Le Monde des Ténèbres

 
  • Nevanday

    Livraddictien débutant

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    #11 11 Avril 2014 21:42:41

    J'adore ton histoire ! moi qui suis une grande fan des histoires fantastiques et incroyables je suis servie et comblée ! J'espère que malgré le temps qui sépare les derniers post, on pourra quand même avoir une suite.
  • Tybo

    Livraddictien débutant

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    #12 14 Avril 2014 14:42:00

    Ah, ben pour continuer, faudrait juste que 2 autres personnes me disent de continuer!!!
    Parce que ça prends un peu de temps, et même si c'est une histoire qui titille mes doigts tellement j'ai envie de la continuer, faut que cela intéresse au minimum 4 personne :)
  • Nevanday

    Livraddictien débutant

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    #13 14 Avril 2014 18:12:57

    Je me rend bien compte du temps que ça prend j'ai commencé des centaines de fois a écrire  (c'est même le cas en ce moment) mais je finit toujours par abandonner...
    Sinon je vais essayer de parler de ta for sympatique histoire autour de moi :)

    Dernière modification par Nevanday (14 Avril 2014 18:14:13)

  • Tybo

    Livraddictien débutant

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    #14 23 Avril 2014 16:45:22

    Et voilà et VOILA!
    LA SUITE!

    Enfin, avant cela, voici tout ce que j'ai déjà publié sur les Changelins, avec quelques corrections d'orthographe, comme ça, ceux qui veulent commencer n'ont pas vraiment besoin de farfouiller partout!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Automne

       


        « Alors, comment allez-vous aujourd'hui? »
        Elle prit une grande inspiration.
        « Bien, répondit-elle simplement.
        -Je sais que ce n'est pas facile pour vous, enchaina-t-il. Mais je pense qu'en y mettant un peu de bonne volontés, nous pourrons vraiment nous mettre à travailler, et faire quelque chose de productif. »
        Elle soupira discrètement.
        Cela faisait bientôt 13 ans qu'elle voyait le même psychologue, et la mort du Dr Kezast ne présageait vraiment rien de bon. Le nouveau docteur, Gellard, semblait compétant, bien que peut-être un peu trop jeune. Mais il avait été celui qui avait hérité de son dossier, et comme c'était leur premier rendez-vous, elle n'avait pas encore de réelle raison de lui en vouloir.
        Élise n'était pas folle.
        Enfin, de son point de vue à elle.
        Elle souffrait d'hallucination visuelle. Normalement, lors d'une pathologie quelconque incluant ce petit inconvénient, il y avait toujours deux-trois autre symptômes, incluant lésions cérébrales, schizophrénie, et autres afflictions plus grave.
        Mais pas elle.
        « Je vois donc que le travail de mon prédécesseur, continua Dr Gellard, se contentait surtout sur votre soutien moral. Comment jugerais vous son aide?
        -Ben... fit une Élise pensante. À part me gaver d'antidépresseur, d'anxiolytique et de somnifère, il ne pouvais pas faire grand chose... Personne ne sait pourquoi je vois ce que je vois. Qu'importe les examens, qu'importe les spécialistes, personne ne sait. Mais ça n'empêche pas de me pourrir la vie copieusement.
        -Vous avez des hallucinations en ce moment? »
        Élise prit une petite pause, fixant le docteur de ses yeux verts.
        « Vraiment? C'est ça votre question?
        -Votre dossier ne spécifie pas la nature exacte de vos visions. Mon défunt collègue n'a que vaguement décrit vos hallucinations étant ''Sous Contrôle''. Mais j'aimerais en savoir plus. »
        La jeune femme prit une très longue inspiration.

    X        X        X

        Par où commencer?
        Depuis ses 11 ans, elle voyait des choses. Des choses impossibles.
        La première fois qu'elle en avait parlées à sa mère, celle-ci n'avait pensé qu'à une sorte de blague. De mauvais goût, certes, mais juste une blague.
        Sa fille venait de lui dire que le visage du voisin n'était plus le même.
        Il était pourtant la même personne. Toujours aussi gentil avec les autres voisins, promenait toujours son berger allemand, et il venait toujours jouer à la partie de poker que le père d'Élise mettait en place, une fois par moi.
        Mais son visage n'était plus le même.
        Il n'avait pas vraiment changé, il avait le même nez, les mêmes yeux, le même petit sourire en coin qu'il faisait à la mère d'Élise, les mêmes pattes d'oies.
        Mais, elle voyait aussi autre chose. Le visage ondulait légèrement, et d'autre choses apparaissaient. C'était toujours fugace, et toujours très dérangeant.
        Il ne prit pas longtemps avant qu'Élise commence à en avoir peur. Puis à en faire des cauchemars. Les visages n'étaient pas vraiment supposé faire ce genre de choses. Et pour une jeune fille, s'en était trop.
        Mais elle continua à en voir. Encore et encore.
        Ces gens avec le visage ondoyant.
        A l'école ou elle allait. Quand elle se promenait avec ses parents et ses grands frère. N'importe où...
        Et le plus étrange, c'est que cela ne semblait pas être dû au hasard. Quand une personne n'avais pas le visage qui changeait, elle ne l'avait jamais, et quand une autre avait le visage ondoyant, à chaque rencontre avec Élise, elle continuait à l'avoir.
        Après deux ans où la jeune fille s'était littéralement refermé sur elle-même. Sachant que personne d'autre ne pouvais, ni ne devais, voir ce qu'elle voyait, elle avait compris rapidement qu'en parler aux gens autour d'elles n'allait rien apporter de bon.
        Jusqu'à une petite soirée passé en famille, dans un restaurant du coin.
        Elle avait prit l'habitude de toujours regarder le sol, afin de ne pas croiser le regards d'aucune des personnes qu'elle voyait différemment. Plus pour elle que pour les autres.
        Mais quand le serveur vint lui apporter la glace que ses parents lui avait pris car ''Elle avait été une parfaite petite fille'', elle leva les yeux plein de remerciement pour le jeune homme qui avait apporté la montagne de chantilly et de crème glacée saveur chocolat et vanille.
        Et elle n'aurait pas dû le faire.
        Le serveur était naturellement imposant, grand et plus épais que la moyenne, et son visage avait une dureté qui mettait mal à l'aise quand il fixait qui que ce soit. Mais il était doué dans son travail, car il avait un sourire qui enchantait toute personne qui le voyait.
        Mais pas Élise.
        Elle voyait le Serveur, elle voyait son sourire.
        Mais tout ce qu'elle voyait, c'était des centaines de dents, aussi pointues que des aiguilles, et aussi noire que du charbon.
        Elle hurla.
        Le lendemain, sa mère décida d'aller au fond du comportement de sa fille, et ainsi, 13 ans de thérapie, de piqûre, de test.
        Pour ne rien déceler.

    X        X        X

        La session avec le docteur Gellard venait de se finir.
        Elle passa en vitesse devant un autre patient, une personne qui portait un visage ondoyant. Elle serra les point, évita de crier, et fila à grande enjambée vers la sortie.
        Élise ne savait pas vraiment quoi penser de son nouveau psy. Il semblait compétent. Mais pour elle, cela ne comptait pas vraiment. Personne ne pouvait l'aider réellement. Au mieux, on pouvait faire en sorte que les dégâts de ces hallucinations ne soient pas trop important. Avec les antidépresseurs, elle pouvait avoir un travail. Avec les somnifères, elle pouvait avoir de bonne nuits, plus trop constellé des cauchemar qui avait hanté son adolescence.
        Mais ce qui la terrifiait encore plus, c'est que cela ne changerais pas.
        Elle était perdue dans ses pensées, pendant tout le trajet du retour. Conduire sa voiture était devenu tout un art avec elle. Elle ne regardait aucun piéton, aucun autre conducteur. Se focalisant uniquement sur les panneaux et les différents feux qui gouvernent les routes. C'était le seul moyen pour elle de ne pas avoir de fâcheux réflexes et de rentrer volontairement ou non dans une autre personne.
        Elle se dépêcha de se garer avant de trottiner impatiemment jusqu'à son immeuble, perdu au milieu d'une forêt d'autre immeuble aussi sombre que les gargouilles qui dominaient les toits.
        Elle était si pressé qu'elle ne regarda pas son courrier, et monta les escaliers deux par deux jusqu'au quatrième étage.
        Arrivé devant la porte de son appartement, elle poussa un grand soupir.
        Enfin tranquille.
        Pour quelqu'un qui voit des choses impossibles, et qui apparaissent uniquement sur des personnes, être seul était une véritable bénédiction.
        Elle débloqua ses trois serrures, s'engouffra dans son appartement, remettant consciencieusement chacun des loquet en place, et soupira une nouvelle fois.
        Mais quand elle alluma la lumière de son petit salon, le petit sourire qui l'accompagnait chaque fois qu'elle se trouvait seule disparu.
        Il y avait un homme assis dans son fauteuil, et il la regardait avec un grand sourire. Et, bien entendu, cet homme avait le visage ondoyant.
        « Je vous en prit, détendez vous, fit-il d'une voix douce et réconfortante. Je promet sur mon nom de ne rien vous faire! Je veux juste parler. »
        Élise glissa ses mains dans ses poches, s'agrippant à la bombe au poivre que toute personne devait posséder dans cette foutue ville. Elle finit à se détendre assez pour continuer à respirer tranquillement.
        Et elle regarda le nouveau venu.
        Il était en costume-cravate, mais ne semblait pas le moins du monde conscient de la position à avoir avec ce genre de tenue. Il était littéralement avachi sur le fauteuil, ce qui détendit un peu plus Élise. Personne ne pouvait se relever rapidement de ce genre de position, s'il tentait quoique ce soit, elle lui enverrait une grande rasade de spray dans les yeux, puis lui exploserais la lampe très moche que sa mère lui avait donné. Ou le cendrier qu'un de ses amis lui avait offert, malgré le fait qu'elle ne fumait pas. Elle n'était pas vraiment décidée.
        « Comment êtes-vous rentré? Finit-elle par demander. La serrure n'était pas forcé, et je suis sûre d'avoir bien tout verrouillé en partant.
        -Oh, oui, tout était bien fermé! Fit-il avec un petit sourire. Mais c'est pas vraiment de ceci que vous devriez vous préoccuper.
        -Oui, c'est plus de savoir comment je vais vous botter le cul et vous maîtriser le temps que les flics arrivent!
        -Non, non plus. C'est plus de ce que j'ai à vous offrir que vous devriez vous préoccuper.
        -Et qu'est-ce qu'un voleur peut bien m'offrir?
        -Voleur? Oh, non ma chère! Je peux me payer quinze fois ce qui se trouve dans cet appartement, et cela ne me gênerais pas vraiment question finance. Non, je veux vous parler de finir de vous enlever le voile.
        -Ok, fit Élise après une grande inspiration. Vous êtes dingue, je vais aller vers le téléphone, et appeler la police, ils sauront s'occuper de vous.
        -Vous ne voulez pas savoir ce qu'il y as derrière ces... commença-t-il en se redressant prestement de sa position avachi. Comment déjà? Visage ondulant? Ah! Non, Ondoyant! C'est ça! »
        Élise fut bien forcer de marquer une pause. Personne ne savait comment elle appelait ses visions, personne sauf elle, Dr Kezast, et...
        « C't'enfoiré de Psy à la noix vous à dit quoi! Hurla-t-elle lorsque ses pensées arrivèrent à cette conclusion.
        -Oulala! Fit l'homme en mettant ses deux mains devant lui. Pas besoin de s'énerver! Oui, certes, il a parlé à d'autre personne de votre dossier, ce qui constitue une sorte de viol de votre intimité, mais... Euh, non, je comprends pourquoi vous êtes en colère. Mais demandez-vous une chose, si je peux vous aider, cela ne vau-t-il pas le coup?
        -Personne ne peux m'aider. Répondit Élise froidement. Personne ne comprends ce que j'ai, comment pourrait-on m'aider?
        -Parce que les autres n'ont pas toutes les pièces du puzzles. Lui répondit l'homme en basculant sa tête d'un côté. Ils pensent qu'il y à quelque chose d'anormal avec vous. Mais en fait, la vrai question, c'est ''Qu'est-ce qu'elles ont de spéciales, ces personnes qu'elle voit différemment?'' Et moi, j'ai la réponse.
        -Vous avez 25 secondes pour me la donner.
        -Mmmh, je peux même faire mieux que ça, je peux te montrer directement ce que tu désire vraiment voir, mais attention! Tu ne pourra en parler à personne, sinon, tu regrettera de m'avoir rencontré. Je te donne une Lune de cette vérité, et après, on avisera. Alors, qu'en dis-tu? Lui demanda-t-il en se levant, puis en lui tendant la main.
        -Je ne connais même pas votre nom, lui fit-elle.
        -Aldric
        -Et comment je sais que vous ne mentez pas? »
        Le dénommé Aldric ne lui répondit rien, se contentant de sourire. Après douze seconde de réflexion, Élise se dit qu'elle ne risquait pas grand chose, et en agrippant de sa main gauche le spray au poivre, elle serra la main de cet étrange personnage, prête à agir.
        Mais elle ne fit rien.
        Elle regarda fixement Aldric, bouche-bée.
        « Bienvenue dans un merveilleux monde de folie » lui dit-il, tout en la fixant de ses yeux jaunes.

    X        X        X

        Elle n'eut rien le temps de demander.
        Rien sur ses yeux, rien sur les petites écailles qui remplaçaient ses patte d'oies, rien sur la couleur improbablement rouge vif que ses cheveux avaient, rien sur les fines dents pointues qui trônaient au milieu d'un divin sourire.
        Et elle n'eut pas le temps de demander comment cela se faisait-il qu'elle voyait sa forme normale et son autre forme à la fois, mais plus l'ondoiement dont elle s'était finalement un peu habituée.
        Et la raison à cela ne fut rien d'autre que trois violent coup à sa porte d'entrée. Qui réussirent cependant à la détacher momentanément de sa contemplation.
        Mais, alors qu'elle s'engagea entre le sofa et la commode pour se diriger vers la porte d'entrée, Aldric la prit fermement par le bras.
        « Non! » fit-il de la tête, tout en gardant la bouche fermée. C'était vraiment étrange, son simple geste avait autant de poids que s'il lui avais dit avec toute la fermeté dont il pouvait faire preuve, les dents devaient en être responsables...
        Aldric marcha sur le sofa afin de passer au dessus, retombant sur le parquet sans faire le moindre bruit, et sans laisser aucune trace sur le tissu noir du sofa.
        Il regarda par le judas, et ferma les poings alors que trois autre coup résonnaient.
        Il ne perdit pas de temps, rejoignis Élise qui était restée au même endroit, ne sachant pas vraiment ce qu'il se passait. Il lui prit le bras, et l'entraina vers le fond du salon, dans le petit couloir où l'on pouvais accéder à sa chambre et à la salle de bains.
        Une fois qu'il eut fermé la porte donnant sur le salon, elle se permit enfin de chuchoter.
        « Qu'est-ce qu'il se passe?
        -Oh, rien. Dit-il en fermant les deux autres portes. Juste des foutus Écarlates qui ne respectent pas le traité... Ils viennent certainement pour te tuer.
        -Pardon? Répondit Élise, légèrement choquée.
        -Attends, on en parleras après. Pour l'instant... »
        Et il se mit à chuchoter à la porte du salon, qui finit par s'ouvrir d'elle-même.
        Et ce n'était plus le salon qu'il y avait de l'autre côté.

    X        X        X

        Quand elle finit de choisir la première question qu'elle allait poser, Aldric avait fait le même tour de magie pour les deux autres portes, qui donnaient donc maintenant toutes trois sur un paysage diffèrent, gardant pourtant la même saveur.
        A travers la porte du salon, elle voyait un petit chemin, qui serpentait pendant une dizaine de mètres avant de disparaître en prenant un virage sur la droite. Mais ce qui était le plus choquant, c'était les deux mètres cinquante de broussailles et de ronces touffues qui bordaient le chemin.
        Les deux autres portes donnaient directement sur un enchevêtrement de ronces, ne donnant aucun signe de petit chemin.
        « 1 sur trois... commenta Aldric. Pas de bol... »
        Il sorti un petit miroir de la poche intérieure de son costume, lécha son pouce, et posa le miroir par terre.
        Puis il avança sur le chemin de terre.
        Avant de revenir aussitôt.
        « Ce que je vais faire est stupide, dangereux, et franchement stupide. Déclara Aldric alors que la porte derrière lui se refermait. Mais en temps désespéré, mesure désespéré... »
        Élise avait des dizaines de choses à dire, mais voyant le regard affolé de cette personne qui n'était pas vraiment une personne et qui semblait vouloir lui sauver la vie, elle préféra ne rien dire pour le moment.
        Elle le regarda rentrer dans ce qui était la porte de la salle de bains, avant de revenir, comme il l'avait fait juste avant, et la porte se referma naturellement, comme avant.
        Les bruits venant de la porte d'entrée devenait de plus en plus fort, on ne faisait pas que taper à la porte, on essayer carrément de la défoncer! Elle se remercia intérieurement d'être légèrement paranoïaque, ses trois serrures allait leur donner du temps. Même si elle ne savait pas vraiment ce qui était pire.
        Sans dire un mots, Aldric s'avança vers Élise, et mis ses deux mains sur ses épaules.
        « Bon, je vais te porter, mais c'est simplement parce que je ne laisse pas de trace de pas pour l'instant. Comme ça si tu ne touche pas le sol, tu ne peux pas laisser de trace, et ils ne pourront pas nous pister. On vas rentrer là-dedans, fit-il en désignant la porte avec sa tête. Et je vais te demander de fermer les yeux, de penser très fort à quelque chose, n'importe quoi.
        -N'importe quoi? Demanda-t-elle, un peu surprise.
        -N'importe quoi! »
        Puis sans faire de cérémonie, il se pencha, et la prit sur son épaule comme un sac à patate. Et elle se remercia intérieurement de ne porter que des pantalons.
        Puis, ils s'engagèrent dans les ronces.

    X        X        X

        Comme lui avait demander Aldric, Élise était en train de penser très fort, tout en fermant les yeux.
        Sa première pensée était de l'ordre de ''Bon dieu! Je connais ce gars ni d'Ève, ni d'Adam, il est clairement pas normal, il me dit que des gens essaie de me tuer et qu'ils savent ou j'habite, et pourtant je le laisse me transporter d'une manière franchement pas gracieuses, et en plus dans un endroit qui ne peut exister. Je comprends un peu mieux sa petite phrase de « Splendide folie ». Et c'est lui qui doit me convaincre du fait que je ne suis pas folle...''
        Puis, le reste de ses pensée furent surtout sur le fait très probable qu'elle venait de chuter tout au fond du gouffre que seules les personnes que l'on peut qualifier de ''mentalement perturbée'' connaissent.
        Et cela lui prit bien vingt minutes.
        Au bout de ce petit moment, où elle était arriver à la conclusion qu'elle pouvait très bien être dans un coma en train de rêver à des choses impossible et que c'était pas étonnant vu la manière dont tout se passait, Aldric la reposa par terre.
        « Je peux ouvrir mes yeux? Demanda-t-elle en reprenant son équilibre.
        -Bien sûr, lui répondit l'homme d'une voix las.
        -Tout vas bien?
        -Non... mais ce n'est pas de ta faute. C'est juste moi qui suis stupide.
        -Oh... ça je ne sais pas vraiment... »
        Elle prit quelques seconde pour regarder autour d'elle. Elle se trouvait dans un environnement qui ressemblait beaucoup à ce qu'elle avait vu au travers de sa porte de salon, petit chemin de terre comprit, le soleil était faiblard, et c'est étrange, mais il lui semblait que...
        « Pourquoi les ronces semblent un peu plus sombre qu'il y as 10 seconde? Et si ça ne vous gêne pas, vous pourriez me dire où l'on se trouve?
        -Un endroit où tu ne devrais pas être, quelque part de trop dangereux pour quiconque y rentre seul, ou avec un humain.
        -C'est pas franchement rassurant... Et en plus, ça ne réponds pas à ma question.
        -Mais c'est la vérité. Bon, on peut continuer à discuter, mais on le fait en marchant. »
        Et comme sa dernière phrase fut ponctué par la sortie une dague effilé de l'intérieur de son costume, Élise ne voulut pas vraiment discuter. Elle voulait même fuir à toute jambe, mais ne savait pas vraiment où aller, donc autant rester avec celui qui savait probablement comment sortir. Elle remarqua qu'elle ne percevait plus le côté humain de l'homme, (mais, ''Homme'' était-il vraiment applicable pour lui?, se demanda-t-elle furtivement). Elle ne voyait que le visage avec les yeux jaunes, les cheveux qui avait la couleur du magma et, maintenant qu'elle voyait bien, avec seulement quatre doigts qui portait de très belles griffes aussi effilés que la dague.
        L'Homme-Dragon lui prit la main avec celle qu'il avait encore de libre, et Élise remarqua que le touché n'était pas si affreux que ça, les petites écailles piquait légèrement la main d'Élise, mais les griffes semblait être assez bien contrôlé pour ne pas la tailladé. Et Aldric commença à marcher sur le sentier, entrainant la jeune femme bien malgré elle.
        « Ici, c'est la Haie, fit Aldric sans qu'elle ne lui pose de question. C'est... un peu compliqué à expliquer. C'est psycho-actif, ou un truc dans le genre, sa réponds aux sentiments, et comme on est tout les deux apeurés, ça prends cet aspect lugubre. Oh, et c'est aussi ce qui sépare notre monde de l'autre monde.
        -Le pays des morts? Demanda-t-elle sans relevé le côté ''tout les deux apeurés''.
        -Oh, ça serait génial ça! Fit-il en grimaçant. Non, j'ai bien peur que ça soit plus terrible. Enfin, différemment terrible, car je ne sais pas vraiment comment est le pays des morts, jamais allé... Non, après la Haie, Arcadia se trouve. Le pays des Gardiens, du Beaux Peuple, des Autres. »
        Il ne fallu pas grand chose à Élise pour comprendre que ce n'était pas une bonne chose, le petit spasme que venait de faire la main du mini-Dragon la renseigna bien.
        Si quelqu'un d'armé, qui savait ouvrir des portes entre les mondes, et qui ressemblait à un dragon de légende avait peur de quelque chose, il y avait de grande chose pour que ça soit vraiment méchant.
        « Normalement, personne de rentre ici sans préparation, continua Aldric. Trop dangereux, seul les désespéré ou les fous rentre... Ah!! OUI! Hurla-t-il soudainement»
        Elle ne savait pas vraiment la raison de son soulagement, mais cela ne pouvait être qu'une réelle bonne nouvelle. Elle regarda ce qui pouvait donner autant de joie au gros Lézard, et ne vis qu'une arche de branche, aussi banale que pouvait être une branche.
        Mais elle n'eut pas vraiment le temps de demander quoi que ce soit que Aldric lança un « Je veux passer! » à la branche.
        Et un passage vers un monde plus engageant s'ouvrit.

