[Illimité] Challenge Un mot, des titres

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Je suis très loin d’avoir lu toutes les nouvelles écrites par Zweig mais je commence à en connaitre un certain nombre et cela a influé sur mon ressenti car Le voyage dans le passé est terriblement “zweiguesque”  et j’aurais aimé un peu plus d’originalité. Mais j’ai aimé aussi parce que c’est Zweig
On y retrouve ainsi une intrigue formée d’une partie dans le présent et une autre dans le passé avec une grande nostalgie pour celui-ci et cette intrigue est avant tout basée sur une grande passion que le narrateur essaie de faire revivre (thème qui se trouve aussi dans Vingt quatre heures de la vie d’une femme ou La confusion des sentiments). Le narrateur, dont on ne connait que le prénom, est tombé follement amoureux de la femme de son employeur (le Conseiller G.), amour partagé mais non consommé lorsqu’il est envoyé en mission à l’étranger. La guerre (1914-18) éclate et les deux ans prévus en deviennent neuf. Lorsqu’il revient, le Conseiller est mort et il retrouve sa bien-aimée pour une escapade à deux ; le voyage en train laisse peu à peu place aux souvenirs.
Et comme souvent chez Zweig, le psychologique va prendre le pas sur les faits et les sentiments et émotions, les petits gestes et non-dits vont avoir plus d’importance que tout le reste, créant une atmosphère particulière si reconnaissable de l’auteur.
L’écriture toute en finesse restitue à merveille ces moindres remous de l’âme et du cœur ainsi que l’incapacité à les faire revivre des années  après et la fin douce-amère laisse un arrière-gout de mélancolie, renforcé par une allusion à Verlaine qui résume toute la nouvelle en deux vers.
Comme dit au début, j’ai aimé lire cette nouvelle parce que j’aime les thématiques et le style de Zweig mais ce ne sera sans doute pas celle que je retiendrai le plus.