Chapitre 1 d'une histoire en cours

 
    • Saefiel

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #1 24 Novembre 2012 17:54:21

      Bonjour à tous,

      Alors voilà, c'est la première fois que je soumets la lecture de quelque chose que j'ai écris et corrigé pendant plusieurs jours. Je ne l'ai fais lire qu'à trois personnes que je connais et dont j'imagine que l'avis ne peut pas être très objectif. C'est le premier chapitre d'une histoire qui se poursuit (actuellement j'en suis au moins de Février) sur des centaines de pages. J'aimerais des avis pour m'aider à construire peut être un peu mieux la chose. Ca peut ressembler à une fan fiction de TWD, je me suis un peu inspirée de la série (saison 1) pour ma base mais ça ne reste que dans le stade d'inspiration. Ce n'est pas le même monde, ni les mêmes causes et je tente de me démarquer de l'histoire de zombies classiques au fur et à mesure de l'intrigue.

      J'attends vos critiques avec impatience (et peur, même si je pense que c'est toujours constructif). Merci beaucoup !

      DECEMBRE

      Chapitre 1

      L’eau coulait sur sa peau. Raven avait toujours aimé les longues douches. Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu’elle s’anesthésiait avec ce liquide brûlant. Elle finit par se résoudre à couper d’un coup sec en se disant que la facture d’eau, à ce train- là, serait surement bien supérieure à ce qu’elle pouvait s’autoriser. En essuyant le miroir embué de sa salle de bain minuscule, elle s’attarda sur son visage fin et ses cheveux châtains dégoulinants d’eau. Son corps était maigre, et ses seins trop petits. Elle les prit en coupe en soupirant. Cet attirail ne lui servirait jamais pour séduire qui que ce soit. Elle devrait compter sur ses facultés intellectuelles qu’elle trouvait, encore et toujours, limitées malgré le nombre de livres qu’elle s’évertuait à avaler, ainsi que la pile de magazines scientifiques, littéraires, historiques, qu’elle recevait chaque mois et que Toby, son chat, s’évertuait systématiquement à déchirer. Le regard brun et sombre qu’elle se lançait avait la même expression sinistre depuis de nombreuses années. Elle frissonna et se sécha les cheveux avec lenteur, maugréant leur faculté à faire des nœuds incroyables qu’elle mettrait par la suite des heures à démêler. Puis, elle enfila un vieux pyjama rapiécé et partit s’affaler dans son canapé pour observer les lumières de sa rue par sa fenêtre. En face se dressait un de ces immenses buildings de bureau dont elle voyait chaque jour sortir des femmes en tailleurs et des hommes avec un air pressé. L’inactivité qu’elle avait pu observer ces derniers temps lui avait d’ailleurs fait du bien et elle se sentait plus apaisée. Il était une heure du matin, et quant à elle, elle avait été renvoyée de son travail de serveuse dans un bar du quartier deux semaines auparavant. Elle avait toujours détesté ce travail et ce qu’il impliquait. Se faire tripoter par des ivrognes, insulter par des jeunes qui voulaient faire les malins, toujours être au service des autres. Elle n’aimait pas l’alcool. L’alcool rendait les gens irascibles, nerveux, mauvais et violents. Et elle ne le savait que trop bien. Si son père n’avait pas été un de ces hommes, peut-être aurait-elle pu aller à l’université. A chaque fois qu’elle mettait un pied dans le bar, elle était assaillie par l’ironie d’être payée pour servir ces poisons qui avaient détruit son père, son enfance et ses études. Elle observait ces jeunes séducteurs se changer en prédateurs de jeunes filles écervelées, ces hommes qui devenaient violents pour un mot mal interprété où ces habitués, présents dès le milieu de journée, lui offrant des discours sur la vie alors qu’ils passaient la leur au fond d’une bouteille. Les minces pourboires qu’elle récoltait de temps en temps ne compensaient pas l’absence de sourire qu’elle avait bien du mal à afficher. Elle pensait souvent à ce qu’aurait pu être sa vie si ça avait été le cas. Elle serait peut-être sur un campus, elle n’aurait pas le souci de se demander comment payer ses factures et son loyer car un père aimant et travailleur l’aurait aidé. Et si sa mère n’était pas morte dans cet accident ? Quelles auraient été ses chances de réussir sa vie ? Elle attrapa un magazine sur sa table basse qui en était jonchée. Ceux qu’elle n’avait pas encore eu le temps de feuilleter se comptaient par dizaines, les autres s’amoncelaient dans une pile désordonnée à côté de sa bibliothèque où les livres s’empilaient de la même manière. Lire lui faisait oublier les choses de sa vie qu’elle n’aimait pas. Peut être trouverait t’elle les secrets pour l’apprécier dans un article quelconque. L’avait-elle toujours haïe ? Non, elle repensa à son enfance, à ses amis au collège public d’Helena où elle avait étudié avec plaisir. Tout avait basculé si vite. Elle soupira et ouvrit son magazine pour se plonger dedans. Ce fut évidemment le moment pour sa voisine de gâcher le quasi silence dont elle jouissait en déplaçant bruyamment des meubles à l’étage du dessus. Sa voisine, Mme Wunberg, une personne d’environ 55 ans au visage sec la détestait pour des raisons obscures. Dès qu’elle en avait l’occasion elle promenait ses chaises et ses meubles dans tout l’appartement pour gêner Raven. Cette dernière tenta vainement de se plonger dans un article sur « ... » mais elle finit par s’endormir à la troisième occurrence de « Mot complexe ».