    X        X        X

    Bon, il ne fallait pas se mentir, engageant n'était pas vraiment le terme.
    Elle ne savait pas vraiment comment la magie qu'utilisait l'écailleux marchait, mais apparemment il fallait forcement une sorte de porte pour pouvoir faire un lien entre cette ''Haie'' et le monde normal.
    Et la porte que la magie avait choisie pour le retour était celle qui donnait sur les poubelles.
    L'odeur les pris directement par les narines. Élise fit une petite grimace, mais Aldric sourit de toutes ses dents.
    Et il en avait plein!
    D'ailleurs, le visage humain était aussi revenu, et cela eut pour effet de détendre légèrement la jeune femme. Car quand on ne sait pas vraiment si le cerveau a décidé d'appréhender la réalité de manière inventive, en montrant des portes qui donnent sur des chemins bordé de ronces, et des gens avec plus d'écailles que de points noirs, on est content lorsqu'une partie de ce même cerveau essaie de montrer quelque chose de naturel.
    En parlant de l'homme, ou presque, il ne prit pas une seule seconde de repos, attrapa le bras d'Élise fermement, et se dirigea le long du chemin qu'employait les éboueurs pour débarrasser les poubelles. Il sorti un téléphone d'une poche intérieure. Ce qui poussa la Femme à se demander ce qu'il pouvait bien avoir d'autre dans les poches de son costume, entre les dagues, les miroirs et tout le reste.
    « Ouais? Fit Aldric ne donnant qu'une moitié de conversation à Élise. C'est moi. Envoi un message à la Reine. Oui, je sais, j'aurais du t'écouter. Non, je n'avais pas de renfort, mais les Écarlates n'avaient aucune raisons de connaître son existence! Oui, je sais, mais désolé, je suis pas encore à ce point paranoïaque, surtout envers les gens qui disent nous protéger! Bon, fait-le, j'arrive avec le colis! Grimaça-t-il avant de raccrocher brutalement.
        -C'est moi le colis? Fit l'humaine.
    -Oh... euh... oui. Désolé, c'est une habitude. Normalement ce dont je m'occupe ne parle pas vraiment...
    -Des morts? C'est de moins en moins encourageant!
    -Mais non! S'emporta le mini-Dragon. Je fais dans le transport d'objet d'arts! Pas de morts! Pourquoi tu voudrais que je transporte des morts! Mais surtout, dans quelle société veux-tu qu'on ai besoin de quelqu'un qui transporte des morts!
    -Une société avec des gens qui ne veulent pas avoir à enterrer ses morts dans leurs jardins? »
    Aldric grommela un ''mouais'', avant de tomber dans un silence total. Il s'approchait de l'entrée de l'immeuble, avec l'appartement d'Élise se trouvant au 4éme étages, leur poursuivant avaient certainement essayer de les suivre en prenant l'un des chemins magique, ou en essayant de deviner où le chemin magique allait déboucher.
    « Non, ils peuvent difficilement nous avoir suivi dans la Haie, fit Aldric plus pour lui-même qu'autre chose. Ils sont pas stupide à ce point... Enfin, ça change rien, on vas prendre ma voiture, elle est par-là, annonça-t-il en montrant la direction opposé à l'entrée du bâtiment »
    Élise ne dit pas un mots, même après que la cinquantaine de mètres qui séparait le drôle de couple de la voiture de l'homme furent franchie.
        Mais lorsqu'elles prit place dans la voiture, elle ne tint plus.
    « Bon, maintenant qu'on es en relative sécurité, que les gens qui veulent me tuer ne me trouveront plus et qu'on as un peu de temps devant nous, je veux des réponses!
    -Ok. Lui répondit l'Homme-Dragon, sachant qu'il n'allait pas vraiment pouvoir y couper. Que veux tu savoir?
    -Tout!
    -Oh... Ben, c'est simple... Au début, il y as eu le big-bang, toute la matière contenu dans une tête d'épingle à exploser et...
    -C'est pas le ''Tout'' que je demandais. Lui fit sèchement la jeune femme »
    Aldric prit une grande inspiration, démarra la voiture et lui expliqua.
    « J'étais humains. Il y as une vie de cela. Et ne m'interromps pas, ou on vas en avoir pour huit plombe... Enfin bref, un jour, c'était en été, mais je sais plus vraiment la date, l'année par contre si, c'était en 89. J'avais 19 ans, j'étais en prépa science-po sur Aix, et je passait un été relativement tranquille ici, sur Apt, dans ma famille. Mais cet été-là, il y avait quelque chose de pas normal.
    Je faisait des cauchemars. Mais pas des cauchemars normaux, bêtes. Ils étaient prenant, vraiment dérangeant. J'ai jamais eu une grande imagination, et mes rêves reflétait bien ça. Mais là, pendant deux semaine... Je rêvais qu'une créature faites d'ombre, de fumée et roche plus brûlante que le soleil me pourchassait dans une immense étendue désertique. Il y avait tellement de crevasse que j'arrivais toujours à me cacher pour reprendre un peu mon souffle. Mais la créature revenait toujours à l'attaque, me débusquait et me chassait à nouveau.
    Et le pire, c'est que je savais, je le sentait, mais elle aurait pu m'avoir quand elle le voulait. C'était plus un jeux de chat et de souris qu'autre chose. Enfin bref. Mes pires deux semaines de nuits de toute mon ancienne vie.
    Puis, une soirée, mes parents était parti voir un film, ''SOS Fantôme 2''... Je m'en rappelle encore de ce foutu titre... Enfin bref, j'étais resté pour travailler, même si avec mes nuits agité, j'étais plus fatigué après m'être couché que avant...
    J'étais dans ma chambre, essayant de comprendre un livre qu'un ami m'avais recommandé. Quand tout bascula.
    J'avais jamais été franchement intéressé par toutes ces choses fantastique, et même futuriste. Mais quand mon miroir a explosé, et que trois créatures pas plus grande qu'un chien en sont sorti, avec plus de pattes d'araignée que je ne pouvait compter. J'ai tout de suite revu mon jugement.
    Je crois que j'ai réussi à en étaler une par terre, à coup de chaise. Mais les deux autres m'ont maîtrisé, ou paralyser, je sais plus vraiment...
    Puis elle m'ont fait passer à mon tour par l'endroit où elles étaient arriver. C'était pas un grand miroir, mais j'y suis passé quand même.
    Et elle m'ont apporté devant leur maître.
    Le Molosse d'Ombre et de Cendre.
    Et c'était la première fois que je rencontrais une Vraie Fée. Et franchement, j'espère que c'était la dernière.
    Je ne sais pas combien de temps je suis resté avec ce Monstre, à me faire poursuivre, à me faire chasser et ramener à sa tanière. À lui donner à manger des lézards plus grands que moi. Mais j'ai réussi à m'échapper.
    Je suis retourné sur Apt.
    Mais 20 ans était passé ici...
    Puis j'ai trouvé d'autre gens comme moi. Et ils m'ont expliqué tout.
    Les Fées existent. Mais pas à la Disney, elles ont pas une petite baguette, des ailes toutes mimi et ce genre de connerie. Ce ne sont pas des rêves, mais plutôt des véritables cauchemars, aussi puissant que des dieux. Et dès fois, Ils s'ennuient, alors ils kidnappent des humains, pour s'amuser avec eux. Certains restent avec eux jusqu'à leur morts. Une fraction réussi à s'échapper.
    Et on se regroupe, et on essaie de se reconstruire et de se protéger.
    Et toi, tu peux nous voir, enfin... nous apercevoir. Sans pour autant qu'on te l'autorise. Donc tu es une sorte de menace pour une partie d'entre nous. L'autre partie, elle voudrait plutôt savoir comment tu peux nous voir. Pourquoi...
    Je travaille pour cette seconde partie.
    Et désormais, Toi aussi. »

    X        X        X

    Il fallut un peu de temps à Élise pour encaisser le coup.
    Les Fées existent et sont en fait des créature monstrueuses.
    Les gens aux visages ondoyants ne sont que des victimes.
    Et surtout, Elle, qui se trouve être dangereuse pour eux.
    « Pourquoi vous êtes différents? Je veux dire, vous ne ressemblez pas vraiment à un humain derrière votre magie.
    -Arcadia vous change. Littéralement... Chacun à sa manière, on reviens tous avec un physique plus vraiment humain. Cela dépends de ce que tu faisais, de comment tu étais traité, voir même de ce que tu y mangeais. Deux personne qui subissent exactement les mêmes choses ne sortiront pas avec les mêmes traits. C'est un peu Chaotique.
    -Et tu es un Dragon...
    -Draconique, c'est le terme qu'on emploi. C'est un Kith, une sorte de famille. Il y as plein de famille, et chacune est associé à un Aspect. Une plus grande famille. Mon aspect est celui des Beaux Gens, et mon Kith est Draconique.
    -C'est quand même vachement bien codifié...
    -Notre manière de trouver un peu de réconfort. Chaque Changelins peut savoir comment un autre Changelin à été traité, dans les grandes lignes, grâce à l'Aspect.
    -C'est à dire?
    -C'est à dire que c'est trop personnel. Les Aspects et les Kith, ils sont pour nous. Pas pour les Ensorcelés.
    -Ensorcelés?
    -Les humains qu'on autorise à voire au-delà du masque. Tu en es une maintenant, avant, t'étais simplement une gêne.
    -Vraiment sympa à entendre... Et donc je peux voir n'importe lequel d'entre vous sous sa vrai forme maintenant? Les visages ondoyant sont partis?
    -Oui.
    -Et pourquoi tu as dis que je travaillais pour ton groupe tout à l'heure? Finit-elle par demander. Je travaille pas pour toi, donc je vois pas pourquoi je travaillerais pour eux...
    -Oh, si maintenant, tu travaille pour moi, lui dit Aldric en souriant de toute ses dents, et en profitant d'un feu rouge pour la fixer dans les yeux. Et tu n'as pas vraiment le choix. Tu me dois une faveur.
    -Pardon? Fit Élise, légèrement choqué. Je ne dois rien du tout à personne!
    -Je t'ai enlevé le voile, je t'ai permis de voir notre 'Mien', notre vrai visage. Tu me dois une faveur, c'est comme ça. Et crois moi, ce serait pas une bonne chose de me la refuser.
    -Les menaces maintenant? Lui demanda-t-elle d'une voix grave. Je ne réponds pas vraiment bien aux menaces. J'en ai pas eu souvent, mais c'est une chose que je suis sûre.
    -Je ne menace pas. Notre Accord est passé, si tu refuse de faire ta part du travail, le Wyrd veilleras à ce que tu paye ta trahison. Je ne ferais rien. Le Wyrd, c'est le nom qu'on donne à notre magie, et dans ce cas précis, le petit don que je t'ai donné se retournera contre toi. Tu pensais que voir les visages ondoyant était une mauvaise chose? Crois-moi, tu connais rien de la véritable horreur. Et comme en plus, il faudra être sûr que tu ne puisse rien dire à personne, je ferais en sorte que cette sanction dure jusqu'à la fin de ta vie. Tu ne feras plus que des cauchemars. Et notre Mien? Tout les Changelins te terroriseront jusqu'à ce que ta santé mentale explose sous la torture. »
    Aldric avait annonçé cela tout en gardant le ton le plus neutre possible, ne jetant pas de coup d'œil à la jeune femme assise juste à côté de lui. S'il l'avait fait, il aurait pu voir Élise se tasser de plus en plus dans son siège au fur et à mesure qu'il dévoilait ce qui allait lui arriver si elle essayait de s'enfuir de la toile d'araignée où elle venait d'atterrir.
    l'esprit d'Élise marchait un peu trop bien pour son propre bien, se qui détourna son attention du Changelin se trouvant à côté d'elle. Si elle l'avait regarder, elle l'aurais rapidement remarquer qu'il prenait son pied.
    Littéralement.
    Les yeux légèrement révulsé, il essayait tant bien que mal de garder toute son attention sur la route. Une fois que la vague intense dont il avait été victime fut passé, il reprit le dialogue d'une voix plus douce.
    « Mais, ceci, c'est dans le cas où tu refuse de m'aider. Je ne suis pas vraiment un monstre, et je ne fais rien de dangereux. Je travail dans le monde de l'art. Au pire, tu devras venir m'aider à superviser le déplacement d'un objet d'art, ou m'aider à boucler un Deal. Enfin, c'est ce que moi je te demanderais. Les autres, je sais pas ce qu'ils te feront faire.
    -Ça ne me plait quand même pas vraiment d'être devenu l'esclave de quelqu'un... Comment ça les autres? Demanda-t-elle avec un trémolo de peur dans la voix.
    -Ben, je ne suis pas vraiment seul au monde. Il y a deux autre personne dans mon petit groupe, et on partage tout ensemble. Même si on as jamais eu d'Ensorcelé, je pense qu'ils ne rechigneront pas l'occasion de t'utiliser.
    -Utiliser? Fit-elle en détachant les syllabes. Je suis vraiment devenu un objet alors... Et si je fais pas ce qu'on me dit comme un gentil petit esclave, ma vie est finis... J'aurais vraiment préféré qu'on me laisse tranquille dans ma pseudo-folie. Parce que obéir à tout les caprices d'une bande de monstre... »
    Concentrée comme elle l'était sur sa frustration et sa colère grandissante, elle n'avait pas remarqué que Aldric et elle venait de traverser la moitié de la ville, et était arrivé dans l'ancienne zone industrielle, largement abandonné par les diverses société qui avaient laissé leur bureau et leur hangar vide, ouvert aux SDF et à la rouille.
    « Et en plus, le panorama vaut franchement le coup. Commenta-t-elle. Non, franchement, je suis tellement heureuse des choix de merde que je fais que je suis pratiquement prête à mettre le pot d'échappement de cette foutue voiture dans ma bouche, et laisser les gaz me tuer! »
    Le Changelin ne dit pas un seul mot, sachant bien que l'énervement que la jeune femme ressentait allait forcement partir lorsqu'elle rencontrera ses deux collègues. Il prit une petite télécommande et ouvris un portail qui donnait sur une série de bureau qui était vacant depuis au moins 20 ans, au vue de la peinture écaillé et des divers déchets.
    Il alla se garer à côté d'une fourgonnette qui était tellement bien entretenue qu'elle piquait un peu les yeux dans cet environnement, et une petite 206 qui semblait être de troisième mains, mais qui hurlait à tout ceux qui voulait entendre qu'elle aussi était bien traité.
    D'ailleurs, elle avait tellement été prise par les divers événements qu'elle était rentré dans la voiture que le Draconique lui avait pointé du doigt sans même vraiment la regarder.
    C'était une une BMW, toute neuve et resplendissante.
    Elle ne savait pas vraiment ce que cela voulais dire. D'accord, le petit groupe de monstre travailler dans l'art. Mais ça pouvait dire des dizaines de choses!
    Et puis, si ils avaient autant d'argent, pourquoi il viendrait se mettre dans un endroit si... si... si triste! Voir même carrément effrayant!
    Mais elle n'eut pas le temps de se dire quoique ce soit d'autre, car elle avait suivie machinalement Aldric et ils venaient d'arriver devant la porte du bâtiment où apparemment, leur petit groupe devait vivre. La porte était une de ses grandes portes en acier renforcé, sans poignée, ou le déverrouillage se faisait uniquement avec la clef, et après, une barre permettait de tirer la porte. Élise ne savait pas grand chose question structure de porte, mais cela devait largement valoir les trois pauvres verrous de portes qui devait se trouver sur le sol de son appartement à l'instant même.
    « On as tout fait refaire à l'intérieur, expliqua le Draconique en cherchant ses clefs. Tout confort, assez isolé, c'est parfait pour nous. Et en plus, tu vois ça? Fit-il en pointant un étrange tag dessiné sans grand style juste à côté de l'entrée, là ou tout le monde peut le voir. C'est le signe comme quoi cet endroit est une zone d'hospitalité. Aucuns Changelins ne peut faire usage de ses pouvoirs ou de la force contre un autre Changelins sous ce toit. Et celle qui est responsable du respect de la loi, c'est marqué ici, l'espèce d'arbre sans aucune feuille. La Reine de l'Automne »
    Il avait dit cette dernière chose avec tellement de fierté qu'il était vraiment difficile de ne pas esquisser un sourire. Surtout quand, comme Élise, on était nouveau dans ce monde et qu'on ne comprenait pas une chose sur deux.
    Mais elle n'eut pas vraiment de poser de question que la porte s'ouvrit en grand, avant même qu'Aldric finisse d'étancher sa fierté.
    « Au lieu de faire le tour du propriétaire à l'extérieur, vous feriez mieux de rentrer, vous serez tout deux bien plus en sécurité. »
    La femme qui venait de leur ouvrir la porte était belle.
    Il n'y avait pas vraiment d'autre mots pour la décrire, elle avait une peau noire splendide, des traits très fin et harmonieux, et des courbes à faire tourner toute les têtes. Élise ne pouvait pas être décrite comme moche, c'était indéniable. Mais à côté de la nouvelle venue, elle pouvait plus être décrite comme belle. Et ça, ce n'était que son apparence humaine.
    En tant que Changelin, c'était encore plus impressionnant.
    Aldric avait dis qu'il faisait parti de l'Aspect des Beaux Gens, mais n'avais pas vraiment expliqué ce dont elle pouvait rencontrer comme différents physique. Elle ne savait pas vraiment comment son Aspect s'appelait, mais cela ne changeait en rien l'impression qu'elle eut en voyant son Mien.
    Sa peau gardait la même teinte, mais le noir était beaucoup plus sombre, aussi sombre qu'une nuit sans lune et sans étoiles. Et en plus, des lignes rougeâtre apparaissaient et disparaissaient partout sur sa peau, comme si elle était un immense morceau de charbon donc l'intérieur brûlait intensément.
    Ses cheveux étaient couleur cendrée, et surtout long.
    Très long.
    Vraiment très long.
    Et il flottait tout autour d'elle, porté par un courant invisible.
    Cela en valait pratiquement la peine d'être devenue esclave.
    « Je crois que tu lui as taper dans l'œil. Lança Aldric à la nouvelle venue. Élise, voici une de mes collègues, Gen. Gen, comme tu as pu le deviner, c'est celle qui peut voire à travers le Masque. T'as prévenue la Reine?
    -Pas encore, je voulais t'engueuler avant de faire le bon rapport. Erz' vas bientôt passer, elle iras porter le message. »
    à chaque fois que la dénommée Gen ouvrait la bouche, une petite lumière pouvait se faire voir au fond de sa bouche, comme si il y avait vraiment un brasier au fond d'elle.
    Splendide folie, hein! se dit Élise.

    X        X        X

    Après que Gen les aient fait rentrer, et ait bien prit soin de fermer la porte tout en regardant avec un brin de paranoïa si d'autres personnes étaient dans le coin, elle tint sa parole.
    « Non mais t'es vraiment le pire abruti que la terre ait portée! Hurla-t-elle. Et c'est franchement un exploit au vu des spécimens que je rencontre tout les samedi soirs! »
    Cela continua pendant au moins 10 bonne minutes, pendant lesquelles Gen servit un café à Élise, tout en continuant à hurler à plein poumons.
    Elle lui reprocha, ben...
    Un peu tout ce qu'il avait fait pendant l'heure et demi qui venait de se passer.
    Mais Élise n'écoutait que d'une seule oreille, regardant le lieux de vie de ce petit groupe de Changelin. Et c'était...
    Décevant.
    Quand on voit des créatures qui ressemblait à des Dragons et à un Feu en train de Couver, on s'imagine plein de chose. Mais certainement pas à une vie plutôt normale.
    Ils avaient totalement refait l'intérieur du bureau. Le rez-de-chaussé était séparé en deux partie, l'une était une grande salle vide, donnant sur l'entrée et vers un grand entrepôt. Quand à l'autre, c'était simplement leur salle à manger/cuisine.
    Gen venait de réussir à tirer les vers du nez à Aldric, usant aussi bien de menace que de lui rappeler qu'il devait toujours dire la vérité avec elle. A cause de leur ''Serment du Groupe de Verre''. Élise ne savait pas du tout ce dont ils parlaient, mais voir que le Draconique ne trouvait absolument rien à redire devant Gen était vraiment quelque chose d'incroyable.
    Un Dragon maté par des Flammes. Tellement Poétique.
    « Bon, tu m'as assez énerve pour la journée, finit par conclure Gen. Vas transporter le truc que Nico à fait, et tu ne reviens pas pour aujourd'hui. Je m'occuperais de transmettre le message à la Reine. » Puis, une fois qu'Aldric fut parti de la salle à manger, Gen se servit aussi un grand bol de café, s'assit à côté d'Élise, et se mis à parler.
    « Je suis franchement désolé pour tout ce qu'il t'as fait voir. S'excusa-t-elle.
    -C'est pas franchement la chose qui m'as le plus dérangée, d'apprendre que vous existez. Ça a plutôt été un soulagement, de savoir que je n'étais pas vraiment folle. C'est le côté ''Je suis votre esclave'' qui me gêne vraiment.
    -Pardon?
    -Aldric me l'as dit. Si je vous désobéi, je peux dire adieu à ma santé mentale, à mes nuits relativement tranquille et à ma vie en générale.
    -Oh, je vais vraiment devoir lui botter le cul à celui-là... fit Gen en sirotant une large portion de son café. Non, t'es loin d'être notre esclave. Si Aldric à fait au moins une petite partie bien, c'est t'expliquer comment on devient ce que l'on es. On as tous été esclave. Et on ne veux pour rien au monde faire subir la même chose à qui que ce soit.
    -Mais, il as dit que...
    -Il à dit ça pour te faire peur. Coupa Gen. Ouvrir les portes dans la Haie, te permettre de voir à travers nos Masque, ça coûte un petit quelque chose pour nous. Un petit truc magique qu'on appelle Glamour. Et lorsqu'on commence à plus en avoir en nous, sa deviens franchement désagréable. Et l'Abruti n'as rien trouvé de mieux que te faire peur.
    -Je vois pas le rapport, confessa Élise.
    -Les émotions des humains sont une grande source de Glamour. Très grandes sources. Quand quelqu'un ressent une émotion, si elle est assez forte. On peut s'en nourrir. Et manque de bol, l'émotion de notre Court, c'est la peur. C'est plus facile pour nous de nous nourrir de peur plutôt que d'une autre émotion.
    -Ok, je comprends un peu mieux. Mais ça ne l'excuse pas pour autant...
    -T'en fais pas, je vais trouver un moyen de le forcer à te rembourser ce qu'il t'as fait.
    -Oh... merci...
    -T'es notre allié, dans le même bain que nous, ou presque. Mal te traité est la chose la plus stupide à faire. Mais notre petit Dragon n'es pas franchement connus pour sa grande intelligence... Et autre chose, quoiqu'il arrive, ne rentre plus Jamais dans la Haie. Même si tu risque de mourir si tu ne le fais pas. »
    Élise fut un peu choqué par le ton qu'avait employé la Changeline. Aldric avait bien dit que c'était stupide d'y rentrer, parce que dangereux, mais il n'avait pas vraiment dit grand chose de plus.
    « Pourquoi? Finit-elle par demander.
    -Les humains normaux ne sont pas sensé s'y trouver. La Haie ne fait rien quand on es Changelin, mais quand on es humain... Elle à des effets... Particulier. » Et devant le regard insistant de l'humaine, Gen continua. « Premièrement, elle enlève toute inhibition, bien pire que l'alcool, c'est comme si on avait un autre point de vu. Et secondement, quand on es pas sur un chemin...
    -Oui? Insista Élise.
    -Ben, tu as remarqué les ronces?
    -Oui.
    -C'est pas vraiment des ronces normales. Elles peuvent s'accrocher aux cheveux, aux vêtements, et érafler la peau normalement. Mais pour les humains, elles peuvent aussi... Ben, enlever une partie de leur âme.
    -Pardon?
    -Non, ne t'en fais pas, tu n'es pas resté assez longtemps pour que cela t'aie affectée! Il faut rester dans les ronces des heures pour qu'elles commencent à enlever des parties de toi...
    -Mon Âme? Vraiment? Donc, elles existent vraiment? Et, pourquoi vous n'êtes pas affecté?
    -Oh, plein de théories. L'une d'elle est que la Haie nous reconnais en tant qu'enfant du Wyrd, et nous laisse tranquille. L'autre est qu'on as déjà perdu notre âme, et donc, comment veux-tu que la Haie nous la reprenne?
    -Vous n'avez plus d'âme? C'est possible?
    -Ben, oui, mais je doute fortement que ça soit le cas pour tout les Changelins, je pense que cette dernière théorie à été faites par des personnes qui se voyaient surtout comme des aberrations.
    -Et ce n'est pas votre cas?
    -Tutoie moi, sinon, t'en prends une... Et, même si je donnerais tout ce que j'ai pour être humaine, ça sert à rien de se plaindre de l'instant présent, autant faire avec ce que l'on as. Et il faut pas se mentir, il y as des côté franchement cool à être Changelins...
    -C'est à dire?
    -Ben ça dépends, on peut trouver une dizaine de Changelins qui n'ont aucun pouvoir en commun, c'est assez vastes... Bon, nos Aspects et nos Kith nous donnent un petit truc en plus, qui peuvent être franchement très utile, et après on à ce qu'on appelle les Contrats et les Accords.
    -Oui, les Accords... ou comment faire des contrats avec de très petites lignes... lui répondit Élise avec rancœur.
    -Je comprends pourquoi t'es pas franchement emballée par le fait d'être notre alliée. Mais ne t'en fais pas, on es protégé par notre Reine, donc tu risque pas vraiment d'être blessé tant que tu es ici. Et on ne te demanderas jamais de risquer ta vie pour nous. Et puis, ce qu'Aldric n'as pas dit, c'est que nous aussi on doit t'aider quand tu en as besoin...
    -Ah?
    -Oui, fit Gen avec un sourire. On es alliées, on es dans le même bain... je te l'ai dit! Et puis, il y as peu de chance pour que tu nous demande des choses impossible... comme je l'ai dis, nos pouvoir touche vraiment à tout... »
    Élise fut bien forcée de demander quelques exemples.
    Et la réponse lui confirma une chose.
    Sa vie allait être beaucoup plus intéressante.

    X        X        X

  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #15 23 Avril 2014 16:46:04

    Desolé pour le double-post, mais je ne pouvais pas tout publier!

    Et Voici donc la suite!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Les pouvoirs des Changelins étaient, comme l'avait bien annoncé Gen, vraiment variés.
    Élise appris que chaque Aspect des Changelins leur donnait une sorte de bénédiction. L'Aspect de Gen était celui de l'Elémental, ce qui lui donnait une connexion avec les éléments qui lui permettait d'avoir une plus grande endurance.
    Celui de Aldric était, comme il l'avait dit lui-même, celui des Beaux Gens, et cela lui donnait un avantage certains pour ce qui était des relations sociales. Même si le petit Dragon n'avait pas l'intelligence nécessaire pour se rendre compte de ses actions, il arrivait souvent à ses fins avec quelques bons mots et un sourire désarmant.
    Gen lui révéla aussi les noms des quatre autres Aspect qui existait dans la société Changeline. Il y avait les Bêtes, qui comme leur nom l'indiquait, avait une connexion avec un type d'animal, ce qui leur donnait un magnétisme littéralement bestial, ainsi qu'une facilité déconcertante avec tout les animaux existant.
    Les Sombreux, quand à eux, avait un lien direct avec les ombres. Ce qui leur permettait de l'utiliser à leur avantage pour leur survie ou leurs diverses missions.
    Les Ogres n'eurent pas besoin d'une explication très longue, il était plutôt évident ce que leur nouvelle apparence pouvait leur donner en terme de bonus. Ils faisaient peur, et étaient très fort.
    Puis, le dernier Aspect était celui des Sagace. Gen avait gardé ce dernier pour la fin, pour une simple raison. Deux personnes très importantes qu'Élise allait devoir rencontrer avaient cet Aspect. Les Sagaces incarnait l'intelligence et la dextérité que l'ont pouvait associé aux Fées, mais possédait une plus grande rancœur que les autres Changelins. Et manque de bol, elle était destiné envers tout le monde.
    Cela ne voulais pas dire que les Sagaces étaient des êtres invivable, seulement qu'ils avaient tendance à repousser les gens plus facilement que n'importe quels autres type d'Aspects. Gen expliqua que cela venait de l'origine des Sagace.
    Ils étaient les seuls à avoir été enlevé et modifié pour une fonction propre. Même si certains Changelins, qui n'appartenaient pas aux Sagaces, avaient été modifiés par leur Kidnappeurs, ils n'étaient qu'une minorités. La plupart des Changelins se transformaient en réaction à ce qu'il se passait pendant leur temps en Féerie.
    Pas les Sagace.
    L'une des personnes qui faisait possédait cet Aspect n'était rien d'autre que la Reine de l'Automne, la Souveraine de Gen et Aldric. Son vrai titre était d'ailleurs Reine-Sorcière de l'Automne, Gardienne du Miroir de Plomb et Souveraine de la Peur.
    Un peu Ostensible selon les goûts de Élise, mais comme c'était le titre que possédait tout Souverain de la court de l'Automne, l'actuelle tenante du titre n'avait probablement pas eu son mots à dire.
    Elle allait enchainé sur une explication des courts présente dans la ville, quand un bruit de porte métallique se fit entendre.
    Élise put entendre la voix d'Aldric, qui bougonnait quelque chose d'inintelligible tout en trainant quelque chose qui avait des roulettes, puis le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait, et les bruits de l'Homme-Dragon qui disparaissait.
    Elle pensait que cela était tout quand elle entendue, venant de la salle principale :
    -Bon, elle est où la nouvelle?

