#32 28 Août 2014 09:20:59
Je ne comprends pas totalement le sens de ton message Anassete mais les éditeurs qui envoient des bouquins dans la nature savent qu'ils prennent le risque qu'ils ne soient pas lus, blogueurs ou pro, lorsqu'ils ne sont pas sollicités (ou envoyés à "l'aveugle" à un listing régulier). Ils savent parfaitement que les critiques (pro ou non) ne peuvent pas forcément lire tout ce qu'ils reçoivent, ça fait partie du jeu.
J'ai tout de même l'impression que certains éditeurs traitent un peu les blogueurs à part comme un truc pas sérieux, quand je vois toutes les règles qui sont imposées par certains (je ne l'ai pas vécu c'est juste ce que je vois chez les autres) de manière un peu infantilisante.
Après il faut voir que la répercussion d'un blogueur est potentiellement moindre que celle d'un critique pro. En librairie on voit arriver des gens "j'ai entendu parler de tel livre à la radio/dans tel magazine" mais je n'ai pas encore entendu parler de gens qui se décidaient uniquement sur des blogs (à part des suiveurs vraiment réguliers, mais en général les avis de blog sont surtout là pour conforter les gens dans leurs choix quand ils cherchent sur google... ça veut dire qu'il faut ressortir dans les requêtes et un journal en ligne pro a plus de chances d'arriver devant la majorité des blogs).
Donc tout ça pour dire qu'en gros un blogueur est moins rentable qu'un critique, dans le cas où les deux lisent le bouquin. Le blog n'est pas négligeable, loin de là, mais il faut investir plus (soit en absolu un SP est moins rentable sur un blogueur, soit investir plus dans le sens où il faut tenter d'envoyer un certain nombre de SP pour être visible dans la blogosphère)(cf. Nathan qui est un innondeur de première et qui arrive à me dégoûter des bouquins avant leur sortie tellement on les voit partout).
Et oui les SP coûtent cher (plus la maison d'édition est petite et plus c'est vrai), donc comme les blogs ont tendance à représenter une "masse", s'ils ne chroniquent pas on va plus facilement être tenté de contrôler que chez les pros dont on espère toujours attirer l'attention et qui sont moins "interchangeables" que la plupart des blogueurs.
Ça peut se faire cordialement tout de même. Ou pas. Ça dépend de l'attaché de presse derrière et de comment il gère son envoi de SP.
Certaines boîte je sais que je peux demander sans soucis un titre de temps en temps, d'autres gèrent du "tout ou rien", d'autres ne répondent jamais aux mails, etc. Les pratiques sont vraiment très variées. Idem pour l'envoi de catalogues. Des fois je l'ai reçu qu'une fois, d'autres je les reçois systématiquement même si je n'ai rien demandé...
Perso je ne me vois plus vraiment demander à part dans certains cas, genre j'ai rencontré l'éditeur et on a sympathisé. Mais j'ai eu quelques demandes dans le vent, c'est hyper désagréable. Même une fois j'ai reçu le bouquin mais aucun retour de mail... Ben j'ai pas recontacté parce que j'avais un peu l'impression d'être un clébard qu'on écarte en lui lançant un os (c'était peut être pas ça mais c'était pas hyper poli comme pratique). Ça fait beaucoup d'énergie pour pas grand chose et déjà qu'il faut obligatoirement chroniquer et lire dans des délais raisonnables, si en plus je dois me faire suer à trouver des contacts, ne pas me faire oublier d'eux, etc... Blêêêh, désagréable.
Mais je suis rarement contactée par ailleurs donc bon... ça aide à se limiter.
Il y a quelques éditeurs avec qui ça se passe vraiment très bien et je préfère quelques bons contacts à une gestion plus vaste et prenante.
J'avais de l'ambition pour mon blog au début, c'était un vrai projet semi-pro. Mais je ne maîtrise pas l'aspect informatique déjà ce qui me bloque. Et puis ma relative timidité (je n'ose pas me promouvoir, j'aime pas avoir à me "battre" pour entretenir des contacts) n'a pas aidé. Ma reprise d'une activité salariée m'a aussi épuisée et j'ai lâché la rampe totalement après un démarrage qui était plutôt honnête. Retour à une case plus "loisir". Ça reste valorisable (mon approche du blogging m'avait aidée à trouver un job après 4 ans de chômage, c'était pas rien, même si après ça n'a pas marché). Mais j'ai vraiment pas réussi à trouver mon équilibre. Le côté SP pour moi c'était surtout un moyen d'étendre un réseau, d'avoir des contacts avec les éditeurs, de les intégrer à ma démarche. Mais avec le développement de la foire d'empoigne, des clubs de blogueurs et ce genre de gestion collective ça ne correspondait pas du tout à ce que je recherchais. Et honnêtement des fois j'avais l'impression qu'il me fallait faire le tapin pour avoir un bouquin et c'était pas super agréable (bon ça tient au fait que j'aime pas me mettre en avant, me vendre ou être en compétition avec les autres, mais n'empêche).
Il y a aussi que je réussissais à avoir les mêmes bouquins que 50 autres blogs et je ne voyais pas trop l'utilité de rajouter mon grain de sel. L'impression de lire la même chose que tout le monde et en même temps c'est pas super agréable, ça fait "usine". On perd un peu le plaisir "moi, mon livre et fuck le reste du monde". Là y'a 30 personnes qui lisent en même temps par dessus ton épaule, brrr, quelle horreur :lol:
Donc vive l'approche coolos :P