      BLOM.


      Raven se réveilla en sursaut. Ce bruit ressemblait à celui que faisait sa porte
      d’entrée quand elle était claquée. Aurait-elle oublié de la fermer ? Elle se redressa et appela :
      - Il y a quelqu’un ?
      Il n’y eu aucune réponse. Elle attrapa fébrilement la batte de baseball qu’elle cachait sous son canapé et se leva sans bruits. Ce bruit aurait pu être dû à un courant d’air mais elle était quasiment sûre d’avoir fermé sa fenêtre. Elle avait entendu des histoires de cambriolages dans le quartier et préféra s’assurer que ce n’était rien. Elle se dirigea lentement, à pas feutrés vers sa kitchenette au bout de laquelle se trouvait sa porte. Elle contenait son souffle et leva sa batte prête à frapper l’éventuel voleur qui s’était introduit chez elle. En observant attentivement, malgré l’obscurité de la pièce, elle aperçut son chat : Toby, installé sur l’évier, lapant un reste de lait dans une tasse. Il avait du faire tomber quelque chose en bondissant à la recherche de nourriture.
      « Stupide chat ! » Dit-elle soulagée.
      Brusquement, une ombre attrapa Toby et, sans rien voir, Raven entendit son chat miauler de façon furibonde et cracher, et il y eut un bruit sec qui ressemblait à un bruit d’os brisé. Puis plus rien à part un affreux bruit de succion et un souffle rauque. Raven alluma vivement la lumière et releva la batte qu’elle avait baissé en voyant son chat sur l’évier. Elle resta paralysée devant la flaque de sang qui s’agrandissait sur son parquet. Son chat gisait au centre, la gorge arrachée. Elle crispa sa main sur sa batte de baseball en sentant un haut le cœur lui étreindre l’estomac. Elle aperçut sa voisine se pencher sur son chat pour continuer à mordre dedans comme dans un sandwich au beurre de cacahuète et sentit l’effroi qui lui traversait l’échine.
      « Oh mon dieu ! Mme Wunberg ? Qu’est ce que... Je... S’écria t’elle.
      Sa voisine se tourna vers elle et la fixa d’un œil vide et vitreux. Sa bouche était pleine de sang et elle tenait désormais le cadavre du chat de Raven entre les mains.
      « Nom de dieu vous avez... Mon chat... Vous mangez mon chat ? Putain mais vous avez tuez mon chat ! Vous...»
      Raven n’arrivait pas à remettre ses idées en place. Elle eut un tremblement incontrôlable et n’arrivait simplement pas à faire face à la situation. Elle était terrorisé par ce qu’elle venait de voir et qu’elle ne pouvait pas comprendre. La vieille femme la fixait toujours de cet air morne mais une lueur venait de se faire en elle. Elle lâcha le cadavre de Toby et se releva pour s’approcher de Raven en grognant d’une façon étrange. Raven s’aperçut à ce moment de l’étendu de la chose, Mme Wunberg semblait avoir été mordue à la carotide et un morceau de peau manquait laissant l’intérieur de la gorge apparente. Son état de saleté était par ailleurs effroyable. Ce fut une poussée d’adrénaline qui réveilla Raven de sa torpeur. Elle recula d’un pas et essaya maladroitement de reprendre sa batte en main. Sa voisine se jeta brutalement sur elle, faisant tomber la jeune fille en arrière. Raven hurla de terreur à pleins poumons en luttant avec la vieille folle qui tentait de la mordre. Elle parvint à la repousser et rampa sur le sol, se releva, mais sa voisine lui attrapa la jambe et elle retomba, se cognant la tête contre la table basse. A moitié sonnée, elle continua de lutter avec les forces que lui procurait l’adrénaline. Mais elle n’aurait jamais pensé qu’une telle force pourrait émerger de cette personne.
      « LACHEZ MOI ! » Hurla-t-elle.
      Une détonation assourdissante, du sang, et le corps s’effondra sur elle. La tête de Mme Wunberg venait d’être transpercée de part en part et une éclaboussure de sang et de cervelle avait repeint l’appartement de Raven et son visage avec. Quelqu’un enleva le corps qui était affalé sans vie sur elle :
      - Pourquoi tu n’as pas tabassé cette carne avec ta batte de baseball ?!
      - Je... Qu’est ce que vous...? Et pourquoi elle a...
      Raven regardait, hagarde, le corps de sa désormais ex voisine.
      - Elle t’a mordue ? Se contenta t’il de répondre.
      Voyant que Raven ne répondait pas, il rangea son arme et aida Raven à se relever. Il reposa sa question :
      - Tu as été mordue oui ou non ? Réponds !
      - Non !