    X        X        X

    Élise eut à peine le temps de remarque le petit sourire qui commençait à se dessiner sur le visage de Gen, que la personne à qui appartenait la voix s'engouffra à toute vitesse dans la salle à manger.
    Enfin, à toute vitesse.
    Comme la personne en question s'aidait vigoureusement d'une canne pour marcher, son pas de course n'était pas vraiment aussi rapide qu'il le souhaitait.
    L'infirme ne lança même pas un regard vers elle, préférant se plonger dans un placard, avant de ressortir avec un paquet de Cookie. Puis se dirigea vers la table ou les deux Femmes étaient assisse.
    Il jeta le paquet de Gâteau sur la table, tout en tirant une chaise avec le crochet de sa canne, puis s'affala dessus, comme si tout ce qu'il avait fait venait de l'épuiser.
    -Tu t'es pas couché cette nuit? Fit Gen d'un ton accusateur.
    L'homme ne lui répondit rien, se contentant d'ouvrir le paquet sauvagement, faisant gicler des miettes un peu partout, avant de donner un des Cookie à Gen, qui l'accepta en ronchonnant.
    Puis il se tournas vers Gen et lui tendis aussi un des Cookie.
    -Nico, enchanté.
    Ses deux mots avait été dit avec une voix étrange. L'homme était normalement bâti, avec de plutôt larges épaules pour sa taille normale. Mais sa voix était celle d'un enfant.
    C'était comme s'il n'avait jamais Mué.
    Mais cela n'était en rien ridicule, au contraire, sa voix avait une pureté qui était difficile de retrouver dans celle d'un adulte.
    Elle mettait aussi légèrement mal à l'aise, mais principalement car elle n'avait pas vraiment sa place venant du visage qu'Élise avait devant elle.
    C'était indéniablement celui d'un Homme.
    Il n'avait pas la beauté que pouvait avoir celui de Aldric, et pouvait encore moins être comparé à celui de Gen.
    Mais son visage de Changelin avait un certain charme indéniable.
    Ses yeux était entièrement noir, mais ne reflétait absolument rien. Ils étaient comme deux gouffre d'Obscurité.
    Et pourtant...
    Elle arrivait à voir quelques petite lumière qui fusait, loin à l'intérieur, comme des étincelles qui dansait selon leurs envies.
    Le reste de son visage avait plutôt l'impression d'avoir été construit avec un marteau. Cela donnait des angles très marqué, mais donnait aussi une symétrie au visage qui était étrangement envoutant.
    Puis Élise finit par remarquer un détail intéressant, ce fut ses mains.
    Il tenait toujours le cookie, au bout de deux de ses doigts. Attendant que la jeune femme le prenne.
    Si ses épaules était trop grande pour sa taille, ses mains était trop grande pour ses épaules.
    Il avait des mains gigantesque, qui aurait été plus à leur place sur un Basketteur professionnel de deux mètre trente.
    Et il ne devait pas mesurer plus d'un mètre soixante-dix, soixante quinze au mieux. C'était dur à dire vu qu'il était assit.
    Il avait une tenue plutôt étrange aussi. Un tablier en cuir tombant au niveau des cuisses avait été passé dessus une tenue jean/t-shirt qui auraient certainement voulu avoir une meilleure vie.
    Cela contrastait vivement avec les vêtements de Gen.
    Maintenant qu'elle n'était plus hypnotisée par le visage du Changelin et qu'elle s'était habitué à la beauté sur-réelle de la femme-Charbon, Élise put s'apercevoir que tout ce que portait la Femme en face d'elle était non seulement cher, mais principalement chic.
    -Merci, fit finalement Élise en prenant le petit gâteau.
    Toute ces révélations lui avait quand même donnée un petit peu faim.
    Le visage de Nico se changea lentement d'un sourire en une expression de perplexité pure, avant de se tourner vers Gen, qui avait déjà finis son premier gâteau, et en avait pêcher deux autres.
    -Je croyais que quand une personne se présentait à nous, on se présentait aussi...
    -Ma Ohujé ké ahe hohhen mu oyone... lui répondit-elle la bouche pleine.
    Mais cela ne semblait pas le déranger, car il comprit apparemment très bien ce que la Changeline venait de lui dire.
    -Oh, désolé, fit Élise quand elle se sortit de la contemplation de sa situation. Je suis Élise. Je croyais que Aldric vous avez parler de moi...
    -T'as quel âge? Lui demanda Nico.
    -26 ans, pourquoi?
    -Je dois avoir maximum dans les 24 ans... alors me vouvoyer, c'est ptét pas la chose la plus indiqué à faire.
    -Oui, rajouta Gen, elle à tendance à vouloir nous vouvoyer, alors qu'elle est plus vielle que nous... et pour l'avenir, moi, je crois que j'ai pas encore 20 ans.
    -Comment ça vous savez pas quel âge vous avez? Fit une Élise inquisitive.
    -Ben, commença Nico, C'est principalement dû au fait que nos souvenirs ne sont pas franchement fiable... le temps qu'on as passé avec les Autres est... emplie de brouillard... Comme si ça n'avais été qu'un rêve.
    -On es donc obligés d'avoir recours à des méthodes médicales plutôt vague pour savoir quel âge on as. Tout ça avec une petite étude de nos os.
    -Oh... fit Élise, c'est peut-être un mal pour un bien. Aldric m'as dit que c'était pas des bons souvenirs... S'ils sont embrumé, c'est peut-être pas si mal, non?
    -Il y as des choses qu'on oublie jamais, lui fit Nico avec un sourire forcé.
    Puis il se repositionna sur sa chaise, faisant en sorte que sa jambe droite, qu'il ne pouvait apparemment pas plier, soit bien visible pour l'Humaine. Et il remonta son pantalon avec l'aide de sa canne.
    Élise vit deux choses.
    Le Masque lui présenta une jambe humaine, sauf qu'elle était parcouru de cicatrice, dont certaine avait l'air vaguement médicale.
    Ce qui était plus intéressant, c'était ce qu'il y avait dessous l'illusion.
    Sa jambe droite n'avait rien d'humain, ni rien de biologique.
    C'était une jambe qui avait été façonné dans du bois.
    Ce n'était pas une vulgaire jambe de bois, le travail avait été fait pour mimer une jambe humaine à la perfection.
    Mais cela restait une jambe de bois.
    Nico avait un peu de mal à remonter son pantalon, ce qui faisait qu'Elise ne voyait que de la cheville jusqu'au bas de sa rotule, mais elle devina facilement, dû au fait qu'il ne pouvait pas plier sa jambe, que la jambe artificielle devait monter plus haut.
    -Quand ils m'ont pris, commença le Changelin, j'avais à peine dix ans, il m'ont coupé les deux jambes pas très longtemps après m'avoir enlevé, pour éviter que je m'évade facilement. C'était apparemment plus pratique selon eux.
    -Mais, l'autre jam... commença l'Humaine.
    Mais Nico avait déjà commencer à relever le pantalon sur sa jambe Gauche.
    Le masque donnait l'impression d'une jambe tout à fait normale.
    Le Mien donnait le spectacle d'une jambe métallique, au reflet d'argent, qui fonctionnait parfaitement. Élise pouvait même voir les petits mécanisme d'horlogerie qui tintait légèrement à l'intérieur.
    -Mais que... Fit-elle avec de gros yeux.
    -Ils avaient besoin de moi pour façonner des objets, la coupa Nico. Des armes, des mécanismes, des objets pratique. Mais après m'avoir coupé les jambes, il se sont rendu compte que je ne pouvais pas atteindre les outils qu'ils m'avaient donné. L'un d'eux m'as donné la jambe qui ne fonctionnait pas, et l'autre, la jambe d'argent. Puis, ils se sont rendu compte qu'ils auraient pu se passer tout ça en m'attachant au mur avec la plus grosse chaîne que tu puisse imaginer.
    Élise ne savait pas vraiment quoi répondre à cela.
    Aldric avait parler de ses péripétie avec le Molosse d'Ombre et de Cendre, le jeux cruel et interminable qu'il devait subir. Aucun d'eux n'avait donc eu de vie tranquille? Se demanda-t-elle en fixant Gen.
    Et en se demandant ce qu'elle avait bien pu survivre comme torture.
    Et comment elle pouvait encore sourire aussi gentiment.

    X        X        X

    -Ne t'en fais pas, fit Nico avec une pointe de gentillesse dans la voix. Je ne m'épancherais pas sur ce que j'ai vécu. Pas mon style. Et puis, c'est passé, peut plus rien y faire. Encore un cookie?
    -Mmm, merci... fit l'humaine, perdue dans ses pensées.
    Gen regarda durement Nico
    -T'aurais quand même pu éviter de lui déballer tout ces trucs comme ça... c'est déjà assez dur pour elle, sans que t'ai besoin d'en rajouter!
    Nico dissipa les paroles de sa collègue Changeline avec un petit geste de la main.
    -Tôt ou tard, il fallait bien que ça sorte. Autant faire comme avec un pansement...
    -Mais c'est pas une raison pour la charger autant! S'indigna de plus en plus Gen. C'est moi qui doit avoir le moins de cœur de nous deux! Et si c'est moi qui m'en rends compte, imagine un peu à quel point tu la charges!
    -Mais c'est pas ça! Lui répondit Nico.
    Mais il n'eut pas le temps de continuer son argumentation, car l'Humaine les coupa tout deux dans leur joute verbale.
    -Non, c'est bon. J'ai compris pourquoi il à fait ça. C'est pour me montrer clairement que la dernière chose que je dois faire, c'est de vouloir devenir comme vous.
    Nico regarda fixement le visage de la jeune humaine, avant qu'un petit sourire se dessine dans un coin de sa bouche.
    -Je l'aime bien elle! Dit-il à Gen.
    -Je savais que t'allais bien l'aimer, rien qu'en lisant son dossier.
    -Mon dossier? Fit l'intéressée. J'ai un dossier?
    Gen leva un doigt, avant de se lever de la table et de partir au petit trot dans l'autre salle.
    -Dossier du psy, expliqua Nico. Je sais pas trop comment, mais Aldric à réussi à mettre la main dessus. Et comme Gen est plutôt soupçonneuse, elle à réussi à mettre la main sur une autre copie. Ça c'est fait plutôt rapidement d'ailleurs...
    -C'est quand même insultant que quelque chose comme ça se retrouve dans tellement de main d'étranger.
    -Sans ça, t'aurais jamais pu résoudre tes problèmes, non?
    Élise acquiesça vaguement.
    Cela était peut-être vrai, mais ça n'excusait rien.
    Elle savait que son ''dossier'' devait comprendre des explications détaillés sur certaine partie de sa vie qu'elle ne voulait pas vraiment que des inconnus lisent. Même s'ils semblaient pour la majeur partie digne de confiance, cela n'excusait vraiment rien!
    -Ne t'en fais pas, lui dit Nico. J'ai pas regardé une seule ligne de ton dossier.
    L'Humaine allait demander si sa condition de Changelin lui permettait de lire dans les pensées des gens, mais le petit sourire qui avait pris racine sur le coin de son visage l'envouta assez longtemps pour que Gen revienne avec son dossier.
    Mais ce n'était pas la seule chose qu'elle avait apportée.
    Élise avait donc rencontrée trois type de Changelins. Un Beau Gens, une Elémentale, et un Sagace.
    Et maintenant, elle avait devant les yeux sa première Bête.
    Qu'elle soit une Hase, la femelle du lièvre, ne lui enleva en rien la majesté qu'elle déployait.

    X        X        X

    Bon, il y avait de grande chance que l'effet que la nouvelle venue avait fait sur Élise soit magnifier par toutes les expériences que cette dernière venait de vivre en une petite journée.
    La personne qui venait de rentrer n'avait rien d'humain, avec ses longues oreilles droite, son nez si caractéristique, avec une petite fente de la lèvre juste à sa base, et un peau qui donnait tout de suite envie de la caresser, au vue de la fourrure marron tacheté de blanc qui parsemait son visage.
    Et même si c'était vraiment impressionnant de voir ce genre d'éléments sur un humain, l'impression que cette personne dégageait était très particulière.
    Cela venait principalement de l'attitude d'animal battu qui irradiait toute personne qui pouvait la regarder. Depuis qu'elle était arrivée, elle faisait en sorte d'éviter tout regard direct, malgré ses magnifique yeux noir avec leurs Iris jaune. C'était comme si elle essayait constamment de disparaître, alors que pour le moment, tout les yeux était tourner vers elle.
    Mais ce n'était pas la seule chose qui chatouilla l'attention de l'humaine.
    Car il fallut quelques instant à Élise pour se décider si ce Changelins était un homme ou une femme.
    Il avait des trait qu'on pouvait qualifier de Féminin, mais la combinaison intégrale de motard qu'il portait ne soulignait aucune courbe qui pouvait indiquer une femme.
    Ce n'est que lorsque Gen parla qu'Élise fut fixer sur cette question dérisoire.
    -Ben, regardez ce que j'ai trouvée en train de piétiner devant l'entrée, ne se décidant pas à sonner! La petite Erzulie!
    Nico souriait d'une manière qui ne pouvait être décrite que de paternelle.
    -Ne t'en fais pas, Aldric est sorti, et il en as pour un moment.
    La dénommée Erzulie sourit timidement vers Nico, ne voulant apparemment gêner personne en parlant.
    -Voici Élise, continua Gen, toute guillerette. Vaut mieux que tu t'habitue à elle, car elle risque de rester un petit moment dans les parages.
    -J'ai beaucoup entendu parler de toi, fit avec politesse Erzulie.
    La voix que venait d'entendre Élise la fit frissonner. Elle n'avait rien de particulièrement magique, mais elle avait une clarté mêlée à un son assez aigüe pour pouvoir résonner avec le cristal, que cela toucha l'Humaine au fond du cœur.
    Mais la beauté de cette voix ne l'empêcha pas de garder toute sa tête.
    -Comment ça on entends parler de moi? Fit-elle un peu trop sèchement.
    -Euh... commença Erzulie, en baissant les oreilles timidement.
    -Son boulot, c'est de transporter des choses, fit Nico, en venant à la rescousse de la pauvre Bête. Ça peut être des informations, comme des missives, comme des objets. Et je pense que c'est elle qui à du transporter les nouvelles que Aldric à mis son sel dans une autre affaire qui ne le concernait pas vraiment.
    -Ah, d'accord... Et qu'est-ce qu'on dis d'autre sur moi?
    Erzulie la dévisagea avec ses yeux magnifique.
    -Son boulot, expliqua rapidement Gen, c'est aussi de faire en sorte que les informations ne soient pas divulguée à n'importe qui.
    Et tout en disant cela, elle passa le bras autour de l'épaule de la concernée, comme pour montrer sa fierté.
    -Mais, c'est quand même par rapport à moi ces informations! Tu pourrais pas me dire juste des choses pas trop importantes?
    -Et bien, commença la Bête, après un petit moment de réflexion. Quelque chose qui n'as pas intéressé le destinataire, mais qui pourrait être utile, c'est que les Deux Écarlates ont un peu saccagés ton appartement. Mais je pense que c'était plus dû au fait qu'ils n'ont pas pu t'attraper plutôt qu'autre chose...
    -Quoi? Hurla quasiment Élise. Mais pourquoi ces abrutis on fait ça?
    Et avant que qui que ce soit puisse donner un début de réponse, Nico prit la parole.
    -Dans tout les cas, la meilleures choses à faire, c'est d'aller chercher toutes tes affaires, et de déménager tout ce à quoi tu tiens.
    -Mais où j'irais? Fit l'Humaine sans avoir vraiment réfléchi quelques instant.
    -Ben ici, quelle question, lui répondit Gen avec un grand sourire.
    -Mmh, acquiesça Nico. Gen à assez de place pour t'accueillir au moins cette nuit, puis on discuteras tout ça au calme, demain, dans la journée.
    Aucun des trois ne semblaient avoir quelque chose à redire sur cette solution temporaire.
    Comme la missive que voulait confier Gen à Erzulie ne pressait pas vraiment, et que Nico voulait lui donner quelque chose, mais que cela devait attendre le retour d'Aldric, la Bête fut inviter à manger pour le soir. Et elle ne put trouver aucun argument pour refuser l'invitation.
    Et c'est donc plutôt précipitamment que Gen, Erzulie et Élise partirent faire un petit déménagement en vitesse.
    Nico ne pouvait pas vraiment venir, car il aurait eu du mal à transporter quoique ce soit de trop gros à cause de sa jambe. Et comme ils avaient quand même besoin d'aide, Erzulie se proposa d'elle-même pour donner un coup de main.
    Élise pensait plutôt qu'elle aurait tout fait pour rester prés de Gen, Elle semblait toujours plus détendue lorsque cette dernière était à côté d'elle ou lorsqu'elle l'entendait parler.
    L'Humaine nota dans un coin de sa tête les questions qu'elle allait poser à Gen, si cela ne dépassait pas trop les bornes, et suivit les deux Changelines qui se dirigeaient vers la sortie.

    X        X        X

    Quand Élise sorti de la maison des Changelins, elle remarqua immédiatement une chose.
    C'était que sur les trois voitures qui était là, l'une avait disparue. La camionnette avait du être pris par Aldric lorsqu'il était parti un peu plus tôt.
    Une grosse moto était garée à la place.
    -C'est la tienne? Demanda l'Humaine avec de gros yeux à Erzulie.
    Cette dernière acquiesça timidement du bout du nez.
    Erzulie n'était pas grande. Si elle dépassait le mètre cinquante-cinq, c'était le bout du monde. Et même si sa combinaison complète de motard ne montrait aucune courbe définitivement féminine, elle montrait avec certitude qu'elle était svelte.
    Élise n'y connaissait rien en moto, mais le monstre qui était devant elle devait facilement peser au moins quatre fois le poids de la petite Changeline.
    Mais une chose était sûre.
    Élise mourrait d'envie de voir Erzulie piloter sa moto. Rien que pour voir comment elle y arrivait.
    Mais comme ils partaient tous en déménagement, prendre une moto à trois n'était pas la chose la plus sensée. Les trois Femmes décidèrent de prendre la BMW qu'Aldric avait laissé, car elle semblait avoir plus de place à l'intérieur que la 206 juste à côté.
    Erzulie demanda quelques instant pour changer de tenue, car comme elle allait pas utiliser sa moto avant un moment, autant sortir de sa combinaison. Elle dévoila un physique fin, mais très musclé, facilement visible sous son débardeur et le short qu'elle avait sous sa combinaison.
    C'était le genre de physique obtenue par beaucoup d'entrainement.
    Élise courrait de temps en temps, pour évacuer sa frustration envers le monde plus qu'autre chose, mais elle n'avait jamais atteint ce genre de physique.
    Gen proposa à Erzulie d'aller rapidement chercher des affaires pour se couvrir un peu plus, parce qu'il étaient en plein milieu du moi de septembre, et le vent était quand même un peu frais. Mais la Lièvre refusa poliment, car elle n'avait pas vraiment froid, et surtout qu'aucunes des affaires de la grande Changeline n'allait  lui aller.
    Maintenant qu'elle y pensait, L'humaine n'avait pas vraiment porter attention à Gen, sauf pour son visage magnifique et ses courbes très marqué.
    Élise était de taille moyenne, entendez par la qu'elle faisait dans les un mètre Soixante-cinq.
    Gen ne faisait que quelques centimètre de plus, mais par sa posture, et il fallait bien l'avouer, le magnétisme incroyable qu'elle déployait, paraissait gigantesque à côté de la Femme-Lièvre.
    Une fois prête, elles grimpèrent toute trois dans la grande BMW, avec Gen au volant, et partirent toutes trois faire un déménagement improvisé.

    X        X        X

    Personnes ne parlas pendant tout le trajet.
    Principalement car personnes n'avaient grand chose à dire.
    Élise avait trop de question, mais avait la petite intuition que la plupart étaient bien trop personnelles pour pouvoir être demander aussi rapidement.
    Gen était un peu trop concentrée sur la route. Ayant passer son permis depuis pas très longtemps, elle n'avais pas encore pris les mauvaises habitudes des conducteurs de longues dates, et gardait toutes son attention sur ce qu'elle faisait.
    Erzulie ne parlait pas, simplement car elle préférait le silence à quoique ce soit d'autre.
    -Mais, se décida au bout d'un moment Élise, comment c'est possible que vous puissiez avoir des documents légaux? J'y pense en te voyant conduire. Si il t'es arrivée quelque chose de similaire à ce qu'Aldric à vécu, tu devrais pas pouvoir reprendre ta vie normalement, non? Et puis, comment ça se fait qu'autant de personnes disparaissent sans que personne s'en rendent compte?
    Le déluge de question avait fait sourire de plus en plus Gen.
    Il était normal d'être curieux de vouloir connaître tout les détails de ces nouveaux amis, surtout quand ils étaient aussi mystérieux que les Changelins pouvaient être. Et autant l'apprendre comme cela, en demandant, plutôt que d'apprendre de la mauvaise manière, en se faisant enlever par une Vrai Fée.
    -Ben, pour les papier administratif, c'est simple, tons ceux qu'on as sont des  faux. On as tous de nouvelles identité humaine. Même nos noms de Changelins sont de faux noms. Mon vrai noms n'est pas Gen, et je ne dirais pas mon vrai nom.
    C'est lié au pouvoir qu'on peut avoir sur une fée rien qu'en connaissant son vrai nom. C'est l'une des dernière chose qui nous appartiennent vraiment, donc on le garde très précieusement. Mais mon identité humaine, c'est celle de Jennifer Portelot, ami intime de Marc Samenez, sans emploi, faisant du bénévolat dans la soupe populaire de la Rue Roumanille et aussi dans le refuge pour femme de la Rue de Rocassons.
    Elle continua à dire qu'avoir un travail normal, avec un paye et les 35 heures de travail par semaine était impossible pour eux. En cette ère de l'information, c'était difficile de créer une nouvelle identité totalement impénétrable. Les Changelins étaient donc obliger de devoir utiliser certaines technique, plus ou moins légale, pour gagner leur pain.
    Heureusement pour Élise, le groupe auquel elle était désormais lié ne trempait pas dans l'illégalité totale. A part leurs identité, leur travail était totalement légal.
    Et c'est là que toutes les informations percuta l'Humaine.
    Marc Samenez était l'Artiste-Sculpteur qui, depuis quelque mois, montait de plus en plus dans la sphère artistique de la France. Ses sculptures de verres étaient, à ce que l'on disait, une véritable prouesse dans la manipulation de cette matière et de son effet sur la lumière ambiance.
    Élise savait tout ça surtout à cause de sa mère, qui se prenait pour quelqu'un aillant l'œil pour la beauté de l'art. Sa fille n'avait jamais eu la passion ou l'envie de s'intéresser à tout cela, elle ne faisait qu'entendre d'une oreille, sans vraiment prêter attention.
    Mais une autre information refit surface.
    Les Œuvres d'Arts de Marc Samenez se vendait, pour l'instant à environ trente mille euros.
    Et la principale raison pour le ''peu'' d'argent que cela coûtait, vis-à-vis de la réputation grandissante de l'artiste, c'est qu'il était vraiment prolifique. Élise ne se rappelait plus vraiment de tout les chiffres, mais elle se rappelait que plusieurs Œuvres étaient créer tout les mois.
    Cela faisait vraiment beaucoup, beaucoup d'argent.
    -Marc Samenez, c'est Nico, c'est ça? Fit Élise, après avoir fini sa réflexion.
    -Ouaip, lui répondit Gen.
    -Mais alors, vous êtes super riche!
    Mais Gen fut bien obliger de devoir détruire les espoirs de l'Humaine.
    Et elle fut obliger d'expliquer en profondeur les réalités de la société Changeline de la région.
    Et pour pouvoir faire en sorte qu'elle reste bien cacher, il fallait débourser beaucoup d'argent.
    Surtout quand il y avait 216 Changelins dans cette ville à protéger.

    X        X        X



    Et voilà!
    Le reste arrivera la semaine prochaine, pratiquement à la même heure!
  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #16 30 Avril 2014 16:03:23

    Et voici la suite!
    Mais avant, petite correction : Aldric, avant d'entrer dans la Haie avec Elise, à sorti un miroir, léché son pouce, puis à passé son pouce sur le miroir, avant de mettre par terre le miroir.
    C'est important, vous verrez pourquoi!

