  nouveautés GF d'un côté et poches de l'autre, et au bout de ce rayon, tu as un coin dédié à la littérature SFFF - ce n'est donc pas le rayon le plus grand, mais il n'est pas non plus "caché" ni vraiment confidentiel, et il a aussi son côté GF et son côté poches.
    (puis tu as les rayons non-fiction : ça va des biographies aux ouvrages politiques ou aux livres de cuisine... et bien sûr tout un rayon manuels scolaires et dictionnaires)
    Et enfin, un très grand rayon jeunesse et BD, vraiment bien achalandé (sauf en mangas peut-être, ils n'ont vraiment que les plus connus mais ce n'est clairement pas leur spécialité) - et là, tu retrouves par exemple les livres classés par âges (de façon générale, ça me semble assez "correct"), dont un grand rayon young adult qui comprend pas mal de SFFF aussi, et même une tête de gondole pour les sorties du genre! J'y ai trouvé quelques pépites pour mon grand... que je lui ai d'ailleurs piquées! ;) (et plus ou moins aimé), comme La Passe-Miroir, N.E.O., la Guerre des clans (je n'ai que moyennement accroché, mais lui il adore!), L'école du bien et du mal que je lui ai finalement mis sur sa Kobo, Winterhouse hotel que j'ai désormais en PAL, tout comme Magic Charly, etc.

    Takoubook a écrit

    J'ai tellement adoré le tome 1 de Illuminae mais j'ai jamais continué. Je suis totalement d'accord avec toi, la forme du roman est originale et la plume de l'auteur en rajoute encore. Combien de fois j'ai été stressée voire angoissée pour les personnages ? Un super livre en tout cas ! J'espère que tu vas vite continuer la saga pour avoir tes avis sur les prochains tomes, ça me donnera peut-être envie de les lire :)


    Ils sont arrivés aujourd'hui! :pompom:
    J'ai trop de choses dans ma liste à lire de fin mars à avril, mais je pense que je réussirai à les caser tôt ou tard car j'ai vraiment beaucoup aimé!




    Et là-dessus, un nouvel avis sur un livre qui me fait me sentir un peu comme une "extra-terrestre". C'est que la grande majorité des lecteurs semblent l'avoir aimé, voire adoré - j'ai vu quelques 20/20 dans la liste des chroniques! :O Je me suis rassurée en découvrant çà et là un 12/20, parfois même moins, mais ils sont si peu nombreux que c'est presque choquant. Pire, en lisant ces chroniques-là (toujours dans l'objectif de me rassure), je ne m'y suis pas retrouvée: la plupart de ces commentaires moyens à négatifs relevaient une plume fade - alors que moi j'ai bien aimé la plume, si, si! Mon "malaise" à propos de ce livre se situe à un tout autre niveau!

    Je devine que plusieurs parmi vous l'auront peut-être déjà lu, ou l'ont en WL ou PAL et en ont principalement entendu du bien... Bien sûr je ne veux choquer personne! ;) Je reste juste persuadée qu'on lit avec tout ce qu'on est, tout notre vécu et notre propre expérience... et dans ce que j'écris ici, et peut-être plus encore dans ce que je n'écris pas, c'est tout cela qu'on peut retrouver. Bref, je ne vais pas faire ma mystérieuse plus longtemps, voici:

    La tresse de Laetitia Colombani
    Pour moi un petit 10/20... après avoir longuement hésité entre 9 et 10...

    <image>

    Synopsis sur LA : Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
    Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
    Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
    Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
    Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.


    Mon avis :
    Ce livre a eu un succès énorme, c’est dans ce contexte que je l’avais acheté il y a quelques années lorsqu’il est sorti chez Belgique Loisirs (en 2018), et je ne l’aurais probablement pas ressorti de ma PAL avant un moment si on ne me l’avait pas proposé en lecture imposée sur un challenge, car à vrai dire il ne m’inspirait pas vraiment.

    Et voilà : tout au long de ma lecture, je me suis sans cesse sentie dérangée, voire même heurtée. Certes, l’histoire est plutôt belle et les trois fils (on prononce le « l » final, ce sont les histoires de trois femmes complètement différentes) qui finissent par s’entremêler ont quelque chose de touchant. En outre, Laetitia Colombani a un indéniable talent de conteuse, à travers ses phrases courtes et directes, dans des paragraphes tout aussi courts, qui vont toujours droit au but.

    Mais non seulement ce livre est bourré de clichés et autres préjugés à limite de l’irrespectueux, mais en plus et surtout, je n’adhère pas au message final – s’il y en a un – très joli du point de vue littéraire, mais trop simpliste, trop irréfléchi. On dirait qu’elle ne s’en rend même pas compte, mais Laetitia Colombani envoie des vannes à la pelle envers : les Italiens, les secrétaires, les ados, et je ne cite là que ceux qui m’ont fait bondir ! Et dans ces cas-là, la brièveté et l’aspect direct des phrases deviennent autant d’armes bien aiguisées, mais tout à fait inopportunes. Je cite les exemples qui seront plus clairs qu’une longue explication (et je les mets sous spoiler pour ne rien dévoiler, même s’ils ne représentent qu’un faible risque à ce niveau).


    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    - p.27 : « Son père surveille ses cheveux [sachant qu’il est perruquier] comme la mamma ses pasta. » => c’est cette image tellement figée de l’homme qui bosse – ici pour son entreprise – tandis que la femme est aux fourneaux… Elle peut paraître anodine dite ainsi au détour d’un paragraphe ; le problème, c’est que ce cliché revient encore et encore de diverses manières ! (sur la volubilité des Italiens par exemple, p.76) C’est l’image de la mamma italienne (et plus encore sicilienne), séculaire et immuable ; pourtant, pour avoir eu des collègues venant de cette île, si cette image reste vraie pour un certain nombre de femmes, ce n’est plus du tout la majorité ! qu’on arrête donc d’épingler ainsi un tel cliché !!