      Raven se défit rapidement de la main du jeune homme qui la tenait et recula. Cet individu lui donnait des frissons. Elle fixa longuement dans la direction de la cuisine en pensant à son chat qui gisait dans une flaque de sang. Cette situation était inconcevable. - Raven on devrait...
      - Comment connaissez vous mon prénom ?! S’exclama t’elle. Et mon chat... Et cette folle... Vous l’avez tuée !
      - C’est Nathan.
      Raven reçut un choc. Elle fixa attentivement ce garçon, portant une barbe de quelques jours, les cheveux châtain foncés, plutôt beau garçon. Il n’avait plus rien de l’adolescent de 16 ans renfermé qu’elle avait connu. Et pourtant quand elle s’attarda sur ses yeux verts elle le reconnu. Cela faisait sept ans qu’elle ne l’avait pas revu. Sept ans qu’elle était partie d’Helena dans le Montana. Nathan lui attrapa la main sans lui donner aucune explication :
      - Suis moi ! Ordonna t’il.
      - Attends ! Tu l’as vraiment tuée ? Et pourquoi je devrais te suivre ? Pourquoi elle m’a attaquée et ...
      Nathan se tourna vers elle avec de grands yeux :
      - Tu ne sais pas ce qu’il se passe ? Qu’est ce qu’il t’es arrivé ces deux dernières semaines ?
      Deux semaines auparavant elle avait été renvoyée, le même jour, sa télé avait rendu l’âme. Pensant que le karma était contre elle, elle s’était enfermée chez elle à broyer du noir et manger des sandwichs à la confiture.
      - Comment ça ? S’étonna t’elle.
      Nathan s’adossa à un mur et vérifia les mouvements alentours. Raven lui tenait toujours machinalement la main, fixant cette attitude suspicieuse de manière hagarde, ne comprenant strictement rien à ce qu’il se passait. Nathan murmura en fixant attentivement la porte d’entrée.
      - C’est... C’est le chaos dehors. Partout. Les morts se réveillent. Ils attaquent les gens, les dévorent. Il y en a des centaines, des milliers, un véritable cauchemar. On les appelle des « contaminés ».
      Cela faisait sept ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Sept ans que Raven était partie d’Helena dans le Montana, ainsi que Martin, puis plus tard Harry et Nathan suite à un pacte où ils s’étaient promis de ne plus jamais se revoir. Revoir Nathan lui remémorait brutalement qu’il y avait eu ce jour ensoleillé de Mai ou tout avait changé.
      Elle resta là, à le fixer, totalement abasourdie par cette histoire abracadabrante. Mais Nathan ne lui avait jamais mentit, peut être était-ce vraiment la fin du monde.
      - Allez bouge ! Harry attend en bas !
      Raven suivit Nathan qui l’avait tiré hors de son appartement. L’ascenseur ne fonctionnait visiblement plus. Ils descendirent les cinq étages à pieds et Raven se posa de plus en plus de questions sur ce soit disant chaos dont lui parlait Nathan. Les morts pouvaient ils vraiment attaquer des gens. Elle repensa à l’image de sa voisine qui dévorait son chat et eut une nouvelle envie de vomir. Ils passèrent la porte d’entrée de son immeuble et le frisson qui la saisit lorsqu’elle sentit le froid la traverser fut violent. Le vent glacial de décembre lui donna les larmes aux yeux et ses pieds nus sur le béton lui firent regretter de ne pas avoir eut un instant de lucidité pour mettre des chaussures. Nathan venait d’ouvrir la porte sur quelque chose qu’elle n’avait pas remarqué du haut de sa fenêtre. Les rues de New York n’avaient plus rien de ce qu’elle avait connu. Et les êtres qui rôdaient de toute part n’avaient plus rien d’humain. Du sang, des vitrines brisées, des « contaminés » comme disait Nathan les fixaient l’air avide. Cinq étages seulement l’avaient mise hors du monde. Toute vie s’était évanouie de cet endroit. Nathan tira avec une habileté surprenante dans la tête d’un autre de ces monstres qui s’approchait. Raven sursauta de cette nouvelle détonation qui la fit brusquement sortir de ses rêveries.
      - Viens !
      Nathan la tira et de l’autre côté de la rue, elle remarqua un homme au visage poupin, les cheveux de la même couleur que Nathan mais coupé beaucoup plus courts. Elle reconnut assez facilement Harry. Il qui les couvrait avec une autre arme et visait par-dessus le toit de la voiture. Une fois la rue traversée, Nathan la jeta sans ménagements à l’arrière de la voiture. Harry avait déjà démarré en trombe pour quitter la ville et cette vision apocalyptique. Un silence pesant s’installa.
