#7 05 Mars 2012 09:37:58
@ Altea : la psychologie des personnages se découvre tout au long de la série. "L'armée furieuse" doit être la 11 ou 12ème enquête d'Adamsberg et de son équipe, car l'une des particularités de ce flic, c'est d'avoir besoin de son équipe, c'est un solitaire qui la jour très collectif. Tu compares avec la trilogie du mal, mais l'ambiance à la Vargas n'a rien à voir avec Chattam, tous les polars ne ressemblent pas à Chattam et heureusement. Je suis d'accord avec Sia, Vargas fonctionne beaucoup en symboliques. Le pigeon est en effet une allégorie de ce que ressent Adamsberg, prisonnier des procédures. Et puis, ce pigeon qui finit par ne plus vouloir s'envoler, c'est aussi Adamsberg, qui pourrait choisir de voler de ses propres ailes mais qui finalement, préfère rester où il est ; mais cette affaire est aussi la preuve que, pour Adamsberg, il n'y a pas de hiérarchie dans les crimes : un vieil homme qui tue sa femme, un assassin multiple, un incendiaire ou quelqu'un qui martyrise à mort un pigeon, c'est la même chose, ça doit être puni. Enfin, tu cherches des traits de caractère à Adamsberg, en voilà un : son esprit est un incroyable capharnaüm où tout s'entre-mêle dans le plus grand désordre et les connections se font par association d'idées. Un autre trait : il a horreur de l'injustice au point de mettre sa carrière en jeu pour faire échapper un délinquant avéré, mais innocent de ce dont on l'accuse. Et puis, l'armée furieuse... Oui, elle est une sorte de prétexte. Mais parce que les romans de Vargas ne sont pas des romans fantastiques. Tous reposent sur des croyances, des légendes, des superstitions que Adamsberg, totalement imperméable à ce genre de chose par nature, démonte les affaires jusqu'à prouver que, derrière l'irrationnel, il y a bien souvent un être humain animé par des intentions détestables. Voilà tout. Essaye d'attaquer la série par le début, tu y verras sans doute plus clair.
Sinon, j'ai bien aimé ce roman, que j'ai trouvé plus loufoque que les précédents que j'avais lus de Fred Vargas. L'enquête est tortueuse, c'est vrai, et je comprends qu'on puisse être dérouté, comme si on voyageait dans les méandres du cerveau d'Adamsberg. Effectivement, je crois qu'il faut mettre le personnage d'Adamsberg en perspective avec chacun des évènements de ce roman, car tous ramènent à lui. Y compris l'enquête centrale où Adamsberg est lui même la cible d'une armée furieuse : hiérarchie, préfet, ministre. Une armée furieuse qui veut sa peau mais qui ne l'aura pas car il a raison...
Et si, finalement, "l'armée furieuse" était un livre bien plus complexe qu'il n'y paraît ?