    - p.38 (ici on parle de l’avocate québécoise) : « Bien sûr, ses collègues savaient qu’elle avait des enfants, mais elle prenait soin de ne jamais le leur rappeler. Une secrétaire avait le droit de parler petits pots et poussées dentaires, pas une associée. » => mais quelle idée reçue, et surtout quel mépris insidieux envers les secrétaires !! Non, Mme (ou Mlle ?) Colombiani, ce n’est pas vrai non plus pour les secrétaires… En ce qui me concerne, j’étais secrétaire lors de ma première grossesse, et j’ai été tellement harcelée quand ça a commencé à se voir, que mon gynéco a dû me mettre en arrêt de travail dès le 6e mois ! Et le médecin du travail, pas d’accord a priori, a fini par négocier avec moi : le maintien de mon arrêt de travail sans incidence prématurée sur mon congé de maternité et mon transfert à un autre poste « en douceur » dès mon retour au travail, à condition que je n’engage pas de procédure pour harcèlement moral (car en plus, mon patron avait été assez bête pour laisser un certain nombre de traces écrites !). J’ai accepté le deal, je préférais m’occuper de mon bébé que me lancer dans une bataille juridique, mais j’ai retenu la leçon : je me suis très largement abstenue de parler petits pots et poussées dentaires… et je devais me cacher, avec la complicité d’une collègue compatissante des RH, pour tirer mon lait alors débordant…

    - p.197 : « Adela ne dit rien. Assise dans un coin, elle regarde ses sœurs s’affronter – en toutes circonstances, elle reste neutre, indifférente à ce qui fait le monde, en un mot : adolescente. » => vraiment ? Il y a pourtant des exemples qui disent tout le contraire, le premier qui me vient à l’esprit est la très célèbre Greta Thunberg (aujourd’hui 18 ans, mais elle en avait 15 quand son activisme a commencé à être connu), qui est tout sauf « indifférente à ce qui fait le monde », elle est même un peu (beaucoup) impliquée dans ses préoccupations légitimes ! et elle est suivie par nombre d’autres ados ! Ou, version nettement moins mondialisée, je veux bien vous prêter mon ado, Mme Colombiani, pendant juste une heure, et vous laisser vous dépatouiller avec ses 247 questions existentielles à la seconde…



    Outre ces préjugés qui m’ont donc vraiment posé problème, j’ai aussi eu du mal avec l’entrée progressive dans un certain mysticisme de plus en plus enveloppant, au fur et à mesure qu’on avance dans le livre. Tout ce qui arrive à Giulia, les décisions qu’elle prend à la fin, tiennent du miracle – et d’ailleurs on insiste là-dessus (p.178) : « Il est là le signe, le miracle qu’elle attendait. » Et je suis profondément choquée par une certaine apologie de l’aliénation religieuse dans laquelle s’immerge Smita, comme de nombreuses autres femmes (pauvres) indiennes… d’autant plus que cette dimension tout à coup miraculeuse donne aussi lieu à des invraisemblances, qui – à nouveau – peuvent sans doute paraître de simples détails auxquels je m’attache trop… sauf que moi, je ne voyais plus que ça ! A nouveau je mets quelques exemples, et cette fois les bornes spoiler sont indispensables.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Il y a Giulia, d’abord… On a bien dit au début du livre qu’elle a arrêté ses études à 16 ans pour aller travailler à l’atelier de son père comme simple ouvrière. Oh ! un jour peut-être elle reprendra l’entreprise, mais ce n’est pas vraiment évoqué. Et puis paf, en une nuit elle fait une étude de marché – non mais vous vous rendez compte : une étude de marché !! moi qui ai fait des études supérieures, et qui n’ai pas trop de mal avec les chiffres même si ce n’est pas mon domaine, je suis bien incapable de faire une étude de marché là comme ça en une nuit ! alors Giulia, qui n’a aucun bagage en la matière, si ce n’est une expérience d’ouvrière et la tradition familiale, parvient tout à coup… au miracle ! Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié : tout devient miraculeux ! Le plus drôle, quand même, si on peut dire, ce sont les incohérences qui se créent à partir de ça : on explique que Giulia fait son étude de marché (toussotement) spectaculaire en une seule nuit, et quelques paragraphes plus loin, après le rejet par ses sœurs, on précise : « Elle a longuement étudié les prix, elle connaît le cours du cheveu, son projet n’est pas irréalisable. » Hum, certaines nuits sont vraiment très longues, alors…

    Et que dire de Sarah, véritable workaholic, femme-robot qui ne vit que par et pour son travail tellement supérieur aux autres, au détriment de ses deux mariages et de ses trois enfants… et qui a « besoin » d’un cancer pour se rendre compte que les hommes sont machistes et que la vraie vie, ça existe aussi ? Elle est aliénée à son travail, comme Giulia l’est à ses traditions, ou Smita à sa condition et à la religion.

    Eh oui, c’est bien cette histoire-là qui m’a le plus dérangée : celle de Smita, l’Intouchable, illettrée, et profondément croyante en ses dieux hindous. Au début du livre, j’ai admiré sa volonté de femme forte, qui décide de croire en un avenir pour sa fille, envers et contre tout. Elle abat des montagnes, elle risque tout pour cela… et finit par se retrouver au milieu de tant d’autres femmes pauvres indiennes en pleine aliénation religieuse, et heureuse en plus ! En fait, j’ai compris assez rapidement (quand on commence à évoquer le cancer de Sarah, avant même qu’il soit nommé) que Smita finirait par donner ses cheveux. Car je me suis rappelé ce reportage d’Envoyé spécial, passé il y a une quinzaine d’années sur la 2e chaîne française (après vérification, ce numéro serait passé en juin 2006, mais je n’ai pas retrouvé la vidéo, les chaînes Youtube ou Facebook de l’émission ne remontent pas aussi loin…) : ça parlait de ce « don » de cheveux des croyants hindous à l’un de leurs dieux, dans un temple ou l’autre. Un don désintéressé et même pire, il est payant ! Pour se faire raser, les croyants doivent payer 15 roupies – presque rien, et pourtant beaucoup pour ces Intouchables et autres pauvres qui vivent au jour le jour, pendant que les riches peuvent faire d’autres offrandes sans devoir se séparer de leurs cheveux ! Mais derrière cette dévotion à un dieu, il y a aussi tout un business, qui fait que les temples qui recueillent ces cheveux sont désormais richissimes. Ils utiliseraient (une partie de) ces richesses pour ouvrir des écoles, des dispensaires, etc. Soit… Mais est-ce donc tellement génial que tout ce business hyper-lucratif soit fait sur le dos de gens (surtout des femmes, et même des enfants) pauvres et souvent illettrés qui en plus doivent payer pour donner leurs cheveux ?! Pour moi, c’est tout simplement inacceptable, et plus encore dans un tel livre : qui semble prendre le parti d’une femme forte, qui expose tous les faits précités mais comme de simples faits donc, sans se poser une seule question – et puis c’est si beau n’est-ce pas ? ça va sauver l’entreprise de Giulia… ; et pourtant en sauvant Giulia, elle enferme définitivement Smita dans une religion qui exploite honteusement sa seule richesse !

