Ahriman de Gwenn Aël

Ahriman, de Gwenn Aël
Éd. Lune écarlate, 2017 (e-book)

Synopsis :

Alors que Toulouse sombre dans un déferlement d’intempéries inexplicables, le lieutenant Éliot Bénin est confronté à la plus sordide affaire de sa carrière. Des meurtriers aussi déterminés que sanguinaires s’inspirent des méthodes de l’Inquisition et de la mise à mort du Christ pour assassiner des hommes. Bénin ressent immédiatement le caractère hors norme de cette enquête qui le mènera, deux millénaires en arrière, au jour lointain où tout a réellement commencé : en l’an 33 après J-C…

Mon avis :

Âmes sensibles, passez votre chemin ! Si vous ne supportez pas plus l’évocation que la vue du sang, ce livre n’est pas fait pour vous. Dès le début ou presque, on est plongé dans l’ambiance, et c’est plutôt gore… Ça m’a rappelé avec bonheur quelques romans d’horreur que j’ai aimés, il y avait longtemps que je n’en avais pas lu et celui-ci mériterait bien d’être classé dans le genre.

Ce thriller fantastico-religieux plonge dans les racines du christianisme et les mythes sataniques, en mélangeant Histoire et légendes avec une pincée de sorcellerie. Le tour de force de l’auteure est d’instiller le doute en inscrivant toutes les manifestations surnaturelles dans le cadre normalement très cartésien d’une enquête policière : va-t-on déboucher sur une explication rationnelle, ou est-ce vraiment un récit fantastique dans lequel la magie a sa place ?

Les chapitres alternent le point de vue de l’enquêteur avec celui d’autres protagonistes, plus ou moins anonymes, et au fil des pages on se demande jusqu’où l’histoire va nous mener, côté « normal » ou surnaturel, jusqu’à un dénouement aussi tordu que le reste de l’intrigue !

C’est un roman qui se lit d’une traite ou presque, parce qu’on a hâte de savoir quel sera le prochain rebondissement, et parce que l’écriture est des plus agréables, avec un style dynamique et entraînant.

On pourrait s’interroger sur l’utilité des détails les plus sanglants ou des intempéries les plus invraisemblables, mais en fait tout concourt à l’ambiance générale « sur le fil » du récit, où les notions de Bien et de Mal s’enchevêtrent de plus en plus inextricablement. Impossible de cataloguer les personnages en « bons » et « méchants » de manière catégorique : à une ou deux exceptions près tous les « gentils » ont leur part d’ombre et tous les « mauvais » ont leurs bons côtés, d’une certaine manière.

J’ai beaucoup aimé cette écriture dans laquelle les pièces du puzzle se mettent progressivement en place, même si j’ai trouvé que l’apothéose finale menée tambour battant était presque trop rapide – les bourrasques de la tempête qui s’abattait sur Toulouse semblaient imprégner jusqu’au rythme du récit !

Merci beaucoup à Livraddict et aux éditions Lune écarlate pour cette très belle découverte, et bravo à Gwenn Aël pour cette petite pépite !

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