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TRES BON
En juin, il a fait afficher un placard enjoignant les civils de demeurer à l’écart du conflit, mais cet avertissement n’a pas eu l’effet souhaité. Comme il l’écrit lui-même, «des vieillards de soixante-dix ans et des garçons de quinze ans postés à la lisière de la forêt font feu sur nos détachements, et tuent ou blessent nos hommes».
À la mi-juillet, Wolfe somme les habitants de rentrer tranquillement chez eux, sinon, «s’ils persistent à prendre les armes», il fera ravager leurs propriétés. C’est d’ailleurs ce qu’il avait prévu, en cas d’échec: détruire les récoltes, les maisons et le bétail, «expédier en Europe le plus grand nombre possible de Canadiens en ne laissant derrière [lui] que famine et désolation», bref, répéter ce que les nombreux Acadiens réfugiés dans la région de Québec et de Bellechasse ont sûrement raconté à leurs hôtes...
En août, pendant que le siège s’éternise, il fait raser Baie-Saint-Paul et La Malbaie, puis des paroisses de Lotbinière et toute la côte de Beaupré. Au tout début de septembre, il ordonne à ses troupes de choc d’aller ravager les riches fermes de la Côte-du-Sud, à l’est de Pointe-Lévy, à des dizaines de kilomètres du théâtre des opérations.
L’Année des Anglais raconte comment les habitants de la Côte-du-Sud ont vécu l’année 1759. Cachés «dans les profondeurs», ils ont vu les troupes débarquer à Kamouraska et à Saint-Thomas (Montmagny) le 9 septembre. Avec leurs faibles moyens, en l’absence des miliciens regroupés à Québec pour défendre la capitale, ils ont multiplié les embuscades dans l’espoir de ralentir les pillards et les incendiaires.
2021 Editions Septentrion
Langue française | 160 pages | Sortie : 11 mai 2021 | ISBN : 9782897912475
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