[Job, Armel] Dans la gueule de la bête

 
    • argali

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      #1 29 Mai 2014 10:45:03

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      Qu'est-ce qu'elle peut bien y comprendre, Annette, à ces rendez-vous du mercredi après-midi, à l'abri des regards indiscrets, chaperonnée par des bonnes sœurs au regard doux et préoccupé ? Peut-être que si elle ne s'appelait pas en réalité Hanna, peut-être que si elle n'était pas juive, la fillette pourrait voir ses parents autrement qu'en catimini...
      Le peuple de Liège a beau renâcler devant la rigueur des lois antijuives, les rues de la ville, hérissées de chausse-trapes, n'en demeurent pas moins dangereuses. Un homme, en particulier, informateur zélé de l'occupant allemand hantant les bas-fonds de la cité, exilerait volontiers les parents d'Hanna vers des cieux moins cléments. Mais la trahison ne vient pas toujours du camp que l'on croit.
      Comment réagissent des gens ordinaires confrontés à une situation extraordinaire ? Quelle est la frontière entre le bien et le mal, entre un héros et un salaud ? Inspiré de faits réels, Dans la gueule de la bête saisit toutes les nuances de l'âme humaine, tour à tour sombre et généreuse, et invite chaque lecteur à se demander : « Et moi, qu'aurais-je fait pendant la guerre ? »


      Armel Job nous plonge cette fois dans la vie quotidienne sous l’Occupation et qui plus est, à Liège. Comment passer à côté ?
      Mêlant réalité et fiction, il nous plonge dans un récit à l’atmosphère de thriller. Nous suivons l’histoire de personnes juives, cachées dans des familles pour échapper à la Gestapo. Des gens ordinaires deviennent des résistants, des héros, parce qu’un jour ils ont accepté d’aider leur prochain pour le soustraire à la barbarie. Aucun n’avait de vocation héroïque, ni l’épicière retraitée, ni le notaire et sa famille, ni cette infirmière de l’ONE. Mais un jour, ils se sont opposés à la haine et à l’injustice sans l’avoir calculé, au gré des circonstances, parce que cela leur semblait juste.

      Au fil des pages, nous découvrons la vie d’avant, celle de tous ces personnages, bons ou mauvais : par quel hasard se sont-ils retrouvés à cette place, en 1943 ; pourquoi, comment ? Sans juger, Armel Job nous relate leurs histoires qui s’entremêlent à un moment donné pour le meilleur ou pour le pire.

      Outre l’écriture soignée au vocabulaire choisi qui est la caractéristique de l’auteur, j’ai apprécié me plonger dans un roman qui met en scène des personnages ordinaires, ni soldats, ni politiciens. De simples citoyens. J’ai adoré ce voyage dans le passé de ma ville, dans des quartiers que je connais, des lieux qui existent encore, dans une histoire semblable à celles que me racontaient mes parents et grands parents. Eux qui vivaient alors à côté de chez Fannia ou Laja et qui en ont vu partir tellement pour ne pas revenir.

      Beauté et laideur, cruauté et générosité se côtoient, se confrontent et se mêlent pour nous montrer tel que nous sommes : des humains capables du meilleur et du pire.

      Un roman à lire absolument.



      Edit Sia : correction du titre.

    • Blabbermouth

      Lecteur averti

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      #2 29 Mai 2014 17:15:45

      J'avais découvert cet auteur en lisant "Loin des mosquées" qui m'avait, à l'époque, bouleversée. Une fois de plus, Armel Job a choisi un thème fort ! J'ai très envie de le découvrir :p
    • argali

      Commis de lecture

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      #3 06 Juin 2014 18:50:56

      Jusqu'ici, ce sont les deux titres que je préfère de cet auteur : Loin des mosquées et Dans la gueule de la bête.