      Raven s’enfonça dans son siège, toujours sous le choc. Elle observa les rues qui défilaient à une vitesse folle. Toutes ses pensées s’emmêlaient en même temps que le shoot d’adrénaline qu’elle avait subit retombait. Ils passèrent devant le magasin où elle faisait habituellement ses courses, tout était détruit. Des zombies, affables, marchaient dans les rues. Elle réalisa que la rue, le quartier, la ville entière qu’elle avait connu avait disparu. Que toute sa vie était détruite. Raven remarqua les quelques regards que Harry lui jetait dans son rétroviseur. Nathan, quand à lui, semblait perdu dans ses pensées et se concentrait visiblement sur un itinéraire en griffonnant sur une carte.
      - Merci. Finit-elle par dire.
      Harry rit avec nervosité :
      - Qu’elles étaient les chances pour qu’on te trouve chez toi, le sang encore chaud ? J’arrive pas à le croire... Je sais pas ce qu’il faut que je remercie pour ça.
      - Qu’est ce qu’il se passe dehors ? Qu’est ce que c’est que cette histoire de contaminés ? Demanda Raven.
      Sous le regard perplexe d’Harry, Nathan prit la parole, toujours concentré sur sa cartographie :
      - Apparemment, elle a passé deux semaines sous un placard. Elle n’est au courant de rien. Rien du tout.
      Il leva les yeux devant lui et observa le jour naissant et enchaîna :
      - Il y a eu une épidémie. Elle a démarré subitement sans qu’on ne connaisse le foyer exact... Et ça s’est répandu. Au début, les gens étaient simplement fiévreux, fatigués. Quelque chose comme la grippe, il y a quoi trois semaines ?
      Harry acquiesça.
      - C’était « bénin ». Et ça a dégénéré. C’est devenu un problème international et les gens ont commencé à paniquer.
      Raven se rendit compte qu’elle avait entendu parler de cette histoire avant son isolement. Une sorte d’épidémie grippale virulente dont les journaux avaient parlé. Nathan s’étira les bras et reporta son regard sur sa carte :
      - C’était une hécatombe. En l’espace de deux trois jours c’est devenu une panique incontrôlable. On n’a plus su compter les morts... Et il y a cette histoire de...
      - Transformation. Compléta Harry.
      - Oui, c’est ça... S’ils te mordent, tu es foutu. Ces pourritures te boufferaient les os s’ils pouvaient. Ils te poursuivent, sans relâche, partout. Ils ne dorment jamais, ils avancent vers ceux qui vivent encore, ils rampent avec les dents s’il le faut pour pouvoir t’arracher un bout de peau. Depuis plusieurs jours la radio ne diffuse plus mais les dernières informations données ont été de se barricader chez soi. De préférence en groupe.
      - On a pensé que tu avais eu ces informations. Que New York aurait pu tenir face à ça... On est venu te chercher, je voulais m’assurer que tu n’étais pas morte... Ajouta Harry. En plus on n’était pas loin, on avait décidé de venir chercher Martin. Il habitait Washington. La voix de Harry s’était éteinte sur ces derniers mots. Raven bloqua sur le « habitait » qui induisait que Martin était mort. Harry empruntait déjà l’autoroute sur la voie qui normalement permettait d’entrer dans la ville. L’autre était emplie de voitures vides, abandonnées. Les gens avaient tentés de fuir. Raven les imagina, pétrifiés par la terreur, hurlant, les enfants pleurant. Elle reporta ses pensées sur Martin. Elle le revoyait, jeune garçon, blond, toujours souriant malgré un appareil dentaire peu flatteur. Elle regarda Harry, qui avait désormais 25 ans, aîné de la fratrie et Nathan, 23 ans qui ne semblait plus être le souffre douleur de son frère. Elle même venait d’atteindre les 22 ans. Ils avaient également une sœur de 18 ans : Sarah. Elle repensa alors à leur enfance, mais aussi à ce jour de printemps dans la forêt qui avait tout fait basculer. Ses souvenirs étaient flous mais à partir de ce jour elle n’avait plus jamais eu l’occasion de voir Martin sourire. Depuis qu’Eric n’était plus là. Elle se souvint de cette période dans le Montana, de sa première cuite avec sa meilleure amie de l’époque : Aline. De leurs rires et de la façon étrange dont un soir elles s’étaient embrassées après avoir trop bu. Elle revit le trajet qu’elle prenait pour aller au collège. Des arbres qui longeaient sa rue. Elle repensa aussi à cette fille idiote et blonde qu’elle