    Qu’on soit clairs : je n’ai absolument rien contre l’hindouisme, chacun a le droit de croire en ce qu’il veut, la base est la tolérance ! Mais ce qui me dérange ici, c’est que ce business des cheveux des plus pauvres m’a aussitôt fait penser (dès la diffusion de l’émission précitée d’Envoyé spécial, et à nouveau en lisant ce livre) aux pires aspects de la religion, façon « Marchands du temple » pour les chrétiens, c’est pour ça que je parlais d’aliénation. Or, à la façon dont Laetitia Colombani écrit tout cela, je n’ai pas eu une seule seconde l’impression qu’elle dénonçait, ou même qu’elle regrettait sans pour autant juger, mais au contraire qu’elle encensait, et j’ai beaucoup, beaucoup de mal avec ça.

    J’ai même pris le temps de faire quelques recherches – je visais le reportage d’Envoyé spécial, que je n’ai donc pas retrouvé, mais voici un petit florilège de documents intéressants sur le sujet, tous consultés le 24/03/2021 :
    * « Des cheveux vendus au kilo » : https://www.cncd.be/Des-cheveux-vendus-au-kilo (article du CNCD, Centre national –belge- de coopération au développement, 28/08/2018)
    * « L’incroyable odyssée du cheveu indien » : https://www.lefigaro.fr/international/2 … indien.php (article du Figaro, 07/07/2011)
    * « La route du cheveu » : http://librepensee72.over-blog.com/arti … 37587.html (article de « Libre pensée de la Sarthe », très partisan celui-là, qui mentionne entre autres le fameux reportage d’Envoyé spécial, sauf qu’il le date du 22/02/2007, alors que ce serait en fait de juin 2006 – et de toute façon introuvable)
    * Reportage France TV : https://www.youtube.com/watch?v=Odaqwv1NUXM



    Bref, ce livre a d’indéniables qualités littéraires et ces trois portraits de femme sont interpellants (au-delà des clichés), mais l’absence vraisemblable de tout esprit critique, en plus de la persévérance dans les préjugés, le rendent hélas beaucoup moins digeste que ce que j’aurais pu attendre à la lecture de si nombreux avis (très) positifs !
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #64 25 Mars 2021 12:28:49

    Bonjour!

    Changement de style complet, retour à mes policiers/thrillers :pink:, pour un livre qui n'est pas un coup de coeur mais qui m'a beaucoup plu:

    Canicule de Jane Harper
    16/20


    <image>

    Synopsis (de l'éditeur, l'actuel de LA me semble trop spoilant... j'ai demandé qu'il soit modifié ;) ):
    Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l’Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Sa poussière. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés.
    Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l’arme contre soi-même ? C’est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d’enfance, n’a aucune raison d’en douter. S’il n’y avait pas ces quelques mots arrivés par la poste :

    Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles…
    Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie. Trop vives sont encore les blessures de son départ précipité des années auparavant. Trop dangereux le secret qu’il a gardé pendant tout ce temps. Mais Aaron a une dette, et quelqu’un a décidé que le moment est venu de la payer…

    Mon avis :
    Un thriller pas tellement haletant, mais oppressant comme cette sécheresse omniprésente, due à une canicule qui frappe cette commune rurale d’éleveurs en Australie : plus de pluie depuis plus d’un an, un soleil impitoyable dans un ciel désespérément bleu, la rivière autrefois tumultueuse est désormais à sec, même plus une flaque ; les hommes (et leurs bêtes) sont désespérés, à deux doigts de la folie… C’est dans ce contexte lourd comme la menace d’incendie qui plane, qu’a eu lieu ce qui ressemble à un crime familial : Luke Hadler aurait tué sa femme et son fils avant de se donner la mort. C’est alors que le père de Luke presse Aaron Falk, policier (dans une branche financière) à Melbourne où il a fui depuis des années, mais surtout l’ami d’enfance de son fils, de venir aux obsèques, insinuant que ce meurtre-suicide ne serait pas dû au hasard…

    On suit donc cette enquête qu’Aaron accepte de faire officieusement, avec le concours du jeune policier local, et malgré l’hostilité croissante d’un grand nombre d’habitants du lieu, non par gaité de cœur mais parce qu’il porte le poids d’une dette envers Luke. Passé et présent sont ainsi remués, d’une façon qui semble lourde et parfois un peu figée, comme l’air ambiant qui est brassé au rythme des ventilateurs inutiles dans cet air chaud implacable. Et ainsi le lecteur s’enfonce dans une enquête pleine de lenteurs… et plusieurs heures après avoir terminé ma lecture, je ne sais pas encore très bien si ça m’a semblé ennuyeux (par moments peut-être ? mais jamais au point d’avoir la moindre envie d’abandonner le livre en tout cas…), ou si je suis juste épatée par ce rendu d’une ambiance suffocante comme la chaleur, mais tellement difficile à exprimer à travers des mots ! En fait, l’auteure réussit ce tour de force à ne pas tellement se plaindre de ces conditions climatiques extrêmes, mais elle en parle çà et là, comme si de rien n’était, et le résultat est qu’on « baigne » dedans – mais on dégouline de sueur, on voudrait secouer cette poussière qui tout à coup nous colle à la peau, on est sur le point de prendre son chapeau de soleil quand on va faire un tour dehors, alors qu’on est en Europe et en tout début de printemps encore bien frisquet par 50° Nord !

