Titre : Le don d'Anna
Auteure : Cecilia Samartin
Editions : Archi Poche
ISBN : 978-2-35287-315-0
Nombre de pages : 451
<image>Quatrième de couverture :
Quelle enfance que celle d'Anna! Elle a grandi dans un pays en proie à la guerre civile, elle a vu les habitants de son village massacrés, puis elle a connu l'orphelinat avant l'exil pour les Etats-Unis.
À 22 ans, elle entre au service d'un couple de riches Californiens. Plus que la gouvernante des enfants, Anna devient le métronome de la famille. Celle qui, à son insu, embellit le quotidien de chacun.
Anna possède un don. Puisant dans cette force intérieure qui lui a permis de survivre, elle va se dévouer et veiller sur eux sans rien demander en échange. Jusqu'au jour où le destin lui offre enfin un cadeau...
Optimiste, apaisant... Les qualificatifs n'ont pas manqué pour décrire ce roman qui a suscité l'engouement dans les dix pays où il a été publié, notamment en Scandinavie où tous les livres de Cecilia Samartin sont des best-seller.Ce livre s'ouvre sur la terrible nouvelle que reçoit Anna, 42 ans : après une nouvelle chimiothérapie, le verdict des médecins est sans appel. Son bien-aimé Adam va mourir, rongé par un cancer rare. Tous les deux n'ont eu que peu de temps ensemble, aussi Anna se replonge-t-elle au coeur de ses souvenirs afin de ne pas céder à la douleur qui lui déchire le coeur.
Née au Salvador, Anna ne connaît pas son père et vit dans une hutte modeste avec sa mère, couturière du village, sa tante Juana et son cousin Carlitos avec qui elle désire plus que tout se marier. Mais durant l'enfance de cette petite fille espiègle et curieuse, la guerre civile éclate dans son pays et toute sa famille est massacrée. Anna n'échappe à l'hécatombe que grâce à sa mère qui, avant de sortir sur l'ordre des soldats rebelles, lui commande de se cacher à l'intérieur de son petit meuble de couture et de n'en sortir que lorsqu'il n'y aura plus aucun bruit. Anna obéit.
Quelques temps plus tard, elle sera délivrée par l'une des religieuses venues porter secours aux quelques survivants du village, Soeur Josepha, qui l'emmènera avec elle pour la confier à un couvent.
Jusqu'à ses vingt-deux ans, Anna ne pense qu'à une chose : prendre le voile et faire voeux d'obéissance au Seigneur, mais la mère supérieure lui intime de passer six mois "dans le vrai monde", à l'extérieur, afin qu'Anna puisse ensuite faire son choix en toute connaissance de cause. Cela tombe bien, car la famille Trevis recherche justement une gouvernante pour leur fils de trois ans, Teddy, et le futur bébé à venir dans la famille. Malgré elle, la future religieuse accepte la mission qui lui est confiée, certaine de revenir au couvent une fois son travail accompli.
Mais en sera-t-il vraiment ainsi ?
J'avoue que l'intrigue de cette histoire n'a rien d'extraordinaire ni d'original. Par moments ça m'a même fait penser à Jane Eyre de Charlotte Brontë mais, sur ce point, je ne peux pas être à cent pour cent objective vu que Jane Eyre fait partie de mes livres favoris et que tous les moyens me sont bons pour y comparer d'autres histoires lol.
Mais même si l'intrigue reste des plus banales, ce livre est un vrai enchantement, une perle, un vrai bijou! Car ce qu'il faut retenir, c'est le comportement d'Anna. Bien sûr je ne parle pas de sa dévotion à Dieu ni de son désir d'entrer au couvent. Je parle de sa façon de penser, de sa manière de vivre, de sa philosophie... Anna vit très simplement, se contente de très peu, fait preuve d'une immense modestie et humilité ; pour elle, le bien-être de la famille dont elle s'occupe passe avant tout, en particulier celui des enfants.
Si au début Teddy la repousse, c'est désormais ensuite à Anna qu'il fera confiance et dans ses bras qu'il ira se réfugier, tout comme Jessie, sa petite soeur.
Anna n'a à coeur que leur bien, ainsi que le confort de toute la famille Trevis. Si parfois elle aura du ressentiment pour certains, elle n'en montrera jamais rien et continuera de donner le meilleur d'elle-même pour eux.
Cependant, l'atruisme ne sera pas la seule raison pour laquelle Anna va, petit à petit, prolonger son séjour au sein de cette famille. Malgré ses supplications envers Dieu pour refouler ses sentiments, elle se rendra vite compte qu'elle ne peut pas rester indifférente à Adam, le maître de maison et père des enfants. S'interdisant toutefois tout espoir à cet amour, Anna se contentera de rester auprès de lui sans jamais lui faire part de son affection. Mais c'est sans compter sur Lillian, la mère des enfants, qui souffre d'une forme de dépendance un peu spéciale, ce qui pourrait tout faire basculer... .
Je n'en dirai pas plus, j'en ai d'ailleurs peut-être déjà trop dit, mais c'est vraiment une histoire à lire, quelque chose de très simple au final, de léger, mais qui pousse à réfléchir sur notre comportement envers les autres. J'ai trouvé que la lecture de ce livre tombait à pic pour les fêtes, car il remet en question la générosité du lecteur (du moins si on prend le temps de s'interroger en lisant), et du coup, peut-être que le fait de lire un tel livre en cette période donnera envie de gâter d'avantage son entourage, de venir en aide aux plus démunis, en faisant abstraction de l'argent à garder pour soi, des plaisirs à se faire à soi-même... Mais bien sûr ce n'est pas qu'une B.A. pour Noël, on peut lire ce livre à n'importe quel moment, pour nous rappeller qu'il est important de donner, donner de soi, de son temps, de sa personne, pour les autres, et surtout que donner, c'est recevoir. Don et réception sont les deux faces d'une même pièce.
Par ailleurs, ce livre nous fait un peu connaître le Salvador et les terribles évènements qui s'y sont déroulés dans les années 80. Je n'en avais que très peu entendu parler jusqu'ici et ce livre m'a donné plusieurs pistes pour me lancer dans des recherches plus précises afin d'en savoir plus sur ce pays et son histoire.
Quant à la fin, je ne vous dirai qu'une chose : j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps!!! Mais vraiment! Un truc à avoir un mal de crâne dingue après et une bonne angine. Mais tant pis, ça m'a fait du bien, toutes les larmes ne sont pas mauvaises... .
Je ne pouvais penser qu'à la chanson de Francis Lalanne On se retrouvera...
Enfin voilà, pour moi c'est encore une lecture coup de coeur, et si j'ai un conseil à vous donner, c'est de foncer sur cette lecture les yeux fermés (préparez cependant les mouchoirs!) et, pourquoi pas, de l'offrir à vos proches pour Noël, c'est un très beau cadeau.