détestait : Joannie. Avec qui elle s’était battue dans la cours. Ces souvenirs là étaient plus sombres : le rejet systématique des autres filles qu’Aline à l’école, la mort de sa mère dont elle savait si peu de choses. Et il puis il y avait aussi les coups que son père lui adressait quand il était saoul. Les mensonges qu’elle racontait à l’époque pour cacher les causes de ses bleus, où simplement l’évitement systématique du sujet. Le fait qu’elle savait qu’aucun policier ne ferait rien contre son père puisque lui-même n’était rien de moins que le shérif. Aline était partie quand elles avaient eu 14 ans, mais Raven n’était pas seule, elle compensait chaque coup de son père et chaque mésaventure avec ses amis : Martin, Nathan, Harry et Eric. Des garçons qu’elle connaissait depuis pratiquement toujours. Tous ces souvenirs ne lui amenèrent rien de plus que la nostalgie et elle sentit une larme couler sur sa joue qu’elle essuya d’un revers de manche.
      - Quand tu dis que cette épidémie est internationale tu veux dire que... Commença Raven en s’extrayant de son affluence de pensées.
      - Ca veut dire le monde entier. Coupa Nathan. Il ne fait plus bon vivre nul part. J’ai entendu dire qu’en Europe ils ont créés une base pour rescapés avec des militaires dès les premiers symptômes. Ici, je ne sais pas, on a plus d’informations depuis des jours comme je te l’ai déjà dis.
      Nathan avait tellement changé. Son aplomb quand il parlait était déroutant. Il n’avait vraiment plus rien du garçon qu’elle avait laissé derrière elle quand elle avait pris la fuite pour New York au volant de la voiture de son père. Elle se souvenait de ce qu’il lui avait dit cette nuit là « Raven je t’en supplie. Ne pars pas ! Réfléchis un peu... » Et elle lui avait répondu « On ne devra jamais plus se voir. Dit à Harry que je suis désolée ». Elle avait démarré la voiture contenant les quelques affaires qui lui tenaient à cœur et était partie sans en dire plus.
      - Et Sarah ? Demanda-t-elle.
      - On n’a pas eu le temps d’aller la chercher. Elle est en Géorgie, dans la banlieue d’Atlanta. La seule chose qu’on ait pu faire c’est de lui dire de se planquer avec des armes et de la nourriture. Elle s’est barricadée chez elle et a doit nous attendre... Je ne sais pas...
      La voix de Harry s’était brisée. Raven se rendit compte que c’était peut être un sujet qu’elle n’aurait pas du aborder. Il faudrait des jours pour atteindre la Géorgie en voiture avec l’état des routes. En espérant arriver en vie et à temps. Il reprit :
      - Les téléphones ne marchent plus depuis 3 jours. Mais elle allait encore bien et se débrouillait avec ses deux colocataires. Apparemment l’un d’eux est chasseur et sait tirer. Et puis elle a toujours su se débrouiller seule. N’est-ce pas Nathan ?
      Nathan fit un signe affirmatif de la tête mais Raven sentit qu’il était sceptique et ne savait pas quoi croire. Elle préféra changer de sujet. Imaginer que Sarah était peut être morte, voir pire, transformée, la mettait mal à l’aise.
      - Où allons-nous ?
      - Dans un abri qu’on a trouvé avec les autres. Ce n’est pas très loin et c’est indépendant, il y a de l’électricité sur un générateur et de l’eau puisée dans un puit de la maison. On peut y vivre pendant un moment. Expliqua Harry.
      Raven n’osa pas poser plus de questions. Nathan s’était enfermé dans le mutisme et Harry était visiblement préoccupé par sa sœur. Il valait mieux le laisser se concentrer sur sa conduite plus que rapide si elle ne voulait pas mourir bêtement d’un accident de voiture. Elle posa sa tête contre la vitre et regarda le jour qui continuait de se lever au loin. La terre continuait de tourner, le jour se levait, l’humidité matinale était visible. Et pourtant plus rien n’était comme avant. Elle posa sa tête contre la vite gelée de la voiture et ferma les yeux. Elle les rouvrit en sentant qu’un objet lui était tombé sur les genoux. Nathan ne la regardait pas mais elle savait que c’était sa veste :
      - Ce serait con que tu meures de froid alors qu’on vient de te sauver la vie, tu ne penses pas ?
      - Merci.
      Raven enfila la veste et referma les yeux. Tous ces évènements l’avaient épuisé, comme si elle venait de vivre 24h d’un coup. Elle se mit à somnoler, se coupant ainsi du reste du monde.

