<image>4e de couverture :Après la révolution industrielle, l'Europe a été submergée par une substance étrange et dangereuse, l'écryme. Reliées par un fragile réseau de traverses d'acier, seules quelques cités gouvernées par l'aristocratie capitaliste émergent dans cette mer corrosive. Mais sous le joug de la Propagande, la révolte gronde... Quand un dirigeable porteur d'une précieuse cargaison clandestine s'échoue dans l'écryme, c'est Louise Kechelev, avocate-duelliste et fille de révolutionnaires praguois, qui est chargée de récupérer la cargaison. Dans la même zone, un régiment de hussards en mission de reconnaissance a été décimé par une mystérieuse crise de folie. Seul survivant, le commandant Léon Radurin doit fuir les foudres de la Propagande. Pour Louise et Léon, c'est le début d'un voyage sans retour aux confins des traverses, où se murmure le nom d'une cité perdue : Bohème.
Mon avis :Je trouve que cette quatrième de couverture n'évoque pas vraiment ce que l'on trouve dans le roman, et du coup c'est assez déstabilisant. Ne vous attendez pas à une histoire continue. Ne vous attendez pas non plus à voir Louise et Léon sur le devant de la scène. Le personnage principal, c'est l'écryme. Tous les autres sont porteurs d'histoires dont elle est le centre. L'enjeu, c'est elle. Ce qu'elle représente. Sa nature profonde.
Ceci en tête, l'aspect parfois un peu brouillon de la construction prend sens : c'est un patchwork d'histoires, avec un fil conducteur sur lequel l'Homme à un pouvoir très très relatif, cette fameuse et mystérieuse écryme.
Gaborit développe également un axe socio-politique, sur fond de révolution soviétique (ce qui situe l'action un peu avant 1920, bien que nous restions dans l'uchronie. Un âge d'or pour le mouvement artistique que l'on a appelé "La Bohème"). Personnellement, cette thématique ne m'a jamais vraiment touchée, mais elle permet de déployer une réelle réflexion sur la manipulation de l'homme par l'homme, une minorité par rapport à une majorité... Cette réflexion sociale est le reflet d'une réflexion plus vaste, en rapport avec l'humain en tant qu'espèce et le monde qu'il habite.
En terme de construction, c'est donc un peu difficile, mais le style reste très poétique, très steampunk (avec plein de codes du genre, mais je ne suis pas encore suffisamment experte en la matière pour affirmer de façon péremptoire) et d'un onirisme très évocateur.