Tragédie de lecture : les livres abîmés

Je ne corne pas les pages, je ne casse pas les tranches, je n'écris pas dans mes livres... bref je deviens de plus en plus psychorigide :emb:

Personnellement, j'aime les livres qui vivent ... mais pas les livres abîmés. C'est d'ailleurs un sujet de débat profond dans ma famille, puisque mon petit frère commence à vouloir lire mes livres, mais il n'est absolument pas respectueux avec, donc ça m'angoisse à un point inimaginable. Mon père a du mal à saisir la différence que je fais entre ces deux "états", et ça finit souvent en cris, en larmes, en bouderies ...

Parce que personnellement, je ne supporte pas les tranches cassées, pas sur le plan esthétique, mais parce qu'après les feuilles se barrent (donc je n'ose plus relire ce livre et c'est pas cool), alors je suis toujours complètement affolée quand mon petit frère appuie comme un dingue pour que le livre soit parfaitement plat (à cause des BDs, il est habitué à ne pas avoir à tenir le livre pour que ça reste ouvert). Par contre, que les feuilles jaunissent à force d'être manipulées (on a tous les mains qui transpirent beaucoup dans la famille), ça ne me dérange pas car cela n'empêche pas de relire le livre plus tard. Donc voilà, je fais vraiment la distinction entre les livres qui vivent et les livres vraiment abîmés dans le sens "fragilisés par une utilisation inadéquate".

Bon, j'avoue que je n'aime ni corner les pages ni écrire sur mes livres, même si cela ne les fragilise pas. C'est juste que je n'aime pas, c'est tout. Idem pour les tâches (j'avais un jour prêté un livre à une amie, qui me l'a rendu plein de tâches de chocolat ... j'crois bien que j'en avais pleuré tellement j'étais effarée de voir mon beau livre tout tâché ...)

J'évite assez souvent d'abimer les livres, surtout quand ce n'est pas les miens.
Par contre une de mes mauvaises expériences : ma mère m'a acheté tout une série de livre sur leboncoin pour Noel. Jusqu'au deuxième tome tout va bien. Je commence la lecture du troisième et qu'est ce que je vois? Beaucoup de pages étaient cornées, puis arrivant au premier quart du livre, une feuille me reste dans les mains. Puis après ça, plus rien, je suppose que la personne n'a pas aimé et n'a même pas terminé sa lecture avant de les vendre. Mais j'estime qu'à partir du moment où tu sais que tu va vendre un livre, il faut en prendre soin un minimum. Mais le mal est passé et ça ne m'a pas empêché de continuer ma lecture :)

J'ai... énormément de mal avec la sacralisation de l'objet livre, et je trouve que parfois, dans la bouche des gens qui m'entourent, ça vire au jugement et à un matérialisme qui m'énerve un peu.

OK, je fais attention à mes bouquins, comme à n'importe quel objet que j'achète : je ne jette pas mes sous par les fenêtres et je n'irai certes pas les jeter à terre, les piétiner, les brûler, etc... Et il va sans dire qu'un livre qui ne m'appartient pas, j'y fais attention comme à la prunelle de mes yeux... comme à tout autre objet qui ne m'appartient pas.

Maintenant, si je tors ou sali mon livre par mégarde, je n'irai pas hurler.

Je corne mes pages. Je souligne des passages.

Pour moi, un livre qui porte le passage de ses lectures est un livre qui vit, avec qui j'ai partagé la quête des héros, qui m'a fait réfléchir, etc... C'est MON livre, avec ses petits bobos, etc.

De part mon métier, j'ai appris, qui plus est, à "faire de la place" (oui, à jeter des livres si c'est pas clair :P). Si j'arrive à les refourguer, tant mieux, sinon, tant pis. Mais ça reste un objet malgré tout. Ce qui m'intéresse, c'est son contenu et ce qu'il m'apporte, pas sa forme physique.