    • Myaou

      Apprenti Lecteur

      Hors ligne

      #2 24 Novembre 2012 18:38:53

      J'ai noté quelques petites fautes d'ortho ou de frappe par-ci, par là. C'est pas évident de les voir soi-même (je ne le sais que trop bien ^^"). Si tu veux je t'enverrai un mp avec ce que j'ai relevé. A part ça, certains passages contiennent un peu trop d'informations en même temps. C'est peut-être l'effet recherché, après (genre quand Raven se remémore son passé).
      Ma vision globale : Je trouve ton récit très prenant, ça met directement dans l'ambiance, y'a pas de temps morts. J'aime bien ton style d'écriture qui est bien rédigé sans être pompeux. Je ne savais pas que tu avais ce talent là. Ça donne envie de lire la suite !

      Dernière modification par Myaou (24 Novembre 2012 18:40:08)

    • lejournaldetara

      Baby lecteur

      Hors ligne

      #3 28 Novembre 2012 01:41:38

      Héhé je vois que tu as déjà fait ce que je viens juste de te "suggérer" ! Alors pour ma part :
      - J'ai aimé la façon dont tu présentes le personnage : sans faire dans le détail chiant mais avec des traits suffisamment sympas pour tout de suite montrer que c'est pas juste "une fille".
      - La mort du chat dès le premier chapitre, brrr, c'est gore... mais justement, ça marque.
      - L'introduction des autres personnages est sympa, dynamique, l'histoire de "secret" est pas mal trouvée pour intriguer.
      - Problème de construction des phrases par moments :  Il était une heure du matin, et quant à elle, elle avait été renvoyée de son travail de serveuse dans un bar du quartier deux semaines auparavant.
      Mais je pense que ça peut se retravailler après une relecture.