    Cela dit, la plume est plutôt classique et fluide, sans être particulièrement remarquable. Toute la richesse du récit, outre l’ambiance créée comme expliqué ci-dessus, se trouve plutôt dans le choix de plusieurs niveaux de narration, ce qui est aussi surprenant qu’inhabituel. Ainsi donc, l’histoire du présent est présentée par le biais d’un narrateur extérieur focalisé sur Aaron, qui est alors toujours nommé par son nom (Falk) à part dans les dialogues, tandis que les éléments du passé, qui se découvrent par petites doses, sont systématiquement présentés en italique, mais du point de vue d’un narrateur omniscient qui aurait eu connaissance de toute cette histoire 20 ans auparavant et qui la présente par petits bouts selon le point de vue des différents personnages impliqués. Cette technique est inhabituelle – dans un policier/thriller traditionnel, on voit plus souvent les enquêteurs découvrir des traces ici ou là, grâce à des vieux papiers ou autres photos retrouvés, des dialogues avec des témoins d’alors, et ainsi reconstituer l’histoire. Ici, on a bien quelques passages du genre, mais ce ne sont pas ces mini-découvertes matérielles dans le présent qui font avancer l’histoire : ça ne fait que donner quelques indices ou, pire, perturber le lecteur. Et puis tout à coup arrive un passage en italique qui dévoile un nouveau pan de ces faits anciens, d’une façon qui entretient le suspense car ils ne sont pas non plus présentés de façon chronologique, si bien que c’est au lecteur de reconstituer les choses petit à petit. A noter aussi que, dans ces passages-là, Aaron est le plus souvent désigné par son seul prénom… comme la communauté l’appelait alors, lui enfant puis ado. Cette double narration m’a surprise au début, mais peu à peu on s’y habitue… et on veut en savoir toujours plus !

    En résumé, je peux donc dire que j’ai passé un bon moment de lecture et j’ai apprécié la façon d’écrire de cette auteure qui, l’air de rien, parvient à entretenir une ambiance particulière et à maintenir malgré tout l’intérêt du lecteur. Mais ça manque quand même un peu trop d’action à mon goût pour que je puisse parler d’un coup de cœur.
  • Miyuki_

    Gastronome littéraire

    Hors ligne

    #65 25 Mars 2021 13:23:11

    Hello. Je passe de temps en temps sur ton suivi mais je n'ai encore pas pris le temps de commenter. J'avais vu passé La tresse il y a un bon bout de temps et comme je ne connaissais pas encore trop mes goûts en matière littéraire, et bien, je l'avais ajouté en WL. Le fait est que je ne l'ai jamais emprunté et qu'il est parti de ma wish quand j'ai commencé à me méfier des livres très populaires qui mettent en avant du féminisme, des conseils pour combattre la dépression (C'est bien connu qu'une maladie mentale se combat à coup de rouge à lèvres et puis on en parle plus ...)

    Du coup, j'ai lu tous les spoilers et vraiment, dans ce que tu cites, j'ai l'impression d'halluciner. On me parle d'une belle histoire mettant en valeur les femmes mais, j'ai plus l'impression de voir tout ce qui fait l'essence du patriarcat et plus encore ... Clairement ce n'est pas pour moi !



    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    L'histoire de l'étude de marché m'a fait sourire. Je suis diplômée en sciences juridiques et pendant mes études, j'ai dû m'atteler à la création d'une entreprise de A à Z. C'est extrêmement compliqué de créer une entreprise et surtout qu'elle soit viable ! Les calculs sont très complexes et on a fini par demander de l'aide à un expert-comptable qui nous a dit noir sur blanc que notre entreprise faisait faillite avant même d'ouvrir ses portes. Pourtant, on avait bien fait attention à limiter les dépenses, à mettre en place des prix attractifs qui répondent aux critères de l'étude de marché. C'est un travail éreintant et qui ne se fait vraiment pas en une nuit. Et si en ayant eu des cours de comptabilité, d'économie, j'ai autant galéré à en faire un projet viable, je n'imagine même pas une personne sans connaissance du monde de l'entreprise. Mais voilà, vive la magie du scénario.

    Hum, la remarque que la secrétaire peut parler de chiffons, marmot & cie mais surtout pas l'avocate, c'est tellement condescendant de la part de l'autrice. On baigne dans le cliché et le sexisme ...

    Bon et puis les fameuses remarques comme quoi les ados sont des personnes amorphes déconnectées du monde. Non, faut que je m'arrête, sinon je vais m'énerver :lol:

    Dernière modification par Miyuki-Panda (25 Mars 2021 13:24:22)

  • Bouledechat

    Passionné du papier

    Hors ligne

    #66 26 Mars 2021 12:52:47

    Coucou Domi, je m'abonne à ton suivi, j'aime beaucoup tes avis très détaillés, et on aura probablement des lectures de Fantasy en commun ! ;)
  • Telesia_

    Lecteur glouton

    Hors ligne

    #67 26 Mars 2021 14:31:19

    Coucou !

    J'ai repris mon suivi lecture et je tombe donc agréablement sur le tiens :pink: Hâte de te lire ici, j'aime tellement tes avis et ta franchise.

    a+ !
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

    Hors ligne

    #68 28 Mars 2021 23:55:00

    Bonsoir à toutes et tous!

    @Miyuki-Panda: c'est vrai que j'ai tendance moi aussi à me méfier des gros succès de librairie - même si je les achète... parfois... je suis bien incapable de dire maintenant ce qui m'a poussée à ajouter La tresse à ma commande Belgique Loisirs ce jour-là de 2018! Si tu as une possibilité de l'emprunter (car, à le refaire, je ne l'achèterais plus), ça vaut peut-être la peine que tu te fasses ton propre avis? Je pense que le mien aurait été très différent si je n'avais pas eu aussitôt en tête cet ancien reportage d'Envoyé spécial qui m'avait profondément choquée! Cette histoire de cheveux donnés me turlupine...

    Et, tiens, comme un clin d'oeil: je suis en train de lire Les quatre filles du docteur March pour le BC de ce week-end - j'ai presque fini la première partie, ô miracle! J'ai sursauté en tombant sur ce passage,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    dans lequel Jo va se faire raser... pour obtenir un peu d'argent pour sa mère sur le point de partir pour Washington, rejoindre le père qui a été blessé à la guerre. Et elle pour ses beaux cheveux, elle obtient 25 dollars de l'époque!! C'était il y a plus de 150 ans, et déjà ça représentait une jolie petite somme semble-t-il... De nos jours, dans un monastère richissime quelque part en Inde, les femmes parmi les plus pauvres de la terre doivent payer pour donner leur seule richesse, leurs cheveux... C'est tellement absurde! et à nouveau je m'enflamme... ;)



    Cela dit, en s'éloignant des cheveux ;) , j'ai parfois eu de bonnes surprises, parmi ces auteurs à gros succès dont je me méfie! Par exemple, pendant longtemps je me suis méfiée d'un Marc Lévy, d'un Guillaume Musso ou d'un MIchel Bussi... Je ne connais pas encore trop les deux premiers (j'ai lu au moins un livre de chacun mais sans souvenir impérissable); mais alors, j'adore Michel Bussi désormais!