    Bonne lecture!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    -216? Hurla pratiquement Élise.
    -C'est pas vraiment la peine d'être aussi surprise, tu sais, commenta Gen sans trop réagir.
    -Non, mais 216? C'est énorme! Tu veux me dire qu'il y a 216 personnes qui se sont fait kidnapper par des Fées et qui se trimballent dans la ville?
    -Oh, non, il y as beaucoup plus de personne qui se sont fait capturer, on es vraiment peu nombreux à s'en sortir. Là-bas, en Arcadie, le monde réel apparaît comme un rêve, quelque chose dont on es plus vraiment sûr. Alors que, malgré tout ce qu'on à vécu en Féerie, il y as quelque chose qui nous pousse à être émerveillé, même entre les torture. C'est limite le piège parfait.
    -Mais, comment vous vous en sortez alors?
    -Beaucoup de volonté, et surtout beaucoup de chance.
    -Et comment plus de 216 personnes puissent disparaître sans pour autant que quiconque s'en rende compte? Surtout que je suppose qu'il n'y as pas que des Changelins sur Apt, non? Il doit y en avoir un peu partout dans le monde! Sa fait une tonne de disparition? Et même si le nombre de disparition est alarmant, il ne l'est pas à ce point!
    Et Élise savait de quoi elle parlait.
    Son père était quand même un Capitaine de police, elle entendait donc souvent parler des crimes qui sévissait dans la région. Et cela, pendant toute son enfance. C'était spécialement approprié pour devenir paranoïaque. Mais ça avait eu son effet sur tous les enfants de la famille, aucun d'entre eux n'avait trop mal tournés.
    -Tout n'est pas si évident, commença à expliquer Gen. Les Vrai Fée ne se contente pas de simplement venir, faire leur choix comme au supermarché, puis partir tranquillement en pensant à toute les merveilleuses choses qu'ils vont pouvoir faire à leurs captifs. Ils sont peut-être égocentrique au dernier degré, je crois que ça s'appelle du solipsisme d'ailleurs. Mais ils ne sont pas bêtes.
    Et Gen lui révéla une vérité qui restera au fond de son estomac pendant très longtemps.
    Les Vraies Fée ne se contentait pas que de prendre des gens et de bousiller leur vies.
    Juste au cas où, ils laissaient quelque chose derrière eux.
    Les Changelins, dans la mythologie, étaient des créatures laissées par les Fées lorsqu'elles voulaient emporter des enfants humains.
    Dans cette réalité, les Changelins étaient les humains kidnappés qui arrivaient à revenir dans le monde des mortels. Et les créatures que les Fées laissaient derrières-elles avaient étés appeler les Leurres. Leurs principe étaient simple, ils étaient là pour jouer le rôles des humains enlevé.
    Mais ils n'avaient rien d'humain.
    Ils étaient fait de morceau de bois, de toile d'araignée, de morceau de corde, de bout de plastique... Qu'importe ce que pouvait trouver les Vraies Fées, elle pouvaient le transformer en Leurre.
    La seule chose qui était obligatoire, c'était une partie de la personne qu'ils devaient imiter.
    Pour Gen, c'était une partie de son ombre, qui avait été arracher à elle lorsque son ravisseur avait réussi à la capturer. La Changeline lui avoua aussi que ce que les ravisseurs de Nico avaient fait était encore plus terrible. L'un d'entre eux avait enfoncer sa main jusqu'au coude dans le vendre du jeune homme de 10 ans, et avait sorti une fil d'environ 30 centimètres, qui semblait être fait de lumière pure.
    Gen fit jurer juste après de ne jamais en parler devant Nico.
    Élise ne savait pas vraiment ce que cela signifiait réellement, si c'était une partie de son âme, ou quelque chose de même valeur ésotérique. Mais au vue de l'intonation que venait d'utiliser la Changeline, elle accepta sa demande sans aucun problème.
    Quand l'Humaine demanda un peu plus sur ce que Nico avait subit pendant tout son temps au pays des Fées, elle remarqua immédiatement qu'elle venait de demander la chose qu'il ne fallait pas.
    Erzulie comme Gen se tortillèrent dans leur siège, avant que la Femme-Charbon lui répondit.
    -Désolé, je peux rien te dire. C'est quelque chose qu'il devra te dire directement. Tout ce que je peux te révéler, c'est que je serais certainement là lorsqu'il décidera de tout te dire.
    -Vous êtes... Ensemble? Demanda timidement l'Humaine, sans vraiment savoir si ce genre de sujet était hors porté ou non.
    Mais la Changeline ne répondis rien, car ils venaient d'arriver devant l'immeuble ou se trouvait l'appartement d'Élise.
    Cette dernière ne savait pas vraiment comment interprété le fait que ni Gen, ni Erzulie ne répondirent à la question qu'elle venait de poser. Et ce qui la turlupina plus intensément était le fait que Gen n'avait pas demandé une seule fois où aller pour trouver l'appartement de l'Humaine.
    Élise choisit de ne poser aucune question, et emmena ses deux nouvelles amies jusqu'aux portes de son futur ex-appartement.
    Et évidement, avec une porte fracturée à grand coup de pieds, de poings, ou d'autre chose qui font beaucoup de bruit, deux officiers police montait la garde devant la porte éventrée.
    -Mademoiselle Vernier! Fit l'un d'entre eux avec un sourire gigantesque. Vous avez vraiment causée une petite panique avec tout le raffut que vous avez causée!
    Élise n'eut pas vraiment le temps de réfléchir, mais elle savait que, pour protéger ses nouveaux amis, elle allait devoir mentir comme jamais elle n'avait mentit.
    -Mais? Qu'est-ce qu'il c'est passé? Pourquoi ma porte est dans cette état?
    La jeune femme fut elle-même surprise par le ton aussi convainquant de sa voix. Mais elle n'eut le temps de continuer son petit manège, car une voix à l'intérieur rugit avec une telle puissance que cela occultait pratiquement le ridicule de ce qu'elle disait.
    -Poupette? C'est toi?
    Élise eut à peine le temps de fermer les yeux et de prendre une grande inspiration, sachant instinctivement ce qui allait se passer. Un homme gigantesque se fraya un passage, bousculant comme un forcené les morceaux de porte qui pouvait le gêner.
    -Ma chérie! Fit l'homme en serrant la jeune femme de toute ses forces. J'étais terrifié! Pourquoi as-tu éteint ton portable?
    -Papa... répondit-elle, essayant de respirer au travers de la montagne qui l'étreignait. C'est bon, j'ai rien! J'étais même pas là quand tout ça c'est passé!
    Bon, cette chose n'était pas totalement un mensonge, elle devait être dans la Haie lorsque la porte avait été enfoncée. Peut-être qu'avec un peu de chance, elle allait s'en sortir sans trop mentir à ton père.
    -Oh, fit Gen derrière elle. Ton père travaille pour la police?
    Élise jura comme un charretier dans sa tête.
    Pour un groupe de personne qui vivent dans l'illégalité la plus totale, être trop proche de la police ne devait certainement pas être quelque chose qu'ils recherchaient.
    Et même si la voix de la Changeline essayait d'être le plus neutre possible, le père d'Élise avait beaucoup d'expérience pour déceler les vraies émotions des gens. Et il devait avoir senti quelque chose de louche, car il desserra son étreinte pour regarder Gen dans les yeux.
    -Cela poserait-il un problème, Mademoiselle? Fit-il en prenant son visage impassible de policier.
    -Papa, fit Élise en tentant d'éviter que la situation dégénère. C'est Gen, Jennifer. Une amie.
    Le regard qu'il posa sur sa fille la fit frissonner.
    La dernière fois qu'il l'avait regarder comme ça remontait à il y a quelque mois. Pour réussir à dormir plus paisiblement, et oublier, au moins pour quelques heures, ce qu'elle voyait, elle avait fait une chose qu'elle regretterais toujours. Encore plus maintenant qu'elle savait la vérité.
    Elle avait réussi, grâce à son savoir-faire, et son sens de la discrétion, réussi à se procurer diverses drogues, afin de déterminer celles qui auraient le meilleur effet pour elle.
    Manque de bol, son père eut vent de ses manigances, et débarqua, avec grande violence, dans son appartement, la prenant la main dans le sac.
    Monsieur Vernier était quelqu'un de violent, mais n'avait jamais frapper qui que ce soit qui ne l'avait pas frapper avant. Il n'était pas violent dans ses gestes, mais dans sa manière d'être. On avait toujours l'impression qu'il allait exploser, mais pas une seule fois il ne l'avait fait.
    Et cette fois-ci, attendant une réaction plus terrible qu'Élise avait vu, rien ne vint.
    En voyant la petite montagne de drogue que sa fille avait récupérer, il se contenta de s'assoir, et de la regarder.
    Et maintenant, il avait le même regard.
    -Je te jure, commença Élise, que cela n'as rien à voir avec...
    -Je sais, coupa-t-il. À l'intérieur, ils ont détruits tout ce qu'ils ont pu trouver, sans rien prendre de valeur. C'est plus pour passer un message qu'autre chose.
    Les deux Changelines se regardèrent, comprenant immédiatement quelle genre de message c'était.
    -Je suis désolé ma poupette, continua le Policier. Je crois que ça s'adresse à moi. Il y a une affaire délicate à laquelle je travaille...
    -C'est pas ta faute, fit rapidement sa fille. Mais s'il te plaît, pour l'amour de tout ce qui existe... Ne m'appelle pas ''Poupette'' devant mes amis, je vais jamais en entendre la fin sinon.
    -Ah, oui. Tes ''Amis''.
    Elle pouvait sentir les guillemets sur le dernier mot, ce qui la refit frissonner. C'était vrai qu'il était peut-être un peu tôt pour les appeler comme ça, mais comment les appeler sinon?
    -Je suis quand même heureux que tu n'étais pas là quand tout ça c'est passé, même si je ne suis pas sûr de la qualité de tes amis.
    Cette dernière phrase, par contre, était totalement gratuite et totalement méchante. Même si elle pouvait voir au-delà des illusions que les Changlins avait, elle ne pourrait jamais classer Gen ou Erzulie comme ''Suspecte''.
    Gen dégageait une sorte d'aura qui faisait qu'elle semblait toujours être parfaitement à sa place, qu'importe la place en question. Et Erzulie, de par sa stature et son attitude, semblait l'Inoffensivité incarnée.
    -Jennifer Portelot, décida de se présenter Gen. Enchantée de vous connaître!
    -Mmmh... Enchanté, fit à contre-cœur le Policier. D'où connaissez-vous ma fille?
    -Papa...
    -Non, c'est pas grave, la rassura Gen avec un magnifique sourire. Cela ne fait pas longtemps qu'on se connaît, nous avons un ami, plutôt une connaissance en commun. Mais cela à tout de suite accrocher entre votre fille et moi.
    -Bon, fit une Élise commençant à s'énerver. Tu les laisses tranquilles ou tu les emmène au poste? Elle n'ont rien à se reprocher!
    Élise ne put savoir si sa supplication fit mouche, car un technicien arriva, et coupa leurs conversation.
    Et il apportait deux nouvelles.
    La première était les indices que l'équipe, plus que rapidement demandé par le père d'Élise, avait ramassé.
    Parmi tous les différents indice, deux se démarquèrent. L'un était un ensemble de mue de serpent, que le technicien semblait avoir trouver dans le couloir avec les trois portes où Aldric et Élise s'était précipiter, avant de fuir dans la Haie. La seconde, c'était le petit miroir qu'Aldric avait laissé, avec sa trace de salive et son empreinte de pouce, clairement visible même à travers le plastique.
    Cela ne présageait rien de bon.
    Les peaux de serpents, Élise n'avait aucune idée de ce que cela signifiait.
    Mais elle n'avait pas besoin d'un doctorat pour deviner que le miroir était quelque chose d'extrêmement dangereux pour Aldric, et donc pour Gen et Nico.
    La seconde nouvelle que le technicien apporta fut d'une toute autre nature.
    Aldric avait bien expliquer que, maintenant qu'elle était Ensorcelée, elle pouvait voir à travers le Masque de n'importe quel Changelins.
    Mais apparemment, il avait tort.
    Car le Technicien avait un Visage Ondoyant.
    Et le corps d'Élise se tétanisa sous la peur.

    X        X        X

    Gen sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas, car elle sentit la peur totale s'emparer de la jeune femme. Elle ne put s'empêcher de siroter une petite partie de sa peur avant de se reprendre et d'aller prêt de l'humaine.
    Le père d'Élise avait aussi remarquer la tension soudaine dans l'attitude de sa fille, et demanda sans vraiment prendre de gant.
    -Tu as pas pris tes médicaments? Tu sais bien pourtant que tu en as besoin...
    l'état d'esprit de l'Humaine changea du tout au tout en un instant.
    Elle éclata de pure colère, jurant de toute son âme, elle poussa son père et le technicien, faisant fi de la peur qui c'était emparée d'elle quelques instant auparavant. Elle se précipita dans sa chambre sorti deux grande valise et commença à vider ses tiroirs à l'intérieur.
    Les policiers, qui ne savaient pas vraiment quoi faire dans cette occasion, commencèrent à protester à propos de ''l'intégralité de la scène'', mais le père d'Élise, qui semblait être le policier le plus haut gradé, fit taire tout le monde. En voyant l'attitude d'Élise, Gen et Erzulie se frayèrent à leurs tour un chemin à travers l'appartement dévasté afin d'aider leur amie.
    Elles entassèrent tout les vêtements qu'elles trouvèrent à l'intérieur des deux valises, puis l'Humaine pris deux photos, une petite boîte, et une plus grosse boîte en cartons, qui ne pourrait jamais rentrer dans une valise.
    Élise fit comprendre silencieusement qu'elle avait récupérée tout ce qu'elle voulait, et cela intrigua Gen.
    -Rien d'autre que tu veux prendre?
    -Rien d'important, répondit l'Humaine. Et les trois-quarts des choses de valeurs appartiennent à mes parents.
    Et elle continua plus fortement.
    -Et si Mon Père veut récupérer ce qu'il veut, qu'il le fasse.
    Puis elle prit l'une des valises, Gen pris l'autre, et Erzulie, la grosse boîte.
    Elles passèrent dans le salon, lorsqu'Élise se rendit compte que son sac à main était toujours sur le canapé, ouvert par les policiers pour voir s'il y avait quelque chose de disparu.
    Une petite boule glacé se forma dans l'estomac d'Élise, lorsqu'elle croisa le regard de son père.
    Avec la mésaventure de sa fille avec les drogues quelques mois auparavant, il avait mis un point d'honneur à connaître son emploi du temps quotidien. Il savait pertinemment qu'elle avait du prendre sa voiture pour aller travailler, puis aller au psy, puis revenir pour poser son sac dans son appartement.
    Mais il ne dis rien.
    Ce qui était une plus grande source d'angoisse de la part d'Élise.
    Elle prit son sac d'un geste preste, regardant si toute ses affaires étaient dedans, et une fois qu'elle put voir ses clefs de voiture, son portefeuille et les autres petits objets qui encombrent, mais qui sont essentiel dans le sac de toute femme qui se respecte, elle posa son regard sur son père.
    -J'irais loger chez Gen, si tu veux m'appeler, fait le sur mon portable.
    Puis elle sorti comme une furie, sans regarder ni son père, ni le technicien avec le Visage Ondoyant, qui était toujours à l'extérieur de son appartement, apathique.
    En descendant les escaliers, elle put entendre Gen dire, en prenant une voix des plus adorable.
    -Voici ma carte, Monsieur Vernier. Avec numéro de téléphone et adresse. N'hésitez pas surtout.
    Puis, Élise entendu la conversation continuer pendant quelques instant. Mais comme elle dévalait les marches à toutes vitesses, elle ne put suivre la discussion que la Changeline avait avec son père. Elle entendit d'autre pas descendre l'escalier prestement.
    La colère qu'elle avait été totalement injustifié, elle le savait très bien. Mais bon, avoir un père policier n'avait jamais vraiment été facile. Surtout qu'elle était sa seule fille, et qu'elle avait 5 frère.
    Mais cela ne justifiait rien, et la colère dirigée vers son père changea rapidement de cible pour l'avoir elle dans le viseur.
    Cela la fit marcher en mode automatique jusqu'à sa voiture, une petite Clio verte qui tenait miraculeusement la route malgré son grand âge.
    Elle trifouilla quelques instants avec la serrure du coffre, assez longtemps pour que des petits pas rapide s'arrêtent derrière elle.
    -T'as vraiment aussi peut d'affaire? Demanda la petite voix d'Erzulie.
    -Aussi peu d'affaire auxquelles je tienne.
    -Mais la plupart, c'est des vêtements, tu peux pas être ce genre de personne, ça serait étrange.
    -Les vêtements, c'est uniquement car j'aime pas faire les boutiques, donc j'ai pas envie d'aller en acheter d'autre. Le reste des choses auxquelles je tiens, c'est dans la boîte que tu tiens, et les deux-trois trucs que j'ai mis dans ma valise.
    Elles chargèrent les affaires dans le coffre de la voiture, puis attendirent quelques minutes, silencieusement, face à la sortie du futur ex-appartement d'Élise.
    Une petite pensée fit son chemin dans l'esprit de l'Humaine.
    Qu'est-ce qu'il pouvait prendre autant de temps à Gen pour descendre?
    Elle connaissait un peut trop bien son père pour être certaine qu'il devait faire un interrogatoire surprise à sa nouvelle amie. Et elle doutait qu'une bande de créature essayant de rester caché des humains appréciait le fait d'être passé au crible.
    -Tu crois que ça vas poser un problème? Le fait que mon père est un policier.
    Erzulie fixa Élise avec ses yeux d'animaux, et l'humaine put rapidement deviner qu'elle était en train de peser soigneusement chacun des mots qu'elle allait dire.
    Mais l'Humaine ne put entendre sa réponse, car Gen venait d'apparaître, et se dirigeait à grand pas vers les deux femmes.
    -Je mets ça dans ta voiture, et tu nous suis jusqu'à notre repaire secret? Fit la Femme-Charbon avec un grand sourire.
    -Euh, commença Élise. Tout c'est bien passé?
    -Oh, parfaitement! Je n'ai l'air comme ça, mais je suis habituée à... Discuter avec la police. T'en fais pas, j'ai pas utiliser un quelconque pouvoir pour qu'ils ne s'inquiète pas, je crois pas que ce genre de pouvoir existe chez les Changelins. J'ai juste expliqué que je travaillais au refuge pour femme, celui dont je t'ai parler.
    -Et ça à suffit à ce que mon père te lâche la grappe? J'y crois à peine...
    -Non, je lui ai expliquée que je connaissais plusieurs policier qui travaille avec lui. Et pas de la bonne manière. Leurs copines, femmes, voir même enfant pour l'un d'entre eux, vienne relativement souvent au refuge.
    -Une sorte de menace? Je crois pas que mon P...
    -Non, non non! La coupa rapidement Gen. Surtout pas de menace! Juste pour dire que je suis quelqu'un qui as l'habitude d'être du bon côté, et que je suis digne de confiance. Je lui ai même donner quelques-un de mes cheveux pour qu'il les teste pour les drogues.
    -Désolé... fit Élise.
    -Rien n'est de ta faute, tu sais? Je crois au contraire que c'est tout à fait logique, tout ce qui t'arrive. Enfin, on en discutera un peu plus tard, Erz', viens avec moi, j'ai quelques informations à te donner. T'en fais pas, rien qui te concerne, Élise, juste des trucs politique de Changelins.
    L'Humaine n'était pas tellement sûre de l'honnêteté de Gen, mais bon, elle venait d'apprendre que la situation était encore plus complexe qu'elle le croyait. C'était normale qu'elle demande un peu de temps pour y réfléchir.
    -A propos, fit Gen. Pourquoi tu as eu peur quand on est arrivé.
    L'ombre qui passa dans les yeux de l'Humaine fut assez pour indiquer ce qu'il en était à la Changeline.
    -Je croyais que je pouvais voir à travers le masque de n'importe quel Changelin. Pourquoi j'ai vu... ce que je voyais avant... sur lui?
    -Simple, répondit Gen. Ce n'était pas un Changelin.

    X        X        X

    Gen et Erzulie prirent la BMW, tandis qu'Élise prit sa Clio, chargée des maigres affaires que l'Humaine avait récupérée.
    Et ce fut un voyage très compliqué pour l'Humaine.
    Le fait qu'elle était devenue ensorcelée n'avait changé pas grand chose au final. Elle voulait être débarrasser de ses visions de visage ondoyant. Et elle les avait toujours.
    Gen ne voulait pas tirer de conclusion trop hâtive, elle s'était donc mis à téléphoner pratiquement juste après avoir fait sa révélation, pour découvrir le fin mot de l'histoire.
    Ce qui laissait désormais Élise seule dans sa voiture avec ses pensées. Et elle l'entrainèrent dans certains endroit dont elle n'était pas fière.
    Elle voulait fuir.
    Elle ne pourrait jamais remercier assez Aldric, Gen et Nico pour lui avoir montrer la vérité, mais cela ne changeait rien.
    Une partie d'elle ne voulait pas faire partie de leur monde.
    Il était merveilleux, mais comme ils l'avaient dis, il était plein de folie. Personne ne devrait avoir une peau qui fait penser à du charbon incandescent. Personne ne devait ressembler à un lièvre, avec oreille et tout le reste.
    Et quelque chose au fond de son esprit lui chuchotait que les Changelins qu'elle avait rencontrée était le côté Merveilleux de leur monde.
    Dans tout les Compte de Fées, il y avait des monstres assoiffés de sang, enlevant les enfants, et faisant des contrats qui possédait des petites lignes extrêmement dérangeantes.
    Et elle avait déjà fait la rencontre de ce dernier côté désagréable de leur vie. Et cela ne présageait rien de bon pour la suite.
    Alors qu'elle était dans sa voiture, en train de suivre les deux Changeline dans leur belle voiture juste devant elle.
    Elle voulait fuir.
    Cela aurait été facile. Elle était certaine que ni Gen, ni Erzulie la fixait dans l'un des rétroviseurs. Juste un tournant, et elle pouvait disparaître de leur vie.
    Mais après?
    Elle ne pouvait simplement abandonner toute sa vie et sa famille. Et puis, d'après ce qu'elle se rappelait, Aldric avait bien spécifié qu'elle pouvait voir à travers le masque, mais seulement pour une période donné. Un moi.
    Un moi lunaire même, c'est à dire 28 jours.
    Et les Visages Ondoyants risquaient fortement de revenir.
    Élise aurait été ravie de continuer son petit parcours mental, mais quelque chose à l'extérieur de sa voiture attira son attention.
    Un homme marchait sur le trottoir.
    Et c'était un Changelin.
    En temps normal, elle n'aurait même pas remarquer qui que ce soit marchant dans la rue. Elle savait l'effet qu'avait les gens avec le Visage Ondoyant, et il valait mieux ne pas avoir à en rencontrer alors qu'elle conduisait. Mais le fait qu'elle était ensorcelée marquait déjà fortement ses actions, puisqu'elle avait littéralement mit à la poubelle ses précautions sans même s'en rendre compte.
    Le Changelin qu'elle dévisageait n'avait rien à voir avec ceux qu'elle avait rencontrer.
    Il était grand, vraiment grand. Au moins deux mètres trente, et avec assez de muscles sur ses os pour qu'on ai pas l'impression qu'il allait s'écrouler sur lui-même. Sa peau était d'une couleur bronze, pas bronzé, couleur bronze.
    Le terme colosse était tout simplement parfait pour lui.
    Il ne semblait avoir aucun cheveux, et marchait rapidement dans la rue.
    Élise fut tenter de ralentir pour mieux l'observer, mais elle décida en une demi-seconde que ce n'était vraiment pas intelligent de faire ça. Gen et Erzulie ne ralentirent pas, et ne firent absolument rien qui montra qu'elles avaient aperçu le Changelin.
    Lui, par contre, semblait avoir reconnu la voiture. Il s'arrêta, et regarda la BMW passer avec grande attention. Élise ne remarqua pas s'il regarda aussi sa voiture, car elle ne voulait pas vraiment causé un accident, mais elle doutait du fait qu'un Changelin rencontré dans la rue connaissais sa situation.
    C'est alors que quelque chose cliqua dans son esprit.
    Fuir serait stupide.
    Quoi qu'il advienne, elle appartenait au monde des Changelins.
    Même lorsqu'elle ne connaissait pas les différents termes, elle était quand même capable de percevoir les personnes qui portaient un masque. Et on ne peut pas fuir de ce genre de ''Don''.
    Et puis, les Changelins qui avaient dévastés son appartement n'allait certainement pas s'arrêter simplement car elle décidait d'arrêter. Ce qui lui laissait clairement penser que l'endroit le plus sûr pour elle était avec les Changelins qui ne voulaient pas la tuer.
    Elle décida donc de faire confiance en des gens quel connaissait que depuis quelques heures. Plutôt hors de caractère pour une personne comme elle.
    Mais en même temps, découvrir qu'un autre monde existait en dehors de celui qui est normal, ça à tendance à changer les gens. Et autant changer mentalement que changer physiquement, comme les Changelins.
    Elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne se rendit même pas compte qu'elles étaient revenues dans leur petit repaire au milieu de la zone abandonnée.
    Et le petit parking devant le bâtiment allait être un peu petit pour quatre voiture et une moto.
    Erzulie sorti rapidement de la voiture, et se dirigea à grande vitesse vers une grande porte de garage qui se trouvait pas très loin de l'entrée normale. Elle l'ouvrit en grand, et fit signe à Élise d'aller garer sa voiture à l'intérieur.
    Après une petite manœuvre pas si évidente que ça, elle réussi à rentrer sa Clio dans le grand entrepôt qui était collé au bâtiment/appartement des Changelins.
    Elle put apercevoir plusieurs choses.
    Déjà, il y avait beaucoup de matériel ici. Entre la trentaine de sac rempli d'elle-ne-savais-quoi, les lingots de différents métaux empilé juste à côté, les planches de différentes longueurs et épaisseurs. On se croirait plus dans une entreprise de construction qu'autre chose.
    Élise sortit de sa voiture, et prit ses deux valises, alors qu'Erzulie reprit la boîte. Elle sortirent toutes les deux à l'extérieur, et Gen ferma le garage/entrepôt.
    -Et ne pas fermer à clef est vraiment sûr? Fit Élise.
    -Oh, ne t'inquiète pas, ceux qui essaient de nous voler le regrette rapidement. Lui répondit Gen avec son petit sourire habituel. Mais on as du pain sur la planche, on as beaucoup de choses à discuter.
    Élise connaissait au moins un des sujet, son propre père.
    Elles arrivèrent à la porte, en entrèrent prestement, en regardant, juste au cas où, si quiconque les avaient suivis.
    Et lorsque l'Humaine rentra dans sa nouvelle demeure, elle se rendit compte d'une chose. C'était qu'il y allait vraiment y avoir beaucoup de discussions.
    Car il y avait du sang un peu partout.

