#1 30 Novembre 2012 18:28:58
[Ce matin, en groupe d'écriture, nous avions pour sujet: "Ce jour là j'ai fais un pas vers l'inconnu", et la nuit ayant été très agitée, j'ai écris ça, en espérant que ça vous plaise ;)]
Réveil douloureux pour gueule fracassée. Des relents de la veille remontent dans ma gorge et me rappellent la soirée d'hier. La socialisation. Il n'y a rien de tel pour des nuits telles que celles ci. Celles qui t'appellent et te collent au corps jusqu’à ce qu'enfin tu sortes de ta tanière pour fricoter avec le monde. De chaos en musique, de cigarettes en cendres froides, de rires et d'alcool, toutes plus semblables les unes que les autres, mais toutes bien distinctes pourtant.
Le réveil vole et s'échoue par terre sans pour autant faire cesser la sonnerie qui vrille mes tympans. Un grognement plus tard et quelques battements de paupières pathétiques pour tâcher d'ouvrir les yeux, je me lève. Un rapide état des lieux s'impose. Mal de crâne? Présent. Bide en vrac? Présent. Haleine de chacal? Egalement. Je salue mes trois compagnons de route avec un soupir et jette un oeil dans la pièce. Je suis chez moi, c'est déjà ça. Je tente de mettre la main sur mon tabac, en vain, et fouille à travers la pièce à la conquête de mes fringues balancées au hasard il y a quelques heures de ça. Un coup d'oeil au miroir. J'ai la mine déconfite et les cheveux qui s'affolent. Hey you! Sur la joue, un reste d'hier. Une éraflure bien nette qui est à la limite de me défigurer. Déjà je m'imagine, bête de foire, retrouvant mes collègues qui, inquiets, me couvriront de bons sentiments pour me rassurer. Si encore je me souvenais d'où je la tenais... Pour le coup, il va encore falloir que je trouve une excuse. D'humeur vilaine je m'inventes des histoires à la con qui amuseraient la galerie. Un lion m'a caressé la joue, le trottoir m'est rentré dedans, j'ai rencontré Hulk. Un truc du genre. Bref, passons.
Café noir. Sec. L'hydratation, ça me connait. Et ce matin, sérieux, j'en ai bien besoin. Quelques flashs remontent. Entre halos colorés et musique endiablée, je la revois, assise au bar. Petite robe rouge affriolante pour regard de braise, de quoi avoir envie de prolonger la soirée. Mais l'appartement vide me fait penser qu'hier j'ai été mauvais. Sous la douche, tandis que l'eau chaude glisse le long de ma nuque, je m'efforce de me rappeler du reste. Trous noirs et compagnie. J'espère que j'ai pas trop fais de folie. Un regard sur mon corps, au cas où j'aurais eu la bonne idée de me faire tatouer un: "Maman for ever" je soupire presque de soulagement. Non pas que je n'aime pas ma mère hein. Mais je n'ai rien d'un motard...
Sans réfléchir, je remets les fringues d'hier. Au pire, je pourrais toujours dire que je suis rentrée avec la petite brune....
Et sors. Retrouver le métro, le boulot et vous savez le reste. La même rengaine. Chaque jour, de tout temps, de toutes heures. "Rien ne change mais pourtant tout est différent". Je sais pas qui est l'imbécile qui a sorti ça. Quand on dit que rien ne change, ben rien ne change! Et alors que j'observe par la vitre du bus la ville défiler, que les gens stressés se pressent autours de moi pour pouvoir s'agripper, que l'envie de vomir remonte en mon souvenir, je m'imagine dire: "Ce jour là j'ai fais un pas vers l'inconnu". Ou pas. Ce jour? Le même qu'hier. Ce soir? On prends les même et on recommence.... Je vais pas me plaindre. Vivre je ne connais que ça....
Dernière modification par Alanysfolle (30 Novembre 2012 18:39:24)