    @Bouledechat et @Telesia_, ravie de vous retrouver ici! :pink: et merci pour vos mots! Oui on va sans doute pouvoir parler Fantasy tôt ou tard, j'ai quelques lectures du genre prévues pour avril ;)




    Ce soir, j'ajoute un nouveau livre qui est arrivé de manière assez impromptue dans ma bibliothèque... Eh oui: je m'efforce de terminer Les quatre filles... dans un délai raisonnable, mais il me faut autre chose à côté pour ne pas tomber dans un ennui trop opaque. Ce n'est pas que... bon, l'avis suivra! =D
    Voici donc une découverte pas tout à fait transcendante, mais il y a plein de bonnes choses dans ce premier roman, et j'attends avec impatience que les suivants soient traduits en français! (oui, je pourrais les lire en anglais... mais vraiment pas envie!)

    Resurrection Bay d'Emma Viskic
    15/20... mais du potentiel pour beaucoup mieux!

    <image>

    Synopsis :
    Caleb Zelic, détective privé à Melbourne, est bien décidé à retrouver le meurtrier de son meilleur ami Gary, un flic intègre, retrouvé égorgé chez lui. Mais Caleb est sourd depuis l'enfance et lire sur les lèvres peut parfois porter à confusion... Il sait toutefois parfaitement lire les expressions et le moindre geste de ses interlocuteurs. De plus, Caleb n'oublie jamais un visage. Avec l'aide de son associée Frankie, ex flic alcoolo, il mène son enquête mais se fait brutalement agresser. Et Frankie disparaît. Blessé, aux abois, il se réfugie chez son ex-femme à Resurrection Bay, sa ville natale.
    Alors qu'il commence à remonter le fil des derniers événements menant à la mort de Gary, il réalise que tous autour de lui ont quelque chose à cacher...


    Mon avis :
    Un policier un peu déroutant, qu’une première impression classifierait comme « raté », et pourtant non… Je l’avais choisi un peu au hasard, car il me fallait une 4e lecture australienne pour un challenge qui me permet de visiter différents pays ; j’avais certes fait une sélection de plusieurs autres titres australiens, certains depuis longtemps, mais là j’avais envie (i) d’un policier (ii) qui soit disponible en Kindle, ce qui limitait beaucoup plus le choix. Je suis tombée sur celui-ci au fil de ma navigation et j’ai vu que l’auteure est une ancienne clarinettiste professionnelle… c’est le destin, ça ne pouvait que me plaire ! ;) (N.B. : j’ai joué de la clarinette pendant très longtemps, en amateur bien sûr !)

    Et finalement, je suis un peu perplexe… Si le postulat de départ est accrocheur et semble tenir la route, il se délite très vite dans une intrigue en dents de scie dont je ne suis même pas certaine d’avoir tout compris. Cette intrigue est extrêmement pauvre : une vague histoire de trafic d’on ne sait jamais très bien quoi, sans réel intérêt, et qui ne justifie pas un tel déploiement d’énergie – j’ai envie de dire au final : tout ça pour ça ? Les personnages courent à droite à gauche comme des poules sans tête, mais les choses n’ont jamais vraiment l’air d’avancer. Avec ça, on a beaucoup d’hémoglobine, des scènes parfois (très) violentes, qui sont en plus très visuelles, mais là encore : je ne vois pas à quoi elles servent dans la résolution progressive d’une quelconque enquête. Ainsi donc, on est très loin d’un policier de bonne facture ; on est bien davantage dans un roman façon film d’action, avec un vague esprit détectivo-policier en arrière-plan, mais le synopsis ne nous préparait pas du tout à ça !

    Bref, ce livre est une vraie déception quant à son contenu strictement policier… mais il a d’autres atouts qui font que, malgré tout, on ne peut pas le lâcher. Je soulignerai en particulier les personnages : sans être excessivement fouillés, ils sont très attachants, très « réels », et ce sont surtout les interactions entre eux qui donnent tout son intérêt à ce livre. Ces interactions sont décrites avec une justesse sans faille. Caleb, détective et personnage principal, est bien sûr l’exemple le plus frappant : sa surdité, conséquence d’une méningite durant sa petite enfance, est remarquablement exploitée, notamment dans tout ce que ça implique dans sa relation aux autres, lui qui refuse d’être traité en handicapé, au risque de bien des malentendus (c’est le cas de le dire !) et autres dangers, car la lecture sur les lèvres n’est pas une panacée. Cela se traduit aussi dans les échanges avec son ex-femme Kat, et tout ce qui a conduit ce couple au divorce alors que, clairement, leur histoire n’est pas vraiment finie. Et c’est magistral. On voit que l’auteure s’est renseignée à fond sur le sujet, on pourrait même croire qu’elle a vécu aux côtés d’un malentendant, tant tout cet aspect, très présent sans jamais être pesant, est bien maîtrisé, avec autant de subtilité que de respect. Quant à la coéquipière de Caleb, Frankie, ex-flic, ex-alcoolique sur le point de replonger, elle apporte une touche presque humoristique à l’ensemble, avec son franc-parler, ses expressions toujours très directes à la limite d’une certaine vulgarité – je ne sais ce que ça donne en VO, mais bravo au traducteur, car « ça marche ». Avec les quelques autres personnages plus ou moins secondaires, qui ont aussi une réelle présence dans l’histoire (Anton, le frère de Caleb par exemple, ou le policier Tedesco), ce livre prend une dimension terriblement humaine.

    Enfin, comme je le disais plus haut, même si l’intrigue semble n’avoir ni queue ni tête, on a énormément d’action, on va de rebondissement en rebondissement, on tremble pour les personnages et on souffre avec eux. C’est une écriture vive et nerveuse, très visuelle, qui n’a pas peur des mots… et donc, même si on ne voit pas très bien où l’auteure veut en venir, même si on comprend peu à peu que l’intrigue n’est qu’un prétexte sans réel fond, on se laisse prendre, et on a envie d’en savoir encore plus sur Caleb et Kat, sur ce que va devenir Frankie, etc. Vivement que le 2e tome soit traduit en français !