    X        X        X

    Il n'y avait pas beaucoup de sang.
    Juste assez pour que cela se vois parfaitement bien sur les murs blancs et le parquet blanc.
    En plus du sang qui sautait aux yeux, Élise put voire rapidement que les quelques petites fournitures qu'il y avait avaient étés toutes renversées.
    Gen eut immédiatement dans ses mains un petit semi-automatique, qui était aussi sombre que sa main. Elle fit un petit geste pour qu'Erzulie et Élise ne disent rien pendant que la Femme-Charbon se dirigea rapidement vers la salle à manger.
    Erzulie avait sortie une longue dague.
    Élise ne savait absolument pas comment les deux femmes avaient cachées leurs armes, ni pourquoi elles avaient des armes pour commencer, si elles n'étaient pas supposer être dans des situations dangereuses, comme elle l'avaient dis.
    Mais apparemment, rien de bien méchant devait se trouver dans la salle à manger. Car Gen rangea immédiatement son arme dans un étui situé dans le creux de ses reins. Bien à l'abri de tout les regards, qui étaient tous inexorablement attirés par ce qu'il y avait quelque centimètres plus bas.
    -C'est bon vous pouvez venir, fit-elle à ses deux compagnes.
    -C'est quoi ce bordel alors? Finit par demander l'Humaine.
    -Rien que deux hommes qui essaient de voir qui à la plus longue...
    Élise ne comprit pas vraiment ce qu'elle voulait dire lorsqu'elle entendit la voix si particulière de Nico venant de la salle à manger.
    -Roooh, tout de suite ça devient un truc de Macho... C'est pas ça du tout! Je veux simplement qu'on laisse les pensées aux gens qui savent en avoir!
    Élise et Erzulie arrivèrent à la porte de l'autre salle, où elles purent voir Nico, tranquillement assis à l'une des tables, en train de fumer la pipe.
    Ses mains étaient blessés, comme si elles avaient servis à taper un mur. Mais l'Humaine savait pertinemment que ce n'était pas un mur qu'il avait frappé.
    -Tu as frappé Aldric? Demanda Erzulie avec ce qui semblait être un soupçon d'espoir.
    -Techniquement, il a essayé de me frapper en premier. Je suis simplement meilleur que lui pour ça...
    -Pourquoi? Fit Gen. Tu sais que ça peut que pourrir nos relations de faire ça, et pourtant, tu n'arrête pas d'essayer de trouver une raison pour le jeter dehors...
    -Simple. La seule raison qu'il est avec nous, c'est parce qu'il veut un maximum de pouvoir, d'argent et de personnes qui lui doivent des faveurs. Il veut être le top du top. Mais il n'as pas l'intelligence pour le faire.
    -C'est pas une raison pour...
    -C'est largement assez pour lui fracasser sa belle gueule! Hurla Nico surprenant tout le monde. Ce petit con à amener une fille de Flic au milieu de nous, sans même le savoir. Ne t'en fais pas Élise, ce n'est pas vraiment un problème, c'est juste que ça aurais dû être traité autrement. Plus en douceur. Mais lui, il ne pense pas, il ne réfléchit pas, il est simplement avide de pouvoir. Et je lui ai rappeler sa place. Il n'est avec nous que pour une seule raison, c'est parce que j'aime pas parler aux gens, et que tu n'as pas le tact nécessaire pour être une vendeuse.
    Gen ne répondit pas grand chose, se sentant soudainement gênée. Élise ne savait pas vraiment pourquoi elle devrait se sentir gênée, mais cela mis la Changeline en position de défense tellement rapidement qu'Élise comprit immédiatement qu'il y avait une véritable toile d'araignée question relation.
    Erzulie commença à reculer lentement, jusqu'à être dos au mur, puis positionnant sa dague de manière à pouvoir l'utiliser rapidement. L'Humaine comprit rapidement qu'elle n'était pas vraiment habitué aux situations tendues.
    -Bon, on vas tous se calmer. Fit Élise. Mon père ne vous feras rien, il n'as aucune raison. Et la tension n'es pas vraiment bonne pour qui que ce soit ici.
    -Tu as entièrement raisons, fit Nico avec un grand sourire, tapotant sa lèvre avec sa pipe. Je n'ai aucune rancune envers qui que ce soit ici, sauf Aldric.
    -Il fait parti de notre groupe, jusqu'à preuve du contraire, coupa Gen. Je comprends qu'il te porte sur les nerfs, il porte sur les nerfs de tout le monde! C'est comme ça qu'il est!
    -Relax ma belle. Je ne veux pas le tuer, j'ai fais que me défendre. Avec un peu de zèle, je l'avoue, mais la seule chose qui à vraiment été blessé, c'est son orgueil. Et comme c'est une cible assez gigantesque, c'est plutôt facile à faire.
    Gen ne prit pas la peine de répondre, et s'avança vers Erzulie, la prit dans ses bras, et la consola. Apparemment, cette dernière n'aimait vraiment pas les confrontations un peu trop mouvementées.
    Nico se concentrait sur sa pipe.
    Une très belle pipe d'ailleurs. Toute en bois noir et avec un bec en ivoire. Le noir et le blanc contrastait merveilleusement bien avec le rouge du tabac allumé.
    Une sonnerie retentit.
    Elle sorti de la poche du short d'Erzulie. Cela lui fit reprendre totalement ses esprits, car elle sorti au petit trot pour répondre à l'appel.
    Gen fixa Nico avec un regard qui se voulait noir, mais qui n'arrivait pas à convaincre qui que ce soit, pas même elle.
    -Il faudrait que tu traites mieux Aldric.
    -Rappelle moi ce que tu as fait le jour ou on as tous emménagé ici?
    Cela eut pour effet de transformer l'expression de Gen en perplexité totale.
    -Qu'est-ce qu'il c'est passé le premier jour? Demanda Élise.
    -Elle lui as foutu un tel coup de pied dans la zone la plus stratégique du mâle qu'il a joué les soprano pendant deux semaine.
    La réponse qu'avait donné Nico avec le plus grand sourire qu'il pouvait être possible était plutôt dérangeante. Élise n'avait pas vraiment l'impression que Gen était du type violent, ce qui la poussa à demander.
    -Pourquoi tu...
    -Il faut que tu sache une chose à propos d'Aldric, la coupa immédiatement Nico. Tu ne lui à parler qu'une petite heure, donc tu t'en es pas rendue compte, mais il est d'un sexisme absolu. Macho n'arrive même pas à décrire ce qu'il est vraiment. Mais bon, il nous à été plutôt imposé, donc on ne peut rien faire. Pour l'instant.
    -Pour l'instant? Demanda Élise.
    -Aucun Accord avec un Changelin est éternel. Enfin, aucun, c'est peut être un peut fort, il peut y avoir certain accord qui se termine à la mort d'un des participant. Mais celui qu'on as, Gen et moi, avec Aldric, se finira d'ici deux mois. Et après, on sera libre d'avoir un autre spécialiste des relations sociales avec nous.
    -Pourquoi vous avez fait un Accord avec lui alors?
    -Simplement car il a tiré certaines ficelle de sa petite pelote sociale, et qu'on as pas vraiment eu le choix...
    La conversation risquait de révéler des choses assez croustillantes sur les relations entre les trois Changelins, mais cela fut arrêter plutôt brutalement.
    Erzulie rentra, son coup de fil apparemment terminé, et avait le genre de visage que personne ne voulait jamais avoir.
    -Qu'est-ce qu'il y as? Demanda Gen.
    -On as retrouvé le Brise-Glace. Répondit lointainement Erzulie.
    L'air sérieux que prit Nico et Gen renseigna immédiatement Élise du sérieux de la situation.
    -Et son porteur? Demanda finalement Nico, en tirant sur sa pipe.
    -Aucun signe.
    -Donc c'est définitif?
    Et Élise apprit quelques petits détails sur la société des Changelins.
    Et surtout, que deux des quatre souverains étaient manquant, la Reine du Printemps, depuis 4 ans, et le Roi de l'Hiver, depuis 8 mois.

    X        X        X

    Dernière modification par Tybo (30 Avril 2014 16:15:55)

  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #17 07 Mai 2014 16:23:40

    Et voici donc la suite!
    Corrigé par Fildediane.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    La société Changeline d'Apt se composait donc de quatre cours, chacune personnifiées par une saison.
    Gen expliqua, avec des termes plutôt obscurs, que la raison de l'existence de ces cours était pour protéger la zone qu'elle gouvernait. Comme chacune des cours gouvernait tour à tour l'intégralité des Changelins, cela embrouillait les sens des Vraies Fées, et cachait plus ou moins efficacement la ville.
    Mais hélas, il fallait que chacune des cours puisse régner chacun son tour, pour que l'occultation soit optimum. Et depuis la disparition de la Reine du Printemps, aucun Changelin n'a été choisi par la saison, pour être son représentant, causant ainsi un camouflage bien moins parfait qu'il ne l'avait été.
    La dernière fois que la situation avait été aussi chaotique, 29 Changelins avaient disparus à cause des Vraies fées, et, au dernier compte, 47 Changelins avaient été créés et c'étaient échappés. Gen et Aldric faisaient parti de cette génération de disparus.
    Et, depuis 4 ans, les présages et quelque chose ayant  à voir avec les rêves, ce que Gen appela des Rêves-Poisons, se faisait de plus en plus fréquents. Ce qui signifiait que les Vraies Fées arrivaient à poser de plus en plus clairement leurs yeux sur Apt.
    Ce n'était pas vraiment encourageant.
    Et cela donna une plus grande explication du fonctionnement des cours.
    La cour de l'Automne, à laquelle Gen, Nico et Aldric appartenait, était la cour de la Peur, des mythes et de la connaissance occulte. Elle utilisait la peur comme arme et comme bouclier, instillant la peur dans le cœur des gens pour qu'ils ne fassent rien qui attirent l'attention des Vraies Fées. C'était un travail subtil, fait avec précision et intelligence. C'était aussi les Cendreux, surnoms de ceux qui faisaient partis de cette cour, qui cherchaient à aller au fond du pouvoir que leur période en Féerie leur avait donné.
    La cour de l'Hiver, à laquelle Erzulie appartenait, était la cour du Deuil et de l'intrigue. C'était elle qui s'occupait de cacher la société Changeline des yeux des humains, qui s'occupait de maintenir des connections avec le marché noir et le rebut de la société humaine, sans qui les Changelins ne pourraient survivre.
    La cour du Printemps était la cour du Désir et de la beauté. Elle s'occupait principalement des événements de la société Changeline, pour donner un peu de vie à un groupe de personne ayant vécu l'horreur. Ils prennent comme position que, puisqu’ils ont vécu l'enfer et s'en sont sortis, autant vivre sa vie le plus magnifiquement possible. Il ne fallut pas longtemps à Élise pour comprendre, grâce aux différents adjectifs qu'utilisèrent Nico et Gen, que la cour de l'Automne était l'opposé totale de la cour du Printemps. Nico révéla aussi, que moins de deux ans auparavant, Aldric faisait parti de la cour du Printemps, avant de changer de camp, lorsqu'il décida qu'il avait plus à gagner en faisant parti de la cour de la Peur.
    La cour de l'Été était la cour de la Colère et de la puissance militaire. Elle était chargée de botter les fesses à toutes les choses qui pouvaient venir embêter les Changelins. Mais comme leur réponses typiques été ''Tuez, avant de poser des questions'', cela pouvait donner plus de problèmes que de solutions, comme avec la situation d’Élise.
    Chacune des cours étaient supposées travailler main dans la main, pour que la société des Changelins et des Humains puissent cohabiter et se protéger mutuellement, mais cela était rarement le cas. Ce qui faisait que la protection contre les Vraies Fées que devait fournir leur système, ne marchait que sporadiquement, alternant les périodes de paix et de guerre à une vitesse faramineuse.
    Et, depuis la disparition de la reine du Printemps, quatre ans auparavant, l'état de guerre avait été déclaré.
    Erzulie était l'une des victimes de cette nouvelle période de guerre. Décidément bien plus relaxée que quelques minutes auparavant, elle se mit d'elle-même à parler de son histoire. Elle avait été enlevée en 2011, quelques jours avant ses neuf ans, et à cause de la manière étrange dont le temps s'écoule en Arcadie, elle était revenue en 2012, en ayant passé une dizaine d'année là-bas. Elle avait désormais dans les 21 ans, et avait eu sa vie balayée.
    La femme-lièvre révéla aussi la raison pour laquelle elle était aussi proche du groupe. Et la raison était simple, cela venait du bénévolat que faisait Gen.
    Quand un nouveau Changelin revenait dans le monde normal, il avait tendance à trouver un trou, s'y cacher, et passer chaque moment de sa liberté à avoir peur que son Kidnappeur le retrouve pour le ramener dans son univers de tourment. Sauf qu'il avait généralement assez de courage pour vouloir continuer à vivre, et devait donc trouver à manger. Ils finissaient tous par passer, un moment ou un autre, par une soupe populaire.
    Et le petit travail de Gen était de les accueillirent, et de les introduire dans la société.
    Ce travail était normalement réservé à un courtier de l'Hiver, ce que Gen avait été au tout début. Mais quand elle était passée courtier de l'Automne, elle n'avait pas voulu arrêter d'aider, et personne n'allait se plaindre d'un coup de main supplémentaire, surtout dans ce genre de situation tendue que tous les Changelins subissaient actuellement.
    Élise demanda pourquoi ils ne choisissaient pas simplement un autre Changelin pour devenir le prochain souverain ou souveraine de l'Hiver et du Printemps. Mais les trois Changelins lui dirent que cela ne marchait pas aussi facilement. Les quatre cours Saisonnales avaient été créées en faisant un accord avec l'esprit même de chaque Saisons.
    Il y a très longtemps, quatre Changelins avaient chacun pourchassé les quatre saisons, afin d'avoir leur protection, et avaient donc pu créer les quatre cours qui permettaient la survie de tous les Changelins. Et c'était les Saisons elles-mêmes qui choisissaient les souverains, leur donnant leurs couronnes.
    Ces couronnes étaient clairement visibles dans leur Mien, et apparaissaient sur les Changelins qui s'étaient distingués vis-à-vis des idéaux associés aux saisons.
    Ce qui faisait que la Reine de l'Automne était une véritable Reine de la Terreur, doublé d'une sorcière talentueuse.
    Et Nico était très content d'être de son côté.
    Il commença à vanter le fait que leur cour étaient spécialisée dans le côté magique des Changelins, et étaient ceux qui se plongeait le plus dans leurs Contrats.
    Ce qui le força à expliquer ce qu'était ces derniers.
    Il fallait bien différentier les Contrats des Accords.
    Les Accords étaient faits entre un Changelin et quelqu'un d'autre, Humain ou Changelin, unique ou multiple. Ils permettaient d'utilisés le destin d'une personne, afin d'atteindre un but précis. Par exemple, l'Accord qu'avait Élise et Aldric, permettait d'infuser un peu de magie Féerique dans le corps de l'Humaine, afin qu'elle voit à travers le Masque. La Condition était qu'elle ne révèle à personne d'extérieur à ce monde les informations qu'elle reçoit. Et cela durera pendant 28 jours.
    Les Contrats étaient beaucoup plus... ponctuels.
    Ils étaient généralement d'une durée bien plus courte que les Accords, et ne se faisait pas avec quelqu'un d'autre, mais avec des aspects de la réalité. Et chacun de ses Contrats avaient plusieurs Clauses.
    Gen lui montra simplement l'une des Clauses qu'elle avait forgée avec l'Élément du Feu, elle sortit un briquet d'une de ses poches, l'alluma, et passa sa main au dessus de la flamme. La flamme dansa quelques secondes alors que les doigts de la Changeline passèrent à travers elle. Puis, elle sauta sur la main de Gen, et colonisa tout son avant bras.
    Élise eut un petit hoquet de frayeur, car aucune personne ne peut réagir normalement face à ce genre de situation, mais elle se calma rapidement, car elle voyait bien que les flammes ne touchaient ni son pull, et encore moins sa peau.
    Puis, apparemment pour s'amuser, Gen montra l'étendu du contrôle qu'elle avait sur ces flammes en les faisant voyager un peu partout sur son corps. Élise sentait la chaleur que dégageait le feu, elle savait donc que ce n'était pas une illusion. Et Gen semblait pouvoir contrôler la zone qu’occupaient les flammes, pouvant apparaître sur une zone aussi grande que toute sa partie supérieure du corps, jusqu'à une zone aussi petite que le dos de la main de la Changeline.
    -Cette Clause se nomme ''L'Armure de la Furie des Éléments'', expliqua Gen. Et le nom explique vraiment très bien quel est son utilité.
    -Et qu'est ce que vous pouvez faire d'autre? Demanda t-elle avec un petit peu trop d'avidité dans la voix.
    -Beaucoup trop de choses pour pouvoir te les expliquer en quelques mots. La renseigna Nico. Mais l'une des règles principales est ''Si c'est dans un compte de fée, on peut le faire''.
    -Même transformer une citrouille en carrosse?
    Les regards qui se posèrent sur l'Humaine furent vraiment d'une pesanteur incroyable, elle savait qu'elle n'avait pas été très fine en demandant cela, mais sa langue avait été plus rapide que son esprit.
    -Techniquement, oui... lui répondit Gen au bout d'un moment. Mais, le prix à payer serait trop grand pour que quiconque veuille vraiment le faire...
    -Ben, pourtant dans...
    -Oui, coupa Nico, mais dans Cendrillon, ça se termine avant qu'on sache vraiment ce que le contrat demandait.
    -Et le contrat que tu as fait à l'instant, Gen, il t’a demandé quoi?
    -Rien, lui répondit avec un sourire l'intéressée. Il y a, parmi les contrats, deux types. Ceux fait avec des aspects de la réalité, les éléments, les animaux, la fumée, et tout et tout. Et les autres, c'est des contrats plus précis, qui ne peuvent pas être liés avec une facette du monde, mais qui sont plus puissant, et plus couteux.
    -Genre?
    -Généralement, c'est un coup qui a un rapport avec le pouvoir que tu appelles. Si tu transformes quelque chose en véhicule, tu peux être sûr que tu vas avoir un problème avec les autres véhicules que tu vas utiliser. Comme nos pouvoirs ont une sorte de contrôle avec le Destin, c'est le destin que se chargera du prix.
    -Le Destin?
    -C'est la seule explication qu'on a qui tienne la route. Le Wyrd, c'est le Destin. Mais le Destin n'est pas le Wyrd. Le Wyrd n'est qu'une sorte de facette, une porte, que nous pouvons utiliser à notre avantage.
    -Donc vous pouvez théoriquement contrôlez n'importe quel aspect de la réalité?
    -Contrôler, ce n'est peut-être pas vraiment le bon mot. Disons qu'on a de gros avantages en utilisant ces aspects. Par exemple, je connais quelqu'un qui est familier avec  le contrat des Réflexions, il peut littéralement sortir les réflexions des objets de n'importe quel miroir.
    -Pratique...
    -Et encore, c'est qu'une seule Clause...
    Et la discussion continua, sur les différents pouvoirs que les Changelins avaient, pendant la plus grande partie de la soirée.

    X        X        X

    Ils finirent par manger tout les quatres, Aldric étant parti plutôt furieusement, sans dire quoique ce soit. Certainement toujours blessé dans son orgueil.
    Nico fit la cuisine, sans que personne ne lui demande. Et malgré le fait qu'il ne pouvait pas utiliser sa canne pour mieux marcher, ce qui lui donna un air claudiquant qui ne semblait pas le déranger du tout. Le résultat fut plus qu'impressionnant, pour quelque chose d'improvisé.
    Et cela était dû au fait que son Kith l'aidait à créer.
    Son Kith était celui de l'Artiste, et cela lui permettait de créer les choses plus facilement que la moyenne. Ce qui expliquait comment il avait eu sa position dans le monde de l'art.
    Élise fit la petite remarque innocente que c'était de la triche quand même, de gagner sa vie grâce à leur magie. Mais Nico lui expliqua qu'il n'influençait personne à acheter quoique ce soit, donc ce n'était pas vraiment de la triche...
    Et de toute manière, cela ne changeait pas le fait que toute la communauté Changeline devait avoir une rentrée d'argent plutôt importante, autant le faire légalement.
    Puis ils mangèrent tous en discutant de tout et de rien.
    C'était assez impressionnant, Élise ne pensait pas vraiment que les Changelins pouvaient avoir des sujets de conversations aussi banals. Mais c'est vrai qu'ils étaient, dans le fond, toujours humains. Il n'y avait aucune raison pour qu'ils aient des sujets de conversations différents.
    Nico parlait des autres aspects de son travail. Comme il était le seul Changelin du Kith de l'Artiste de la ville, il était la personne la plus prisée quand quelqu'un avait quelque chose à réparer, voire même à construire.
    Il servait donc d'homme à tout faire, pour tous les Changelins de la ville. Et comme chaque Changelin se devait de travailler pour le bien de leur société, il était souvent demandé.
    Et il ne pouvait même pas demander des compensations contre son travail. Mais il avait accumulé un nombre important de petite faveur, ce qui était mieux que rien. Mais cela ne l'empêchait pas de devoir acheter lui-même tout ce qu'il utilisait pour réparer ou fabriquer ce qu'on lui demandait.
    Mais bon, il ne fallait pas tout dramatiser, les ventes de ses œuvres d'arts compensait largement les pertes qu’il subissait.
    Et cela tombait bien, car Aldric était allé chercher, pendant l'après-midi, l'argent qu'avait gagné le petit groupe avec leur vente.
    Il se montait à 22 mille euros. Avec deux œuvres vendues, cela faisait une bonne semaine. Nico sépara le tas de billet en quatre parts, l'une bien plus importante que les autres.
    -Voici ta part, fit le Changelin un poussant un petit tas. Deux mille balles.
    Élise regarda avec incrédulité l'argent qui avait été mis devant elle.
    -Euh, merci, mais, non merci...
    Les trois Changelins la regardèrent, ne laissant pas passer une quelconque émotion dans leur regard.
    -Ben, tenta de s'expliquer l'Humaine. J'ai encore rien fait pour vous, vous n'allez pas vous privez juste pour moi, ce n’est pas logique.
    -Ce tas, fit Nico en pointant le plus gros. C'est pour tout les Changelins, Erzulie le prendra et l'amènera à notre reine, demain. Celui-ci, c'est pour Gen, et lui, pour moi. Ce dernier, c'est pour Aldric, sauf que pour sa stupidité, il ne recevra rien cette semaine. Et donc, pour dédommager ton changement radical de situation, voilà!
    -Mais...
    -Pas de ''mais'' qui tienne! Fit Gen vigoureusement. Tu prends ton argent, et tu te tais!
    L'Humaine fut bien forcée d'accepter l'argent, car elle avait le pressentiment qu'ils n'allaient jamais accepter ses arguments.
    -C'est bien payé, d'avoir des visions de créature inhumaine.
    -Et bien entendu, ajouta Nico, tu vas quitter ton emploi.
    -Pardon?
    -Ça sera plus pratique. Si tu es en plein travail et qu'on a besoin de toi, tu devras venir immédiatement, ce qui risque de rendre les choses bien compliquées. Si tu es constamment disponible, on risque d'avoir moins de problèmes pour... Ben, n'importe quoi...
    -Il faudra quand même que je fasse le chemin de mon appart' à ici! Nota Élise.
    -Non, fit Gen avec un petit sourire. Tu vivras ici désormais... si on est tous ensemble, on risque moins de...
    -De? Demanda l'Humaine.
    - Ben, de mésaventure... on ne sait jamais ce qui peut nous arriver, en tant que Changelin. Donc autant être toujours préparé.
    Élise fut bien forcée d'admettre que c'était plus sage comme cela, même si elle ne savait pas vraiment en quoi consistaient les mésaventures.
    -Soyez honnêtes, quels sont les risques de traîner avec vous?
    Les trois Changelins se regardèrent prudemment, échangeant une discussion avec seulement leurs yeux.
    -Mmmh, fit Nico en ressortant sa pipe. Plein, actuellement... entre les Autres qui veulent reprendre leurs anciens esclaves. Les gens qui croient que nous sommes des Aliens. Nos propres compatriotes qui essayent de gagner des faveurs en piétinant tous ceux qui ont les doigts qui dépassent...
    -Ça en fait...
    -Oh, ce n’est pas finit, y a aussi les Changelins qui ont perdu toute leur santé mentale. Toutes les créatures qui vivent dans les ombres des Humains et qui sont légèrement trop curieux pour notre bien. Les Hobgobelins de la Haie. Nos propres Leurres... Mmmh, et je crois que j'ai fais le tour.
    Nico avait réussi à remplir sa pipe, à l'allumer, et à tirer trois bouffées avant de lister leurs probables dangers.
    -Je viens de mettre le pied dans un nid de serpent en fait... constata Élise
    -Tu as demandé les risques, je te les donne...
    -Arrête tes bêtises, fit Gen avec un air désespéré. Si on a des problèmes une fois par an, c'est le bout du monde. Et la dernière fois, on est plutôt tombé dessus par hasard!
    -Quel genre de problème vous avez eu?
    -Rien de bien important...
    Le regard d'Élise se fit plus lourd.
    -Rooh, dit lui! Fit Nico.
    Gen regarda l'Artiste avec des yeux noirs, avant de se lever, d'aller prendre un pack de bière dans le frigo, de l'amener, et de servir tout le monde.
    -Tu te rappelles ce qu'il c'est passé, il y a environ 6 mois? Fit-elle après sa première gorgée.
    -Il s'est passé beaucoup de choses, il y as six mois, faut que tu sois plus précise.
    -Les meurtres.
    -Oh... oui, je m'en rappelle.
    Et comment oublier cela?
    Six mois auparavant, avant que le printemps ne commence, une grande série de meurtres fit aussi son apparition. Au moins une fois par semaine, on retrouvait un corps, à moitié dévoré, ou alors partiellement démembrer. La presse avait dénommé ce tueur ''le Monstre'', pour des raisons évidentes.
    -Et les morts ont arrêté d'apparaître au bout de six semaines. Sans que le tueur ne soit jamais arrêté...
    -Oh, fit Nico avec un triste sourire, il à bien été stoppé. De manière plutôt définitive, mais il a été stoppé.
    -C'était un Changelin?
    -Non, et honnêtement, je n'ai toujours pas la moindre idée de ce qu'il était. Et la seule raison qu'on s'y est intéressé, c'est que l'une des amies de Gen a eu son frère tué par la chose. Notre petite boule de suie à donc voulu qu'on s'en occupe.
    Et il lui raconta l'histoire qui n’avait jamais atteint les journaux.

    X        X        X

    Ils avaient, avec l'aide de quatre Changelins de la court de l'Été, traqué la créature. Et même en utilisant leurs pouvoirs, cela avait mis un peu trop de temps à leur goût, faisant 3 morts de plus au compteur du tueur.
    Quand ils avaient réussi à le trouver, il était en plein repas. Le Monstre avait entrainé un SDF dans un vieux bâtiment condamné, où il avait pour but de le dévorer en paix.
    Aldric ne voulant pas s'impliquer dans cette histoire, car aucun de ses atouts ne seraient utiles, cela donnait six changelins contre ce monstre.
    Les Changelins activèrent différentes Clauses, certaines augmentant leur puissance, d'autres leur donnant certaines protections, puis sortirent leurs armes.
    Gen ne dévoila pas quelles armes le groupe avait utilisé, apparemment elle avait son semi-automatique dans une main, et utilisait autre arme dans l'autre, mais ne c'était pas vraiment épanché dessus. Nico participait au combat, bien que Gen resta très vague sur son implication. Mais cela ne changea pas vraiment le reste de l'histoire.
    Le groupe surprit donc le Monstre dans son repas. Et une chose était sûr, le terme de monstre était plus qu'approprié, même si on faisait fi du sang qui lui maculait plus de la moitié de son corps. Il était gigantesque, plus de deux mètre 40, mais comme il était constamment vouté, seule son imposante largeur était vraiment remarquable.
    Le groupe pointa leur lampe vers lui, et virent son visage à travers le gore.
    Le seul adjectif qui pouvait s'appliquer à cette chose, c'était ''Porcin''. Deux défenses sortaient de la mâchoire inférieure, et il avait un nez qui aurait eu plus sa place sur un vrai porc.
    Il ne fallut qu'un seul regard de la part de ce monstre pour que tout le monde comprenne qu'en plus d'avoir l'apparence d'un animal, s'en était un mentalement aussi.
    Il n'était pas un Changelin, il n'avait aucun Masque, et n'utilisa aucune capacité que les Changelins utilisent. Pas de Contrat, pas de voyage dans la Haie, rien.
    Il tenta de s'enfuir, Il n'essaya même pas de blesser qui que ce soit dans sa courte fuite, il avait compris qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir dans une confrontation. Mais tout les Changelins le remplirent de balles avant qu'il ne réussisse à faire plus de deux pas.
    Une fois la créature criblée de balle, les Changelins durent se décider rapidement, car ils entendirent tous les voitures de Police arriver, de plus en plus nombreuses.
    C'était apparemment ce que l'on récoltait en tirant plus d'une cinquantaine de balle sur un truc monstrueux, alors que toute la ville était déjà sur les nerfs.
    Ils ne purent prendre le temps de faire les choses bien, et se précipitèrent tous dans la Haie, emportant le corps avec eux. Ils l'abandonnèrent à peine rentrés dans ce monde étrange, et essayèrent de sortir le plus loin possible du bâtiment.
    Ils avaient assez bien monté leur coup, car aucun d'entre eux n'eurent la visite des policiers. Et eux, n'ayant que le corps du SDF et des dizaines de douilles, ne savaient pas vraiment quoi faire de tout ça.
    Les Changelins avaient réglé le problème, et c'est ce qui comptait pour eux.
    Les autres Changelins ne prirent aucune action contre le groupe, admettant que, puisqu'il n'avait rien d'humain, il risquait de mettre en péril toutes les personnes qui se cachaient dans l'ombre.
    Et comme la Haie était parfaite pour faire disparaître... ben, quoique ce soit qu'on a plus envie d'avoir dans les pattes. Le corps de la créature était bien caché.
    Et même si un petit groupe de Changelins, envoyé pour confirmer les dires du groupe qui avaient mis fin au règne de terreur du Cochon, n'avait rien trouvé, pas même un corps, à l'emplacement où il devrait être. Mais cela n'était pas vraiment étonnant, il y avait toute sorte de créatures dans la Haie, et beaucoup d'entre elles étaient fan de viande humaine ou non.
    Le problème avait donc été réglé, selon les normes Changelines. Mais surtout, ils avaient de plus gros problèmes sur la planche.
    L'un d'entre eux était directement lié à la disparition de deux des Souverains saisonniers. La Haie devenait de plus en plus dangereuse, même si techniquement, elle était déjà très dangereuse avant cela. Mais maintenant, des sous-fifres des Vraies Fées étaient de plus en plus présents dans les abords des entrées de la ville. Heureusement, les Changelins ne se promenaient jamais seuls dans la Haie. Ce qui faisait que toutes les attaques étaient, pour le moment, contrées.
    Mais cela allait de mal en pis, et mettait toute la communauté en mode alerte.
    Le petit plus, maintenant, c'était qu'ils avaient Élise avec eux.
    Lorsque Gen sortit cela, plutôt brutalement, l'Humaine fut sérieusement troublée. Elle voyait quand une personne possédait un masque, mais les Changelins pouvaient le faire aussi, ce qui rendait son pouvoir peu intéressant.
    Mais Gen la détrompa, Élise avait bien vu à travers le masque du Technicien qui travaillait pour la police, et il n'était pas un Changelin. Les quelques appels que la Femme-Charbon avait fait lui avait apprit qu'il n'y avait pas trente-six solutions.
    Le Technicien pouvait être un Hobgobelin, créature de la Haie. Mais cela était très peu probable, car la plupart des Hobgobelins ont une intelligence plus proche des animaux que des Humains.
    Une autre probabilité était qu'il était une Vraie Fée, venu de leur monde pour une raison quelconque... mais cela était encore moins probable.
    Il ne restait qu'une seule solution, le Technicien était un Leurre.
    Et personne ne pouvait voir à travers le Masque d'un Leurre.
    Enfin, personne... ce n'était pas vrai.
    Élise le pouvait.

