[Grannec, Yannick] La Déesse des petites victoires

 
    • Aniouchka

      Lecteur en pantoufles

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      #1 12 Octobre 2012 20:24:12

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      Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle.
      Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique.
      Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d'Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu'elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n'a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre l'épopée d'un génie qui ne savait pas vivre et d'une femme qui ne savait qu'aimer.
      Albert Einstein aimait à dire : 'Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. 'Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l'Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l'amour et la finalité de l'existence.


      Mon avis :
      Ce roman est un coup de coeur monumental ! J'ai été transportée dans ma lecture d'un bout à l'autre et j'ai littéralement "vécu" aux côtés d'Adèle, de Kurt et d'Anna.

      C'est un livre poignant sur l'amour, le génie et les relations humaines. On peut être prêt à tous les sacrifices pour quelqu'un parce qu'on l'aime, et ne se rendre compte que sur son lit de mort que cette personne n'a jamais rendu l'amour qu'on lui a donné. J'ai été absolument bouleversée par la vie de cette femme, et je me suis souvent demandé, à la lecture, comment j'aurais réagi dans sa situation.

      Malgré tout, l'auteur n'introduit ni pathos, ni sentimentalisme à l'eau de rose, ni tragique dans son roman. Les personnages sont sincères, ils ne jouent pas la comédie et restent authentiques. Je garderai longtemps en mémoire ce magnifique livre sur l'amour, l'abnégation, les relations humaines et l'exil.

    • joyeux-drille

      Cyrano de Fontenay

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      #2 12 Octobre 2012 21:27:42

      Bonne idée, ce topic, j'ai également adoré ce livre, pour son contexte historique et scientifique, mais aussi pour ce trio si spécial que constituent Gödel, Adèle et Anna. Une histoire d'amour impossible entre une femme qui sacrifie tout pour son homme alors que celui-ci vit dans un autre monde, bien loin de ses considérations bassement matérielles...

      Mais l'histoire scientifique du XXème siècle est aussi très bien abordé et la vie du microcosme à Princetown est assez passionnante.

      Un excellent premier roman, dont l'aspect mathématico-philosophico-scientifique ne doit surtout pas effrayer le lecteur.
    • Aniouchka

      Lecteur en pantoufles

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      #3 12 Octobre 2012 22:26:59

      Je suis d'accord avec toi, le contexte scientifique n'est pas rebutant (même si je ne pourrais réexpliquer en détails les travaux de ces scientifiques) et le contexte historique est tout aussi passionnant.
      Seulement, l'histoire d'Adèle et ses relations aux autres m'ont tellement accaparée !
    • critique-moi

      Lecteur en pantoufles

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      #4 13 Octobre 2012 17:02:22

      j'ai beaucoup aimé aussi mais j'ai regretté justement que l'aspect "maths" soit si effacé, et que la personnalité de Gôdel ne soit pas davantage analysée, il n'est presque jamais question de ses travaux et du coup, ça aurait pu être un livre sur n'importe qui. Mais malgré cela, je suis entièrement d'accord, c'est un très beau livre, très touchant.
    • joyeux-drille

      Cyrano de Fontenay

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      #5 13 Octobre 2012 17:06:59

      Je ne suis pas d'accord, la personnalité de Gödel est très bien utilisée, au contraire : celle d'un "savant fou", complètement à l'ouest, vivant au pays des équations et des théorèmes et pas du tout sur terre. Avec Adèle, ils sont le yin et le yang, ils se complètent exactement, justement parce qu'elle est tout son contraire. Et n'oublie pas que c'est Adèle qui raconte, il est donc normal que son récit soit subjectif et que son incompétence en matière scientifique ressorte de son récit. En plus, ce n'est pas une biographie de Gödel (il y en a une excellente par Pierre Cassou-Noguès, par exemple), c'est un roman sur un amour impossible, un amour plus fort encore, justement parce qu'il est impossible. En cela, le roman est très réussi.
    • Lavinia

      Gollum littéraire

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      #6 19 Octobre 2012 02:05:46

      Bon, le côté math m'effrayait un peu.. mais si vous dites que ça n'est pas embêtant je le rajoute à mal PAL :)
    • Sweet Maya

      Marin sur les mers du savoir

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      #7 07 Novembre 2012 20:48:37

      Ne t'inquiètes pas Lavinia, ce n'est pas un roman scientifique qu'a écrit Yannick Grannec, mais belle et bien une magnifique et tragique histoire d'amour placée sous le sceau du sacrifice. Un roman sublime qui nous fait traverser le XXème siècle et que j'ai dévoré! :pink:
    • Bullelittéraire

      Petit joueur sur les mots

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      #8 20 Novembre 2012 19:52:17

      J'ai aussi quelques réticences avec l'aspect scientifique du roman mais bon au vu de vos avis je le met dans ma wish list :)