  • Cendre

    Gollum littéraire

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    #69 31 Mars 2021 14:23:12

    Ah OK je comprends mieux pour les librairies. Personnellement je préfère le prix du livre unique. En Suisse ce n'est pas la cas et du coup je me sens mortifiée quand je décolle la petite étiquette faite mains sur les livres et que je vois le prix en euro imprimé en dessous (i.e. le prix en France) : on passe des fois du simple au double. C'est vrai que c'est dommage pour les petites librairies mais bon les gros magasins comme la Fnac ou Payot ne sont pas dans toutes les villes non plus et les librairies à plus petite échelle sont parfois spécialisées ou en tout cas les vendeurs plus au fait pour les conseils :)

    J'ai aussi lu La Tresse, plus pour savoir pourquoi il était best seller que pour un réel attrait pour le résumé en 4ème de couverture, et je n'ai pas trouvé ca si dingue mais j'ai tout de même plus apprécié ma lecture que toi. Oui il y a des facilités mais ca reste un petit roman sympatoche. Je n'y ai pas vu les clichés que tu as relevé. Pour moi c'était plus des // ou références à l'histoires/le passé de ces groupes. Et oui certains sont des idées reçues mais bcp de personnes pensent comme cela (ex : le coup de la secrétaire VS la cadre)... bien que personne ne te l'avouera clairement en entreprise ! C'est comme une loi tacite (c'est moche mais c'est vrai...). Après je comprends que ca t'ait gêné car c'est pas forcément un super message à véhiculer. Perso, je ne me suis pas arrêtée à cela.
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

    Hors ligne

    #70 02 Avril 2021 00:41:55

    Coucou,

    Il est tard... ou tôt... après une soirée à mettre à jour les challenges les plus urgents qui finissaient fin mars, il m'en reste quelques-uns à mettre à jour, mais entre-temps j'ai préparé deux autres "critiques", donc je vous les mets sans plus tarder.

    Mais je commence par le côté échanges ;)

    Cendre a écrit

    J'ai aussi lu La Tresse, plus pour savoir pourquoi il était best seller que pour un réel attrait pour le résumé en 4ème de couverture, et je n'ai pas trouvé ca si dingue mais j'ai tout de même plus apprécié ma lecture que toi. Oui il y a des facilités mais ca reste un petit roman sympatoche. Je n'y ai pas vu les clichés que tu as relevé. Pour moi c'était plus des // ou références à l'histoires/le passé de ces groupes. Et oui certains sont des idées reçues mais bcp de personnes pensent comme cela (ex : le coup de la secrétaire VS la cadre)... bien que personne ne te l'avouera clairement en entreprise ! C'est comme une loi tacite (c'est moche mais c'est vrai...). Après je comprends que ca t'ait gêné car c'est pas forcément un super message à véhiculer. Perso, je ne me suis pas arrêtée à cela.


    Oui j'ai un peu l'impression d'être un "ovni" face à ce livre... Les clichés seuls m'auraient agacée, mais j'aurais peut-être pu voir au-delà. Mais cette histoire de cheveux indiens, décidément ça ne passe pas! Je suis en train de lire Les quatre filles du docteur March (j'ai fini la 1re partie pour le BC du week-end qui vient de passer, mais comme j'ai l'intégrale, nouvelle traduction de Gallmeister, je continue... même si ce n'est pas une lecture qui m'emballe follement), et il faut croire que cette affaire de cheveux me poursuit!
    Je ne sais pas si tu connais l'histoire, du coup je ne veux pas spoiler, mais pour le dire en disant le moins possible: l'une des quatre filles va se faire raser à un certain moment, car elle a vu que certains barbiers-coiffeurs achètent des cheveux pour les revendre ensuite. J'insiste: ils les achètent! et la fille gagne 25$ de l'époque... on est au début des années 1860 en pleine guerre de Sécession, et à en croire le livre, c'était une jolie petite somme!
    De nos jours, c'est-à-dire 150 ans plus tard, les plus pauvres parmi les pauvres (les Intouchables en Inde) doivent payer pour donner leur seule et unique richesse, leurs beaux cheveux, qui deviennent ensuite bien commercial pour les marchands du temple... Déjà rien que l'idée de devoir payer pour donner est une complète absurdité, mais en plus que ce soit fait au nom de la religion, ET que l'auteure bien tranquille dans son petit cocon occidental vienne présenter ça comme si c'était un truc génial

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    puisque ça va -indirectement- sauver l'entreprise sicilienne et donner une perruque à la pauvre petite workaholic atteinte d'un cancer (comme 1 femme sur 10 en fait)

    ... J'exagère sans doute, mais ce que je ressens est proche du dégoût en fait...




    Passons à plus joyeux... ou pas...
    Je crois que j'ai tout mis dans mon commentaire, alors je n'en dis pas plus à ce stade:

    Au bord de la terre de Sarah Turoche-Dromery
    ... un petit 04/20 :(

    <image>

    Synopsis : Surveillance généralisée, emploi du temps enregistré, couvre-feu... la vie de Sam est, depuis de nombreuses années, restreinte et chronométrée. Au lycée, à la maison, dans la rue, l’ambiance est pesante. Mais Maïa est là. Maïa, son premier amour, sa boule de feu, celle qui le réchauffe de son enthousiasme, de sa fougue et de ses idéaux.
    Ce que Sam ignore, c’est que sa vie est sur le point de basculer. Bientôt, il se retrouvera propulsé à l’autre bout de la terre, sur une île aussi déserte que sauvage, loin de celle qu’il aime, avec tout à réinventer.
    Un roman d’anticipation glaçant de réalisme.