    X        X        X

    Cela impliquait beaucoup de chose.
    Premièrement, cela signifiait qu'elle était maintenant hors de danger d'une quelconque visite des courtiers de l'Été. L'un des ennemis les plus dangereux pour toute la société Changeline était les Leurres. Les créatures, laissées par les Vraies Fées, avaient la capacité de voir à travers le Masque, et ne pouvaient se faire repérer par les Changelins. Le fait qu'une Humaine pouvait les différencier des humains était d'un avantage tactique incroyable pour eux.
    Secondement, elle allait être étudiée sous toutes les coutures, principalement par les membres de la cour de l'Automne. C'était quand même les plus spécialisés dans tout ce qui était occulte, si un humain avait ce genre de compétence, les sorciers et sorcières de l'Automne aimeraient beaucoup savoir comment.
    Troisièmement, elle ne pouvait pas être uniquement humaine. Il devait y avoir quelque chose en elle qui la rendait différente des autres humains, mais pour savoir exactement quoi... Gen avait déjà fait quelques appels à des archivistes, pour qu'ils essayent de trouver des informations sur un cas identique, et attendait la réponse.
    Il devait y avoir encore d'autre ramifications, mais pour l'instant, aucun des Changelins ou de l'Humaine ne les avaient vu. Ils auraient certainement un rapport avec ce qu'était réellement Élise, il fallait donc attendre que les réponses arrivent pour voir réellement la portée de la situation.
    Et pendant ce temps, elle allait devoir se mettre à travailler avec le petit groupe, et gagner apparemment vraiment bien sa vie dans le processus. Ce qui était un plus assez gigantesque.
    -Mais, demanda Élise, pour le prochain mois, Aldric devrait reprendre sa part du gâteau, non?
    Nico la fixa pendant un court instant.
    -Ben, un mois, ça paraît un peu trop, même à mon goût. Je pense qu'il reprendra ça part la semaine prochaine...
    -Cet argent, fit-elle en secouant son tas de billet, c'est juste pour UNE semaine?
    -Tant que y a des abrutis pour acheter ce que je fais en un jour, oui... Et comme la vie d'un Changelin est pleine d'inspiration, j'ai encore quelques dizaines d'années avant de me retrouver à court d'idées pour mes sculptures...
    Élise ne croyait pas vraiment en sa chance. Elle allait être payé plus de quatre fois ce qu'elle gagnait, et tout cela, en suivant simplement une bande de créatures. Et elle savait pertinemment qu'elle avait rencontrée uniquement le côté merveilleux de leur monde, et que le côté monstrueux allait bientôt pointer son nez. Mais pour l'instant, pour la première fois depuis très longtemps, elle se sentait finalement bien
    Et la petite voix qu'elle avait au fond de la tête lui disait que ça n'allait vraiment pas durer longtemps.
    Et, Oh comme elle avait raison.

    X        X        X

    Dernière modification par Tybo (07 Mai 2014 17:23:48)

  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #18 14 Mai 2014 16:25:51

    Et donc, comme tout les mercredi!
    Voici la suite !
    Encore une fois, corrigé par Fildediane!


    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Ils passèrent donc la soirée en discutant de choses moins lourdes, principalement pour éviter d'effrayer leur petite Humaine, et secondairement, pour éviter de replonger dans certains de leurs souvenirs. Ils discutèrent du travail harassant d'Erzulie, qui l'obligeait à aller à toute heure du jour ou de la nuit dans des endroits totalement aléatoires.
    Elle raconta qu'une fois, quelques mois auparavant, elle avait dû monter jusqu'à la capitale pour délivrer un colis. Il avait été fait par la Reine de l'Automne en personne, et était destiné pour le Roi de l'Automne de Paris. Bien entendu, comme ce colis était loin d'être normal, elle risquait beaucoup de choses pendant le trajet.
    Le voyage, aller-retour, dura quarante-deux jours. Car la petite Changeline avait dû prendre des dizaines de chemins détournés, n'avançant que de quelques kilomètres par jour vers sa destination. Elle avait dû fuir des dizaines et des dizaines de personnes qui avaient sentis quelque chose venant du colis, et se trouvaient de plus en plus intéressés par son contenu.
    Sa moto avait été très demandée pendant toutes ses semaines, et avait même reçue un impact de balle, lors d'une situation un peu trop tendue.
    Le retour avait été bien plus rapide et sûr, car elle s'était débarrassée du colis le jour même où elle était arrivée sur paris. Obtenant immédiatement une audition avec le Roi, et même si le trajet avait été effrayant, rencontrer le Roi avait été encore plus effrayant.
    Mais pour maintenir la couronne de l'Automne dans la ville la plus peuplé de France tenait invariablement de l'exploit. La capitale était, en plus, la ville la plus peuplée, en termes de créature surnaturelle, de toute la France. Mais la faction Changeline était très minoritaire.
    Ce qui força Gen à expliquer la théorie suivante.
    Les Vraies Fées sont attirées par les flux d'immigration.
    Il n'y avait pas vraiment d'autres explications.
    Mais pas n'importe quel flux, seulement ceux causés par l'espoir ou le désespoir.
    Les Français ruraux qui s'étaient tous précipités dans les plus grandes villes les plus proches, dépeuplant radicalement les zones non-urbaines d'une manière incroyable il y a cinquante ans, n'avaient pas intéressé les Vraies Fées. Car la seule véritable raison de ce flux précis était due plus à un sentiment de praticité plus qu'autre chose.
    Par contre, Apt, étant l'ancien nœud commercial Romain, liant la France, l'Italie et l'Espagne ensemble, avait toujours gardé son Aura. Et attirait toujours autant de personnes dans ses filets. Entre les vagues d'immigrations Espagnoles, Italiennes et Nord-Africaines, la ville avait été, de tout temps, l'une des plus concentrée de France en Changelin.
    Et depuis la grande dépopulation rurale, Apt avait tellement grandi qu'elle avait absorbée tous les petits villages aux alentours et touchait désormais les abords de l'Isle-sur-Sorgues, ainsi que ceux d'Avignon. Et sa population ne cessait de grandir.
    Ce qui poussa les trois Changelins à dire un autre sombre secret qu'ils voulaient garder le plus longtemps possible.
    Toute la région d'Avignon, ainsi que la plus grande moitié de l'Isle-sur-Sorgues était interdite aux Changelins.
    Et tous ceux qui étaient pris dans cette zone étaient exécutés sur le champ.
    Car les Vampires possédaient cette partie.

    X        X        X

    Ils n'étaient pas vraiment comme les livres et les films les décrivaient. Ils étaient aussi différents les uns des autres que les Changelins l'étaient.
    Et c'était à peu près tout ce que savaient les Changelins spécialisés dans les choses occultes, et c'était vraiment effrayant.
    Ces suceurs de sang étaient très élusifs, et mettaient constamment un point d'honneur à cacher leurs intentions et tout ce qui entouraient leur existence.
    Les Courtiers de l'Automne avaient pourtant essayé, encore et encore, de percer leurs secrets. Mais rien de bien ne sorti de leurs tentatives. Entre les morts, les trahisons et les manipulations, les Changelins avaient rapidement compris qu'essayer de connaître le fond de l'histoire avec ses sangsues n'étaient pas vraiment une bonne idée.
    Ce qui força les Changelins, il y a plus de 40 ans de cela, à signer un traité avec les Vampires. Ce traité empêchait ces derniers de venir s'installer, de chasser, ou de mettre leur nez dans les affaires concernant la zone Ouest de l'Isle-sur-Sorgues, et toute la ville d'Apt. Et les Changelins faisaient de même pour la zone Est et tout Avignon.
    Le gros souci avec ce traité était que les Changelins avaient eu la courte paille de l'affaire.
    Car un Changelin pouvait très bien être enlevé dans la zone contrôlée par les vampires, et revenir plus tard, dans cette même zone. Ce qui laissait la société Changeline incapable de venir à son aide.
    Ce qui voulait dire qu'une seule chose.
    Si la population Changeline devrait être au moins deux fois plus nombreuse que ce qu'elle était. Où donc étaient tous ces Changelins?
    Et cette question n'avait aucune réponse vraiment agréable.
    Mais cela était en dehors du contrôle des trois Changelins qu'avait Élise en face d'elle. Certes, Nico était une grande source de revenu pour toute sa société. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était assez important pour avoir une vraie voix dans les décisions générales. La politique devait donc suivre son cours normal, sans qu'ils puissent y faire quoique ce soit.
    Le traité était en vigueur, et tant que les Souverains des Changelins faisaient assez peur, il n'allait pas changer de sitôt. Certes, les Souverains n'étaient plus que deux. Mais c'étaient les deux plus puissant que la ville d’Apt n’avait jamais eu.
    -Mais, finit par demander Élise, comment la cour de l'Hiver ou du Printemps peut survivre si leurs souverains sont...
    Elle prit un moment, se rappelant de l'affiliation d'Erzulie à la cour de la saison glaciale.
    -Portés disparus, finit l'Humaine.
    -Simple! Lui répondit Nico, bourrant pour la quatrième fois de la soirée sa pipe de tabac. La cour de l'Hiver et de l'Automne ont toujours été très liées, pareil pour  la cour de l'Été et celle du Printemps. Ce qui fait qu'elles ont fusionnées, plus ou moins.
    -Ce qu'il veut dire, expliqua Gen en voyant le regard d'Élise. C'est que la cour de l'Automne aide les courtiers de l'Hiver à traverser leur période difficile. Pareillement pour la cour de l'Été avec celle du Printemps. Dans l'ancienne tradition, on aurait appelé cela l'alliance de la cour Seelie et Unseelie, la première étant celle des deux saisons du soleil, et l'autre, celle des deux saisons sombres, évidemment.
    Ces deux mots venaient du Celte, lui expliqua les Changelins. Et signifiait quelque chose du genre: La cour visible, et invisible. Ce qui résumait plutôt poétiquement les alliances des cours.
    -Mais heureusement, expliqua Nico. On est en France, et en plus dans une époque où ce genre de mots ne signifie plus quoi que ce soit.
    Gen le fixa de ses yeux, laissant passer un petit reproche dirigé vers son ami.
    -Ce qu'elle veut dire, continua le Changelin. C'est qu'à une époque, ses mots avaient du pouvoir. Mais maintenant, c'est d’autres mots qui ont du pouvoir.
    La Femme-Charbon commença à bouder dans son coin, apparemment bien touchée par la réflexion de son compagnon.
    Puis, conscient que la journée commençait à plus que toucher sa fin, Nico décida qu'il était temps que tout le monde se couche.
    -Gen, tu dormiras dans ton lit, ordonna-t-il. Puis si ça te dérange pas, Élise, tu dormiras avec Erzulie dans mon lit.
    -Dans ton lit? Demanda l'Humaine.
    -J'y serais pas, t'en fais pas. Juste que je doute que tu veuille dormir avec Gen, et je refuse qu'Erzulie dorme avec elle.
    -Tu refuses? D'après ce que j'ai compris, tu n'es pas vraiment le roi ici...
    Nico prit une grande inspiration.
    -Gen ne peut pas dormir avec quelqu'un sans essayer quelque chose avec cette personne. Et Erzulie ne peut refuser quoique ce soit à Gen.
    Les deux personnes se tortillèrent sur leur siège, pas vraiment contente de ce que leur ami venait de dire.
    -Donc, tant que Gen ne deviens pas plus sérieuse question vie privée, elle et Erzulie ne dormiront pas ensemble. Point final.
    Gen se leva, ne regardant personne, puis sortie de la salle à manger.
    Ils purent tous entendre ses pas, monter l'escalier, avant qu'une porte s'ouvre et se referme. À la surprise d'Élise, Gen ferma délicatement la porte, faisant à peine de bruit. Cela indiqua avec grande précision que, malgré les paroles révélatrices de Nico, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir lorsqu'il ne faisait que dire la vérité.
    -Je dormirais pas dans mon lit ce soir, révéla Nico. Donc vous pourrez fermer à clef sans aucuns soucis.
    -Tu dormiras où alors? Demanda Élise.
    -Un endroit où tu n'iras jamais... fit-il avec un sourire malicieux. La Haie est dangereuse, dans son ensemble. Mais il y a des endroits qui peuvent être rendu plus sûr, voir même vivable, qui sont des repaires. Nous en possédons un. Et il est assez sûr pour que j'y dorme.
    Il lui expliqua aussi que c'était là qu'il faisait toutes ses œuvres, ce qui lui permettrait de travailler ainsi une partie de la nuit.
    Ils se séparèrent donc au rez-de-chaussée.
    Nico pris un sifflet qui semblaient être fait de verre, souffla dedans sans pour autant faire un seul bruit. Il y avait trois portes présentes, une qui donnait à l'extérieur, une dans la salle à manger, et la dernière, la plus grande, semblait donner dans l'entrepôt jouxtant le bâtiment de vie des Changelins.
    Mais lorsque le Changelin fit son petit manège, la grande porte s'ouvrit sur une pièce bien différente que celle qu'elle avait aperçue lorsqu'elle avait garé sa voiture.
    Les murs étaient faits de bois, de lierre et de branche de feuille. Et tous les éléments vibraient de vie, et semblaient avoir été forcés à prendre leur forme présente. Et les quelques secondes, qu'Élise avait eue pour regarder l'intérieur du repaire, avaient été assez pour l'émerveiller.
    Mais les avertissements que Nico lui avait donnés refirent surface.
    Aucune inhibition, hein? Se fit-elle.
    Ça pourrait être marrant quand même, de temps en temps.
    Erzulie pris les devants, et commença à monter l'escalier en colimaçon, forçant l'Humaine à sortir de sa rêverie. Elle se rendit compte que, lorsque Nico rentra dans le repaire, le masque qui le cachait aux yeux des humains disparu immédiatement. Seule sa véritable apparence était visible.
    Puis la grande porte se ferma.
    Ce qui força encore plus Élise à suivre la personne avec qui elle allait partager un lit ce soir.
    Et c'était sûr, elle avait vraiment fait un grand changement dans sa vie.
    Ça paraissait ridicule, mais le fait de dormir avec une femme était la chose qui la perturbait le plus.
    Le fait qu'elle ressemblait à une Hase ne rentrait même pas en compte.

    X        X        X

    Erzulie était vraiment du genre silencieuse.
    Elle ne dit aucun mot, même quand elle se prépara pour dormir.
    Ce qui rendit Élise encore plus nerveuse.
    -Ça te perturbe pas vraiment de dormir avec quelqu'un que tu ne connais pas? Demanda l'Humaine pour briser le silence.
    La Changeline la fixa de ses beaux yeux jaunes.
    -Pas vraiment... lui répondit elle, au bout d'un moment. Il n'y a rien de vraiment bizarre. On fait juste que partager un lit.
    -Oui, mais bon... je sais, c'est stupide, mais j'ai jamais dormi avec une fille, et tu as déjà... ben... couché avec Gen, donc tu es...
    -Je ne suis pas lesbienne, coupa Erzulie. J'ai un peu honte, mais ce que Nico a dit est totalement vrai. Je dois tout à Gen, j'arrive pas à lui refuser quoique ce soit. Et... elle avait des arguments... convaincants.
    -Ok... mais sache que ça rends les choses encore plus bizarre...
    Puis, après cette petite discussion pleine de gêne, elles continuèrent à se préparer en silence.
    Élise se rendit compte de deux choses.
    D'une, Erzulie n'avait vraiment pas de problème pour être nue devant elle. Ce qui était plutôt étrange, dû à sa timidité totale. Mais elle se mit en culotte et dégrafa son soutien-gorge sans montrer une once d'hésitation dans ses gestes.
    Et de deux, l'endroit où vivait normalement Nico était impeccable. C'était vraiment étrange, dû à la manière d'être de la personne. Elle ne connaissait pas vraiment l'animal, mais elle croyait qu'il était comme n'importe quel autre homme, bordel inclut. Mais son ''appartement'' était comme sorti d'un magazine de décoration.
    Et tous les meubles avaient été faits manuellement, certainement par Nico lui-même...
    C'était vraiment impressionnant.
    L'étage entier était son appartement, et il n'y avait que deux pièces. Et comme chaque étage devait faire environ dans les 90 mètres carrés, cela faisait beaucoup d'espace.
    Un grand lit en bois était calé dans le coin le plus éloigné, faisant face à la petite salle de bain. Un canapé, fait pour au moins six personnes, était plaqué contre le mur à droite de l'entrée, une magnifique commode prolongeait le canapé. En face, une grande télévision plate était parfaitement alignée avec le canapé. Le sol était en bois, et avait une bonne vingtaine de coussins dispersé un peu partout.
    Une table, six chaises, et une grande armoire finissaient de remplir la pièce. Ce qui rendait quand même la pièce très vide, mais avait un air de propreté et de maximisation qui était palpable.
    Après s'être changée dans la salle de bain, parce qu'elle avait une pudeur bien plus grande que ce qu'Erzulie avait, Élise se dirigea vers le lit où la Changeline s'était déjà faufilée.
    L'Humaine rentra à son tour dans le lit, ne sachant pas vraiment quel était la distance de sécurité à mettre entre elle et la Changeline. Mais Erzulie balaya toutes les questions qui se bousculèrent dans la tête d'Élise en se blottissant contre elle.
    Et la Changeline était vraiment très chaude au toucher, ainsi que vraiment douce. Ce qui venait certainement de la petite fourrure qui couvrait tout son corps.
    Cela n'était pas vraiment aussi dérangeant qu'Élise aurait cru.
    Pour la première fois depuis longtemps, l'Humaine réussi à s'endormir rapidement.
    Aucun cauchemar ne vint la déranger cette nuit, et ça, c'était vraiment la cerise sur le gâteau.

    X        X        X

    Le lendemain ne fut pas le moins gênant.
    Erzulie n'avait pas bougée un muscle de toute la nuit, roulée en boule contre Élise, et dormait toujours quand Élise se réveilla. L'Humaine ne fit aucun geste, profitant de la douce chaleur que la Changeline lui donnait.
    Mais cela ne dura que quelques instants, car la Femme-Hase se réveilla à son tour, forçant Élise à se séparer de sa source de chaleur naturelle.
    Il était un peu plus de neuf heures du matin, et cette journée s'annonçait aussi trépidante que celle d'avant.
    Erzulie, sans dire un mot, se leva et se rendit dans la salle de bain. Elle ne prit même pas la peine de fermer la porte, et se prépara pour rentrer dans la douche.
    Cela faisait dix bonnes minutes que l'eau coulait lorsque quelqu'un tapa à la porte.
    Élise tira le drap du lit, se fit une toge improvisée, et alla ouvrir.
    -Bonne journée! Fit Gen avec un grand sourire.
    -Coucou.
    -Alors?
    -Alors quoi?
    -Bonne nuit?
    -Plutôt oui... puis l'Humaine ajouta, en voyant le sourire un peu trop grand de la Changeline. Non, il ne s'est rien passé.
    -Tu sais pas ce que tu rates... Enfin, quand elle sera sorti, dit à Erz' qu'elle à un travail plutôt urgent, donc il faut qu'elle parte le plus tôt possible.
    -Ok... et moi?
    -Mmmh, Nico aura certainement besoin de quelqu'un dans deux-trois heures, tu pourrais y aller à ma place, pour voir ce qu'il fait exactement.
    -Pas de soucis.
    Puis la Femme-Charbon parti en souriant, faisant même quelque pas de danse, pour une raison inconnue.
    Élise reparti sur le lit, prenant au passage des vêtements propres pour la journée.
    Elle attendit patiemment la sortie de la jeune Changeline pour lui transmettre l'information, ce qui mit la petite Changeline en mode travail. Elle enfila ses habits à toute vitesse, murmura un ''à plus'' juste audible, et sorti de l'appartement.
    Ce fut assez soudain pour finir de réveiller totalement Élise.
    Elle se précipita dans la douche, et put, pour une fois, arrêter de réfléchir.

