[Dovey, Ceridwen] Les liens du sang

 
    • lagrandestef

      Chercheur de mots

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      #1 07 Février 2010 22:05:41

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      Ceridwen Dovey
      Les liens du sang
      Éditions Heloise d'Ormesson (28 août 2008)

      Lu en Editions 10/18 Domaine Etranger
      07 janvier 2010
      214 pages

      Résumé (fnac)
      Après un coup d’État, le portraitiste, le cuisinier et le coiffeur du dictateur déchu sont assignés dans sa résidence d’été. Pourtant, leurs rôles se limitaient à des tâches domestiques. Mais à mesure que le nouveau régime ressemble à l’ancien, ils réintègrent leurs fonctions auprès du leader révolutionnaire. Quelle est donc leur influence réelle ? La parabole gagne encore en densité lorsque interviennent les femmes (amante, fiancée ou fille). Leurs confessions révèlent combien le pouvoir lie tous les protagonistes, préside jusqu’au désir et contamine les sphères les plus intimes de la vie.
      Avec un style précis et glacé, l’intrigue se resserre en cercles concentriques sur une vérité faite de manipulations et de trahisons. Les remous politiques exacerbent la vanité, la vengeance et l’ambition, qui précipitent le récit vers une conclusion dévastatrice. Creusant une veine entre Le Dernier Roi d’Écosse et Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, Ceridwen Dovey nous plonge au cœur du despotisme.
      Plus qu’allégorie sur la condition humaine, Les Liens du sang est une méditation sur la culpabilité et la rédemption.


      Présentation de l'auteur

      Née en Afrique du Sud en 1980, et après des études d'anthropologie effectuées en Australie et aux Etats-Unis, Ceridwen Dovey revient dans son pays natal, l'Afrique du Sud, avec l'ambition de réaliser des films ethnographiques. La jeune femme manque de ressources et, confrontée à la violence du terrain sur lequel elle enquête, abandonne son projet. Bercée depuis l'enfance dans l'univers des livres - sa mère était critique littéraire - c'est finalement l'écriture qu'elle choisit d'adopter comme moyen d'expression. Avec 'Les Liens du sang', l'auteur signe un premier roman remarqué, dans lequel elle décortique les coulisses du pouvoir et la chute d'un président sous le regard de ses domestiques. Entre fable poétique et attitude critique, Ceridwen Dovey conserve le regard aiguisé de l'anthropologue pour le sublimer dans sa démarche littéraire.

      A noter que ce premier roman a été en lice pour le prix Fémina étranger et a remporté le plus prestigieux prix d'Afrique du Sud, le Sunday Times Fiction

      Mon avis:
      Surprenant
      Tout d'abord, je me suis sentie un peu déroutée par le manque de repère.
      On ne sait pas où l'action se passe (les seuls repères géographiques sont un palais présidentiel ( en bord de mer apparemment) et une résidence présidentielle d'été (dans les montagnes). Au début du livre, on apprend que ce pays est gouverné par un Président, que l'on devine être un despote , un dictateur, qui est renversé par un coup d'état dans les premières pages  et remplacé par un Commandant.
      Il n'y a pas de repères temporels bien définis non plus (hormis quelques références à des voitures).
      Les principaux protagonistes non plus n'ont pas de nom; l'auteur les nomme par leur fonction "son portraitiste, "son chef de  cuisine" et "son coiffeur" , le son faisant référence à leurs attributions en 1er lieu au service du  Président, puis à celui de son successeur le Commandant. Au fur et à mesure que le roman avance, les femmes prennent une place de plus en plus importante : elles n'ont pas de prénoms non plus et sont nommés par le lien existant avec le protagoniste masculin auquel elles se rattachent: ce sont "la fiancée du frère de son coiffeur", " la fille de son chef de cuisine ", L'épouse de son portraitiste"
      Chaque chapitre est centré sur l'un des protagonistes principaux. Mis en captivité ensemble et au service du nouveau Commandant, ceux ci reviennent  tour à tour sur leur passé, et, de par le récit de  leurs nouvelles fonctions,  nous offrent également leur vision du nouveau pouvoir qui s'avère ne pas être meilleur que le précédent

      J'ai bien aimé ce livre que j'ai lu quasiment d'une seule traite. Plutôt surprenant et très bien écrit


      Note : 15/20
    • Pickwick

      Lecteur timide

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      #2 08 Février 2010 13:22:28

      Et ce n'est pas trop dérangeant pour la lecture d'etre ainsi sans repères ?
    • lagrandestef

      Chercheur de mots

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      #3 08 Février 2010 13:35:20

      Pickwick a écrit

      Et ce n'est pas trop dérangeant pour la lecture d'etre ainsi sans repères ?


      Au final, pas du tout, car le livre est très structuré et à chaque chapitre, l'auteur se met à la place d'un des protagonistes. On sait très bien de qui il s'agit car c'est annoncé à chaque titre de chapitre. Cette histoire est très bien construite

    • Pickwick

      Lecteur timide

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      #4 08 Février 2010 14:11:54

      Merci pour ta réponse, c'est plus clair pour moi...
      A priori, c'est quelque chose qui peut vraiment me rebuter, mais ton billet pourrait me convaincre !
    • lagrandestef

      Chercheur de mots

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      #5 08 Février 2010 14:24:34

      Il est bien sympa ce petit bouquin. Par contre ne t'attends pas à de grandes réflexions métaphysiques sur le despotisme, la culpabilité et la rédemption comme pourrait le laisser supposer la présentation de l'éditeur. C'est très allégorique.