    Mon avis :
    Je n’aurais probablement jamais remarqué ce livre dans mon monde habituel… mais je ne cesse de dévier de ce chemin tout tracé depuis que j’ai rejoint LA ! Qu’a donc ce livre de si particulier ? Il signe mon retour à une bibliothèque ! Avec cet énième confinement, la Belgique francophone a décidé de rendre tous ses livres accessibles gratuitement grâce à une application virtuelle (qu’on peut télécharger sur tout un tas de supports… sauf Kindle, c’est malin !), à la seule condition d’être affilié à une bibliothèque réelle… ce que j’ai donc fait en ligne, pour la bibliothèque de ma commune, où je n’ai pourtant jamais mis les pieds ! C’est un 1er pas, tout virtuel qu’il soit…

    Et donc, j’espérais trouver « La quiche fatale » pour découvrir Agatha Raisin. Ils ont bien La quiche, plusieurs exemplaires même, le premier disponible le sera à partir… du mois d’août ! Dans ces conditions, j’ai renoncé, mais j’ai quand même parcouru le catalogue, et voilà : ce livre-ci était mis en évidence parmi les nouveautés. Je me suis donc laissé tenter, notamment parce que j’aime beaucoup la couverture, je la trouve vraiment très belle !  Mais à part ça…

    Ce livre commence comme un roman d’anticipation, une dénonciation des excès vers lesquels notre société actuelle pourrait évoluer, pour plonger de jour au lendemain vers une fable écologique sur un bout d’île battu par les vents,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    et le tout se termine, à mes yeux du moins, en complète eau-de-boudin.

    Le tout est parsemé, façon complainte sans fin, par l’amour perdu de Sam, le personnage principal, ado un peu mou au départ, envers Maïa l’activiste… On comprend que les deux sont au lycée, mais je me suis demandé très tôt quel âge pouvaient bien avoir ces protagonistes (on le saura à plus de la moitié du livre ! et ça correspond à ce que j’avais fini par estimer, mais j’aurais vraiment aimé le savoir plus vite !) : on sait qu’ils sont lycéens, on sait aussi qu’ils ont déjà fait l’amour, mais par ailleurs lui en particulier est par moments tellement puéril ! Certes, c’est terrible un amour perdu, et sans doute amplifié à l’adolescence, mais il passe des pages et des pages à pleurer, littéralement. Alors oui, un homme (ici un garçon ado) a le droit de pleurer, mais là c’est carrément exagéré, il ne fait que ça : sur son amour perdu, sur son ancienne vie, sur son sort qu’il n’a pas choisi, etc. Les rares choix qu’il fait en conséquence sont désastreux… mais au moins ils font un peu bouger les choses, car par ailleurs le livre est généralement assez plat – c’est sans doute ce mot qui résume le mieux mon sentiment général !

    En effet, l’écriture est fluide, malheureusement « sans plus ». On passe d’un style journalistique pseudo-dénonciateur, à une envolée naturo-lyrique, avec des passages prétendument poétiques car en plus Sam écrit des chansons pour sa Maïa – à vrai dire, ce sont peut-être là les seuls passages qui « rendent » le mieux l’esprit d’un ado. Quoi qu’il en soit, à aucun moment je n’ai réellement été « prise aux tripes » (alors que le sujet s‘y prêtait réellement !), à aucun moment je n’ai ressenti de réelle empathie ni pour Sam, tellement gnangnan et/ou écervelé et/ou égoïste, ni pour aucun des personnages secondaires. La seule réellement intéressante était Maïa, mais elle ne vit vraiment que dans le souvenir de Sam, et ça ne suffit pas.

    Bref, une vraie déception pour ce retour à une bibliothèque, du coup j’apprécie d’autant plus le fait de n’avoir pas déboursé le moindre cent pour un livre aussi peu intéressant !





    Et dans un tout autre genre:
    Chasseuse de vampires, intégrale (tomes 1 à 3) de Nalini Singh
    Un bien mérité 15/20 final, mais comme vous verrez, j'ai donné une note spécifique séparée pour chaque tome composant cette intégrale, et c'est assez inégal.

    <image>

    Synopsis : Chasseuse de vampires inégalée, Elena Devereaux est appelée par l’Archange de New York, le terrifiant Raphael. Sa mission? Traquer un Archange déchu, qui met en péril la survie de l’humanité... et bientôt la sienne.
    Dès lors, et contre toute attente, l’existence d’Elena changera du tout au tout... De Manhattan à Pékin, des manigances de séraphins sanguinaires au réveil d’êtres endormis depuis des millénaires, rien ne sera épargné au couple mythique et aux Sept compagnons de Raphael.


    Mon avis :

    Sur le tome 1 Le sang des anges, lecture terminée le 27/02/2021 :

    On a là une histoire assez classique dans sa construction : Elena, la belle et dangereuse chasseuse-née (de vampires), est recrutée par le surpuissant et infiniment dangereux archange Raphaël, pour une mission qui dépasse l’entendement et qui exige le secret le plus absolu. Outre ces « détails » particuliers à cette histoire, on retrouve les différents aspects qu’on imagine habituels lors d’une chasse : la traque, les embûches, les amis fidèles (mention pour la Présidente de la Ligue des chasseurs, l’indéfectible Sara), les « amis » nettement plus inquiétants (le vampire Dmitri ! ou l’archange Michaela), beaucoup de sang, et l’aboutissement qui est –forcément- une happy end, même si elle ne prend pas la forme qu’on attendait... et annonce en quelque sorte le tome suivant.

    Cela dit, tout classique que soit le déroulement des événements, il n’en manque pas moins de rebondissements en tout genre et tient le lecteur en haleine du début à la fin ! Cela est sans doute dû, plus qu’à l’histoire même, à une écriture absolument addictive. On a d’une part des scènes très descriptives sans être tout à fait visuelles – en d’autres mots : l’auteure livre juste assez d’éléments pour qu’on puisse imaginer la scène sans aucun souci, on a presque l’impression d’y être, sans toutefois le sentiment (qu’on aurait avec une écriture plus visuelle) d’assister à un film en direct ; c’est bien au lecteur à faire cet exercice d’imagination-mais-pas-trop et waouh ! c’est suggéré avec une telle maîtrise que ça accroche énormément. A côté de ça, on a les dialogues, qu’il faut absolument souligner : si certains paraissent quelquefois à la limite du décousu, la plupart sont bien davantage des joutes verbales que de tranquilles conversations, et dès qu’il s’agit d’Elena avec Raphaël (mais aussi avec Dmitri par exemple, du moins certaines), ces discussions sont emplies d’une tension érotique puissante, qui font vibrer le lecteur (intellectuellement hein !) au moins autant que les protagonistes eux-mêmes et, sans mauvais jeu de mots, c’est vraiment jouïssif !

    Bref, je mets 18/20 à ce premier tome, puis je ferai une moyenne à la fin de la lecture des deux suivants.