    X        X        X

    Quarante-cinq minutes plus tard, Élise descendit pour prendre son café matinal.
    Nico et Gen étaient déjà attablés, mangeant un vrai festin.
    -Tu prends quoi? Fit la Changeline.
    -Juste un Café, merci bien.
    Nico lui montra la machine, l'invitant à faire elle-même son choix.
    Et le choix, qu'elle avait, était vraiment impressionnant. Ce qui lui fait penser à autre chose.
    -Pourquoi tu as trois Cannes posées sur des présentoirs sur l'un des murs de ta Chambre? Finit-elle par demander à Nico.
    Il mâchouilla encore quelques instants le bout de tartine qu'il avait dans la bouche, l'avala, puis répondit tranquillement:
    -J'ai pas le droit?
    -C'est pas ça, c'est juste que c'est... un peu bizarre...
    -''Un peu bizarre'' est notre marque de fabrique. Répondit-il avec un petit sourire.
    -Ça ne répond pas à ma question...
    -Qu'est-ce que ça fait, que je mette mes cannes sur un mur?
    -Tu répondras jamais à ma question, c'est ça?
    Nico lui fit un sourire à pleine dent, constellé de miettes de tartine. Il n'allait rien lui dire, et ce n'était pas vraiment important non plus.
    Élise s'assit à leur table, et commença à siroter son café.
    -Et c'est quoi que tu vas faire tout à l'heure, que tu as besoin de mon aide?
    -Juste trois livraisons. C'est pas pratique de transporter les trucs avec ma jambe, donc j'ai besoin d'aide. Et je vais plus embêter Gen, maintenant qu'on a une esclave humaine...
    Élise lui lança un regard désabusée.
    -Nan, mais ça vas être pratique, coupa Gen. C'est juste trimballer quelques affaires, et comme j'ai un peu autre chose à faire…
    -Ça fait partie de mon travail, c'est ça? Demanda l'Humaine.
    -T'as tout compris.
    -J'ai pas vraiment la carrure de la déménageuse...
    -T'en fais pas, la rassura Nico. C'est vraiment pas lourd. C'est plus encombrant qu'autre chose, ce qui fait que je peux pas le faire tout seul.
    -Nan, mais, je suis pas contre. C'est juste que je ne suis pas vraiment quelqu'un de physique...
    Nico souffla l'argument avec un haussement d'épaule, avant de se reconcentrer sur son petit-déjeuner. Gen et Élise échangèrent quelques platitudes sur la nuit qu'elles avaient passées, lorsque l'Humaine sortit une phrase assez particulière.
    -Nan, mais c'était bien... Je n'ai pas fait de cauchemars cette nuit. Ça me change...
    Les deux paires d'yeux des Changelins la fixèrent instantanément.
    -Tu en fais souvent? Demanda Gen.
    -Bien plus que des rêves normaux.
    -Ça te dirait... qu'on trouve une solution?
    -Quel genre de solution? Fit Élise en faisant bien peser ses mots.
    -Il y a un autre aspect à la vie des Changelins. Oui, je sais, ça fait beaucoup à retenir en un coup... mais en fait, c'est quelque chose qui nous donnes beaucoup de sens.
    -Et ça à un rapport avec les rêves?
    -Oui. Si on a un accès, on peut rentrer dans les rêves de n'importe qui. Et... ben, après, on peut faire plein de choses... Mais ce qui t'intéressera sûrement, c'est qu'on peut faire en sorte que les cauchemars ne soient pas trop dérangeant. Voir même, dans certains cas, de les supprimer totalement.
    -Où es l'arnaque? Fit Élise avec des petits yeux.
    -Pas d'arnaque, répondit Gen. Promis. Enfin, moi, je peux pas vraiment le faire, je suis pas vraiment douée en Chevauche-Rêves. Par contre, Nico ici présent, est un Oneiropompe accompli.
    -Oneiropompe?
    -Quelqu'un qui voyage dans les rêves des autres.
    -Mais, comment vous pouvez rentrer dans les rêves? Ça ne me semble pas vraiment donner beaucoup de sens à grand-chose...
    -Simple, commença Nico en prenant un air sérieux. Si on est lié aux rêves, cela explique le fait qu'on a quasiment aucun souvenir de notre temps avec... les Autres. C'est tout brouillé, confus. Comme si on essayait de se rappeler d'un rêve. Et le fait qu'on soit connectés aux rêves, signifie simplement que toutes les Fées, c'est à dire, les Vraies et nous, sommes des créatures issues des rêves.
    -Issues des rêves? Fit Élise, incrédule. Nan, je veux bien qu'un autre monde existe, surtout quand je l'ai vu de mes propres yeux, mais qu'il fasse parti d'un rêve? Du rêve de qui d'abord?
    -Tout dépend si les rêves existent à causes des humains où ce n'est qu'un hasard que ces derniers puissent s'y connecter...
    -Mais, alors, là où sont les Fées, les Vraies...
    -Arcadia?
    -Oui, c'est ça. C'est juste un rêve?
    -Non... fit Nico. Je doute que ça en soit un. Même si je peux pas en être sûr. Disons qu'Arcadia partage beaucoup de propriétés avec les rêves. Et comme on emporte quelque chose d'Arcadia au fond de notre âme... c'est certainement pour ça qu'on peut rentrer dans les rêves.
    -Bon, ok... je veux bien accepter ça. Mais, c'est quoi la porte dont vous avez besoin?
    -Un Accord.
    Élise resta silencieuse quelques secondes.
    -Un Accord? Fit-elle, avec un peu de soupçon dans la voix.
    -Un Accord. Confirma Nico, avec un visage aussi inexpressif que possible.
    -J'aime pas les Accords... Oui, je sais, vous m'avez expliqué qu'au final, je gagne autant que ce que je perds. Mais ça change rien! Aldric aurait pu tout me dire!
    Quelques secondes passèrent sans que personne ne fasse un bruit.
    -Tu sais... fit Gen en brisant le silence. Techniquement, avant de te mettre dans un Accord, tu peux demander ce que tu veux sur l'identité de celui-ci. Si le Changelin te ment sur un seul point, l'Accord lui tombera sur le coin de la gueule assez violemment.
    -Je peux demander n'importe quoi?
    -Vivi...
    -Ok, alors je le fais avec Nico, c'est ça?
    -Si tu le veux. Fit l'intéressé.
    -Qu'est-ce que je devrais faire, Exactement?
    -Accepte que je rentre dans tes rêves. On peut faire ça pendant une semaine, pour voir si tout se passe bien.
    -Je vais rien devoir faire d'autre?
    -Non, je le jure.
    -Et qu'est-ce que toi tu y gagnes?
    Nico fit l'un de ses fameux sourires, avant de répondre doucement avec sa voix flutée.
    -Simple, les rêves, c'est la porte ouverte sur les émotions. Je pourrais sans aucuns soucis me refaire le plein de mes batteries de Glamour, dès que je passerais un peu de temps dans tes rêves.
    -Ça donne pas vraiment confiance... que tu vampirise mes émotions...
    -Je te promets que cela ne te feras aucun effet négatif. Ou positif, si tu veux savoir... J'utiliserais simplement le truc des rêves, qui est fait d’émotions pures, et tu ne subiras aucun effet de cela.
    Élise prit encore quelques minutes pour réfléchir.
    -Mais, fit-elle au bout d'un moment, tu viendras dans mes rêves... ça veut dire que tu y verras tout ce que je rêverais... c'est pas franchement rassurant non plus.
    -Tous les Accords qui donnent accès aux rêves, ils ont une clause qui stipule que la personne invitée dans le rêve ne peut parler du contenu de ce dernier avec une personne autre que le rêveur. C'est plutôt standard.
    -Donc, je résume. Pendant une semaine, tu t'amuses dans mes rêves, tu pompes mes émotions, et tu ne peux pas en parler à quiconque?
    -C'est ça.
    -Et c'est tout? Rien d'autre?
    -Ben... non... En fait, normalement, ce genre d'Accord dure une lune, voire une saison. Avec une durée d'à peine une semaine, cela crée un déséquilibre dans le bordel magique. Je vais donc devoir modifier un peu le truc...
    -Ben, fit Élise en haussant les épaules. Si les conditions restent les mêmes, je veux bien faire ça pendant une lune. De toute manière, c'est le temps minimum que je vais rester avec vous, non? L'Accord d'Aldric dure 28 jours, 27 maintenant. Et je suis pas vraiment à un jour prêt pour avoir mes nuits débarrasser de mes cauchemars...
    -Comme tu le veux. Acquiesça Nico en la regardant intensément.
    -Ok, on fait ça comme ça alors.
    Puis, pensant que c'était comme cela que ça marchait, elle tendit sa main.
    Nico regarda la main tendue pendant un moment.
    -Non, pas un Accord de type Serment. Plutôt un Corporel, si ça te dérange pas.
    En même temps, il tira sur un petit collier, caché sous son T-Shirt. Il était relié à un petit pendentif en verre, qui ressemblait à une feuille de chêne.
    -Corporel? C'est à dire?
    - Au lieu d'investir notre Accord dans la magie du monde, avec une poignée de main, on va l'investir sur une partie de mon existence.
    -Ça change quoi?
    -Si on l’investit dans la magie, j'utiliserai le Wyrd en moi pour qu'il marche. Sauf que j'ai d'autres accords avec d’autres personnes. Et tous les Changelins sont limités de ce côté. Par contre, le faire avec une partie de mon existence, ça ne me posera pas de problème.
    -Oui, mais pour moi, continua Élise. Ça change quoi?
    -Absolument rien.
    -Ok, pas de soucis alors.
    Nico prit sa feuille de verre entre le pouce et l'index de sa main gauche, puis le tendit à Élise. Comprenant ce qu'elle devait faire, la jeune Femme saisit le pendentif.
    Puis le Changelin s'éclaircit la gorge, avant de commencer à réciter
    -Par ce Souvenir de mon existence, je me tiens devant la porte des Rêves. À ma droite, la tour de Corne. À ma gauche, la tour d'Os. Je te permettrais des rêves saufs, des rêves bons, des rêves merveilleux. Tu devras m'accorder une petite gorgée de ces rêves, afin de me sustenter pour la nuit. Que dis-Tu?
    -Euh, Ok?
    Puis, quelque chose qu'elle n'avait pas remarqué lors de son premier accord se passa.
    Elle sentie quelque chose d'indescriptible.
    C'était comme si, pour une fraction de seconde, elle voyait le monde en tant que connexion. Et elle en voyait une se formait juste devant ses yeux, entre elle et Nico.
    Puis, plus rien.
    Ce qui permit à son esprit de se concentrer sur ce qui l'avait perturbé quelques instants avant. Les mots qu’avait choisis le Changelin étaient pour le moins... particuliers.
    -T'en fais pas, lui dit Gen en comprenant son questionnement intérieur. Ce que notre petit Nico à dit, c'est l'évocation Traditionnelle de cet Accord précis. Il aurait pu utiliser quelque chose de moins... Flashy, mais cela risquait de donner des résultats différents.
    -Différents?
    -Oui, continua Nico. En fonction des mots que tu utilises, tu peux permettre à l'Accord de faire ce que tu veux. Mais tu peux aussi permettre aux gens avec lesquels tu fais l'Accord de trouver facilement une porte de sortie. Ce petit texte, il a des centaines d'années... Enfin, l'esprit de ce texte. Il a été mis à jour quand même. Mais voilà, pour dire, c'est impénétrable.
    -Ok, et c'est bon? Rien d'autre à faire.
    -Plus rien, cette nuit, ça sera bon.
    -Ok... fit elle, quand même mal à l'aise.
    -Relax, tout vas bien se passer! Lui fit Gen. Il vient souvent dans mes rêves, il est doué.
    -Tu peux pas le faire toi?
    -Si, mais je suis moins douée... Tous les Changelins font des rêves qu'ils contrôlent absolument. Réussir à contrôler les rêves des autres... ça demande une finesse que je ne possède pas vraiment...
    -Donc, dans tous les cas, coupa Nico. Rendez-vous cette nuit.
    Et le sourire qu'il avait ne présageait vraiment rien de bon.
    Ou alors, il voulait juste embêter Élise.
    Ce qui risquait d'être pire.

    X        X        X

  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #19 21 Mai 2014 15:46:48

    Et voilà la fournée de la semaine!!!

    Pas corrigé, désolé pour les fautes!
    Et commentaires!!!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    -Bon, fit Nico une fois le petit-déjeuner terminé. J'ai des trucs à faire, ça me prendra dans les deux heures. Tu peux aller patienter dans ma chambre si tu veux, dans l'Armoire et sous la télé, je crois que tu trouveras beaucoup de choses intéressantes.
    Et il avait bien raison.
    Il y avait de tout.
    Des jeux, des films, des séries.
    Il y avait tellement de choix que s'en était presque étouffant. Entre la collection complète des Disney, des séries de Star Trek, et des dizaines et des dizaines d'animé Japonais, il y avait largement de quoi combler les quelques heures qu'Élise avait devant elle.
    Elle jeta son dévolue sur le dernier Disney, qu'elle n'avait pas encore vue.
    Alors qu'elle commençait à s'installer confortablement sur le grand canapé, Gen pointa le bout de son nez.
    -T'as déjà commencée? Lui demanda-t-elle.
    -Non, pas encore. T'as pas des choses à faire?
    -Regarder un film en mangeant du pop-corn, c'est dans ma liste...
    -Donc, tu me laisse faire le livreur, pour regarder des films? Et tu viens à peine de manger! Tu t'engouffre déjà de pop-corn?
    -Je suis une boule de charbon ardent, je grossis pas... donc j'en profite! Et puis, j'ai jamais dis que j'avais mieux à faire, juste que j'avais d'autres choses à faire.
    -Et la soupe populaire?
    -C'est un peu neuf heure du matin, et de toute manière, je n'y vais que le soir, normalement. Mais tu peux me le dire si tu ne veux pas de ma compagnie...
    -C'est pas ça, c'est juste que j'ai l'impression d'avoir hérité de toutes tes corvées...
    -Roooh, tout de suite! Mais non, t'en fais pas! Aller, maintenant, on mets ce que tu as choisie! C'est quoi que tu as choisie?
    -La Reine des Neiges.
    -Très bon choix!
    Puis elles lancèrent le film.
    La seule chose négative, c'est que le paquet de pop-corn se fit dévaliser en moins d'une heure, ce qui les forças à couper en plein milieu pour prendre une autre petite tournée, et un peut de quoi boire ainsi qu'un peu discuter.
    Étrangement, pour quelqu'un qui avait été enlevée pendant pratiquement vingt ans, Gen n'avait pas vraiment de trou dans sa culture générale.
    -Ben, en même temps, pour pouvoir reprendre une vie quasi-normale, il faut bien qu'on nous fasse certains briefing. Mais le pire, ça à été pour Nico. Moi, ainsi qu'Aldric, on as loupé deux décade. Notre petit Artisan, c'est cinquante ans qu'il à loupé...
    -Il est parti pendant cinquante ans? Woua... il donne pas l'air d'être plus vieux que mon père... mentalement parlant. Je sais qu'il y as le truc magique qui fait que le temps s'écoule pas vraiment normalement.
    -Ben, il n'avait que dix ans quand il à été enlevé. Et comme il a passé toute son adolescence là-bas... enfin bref, on en parle pas vraiment. Ya des choses qui vaux mieux garder pour soi...
    Et Élise était totalement d'accord avec Gen.
    Ce qui fit qu'elle ne reprirent pas le film là où elles s'étaient arrêtées, préférant continuer à papoter de tout et de rien.
    Et malgré l'aura d'étrangeté que la Changeline dégageait, il fallait bien qu'elle admette que c'était vraiment fun d'être dans ses parages.
    Il y avait quelque chose d'incontrôlable dans l'attitude de Gen. Quelque chose qui poussait les gens à rire, à la prendre dans ses bras, ou à l'inciter à continuer ce qu'elle faisait. Il n'était pas très étonnant qu'Erzulie ne puisse pas vraiment résister à quoique ce soit lorsque Gen lui demandait.
    Elle avait aussi le talent naturel de mettre les gens à l'aise. Même si Élise remarqua, plutôt rapidement, qu'il y avait quelque chose au fond de son regard, qui reflétait quelque chose qu'aucune personne ne devrait posséder.
    Puis, au fur et à mesure que la conversation continua, l'Humaine se rendit compte d'une autre chose.
    Gen semblait souvent désarçonnée par certaine tournure de phrase. L'ironie était difficilement percevable pour elle, et quelques phrases qu'Elise sorti donnèrent lieu à plus de perplexité qu'autre chose. Cela semblait voler loin au dessus de la Changeline.
    Mais c'était vraiment quelque chose de très mineur, comparé à tout ce qu'elle allait apportée dans la vie de l'Humaine.
    -Ohé? Fit la voix de Nico, venant du rez-de-chaussée.
    -Oui, répondit Gen. On arrive!
    Les deux femmes éteignirent tout les appareils qu'elles avaient allumées dans la chambre du Changelin, puis se précipitèrent en bas.
    -Faudra aussi aller les transporter jusqu'à la fourgonnette. Expliqua Nico avec un gentil sourire.
    -Pas de soucis, fit la Changeline en sortant un sifflet.
    Puis elle se tourna vers la grande porte, et la fit s'ouvrir magiquement. Elle se tourna vers Élise et lui dit.
    -Dedans, c'est relativement sûr. Ya pas de risque de perdre son âme. Par contre, l'inhibition, c'est toujours d'actualité. Donc à part pour des petits moments comme maintenant, faudra pas que tu rentre dedans, Ok?
    -Mais j'ai pas de Sifflet magique. Répondit Élise.
    Elle avait dit cela avant de se rende compte que Nico avait la main tendue, et qu'au creux de cette dernière, se trouvait la copie conforme du sifflet qu'avait les deux Changelins.
    -C'est pas un sifflet magique, lui dit Nico. C'est juste un sifflet normal. Il ne fait pas de bruit, c'est tout.
    -Mais, il permet d'ouvrir une porte vers un autre monde! En quoi c'est pas magique?
    Les deux Changelins s'échangèrent un regard.
    -Non, il est pas magique, confirma Gen. Le truc, c'est qu'à certains endroit, à certaines portes, ou arche, ou n'importe quoi qui symbolise le passage d'un endroit à un autre, il peut y avoir ce qu'on appelle un Trod. C'est une sorte de porte constamment lié à la Haie. La seule chose qu'il faut faire pour l'ouvrir, c'est trouver la bonne clef. La clef pour ouvrir se Trod-là, c'est de souffler dans un sifflet de verre.
    -Plutôt pratique, ajouta Nico. Brise le sifflet, et personne ne peut y rentrer.
    -Je siffle, ça s'ouvre, je rentre quelques instants? Raccourcit Élise.
    -Grosso Modo, oui. J'ai déjà mis ce qu'il faut transporter dans des cagettes, donc t'as juste à les prendre et les charger dans la camionnette. Je vais l'ouvrir.
    Et sur ces mots, il sorti de la pièce, en boitant tranquillement.
    -Je vais te donner un coup de main, annonça Gen en ouvrant la porte du Trod.
    Puis, ne sachant pas vraiment quoi dire ou ajouter, Élise suivit le mouvement.

    X        X        X

    L'intérieur de leur Abris était vraiment...
    Il n'existait aucun mot pour réellement rendre justice à ce que l'Humaine y trouva à l'intérieur.
    Elle avait déjà vu la veille que les murs étaient fait en bois, feuilles et branche, et que elles avaient poussé comme cela. Ce qui, maintenant qu'elle pouvait toucher les murs, était vraiment plus qu'étrange.
    Mais elle se rendit compte aussi des autres choses qui se trouvait dans ce petit monde.
    Il y avait une chaise faite entièrement de plumes, sans qu'elle puisse voir une quelconque preuve qu'il existe un autre matériel qui permet le tout de tenir en place. Il n'y avait aucune ampoule, mais des dizaines de lucioles, ou d'insectes qui semblaient être des lucioles, qui se tassaient dans les coins de la salle où elle avait atterrie.
    Aucune preuve d'une quelconque technologie ne se trouvait ici. Pas de téléphone, pas de câble, rien.
    Gen passa la tête dans l'encadrement d'une sorte de porte, faite entièrement de fleurs noires, et lui dit.
    -N'oublie pas, faut pas que tu restes très longtemps, alors vient prendre ta cagette, et on sort!
    Élise acquiesça sans rien dire, se dirigeant vers la salle ou était la Changeline.
    Et elle découvrit le lieu de travail de Nico.
    Il y avait trois table.
    L'une avait les deux cagettes, remplie à ras-bord d'objet en verre. Et était aussi banale que n'importe quelle table qu'on pouvait trouvé dans le monde extérieur.
    La seconde était collée contre l'un des ''murs''. Même si collée n'était vraiment pas le bon mot. Elle semblaient plutôt avoir simplement été une partie du mur, qui avait soudainement décidé de devenir une table. Elle était parfaitement droite, sans aucunes bosses ou creux d'aucune sorte, le bois et les feuilles se compressant tellement les uns contre les autres que cela donnait un aspect laqué à l'ensemble. Il y avait des dizaines d'objets étalés dessus, qu'Élise n'avait jamais vu, mais qui semblaient être faits pour fabriquer des objets en verres.
    La troisième était faite en terre, et sortait du sol de manière assez anormale. Mais pour un environnement comme cela, la normalité était vraiment relative. Sur cette table-là, elle reconnaissait des marteaux, des pinces, de toutes tailles et de toutes forme. Il y avait aussi une espèce d'enclume, accolé à la table. Cette dernière était fait d'une matière inconnue, et semblait avoir été conçu dans la même matière que la nuit.
    En plein milieu de la salle, il y avait ce qui devait être la forge.
    Mais cela ne pouvait pas vraiment porter ce genre de nom. Car aucune trace de feu apparaissait nul part. Seul six pierres plates se trouvaient dans l'âtre.
    Enfin, Élise n'était pas vraiment sûre de pouvoir appeler ça des pierres.
    Car aucune pierre qu'elle avait déjà vue n'avait la couleur bleu ciel qu'elles avaient.
    -Qu'est-ce que... Commença l'Humaine.
    -Pas de question, pas pour l'instant, lui répondit Gen. Prends les trucs, et on sort.
    Élise se dirigea d'un air distrait vers la table, et pris la cagette. Ce qui lui permit de mieux regarder les bibelots en verre qu'il y avait dedans.
    C'était des verres, des bols, des assiettes...
    Extrêmement décevant, après tout ça.
    Mais elle n'eut pas vraiment le temps de se plaindre, car la Changeline utilisa sa cagette pour pousser Élise vers l'extérieur, le sifflet en verre dans un coin de la bouche.
    Elles se dirigèrent, à moitié volontairement, vers la sorti, Gen siffla, et sortirent de la cachette des Changelins.
    -Oui, commença la Femme-Charbon. C'est beau, c'est magnifique, ça pose des questions. Je sais. Mais cela n'empêche pas qu'on vas quand même respecter les règles qu'on t'as fixés jusqu'au bout!
    -Mais comment... commença Élise.
    -Les pierres, quand on mets de l'eau dessus, elles font de la chaleur. Beaucoup de chaleur. C'est ce qui permet à notre Nico de faire ses trucs.
    -Mais, il ne fait pas que du verre, non?
    -Nope, lui répondit la Changeline en ouvrant la porte d'entrée avec son dos. Il s'amuse aussi à faire des trucs qui coupent pour le reste des Changelins d'Apt.
    -Des trucs qui coupent?
    -Des épées, des haches. Des armes quoi.
    -Pas sûr qu'elle ait vraiment envie d'entendre cela, fit Nico qui attendait devant la camionnette.
    -Genre, elle vas jamais t'aider à faire des livraisons comme ça? C'est quoi déjà la commande que tu as eu ya quelque jour?
    -Rapière avec poignée en bronze, incrustation or, avec rubis au bout du manche. Il veut que ça soit pour tuer élégamment... C'est un vrai Printanier lui...
    Le dernier commentaire avait été fait avec un dédain palpable, alors que la réflexion sur le fait de tuer avait été fait comme si tout cela était naturel.
    -Et vous devez payer vous-même pour ce genre de truc? Demanda Élise. C'est pas légèrement inutile, avec tout les flingues qui sont en circulation?
    -C'est loin d'être inutile, fit Nico. Tu peux pas imaginer à quel point c'est plus facile de tuer quelqu'un avec une épée qu'avec un flingue. Pas de bruit, certaines sont vraiment facile à cacher, et il y a vraiment un côté noble. Et pour les éléments, quand c'est trop cher, c'est au client de débourser de sa propre poche pour les trucs en plus. Moi, je m'occupe de la qualité de la lame, et de l'épée en tant que telle. Pas des petits trucs cosmétique.
    -C'est noble de tuer?
    -C'est noble de montrer son point de vue avec le bout d'une épée. Sinon, les gens ne seraient pas aussi fasciné par les Katanas, et tout les combats aux sabres.
    L'Humaine fut bien obliger d'accepter, à contrecœur, que cela était bien vrai. Elle pris quelques seconde pour réfléchir, tout en chargeant l'arrière de la camionnette avec sa cagette.
    -Mais, il n'y a pas autant de mort que ça chez vous quand même?
    -Chez nous? Demanda Gen.
    -Les Changelins...
    -Non, fit Nico en fermant les portes arrières. C'est plus compliqué. Beaucoup d'entre nous possèdes des armes, juste pour être préparés, au cas où. On nous à déjà fait bien comprendre à quel point ont peut être impuissant. Et c'est quelque chose qu'aucun d'entre nous à appréciés. Donc maintenant, on fait en sorte de ne plus vraiment l'être.
    -C'est pour ça que Gen à un semi-automatique?
    -Et un poing américain. Rajouta l'intéressée.
    Élise regarda la Changeline, ne sachant pas vraiment si elle avait voulue faire de l'humour ou non. Puis continua.
    -Et Aldric à aussi un gros couteau.
    -Dague. Rectifia Nico. C'est moi qui lui ai faite. Bon boulot d'ailleurs. Première fois que j'ai essayé de faire le style de l'acier plié...
    -Enfin bref... coupa Élise, en comprenant que le Changelin allait partir dans un monologue. Vous dites que vous n'avais pas vraiment de problème, mais deux d'entre vous sont constamment armés, et en plus, quelque mois auparavant, vous avez tuez quelque chose qui n'était pas humain et qui était plus que dangereux! Et en quoi déjà vous n'avez pas vraiment de problème?
    Les deux Changelins se regardèrent quelques instants, ayant apparemment une conversation uniquement basé sur des mimiques. Puis Nico se tourna vers Élise, et lui dit.
    -Premièrement, on es tous armés, ma canne peut faire très mal. Et ne t'en fais pas, tu aura un petit quelque chose aussi. Et Secondement, on est des choses qui ne sont plus vraiment humaine. On manipule des aspects du monde et du destin. Comment peut-tu croire que l'on n'as jamais de problèmes? On en as moins que certains, parce qu'on ne les chassent pas, mais cela ne change rien au fait qu'on en as quand même de temps en temps. Ça viens de paire avec notre simple existence.
    -Donc en fait, conclue Élise, je risque de mourir tué par un monstre si je reste avec vous?
    -Oh, tu avais aussi beaucoup de chance avant qu'on t'invite chez nous, lui fit Gen avec un grand sourire. C'est juste que maintenant, ils auront quatre personnes à tuer, et plus une seule.
    Et ça n'était pas vraiment rassurant.

    X        X        X

    Élise se trouvait au volant de la camionnette, qui roulait avec une telle facilité, malgré son apparence vieillotte, qu'elle n'avait aucun problème à la manipuler.
    Depuis qu'elle et Nico étaient parti de son nouveau ''Chez-soi'', son cerveau carburait à toute allure. Bon, elle allait devoir être armée, ainsi qu'aider les trois Changelins lorsqu'ils auraient des problèmes, qu'ils auraient apparemment obligatoirement, et puis risquer sa vie pour eux.
    En contre partie, ils feraient de même.
    Cela ne semblait pas vraiment une mauvaise situation, posée comme ça. Mais elle ne pouvait pas empêcher la petite voix à l'arrière de son crâne lui murmurée que sans eux, elles n'auraient certainement jamais eu la possibilité d'avoir cette situation.
    Mais la seule alternative qu'elle voyait, c'était elle, seule dans son appartement, à avoir peur des Visages Ondoyants. Et cela, jusqu'à la fin de sa vie.
    Au moins, se dit-elle, si je meurt à cause d'eux, j'aurais vécue des choses vraiment très intéressante.
    Ce qui la força à jurer contre elle-même très rapidement. C'était pas vraiment le moment de devenir pessimiste!
    Puis ils arrivèrent à l'adresse que lui avait donné Nico lorsqu'ils étaient partis.
    C'était une petite boutique, qui d'après les souvenirs d'Élise, vendait principalement des objets d'intérieur, tous fait artisanalement. Ce qui était logique, au vu de la cargaison qu'ils se trimballaient.
    -Bon, aller, premier arrêt! Fit Nico avec un peu trop d'entrain pour Élise.
    Ils sortirent, et l'Humaine pris la caisse que le Changelin lui pointa. Puis il rentrèrent dans le magasin.
    Le propriétaire était l'une de ses personnes que l'on se demandait comment ils avaient pu finir dans la vente. Le genre de personne avec un regard qui hurlait à tout le monde que les autres étaient plus stupide qu'eux. Le genre qu'on as envie de gifler sans vraiment savoir pourquoi.
    Enfin, il tint ce regard-là juste une demi-seconde. Puisqu'il reconnut juste après Nico, et apparemment, c'était une bonne chose, au vu du sourire purement commercial qui apparut comme par magie sur son visage.
    La caisse disparu des mains d'Élise, se trouva sur le comptoir quelques instants plus tard, et le vendeur pris les sept minutes d'après à regarder sous toutes les coutures les divers objets qui se trouvaient à l'intérieur.
    Personne ne dis un seul mot pendant tout ce moment, Nico ne bougea même pas d'un seul pouce. Il regardait patiemment le vendeur triturer ses créations, comme s'il vérifiait qu'il ne s'était pas fait arnaquer.
    -Tout est en ordre. Annonça le Vendeur. Je reviens dans un instant.
    Puis il partit dans l'arrière boutique.
    -Qu'est-ce que... commença Élise.
    -Après, fit simplement Nico.
    Lorsque le Vendeur réapparu, il avait une Bière à la main. Qui sortait tout juste du frigo apparemment, au vu de la condensation.
    -Un deal est un deal. Fit le Vendeur.
    Nico ne dis rien, et pris la bière de ses mains, la décapsula, et but une gorgée.
    -A demain. Fit le Changelin, avant de sortir.
    Élise resta quelques instants sur place, et quand le Vendeur la fixa un peu trop intensément, elle opta pour la retraite immédiate.
    Elle rejoint au petit trot Nico, qui se dirigeait, claudiquant, vers la camionnette.
    -Qu'est-ce qu'il viens donc de se passer? Fit-elle quand elle atteint son niveau.
    -Je viens de respecter ma part d'un Accord.
    -Des objets qui doivent se vendre quelques centaines d'euros contre une bière? C'est quoi cet Accord de merde?
    Ils montèrent tout les deux dans la voiture, et après lui avoir donné une autre adresse, il continua son explication.
    -Tu sais déjà qu'on as besoin de Glamour pour pouvoir faire notre magie. Et tu sais qu'on peut en gagner grâce aux fortes émotions, où au rêves. Certains accords permettent aussi de générer une petite quantité de Glamour. Et comme les émotions fortes, ou même les humains qui acceptent qu'on envahissent leurs rêves ne sont pas légions, ces Accords deviennent bien utile.
    -Mais, ils servent plus trop à rien maintenant que tu as mes rêves d'ouvert, non?
    -Oui, c'est vrai qu'ils vont plus vraiment me servir. Mais je dois continuer à les Honorer jusqu'à la fin. C'est très mal vu entre nous de briser un Accord. Vraiment très mal vu.
    -Et la bière?
    -Il me fallait juste une preuve comme quoi il était reconnaissant. Une bière me paraît pas mal du tout. Et ça me donne une vrai bonne raison pour ne pas conduire...
    -Et donc tout les jours c'est comme ça pour toi, normalement?
    -Oui. Si je n'ai pas mon Glamour, je ne peux pas faire d'œuvre d'art vraiment accrocheuse.
    -Ah! Fit Élise un peu trop brusquement. J'ai donc raison! Tu utilise bien une sorte de magie pour pouvoir faire tes œuvres!
    -Tout ce que je fais, c'est faire en sorte que mon esprit soit aussi tranchant qu'un rasoir. Le Glamour ne me permet pas de directement manipuler le verre, simplement de ne pas faire de geste inutile, et d'être totalement concentré. C'est le petit plus de mon Kith.
    -Donc il n'affecte que toi, le Glamour?
    -Oui, je ne fais qu'affecter mon agilité, et ma vision de l'objet. C'est très particulier, je ne sais pas vraiment comment l'expliquer. En tout cas, l'objet n'est touché que par mes mains et mes outils, pas par la magie.
    -Ok. Et là où on vas, c'est le même topo? Caisse de verrerie contre une bière?
    -Ouaip, mais ce gars-là est quand même plus gentil.
    -C'est loin d'être dur en même temps...