      Bref, ben franchement, c'est pas mal du tout du tout, je n'aurais pas mieux fait :)
    • Saefiel

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #4 28 Novembre 2012 10:25:52

      Merci à toutes les deux pour vos avis =)

      Oui je pense qu'il faudrait que je relise encore plus attentivement, je me suis rendue compte en relisant rapidement que j'avais certaines phrases très longues qui font que ça en devient incompréhensible ou des constructions un peu redondante. Je vais travailler ça au moins sur ce premier chapitre. (Je dois avoir 70 pages alors je vais y aller progressivement haha.
    • lejournaldetara

      Baby lecteur

      Hors ligne

      #5 28 Novembre 2012 23:09:45

      Saefiel a écrit

      Merci à toutes les deux pour vos avis =)

      Oui je pense qu'il faudrait que je relise encore plus attentivement, je me suis rendue compte en relisant rapidement que j'avais certaines phrases très longues qui font que ça en devient incompréhensible ou des constructions un peu redondante. Je vais travailler ça au moins sur ce premier chapitre. (Je dois avoir 70 pages alors je vais y aller progressivement haha.


      Avec plaisir ;)

    • Hérémiti

      Petit joueur sur les mots

      Hors ligne

      #6 30 Novembre 2012 18:57:52

      J'aime beaucoup ton écrit, même si je ne t'apporte rien de plus puisque je ne suis pas capable de juger d'un récit vu mon inexpérience en la matière. Merci pour cette très agréable lecture :) je pointerai le doigt sur un seul petit détail, même si je n'en suis pas sûre, je trouve que Raven n'est pas assez étonnée de ce qui est arrivé à New York, parce que moi à sa place, j'aurai beaucoup de mal à le croire, pensant plutôt que c'est un rêve.
    • Saefiel

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #7 03 Décembre 2012 17:11:15

      Hérémiti a écrit

      J'aime beaucoup ton écrit, même si je ne t'apporte rien de plus puisque je ne suis pas capable de juger d'un récit vu mon inexpérience en la matière. Merci pour cette très agréable lecture :) je pointerai le doigt sur un seul petit détail, même si je n'en suis pas sûre, je trouve que Raven n'est pas assez étonnée de ce qui est arrivé à New York, parce que moi à sa place, j'aurai beaucoup de mal à le croire, pensant plutôt que c'est un rêve.


      Merci pour ton avis, ça me fait toujours plaisir de voir que ce que j'ai écris peu plaire =)

      Pour ce qui est de l'étonnement de Raven disons qu'elle est plus hagarde pour le moment qu'étonnée. Mais peut être que je n'ai pas assez développé cette idée en voulant allez trop vite :chaispas:

    • Phebusa

      Espoir de la lecture

      Hors ligne

      #8 15 Juillet 2013 10:51:39

      Coucou :)

      Je ne peux que te donner un avis positif ! Je suis entrée dans l'histoire en quelques secondes. La fluidité est là, c'est un début prometteur et surtout, accrocheur.
      En effet, la scène bien gore reste dans les esprits (je ne regarde pas TWD, je n'aime pas les zombies et les films d'horreur alors j'ai eu un haut-le-coeur, carrément !).
      L'histoire est bien menée. J'ai même pensé au livre nommé Le Dernier Hiver dans lequel l'univers n'est plus que chaos avec des pin-vampires voulant manger tout le monde. Un groupe d'amis partent en excursion pour rejoindre une de leur amie.

      Quand (et si) tu proposes un bout de suite, je serais là ! ;)
    • Saefiel

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #9 15 Juillet 2013 18:40:29

      Phebusa a écrit

      Coucou :)

      Je ne peux que te donner un avis positif ! Je suis entrée dans l'histoire en quelques secondes. La fluidité est là, c'est un début prometteur et surtout, accrocheur.
      En effet, la scène bien gore reste dans les esprits (je ne regarde pas TWD, je n'aime pas les zombies et les films d'horreur alors j'ai eu un haut-le-coeur, carrément !).
      L'histoire est bien menée. J'ai même pensé au livre nommé Le Dernier Hiver dans lequel l'univers n'est plus que chaos avec des pin-vampires voulant manger tout le monde. Un groupe d'amis partent en excursion pour rejoindre une de leur amie.

      Quand (et si) tu proposes un bout de suite, je serais là ! ;)


      Oooh merci de tous ces compliments :D
      Ce qui me fait un peu peur c'est que ce chapitre a été corrigé par un ancien ami qui avait vraiment l'oeil pour le moindre petit truc incohérent mais la suite non... Peut être que je mettrais mon chapitre 2 ici après correction dans la suite du topic =)
      Je ne connais pas le livre dont tu me parles je vais faire une petite recherche !