    Sur le tome 2 Le souffle de l’Archange, lecture terminée le 19/03/2021 :

    Ce 2e tome de la saga m’a nettement moins emballée que le premier, sans pour autant m’avoir complètement déçue, mais en tout cas il n’est pas à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer. La Chasseuse désormais transformée doit réapprendre à vivre avec des ailes, et récupérer, reprendre des forces après un an dans le coma, ok… mais du coup, le lecteur avance aussi lentement qu’elle ! Quelques scènes de « chasse », les cauchemars d’Elena qui sont de plus en plus précis et nous éclairent ainsi un peu mieux sur son passé, la menace constante de Lijuan… mais tout cela reste plutôt stagnant,

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    et se termine en peau de chagrin : même pas de grande bataille, tout se termine tellement rapidement après à peine quelques menaces presque mortelles, mais auxquelles on finit par ne plus vraiment croire tant ça bouge peu ! !



    Même les dialogues en forme de joute verbale ont perdu de leur vivacité, au profit d’un (encore) plus grand érotisme certes, mais leur aspect acéré du 1er tome s’est un peu trop émoussé, et si c’est « normal » vu l’évolution d’Elena dans le monde des (arch)anges, je regrette un peu ces passages bien musclés. Avec ça, on croise un grand nombre de personnages – parce qu’ils rencontrent Elena et/ou Raphaël, ou parce qu’ils sont cités dans les dialogues… sauf que moi, ça fait plus de 3 semaines que j’ai terminé le 1er tome, je n’ai pas lu celui-ci directement après, et ainsi, à part les personnages récurrents bien présents, j’ai un peu oublié qui est qui ! Or, il n’y a pas le moindre « tableau » ou arbre généalogique ou que sais-je, qui indiquerait qui est qui au sein du Cadre des Archanges (et des vampires etc.), si bien que j’étais complètement perdue par moments ! Heureusement qu’il existe des pages Internet comme celle-ci ou celle-là, les deux consultées le 19/03– mais c’est dommage de devoir ainsi « sortir » du livre, d’autant plus que les pages précitées représentent aussi un très grand risque de spoil quand on n’est qu’au 2e tome de la saga (sachant qu’il y en aurait actuellement 15).

    Bref, un petit 12/20, car ici un certain ennui a supplanté le plaisir de la lecture.

    Sur le tome 3 La compagne de l’Archange, lecture terminée le 31/03/2021 :

    Livre terminé in extremis pour plusieurs challenges… =D et, par chance, il m’a réconciliée avec la série, même si je n’ai pas retrouvé l’enchantement du 1er tome et ne suis pas certaine de poursuivre, en tout cas pas tout de suite ! Elena a désormais bien récupéré, elle s’entraîne sans trêve à ses nouvelles compétences angéliques, tout en restant chasseuse de la Ligue, au sein de laquelle elle reprend peu à peu sa place. De son côté, l’Archange Raphaël devient plus « humain » peut-être, au contact de son ex-mortelle, et on le sait : l’Amour peut faire des miracles !... Bien sûr, de nouveaux obstacles surgissent, et remettent plus que jamais leur relation si peu habituelle et leurs vies (même d’immortels) en danger…

    Quoi qu’il en soit, ce tome revient aussi avec un nombre plus limité et mieux cernés de personnages, qui sont toujours re-décrits par petites touches, ce qui permet au lecteur de les reconnaître plus facilement. Les dialogues ont retrouvé de leur piquant et donnent un certain rythme à l’histoire, malgré le fait que je garde par moments une impression que le tout est un peu décousu. Par exemple, il n’y a pas de transition d’une scène à l’autre au sein d’un même chapitre (qui ne sont pas courts, en plus), pas le moindre signe typographique comme on s’attendrait à avoir dans un livre classique. Non, on passe d’une scène à l’autre en un simple alinéa, et moi ça continue de me gêner – mais c’est davantage un choix éditorial j’imagine, peut-être lié au fait que c’est une édition électronique, j’aime penser que la version papier a prévu une quelconque transition (du genre  , tout bêtement !) entre ces différentes scènes…

    A part ça, cette fois on plonge complètement dans l’érotisme, il me semble davantage que dans les deux tomes précédents ! Au bout d’un moment on ne compte plus les scènes de sexe, car ça n’arrête pas : Elena et Raphaël sont sans arrêt l’un collé à l’autre, l’un sur l’autre, l’un dans l’autre, au moindre prétexte – le soir quand le couple se retrouve, mais aussi pour se consoler, pour apaiser des blessures physiques ou un épuisement, etc. Or, comme dans le 1er tome, et comme pour tout le reste du livre en fait, l’écriture est toujours très suggestive, à la limite de l’hyper-visuel. Dès lors, toutes les scènes du livre paraissent très réelles, et par moments on n’est pas loin d’un certain porno ! ;) Mon entraînement à lire des romances (certes dans un monde plus réaliste que celui-ci) fait que ça ne me dérange plus, je dirais même : au contraire ! =D mais c’est quand même beaucoup, beaucoup… il me semble que les deux premiers tomes étaient nettement plus sages à ce sujet. Cela dit, ça ne casse jamais l’action, ça ajoute juste une dimension supplémentaire, un peu exagérée peut-être mais ça reste tout à fait acceptable.

    Ainsi donc, je termine cette première intégrale avec une meilleure note pour le 3e tome, même si je n’ai pas tout à fait retrouvé l’emballement du 1er : 16/20.

    Cela donne un total de 18 + 12 + 16 = 46/60, soit 15/20 en arrondissant (vers le bas certes, mais avec 15,333 à l’infini, on est un peu trop loin du 16). L’appréciation est donc plutôt positive, mais comme dit plus haut : je ne suis pas certaine de poursuive… Déjà, à la base, je ne suis jamais très emballée par des sagas qui s’étirent sur tant et tant de tomes, on a l’impression de n’en jamais voir la fin. De plus, ici, les trois premiers tomes forment comme une espèce de mini-trilogie, avec quelques ouvertures pour une suite possible (surtout dans l’épilogue du 3e ! comme si l’auteure avait attendu le dernier moment pour se décider à aller au-delà de la trilogie d’ouverture), mais ces trois premiers tomes lus de bout en bout se suffisent à eux-mêmes de façon tout à fait satisfaisante.