    X        X        X

    Et Nico avait bien raison.
    Ce vendeur-là, Justin, était vraiment plus amical sur tout les points. Il partagea donc la bière de l'Accord, mais en sorti deux autres pour Élise et lui. Et tout trois s'installèrent à une table, puis le vendeur commença à discuter avec eux.
    Et la chose que remarqua immédiatement Élise, c'est que Justin n'avait aucune idée de la véritable identité de Nico. Il l'appelait Marc, qui était le nom de l'identité qui était reconnue dans le monde de l'Art, et ne semblait pas vraiment savoir grand chose d'autre.
    Le vendeur ne sembla même pas se rendre compte de la nature non-naturelle de l'Accord qui le liait avec Nico. Il disait probablement qu'il était chanceux d'avoir un petit coup de pouce dans ses ventes, à avoir des objets fait par un artiste renommé, et cela, gratuitement. Et même si Nico lui expliqua, trois fois dans la conversation, que c'était uniquement car, pour avoir des idées pour ses grandes Œuvres, il était obligé de faire des choses un peu plus modeste.
    Et il n'allait pas les jeter!
    Il les donnait donc à deux Magasins, et c'était tout ce qu'il y avait. La bière, expliqua-t-il, était uniquement pour que les vendeurs donnent quand même un petit quelque chose, pour leur éviter d'être mal à l'aise.
    C'était fou à quel point Nico savait bien mentir.
    Enfin, disons que son état émotionnel naturel était relativement renfrogné, ne le faisant sourire qu'une poignée de fois. Alors dire des choses totalement fausse, ce n'était pas vraiment compliqué. Et surtout que la chose était bien aidée par le simple fait que lui et le Vendeur ne faisaient rien de mal, et que tout était légal. Et en plus cela permettait à Justin de se faire plusieurs centaines d'euros en plus par semaine. Et c'était plus ça qui finissait de convaincre l'humain.
    Après qu'ils aient finis leurs bières, Nico et Élise prirent congés, laissant Justin à ses ventes.
    Ils attendirent trente minutes dans la voiture, car Élise refusait de conduire, même avec seulement une bière dans le sang.
    Ce qui les força à parler.
    Ce qui ne plut pas à Nico.
    -Je comprends l'utilité d'Aldric, fit-elle. Je comprends ton utilité. Mais qu'est-ce que Gen vous apporte? Elle ne paraît pas être le garde du corps qui supervise le transport des pièces délicates. Qu'est-ce qu'elle fait avec vous?
    Nico sorti sa pipe de la petite sacoche qu'il trimballait avec lui, et la bourra de tabac en silence.
    Ce n'est qu'après l'avoir allumé et avoir tiré sa première bouffé qu'il répondit.
    -Je serais pas vraiment explicatif sur tout les détails, alors fait avec, ok?
    -Ok.
    -Elle a été capturée en quatre-vingt douze, ça, tu le sais. Mais elle n'a pas eu qu'une seule Vraie Fée comme gardien. Elle en a eu Trois. Le premier, celui qui a décidé de l'enlevée, il voulait en faire une torche, ou un truc pour éclairer son chez-soi. Ce dont elle se rappelle est vraiment confus. Mais dans tout les cas, quelque chose c'est mal passé, et elle c'est transformé en un tas de charbon rougeoyant. Qui donnait des flammes que lorsqu'on lui versé de l'eau dessus.
    -Mais, elle est toujours de forme humaine! Comment est-ce...
    -Arcadia n'est pas le monde que tu connais. Les mêmes règles ne s'appliquent pas. On peut toujours vivre, même si on as plus rien d'humain. Et bon, son Gardien n'a pas trouvé d'utilité à un tas de charbon, et il l'a échangée, ou vendue, ou donnée, on sait pas vraiment. Et elle s'est retrouvé au service de mes deux Gardiens. Et plus précisément, dans mon atelier.
    -Le fait qu'elle ne produisait de la chaleur que lorsqu'elle était trempée, c'était un plus pour toi, c'est sûr...
    -J'aurais adoré devoir moi-même couper mon propre bois pour avoir mon feu, si ça avait évité qu'une seule personne soit enlevé. Mais bon, c'est pas la question. Cela faisait un moment que j'étais déjà là, j'étais déjà grand et tout. Et j'avais pris des mauvaises habitudes. Comme parler avec tout ce qui m'entourait. Et quand j'ai commencé à parler à mon feu, c'est le petit truc qui à permis à Gen de reprendre sa forme humaine.
    -Ok... Vous vous êtes donc enfuis ensemble juste après?
    -Non, il s'est passé quelques temps avant qu'on s'enfuie. On discutait ensemble, rien que pour garder notre santé mentale. Et un jour, l'un de nos Maître nous à surpris. Et il était très mécontent, et très content à la fois. Très mécontent car il croyait que le fait de discuter, cela m'empêchait de travailler, et empêcher Gen de faire ses flammes. Très content, car il allait pouvoir fouetter quelqu'un.
    L'expression d'Élise se voulait neutre, mais on pouvait facilement voir la face cachée, qui dévoilait à quel point elle était choquée. Nico ne dit absolument rien sur cela, et continua son histoire.
    -Et c'est lorsqu'il était en train de la fouetter que j'ai pris l'une des armes qu'il m'avait fait faire, et que je l'ai embroché, avant de le décapiter. Et c'est après ça que l'on s'est enfuis. Et depuis, c'est hors de questions qu'on ne vivent pas ensemble. Sans moi, elle serait resté un tas de Charbon. Sans elle, je n'aurais certainement jamais eu la volonté de partir.
    Les quelques minutes qui suivirent furent silencieuse, seulement ponctué par Nico et sa pipe. Élise prenait mentalement compte de tout ce qu'il venait de lui dire. Et c'était un peu trop.
    -On rentre? Fit-elle au bout d'un moment.
    -Non, pas encore, je dois aller voire encore une personne.
    -Mais, il n'y as plus de...
    -Oui, je sais. C'est pas pour le Glamour, c'est pour une autre raison. Tu vas rencontrer ta première personne qui n'est plus humaine, sans pour autant être un Changelin!
    -Un Vampire?
    -Non, quelque chose d'encore plus bizarre!
    Ah? se fit Élise dans sa tête.
    Ça promettais!

    X        X        X

  • Tybo

    Livraddictien débutant

    Hors ligne

    #20 11 Juin 2014 14:52:48

    Donc, Avec Beaucoup de retard (Je sais, mais je travaille sur mon prochain livre.... Alors bon! )
    Voici la suite! Corrigé par Fildediane!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    -Donc, on est en chemin vers quelque chose qui n'est pas humain? Demanda Élise pour la septième fois.
    -Oui. Répondit Nico.
    -Et tu ne veux toujours pas me dire ce que c'est?
    -Il vaut mieux que ça soit elle qui le fasse.
    -Ah AH!! ELLE! J'ai au moins découvert quelque chose! C'est une femme !
    Quelques instants passèrent, avant que Nico rompe le silence.
    -Tu sais quoi, je suis même pas sûr que ça peut s'appliquer encore, la différence sexuelle.
    -Qu'est-ce que tu veux dire ?
    Nico se caressa quelque instant son début de barbe, réfléchissant profondément. Il cherchait apparemment les bons mots, car il finit par prendre plusieurs minutes, avant de parler.
    -Ben, par exemple, nous, les Changelins, malgré le fait qu'on ne peut plus avoir d'enfant, on garde quand même nos désirs. Et pour certain, ils sont vraiment encore plus accrus à cause de notre état.
    -Quoi ? Vous pouvez pas avoir d'enfant ? Tous ?
    -M'interromps pas. Fit-il avec un petit mouvement de la main. Ben, elle, elle peut pas avoir de désir, et elle est totalement désintéressée. Comme si ça bipait pas sur son radar.
    -Oui, y a des humains comme ça. C'est pas si novateur. Mais c'est quoi l'histoire de « Les Changelins peuvent pas avoir d'enfants » ?
    -Ben, c'est quand même légèrement logique. Non ?
    -Je vois pas en quoi...
    -Si on pouvait avoir des enfants, les Vraies Fées nous parqueraient, et nous feraient reproduire comme c'est pas possible. Mais ils ne le font pas. Ils prennent des Humains de force.
    -Donc, aucun de vous ne peut être parent ?
    -Pas après être revenus. Le truc qui transforme nos corps, nous en empêche. Mais on peut très bien avoir eu des enfants juste avant d'être enlevé. Ce qui rend pas vraiment les choses plus facile.
    -A cause du temps qui se déroule bizarrement?
    -Ouaip. Tu t'imagines, arriver vers ton enfant: “Coucou Fils! Oui, c'est vraiment moi, ta mère, celle qui vis encore et a 25 ans de plus que je n'ai actuellement!
    Quelques secondes passèrent.
    -Oui, acquiesça Élise. Ça ne le fait pas du tout...
    Puis, elle se rendit compte qu'ils étaient arrivés à la destination que le Changelin lui avait donné. Nico fixait une des boutiques de la rue où ils s'étaient garés.
    C'était une simple boutique d'antiquité.
    -A  quel point elle n'est plus Humaine? Finit par demander la jeune femme.
    -T'en fais pas. Lui dit Nico. Elle ne va pas te sauter dessus et te mordre. C'est juste qu'elle a vraiment beaucoup de mal à se fondre en société. Mais, tu verras. Rien ne vaut l’expérience de première main!
    -C'est loin d'être encourageant...
    Puis, Nico sorti prestement de la camionnette, et attendit qu’Élise vienne le rejoindre et ils se dirigèrent vers la boutique.
    La porte fit le petit ''Gling-Gling'' connu dans toutes les boutiques du monde, attirant l'attention de la propriétaire.
    Quand on pense  une boutique d'Antiquité, on pense tout de suite à un magasin rempli à ras bord d'un tas de choses vieilles, moches et surtout inutiles. Le second cliché est le vieux grand-père, ou une vieille grand-mère, tenant le comptoir. Le premier cliché était vraiment bien utilisé, donnant à peine assez d'espace pour pouvoir marcher sans renverser quelque chose. Mais pas le second. La propriétaire était une jeunette qui semblait à peine être sortie de la puberté.
    -Nico. Fit-elle, plus pour annoncer un fait que pour souhaiter bonjour.
    -Madame, répondit l'intéressé.
    -Le Brise-Glace ?
    -Oui.
    Puis, elle fit un petit signe de tête invitant les deux clients à se faufiler entre tout le bazar de la boutique. Nico s'engagea sans réfléchir à deux fois, tandis qu’Élise chuchota une fois que la propriétaire disparut à l'arrière de la boutique :
    -Madame ?
    -Même si je suis né il y a cinquante ans, elle est née beaucoup plus tôt que ça. Après, les manières font le reste. Maintenant, chut ! Observes.
    Même si Élise n'aimait pas vraiment qu'on lui dise quoi faire, elle n'avait pas vraiment le choix, ces derniers temps. Elle suivit le Changelin, passa derrière le comptoir, et se retrouva dans une petite pièce, où la Femme avait déjà sorti trois tasses, et commençait à faire du thé.
    Nico fit un signe pour que l'Humaine s'assoie, puis fit de même quelques secondes après.
    -Qui est-elle ? Fit la Femme.
    -Élise, elle est nouvelle dans tout ça.
    -Pas une des vôtres. Je ne vois pas son aspect féerique.
    -Humaine, avec une capacité innée qui...
    -Oh, oui, j'en ai entendue parler. Coupa la femme, avant de tourner son visage vers l'Humaine.
    Et c'est là que cela frappa Élise.
    Son visage n'avait absolument aucune expression.
    Ce n'était pas un simple visage impassible, c'était plus prêt du visage qu'un mort pouvait avoir. Sans aucune émotion, sans aucun tic.
    Et elle ne clignait pas des yeux, ce qui était encore pire.
    -Ton nom ? Demanda la femme sans émotion.
    -Élise.
    -J'ai demandé ton nom. Ton nom de famille.
    -Oh, euh... Vernier.
    La femme sembla réfléchir pendant quelques instants, avant de regarder Nico et de lui dire :
    -Ce n'est pas trop dangereux d'avoir une fille d'agent de la maréchaussée avec vous ?
    -On dit policier maintenant, rectifia Nico. Et cela ne change rien au fait qu'elle peut savoir qui porte un Masque. Qu'on le veuille ou non, elle est dans notre monde.
    -La faire disparaître réglerait la question. Mais je suppose que c'est hors de question avec quelqu'un comme toi, n'est-ce pas ?
    Puis un petit silence s'installa, pendant lequel la Femme, dont Elise ne savait toujours pas le nom, servi les trois tasses de thé. Elle apporta aussi du sucre et du lait, alors qu'elle ne mit rien, elle-même, dans sa tasse.
    Après que Nico ait mis trois sucres, et qu'il commença à touiller avec une cuillère, il décida de rompre le silence.
    -Donc, le Brise-Glace ?
    -Je ne sais pas grand-chose.
    -Tu sais toujours quelque chose.
    -Je pourrais quand même avoir un nom ? Coupa Élise. Ça devient vraiment bizarre de ne pas le savoir. Surtout que vous connaissez apparemment beaucoup de chose sur moi.
    La femme regarda l'Humaine de son regard mort, pendant de longues secondes.
    -Elle n'a pas franchement tort, notifia Nico.
    -Hortense. C'est mon nom. Mais je préfère Madame. Pour des raisons évidentes.
    -Hortense comment ? Demanda l'Humaine
    -Aucune idée...
    -Comment ça ?
    -Simple, commença-t-elle. Je suis née à une époque où les noms de famille étaient réservés à la noblesse. N'en faisant pas partie, je n'en ai pas.
    -Mais... C'était...
    -Il y a vraiment très longtemps, coupa Nico. On va pas s'attarder trop longtemps sur d'où on vient, et on va se concentrer sur où on va, si vous le voulez bien ! Le Brise-Glace !
    Hortense se leva, et alla chercher un lourd livre, avec couverture en cuir de deux centimètres d'épaisseur. Elle le manipulait avec une main, comme s'il ne pesait rien du tout. Elle le posa et commença à le feuilleter.
    -Retrouvé hier, commença-t-elle à énumérer. Par un de tes compatriotes, Nico. Identité inconnue. Trouvé dans un coin de la décharge municipale numéro 3. Impossible de dire l'état.
    -Et c'est tout ?
    -Désolé, ce n'est arrivé qu'hier, et je ne l'ai pas eu dans les mains pour faire une étude un peu plus approfondie. Mais s'il m'est possible de l'avoir, j'en serais ravie.
    -Tu sais bien que ma Reine n'est pas vraiment une fan de toi. Lui fit Nico avec un petit sourire de biais
    -Je le sais. Elle incarne la peur. Je ne ressens pas la peur.
    C'était aussi plaisant que si un ordinateur pouvait parler. Et aussi chargé, émotionnellement. Élise retint un frisson, gardant ses questions pour un moment plus opportun.
    -Tu peux vraiment rien me dire d'autre ? Insista Nico.
    -Une chose. L'Artefact a été posé dans la décharge très récemment. Mes contacts avaient fait un tour complet de cet endroit quelques jours auparavant. On voulait qu'il soit trouvé.
    -Qu'est-ce que vous cherchiez dans une décharge ? Fit Élise, avant de se rendre compte qu'elle aurait dû se taire.
    -Vendre des Antiquités n'est pas vraiment mon vrai travail. J'ai vécue pendant la plupart des époques de France. J'ai des entrepôts remplis de fourbis que des gens seraient prêt à s'arracher un bras rien que pour le voir. Mon vrai travail, c'est de récupérer un maximum d'objet... Disons... Particuliers.
    -Magique ? Demanda l'Humaine, sans vraiment croire ce qu'elle venait de demander.
    -Entre autre. Il y a Magie et magie. Ceux qui la pratiquent activement pourraient te renseigner sur la différence. Mais dans la pratique, c'est la même chose. Ce  sont des objets qui ont des capacités en dehors du champ du normal. Et je veux les enlever de la circulation.
    -Pourquoi ?
    -Ce n'est pas parce qu'ils sont magiques qu'ils sont sans danger. J'ai en ma possession une Caméra. L'un des tous premiers modèles. Elle a la capacité d’arracher l'âme d'une personne prise en photo avec. Et, notre amis Nico ici présent, peut te dire à quel point cela est dangereux.
    Le Changelin acquiesça de la tête, en aillant l'air pensif.
    -Et j'imagine qu'il y en a bien plus que ce que je peux imaginer ?
    -Et encore plus. Confirma Hortense.
    -C'est pour ça que Nico est venu ? Pour que vraiment vous lui donniez des informations sur l'arme du Roi ?
    -Le Roi ? Fit la Femme.
    Nico fixa Élise avec ses yeux, insistant rien qu'avec eux, pour qu'Elise comprenne qu'il ne fallait pas qu'elle s'engage un peu plus sur ce sujet.
    -Quel Roi ? Demanda Hortense à Nico.
    -Non. Fit-il fermement. Notre Deal, c'est : je ne demande rien sur toi, tu ne demandes rien sur moi.
    -Tu es le Roi ? Fit l'Antiquaire, fixant encore plus intensément le Changelin.
    C'était vraiment étrange. D'une seule phrase, l'attitude de la Femme avait changée du tout au tout. De Cordial, ou ce qui s'y apparentait, elle était passé dans une froideur qui résonnait à travers les os de l'Humaine. La Femme était vieille, et elle avait réussi à récupérer beaucoup de petits trucs au fil du temps. Le parfait contrôle de ce qu'elle faisait ressentir aux gens en était apparemment un de ceux-là.
    -Non. Répondit Nico.
    -L'Artefact lui appartient-il ?
    -Oui.
    -Est-il mort ?
    Puis, prenant le silence comme une confirmation, Hortense continua.
    -Ce n'était pas qu'un petit objet que tu m'as demandé de chercher. C'est l'arme d'un Roi. Vous pouvez partir. Votre présence n'est plus autorisée jusqu'à nouvel ordre.
    Et elle posa un pistolet sur la table, canon fixé sur le Changelin.

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    -Elle comptait vraiment te tirer dessus ? Demanda Élise une fois qu'elle et Nico s'étaient réfugiés dans la camionnette.
    -Elle l'as déjà fait. Fit-il en regardant par la fenêtre.
    -Quoi ?
    -Nan, je rigole pas. Elle m'a eu dans la cuisse, loupé mon artère de peu. J'ai la cicatrice si tu veux voir.
    -Non, ça vas aller. Et tu continues à aller la voir ?
    -Ben... C'était plus ou moins de ma faute. Je lui avais caché certaines choses sur l'objet que je lui avais demandé de retrouver. Et elle aime pas ça.
    -Oui, j'ai remarqué. Mais elle ne savait pas que l'arme que tu lui avais fait chercher était celle du Roi de l'Hiver ? Et elle ne savait même pas que le Roi de l'Hiver existait !
    -Elle n'est pas une des nôtres. Elle n'a pas à savoir.
    -Je ne suis pas une des vôtres.
    -Tu l'es bien plus qu'elle ne le sera jamais.
    -Et qu'est-ce qu'elle est ?
    -Je connais pas le nom. On l'appelle l'Antiquaire Immortelle chez nous. Nos archives montrent qu'elle fait ça depuis au moins trois siècles.
    -Et vous savez quoi d'autre,
    -Elle mange, elle dort, elle vit comme une humaine. Mais elle ne meurt pas. Et je crois qu'elle a certaines capacités qui lui permettent de trouver ce qu'elle cherche facilement. Mais je ne sais pas d'où ça vient, ni comment ça marche exactement. En tout cas, tu as un objet étrange à identifier, ou à retrouver, c'est la personne à aller voir. Elle est vraiment très douée.
    -Et elle sait quoi de vous ?
    -Qu'on est plus humain, elle peut le voir si elle se concentre assez. Elle a réussi à découvrir que certains d'entre nous ont disparu, laissant quelque fois des copies derrière eux, et qu'on est allé quelque part où le temps n'a pas d'importance. Elle connaît quelques Changelins. Et sait qu'on a une Reine. Et maintenant, que notre Roi a disparu. Mais elle va simplement penser qu'il est le mari de notre Reine. Donc ça va aller de ce côté. Et c'est ma faute. J'aurais dû te dire avant de rentrer ce que tu pouvais dire.
    -Pas sûr que j'aurais suivi tes instructions... Mais vraiment, tu n'as aucune idée de ce qu'elle est, et tu travailles quand même avec elle ?
    -Elle vient de me faire sortir de chez elle sous menace d'une arme. Aucun de nous ne fait confiance à l'autre. Mais avoir des oreilles dans le milieu des objets magiques, c'est toujours utile. Donc on fait appel à elle, on vient lui donner un coup de main de temps en temps. Pas besoin de confiance, quand on a le respect.
    Élise n'ayant rien de bien utile à rajouter, décida de rester silencieuse pour le reste du trajet.
    Mais ça ne l'empêchait pas de réfléchir, chose qu'elle avait un peu trop tendance à faire ces temps-ci.
    Les Changelins existaient, les Vampires aussi. Bien que sur ce point, le terme ''Vampire'' n’était peut-être pas totalement approprié. Elle ne savait rien sur eux, mais comme il y avait toutes sortes de légendes sur eux, il y avait de grande chance pour que la plupart soient fausses.
    Et donc, maintenant, elle savait que des choses défiant toute définition existaient. Qu'était vraiment Hortense ? Nico lui avait spécifié qu'elle était humaine, même si son esprit ne l'était plus vraiment à cause de toutes ses années qu'elle avait vécue. Mais sinon, à part le fait de ne pas mourir, elle semblait normale.
    Il ne fallait pas oublier le tueur que Gen et Nico avait mis hors de la circulation. Il n'était peut-être pas lié au surnaturel, mais cela ne l'empêchait pas d'être un véritable monstre, physiquement et mentalement.
    Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir d'autre, se baladant dans les ruelles la nuit.
    Et aucune réponse qu'elle pourrait avoir n'était engageante...

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    Élise venait à peine de garer la fourgonnette à sa place, que Gen sorti au petit trop de leur maison, avec un grand sourire sur le visage.
    -Ah ! Fit-elle en voyant l'Humaine. J'avais peur que vous ne mettiez trop de temps à revenir !
    -On a fait un petit détour, renseigna Nico.
    -L'immortelle ?
    -Oui...
    -Et ?
    -Ben, très mitigée comme rencontre... Mais je pense qu'elle va réussir à découvrir quelque chose.
    -Ok, mais quelque chose de plus pressant nous attend ! Fit la Changeline avec son sourire qui s’agrandissait à vue d’œil.
    -Je vois pas...
    -Non, ça ne te concerne pas, Nico. C'est, entre Élise et moi !
    L'Humaine regarda Gen avec des yeux curieux. Elle était sûre qu'il n'y avait rien d'autre de prévu pour aujourd'hui.
    Mais bon...
    -Quoi donc ? Fit-elle à l'encontre de la Changeline.
    -L'Automne approche !
    Nico ferma immédiatement les yeux, et pris son visage dans ses mains. Il savait apparemment ce que cela signifiait.
    -Oui, je sais, fit l'Humaine. Comme tous les ans à la même époque. Mais je vois pas pour...
    -Roh ! Coupa Gen. Tu ne nous as pas écouté alors ! De quelle cour on est ?
    -Celle de l'Automne... Attends... Votre Reine prendra le contrôle de toute votre société le jour de l'Automne, c'est ça ?
    -Bingo !
    -Et, ça me concerne en quoi alors ?
    Gen ne dis pas un mot, et alla chuchoter quelques mots à l'oreille de Nico. Il acquiesça en bougonnant, avant de rentrer dans ce qui était leur maison, donnant un dernier regard à Élise avant de fermer la porte derrière lui.
    -C'est quoi tout ça ? Demanda-t-elle.
    -Ben, dans deux jours, c'est la grosse fiesta ! Il te faut une robe !
    -Pardon ?
    -Oui, c'est une fête, mais avec un code vestimentaire. Mais t'en fais pas, j'ai déjà envoyé tes mensurations à notre couturière, elle nous attend pour faire les touches finales.
    -Pardon ??
    -Oui, j'ai fouillé dans tes vêtements, désolé, mais le temps pressait, et il fallait agir tout de suite ! Aller, en route !
    -Je suppose que c'est pas le moment de dire que je ne me mets jamais en robe ?
    -Tu n'as pas vraiment le choix pour le coup. Si tu ne le fais pas, tu iras à l'encontre des règles de notre Reine. Chose qui est loin d'être intelligente.
    -Mais... Mais...
    -Pas de ''Mais'' qui tiennent ! En route !
    Comme elle n'avait pas vraiment le choix, Élise se fit emmener dans la BMW, avec Gen au volant, et elles partirent finaliser sa robe de bal.
    Drôle de marraine Fée, se dit Élise.

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