#242 09 Mai 2017 11:28:27
Merci Julie :)
J'ai fini Il faut que l'on parle de Kevin. J'ai mis du temps à le lire pas tellement parce qu'il est gros (il fait plus de 600 pages), même si ça joue, mais parce que ce n'est pas un livre facile, en ce sens que c'est un livre qui est dur et qui pose beaucoup de questions, et donc il se lit par étapes.
C'est un très bon roman, fort et poignant, sur un sujet tout aussi dérangeant que casse-gueule. L'autrice, Lionel Shriver, qui est une femme malgré son prénom masculin, a choisi de traiter avec beaucoup d'intelligence et de subtilité ce qui fait hélas matière de trop nombreux faits divers aux Etats-Unis: un massacre dans un collège perpétré par un ado. C'est l'histoire d'un adolescent, Kevin, qui a tué plusieurs personnes dans son collège. Le récit prend la forme d'un roman épistolaire; la narratrice est la mère de Kevin qui raconte son rapport à son fils depuis sa grossesse jusqu'au présent, où elle lui rend visite dans sa prison. Le roman est très riche et aborde avec finesse de nombreux thèmes, sans jamais tomber dans le pathos ou la psycho de comptoir. Il traite des rapports parents-enfants, de la féminité et la maternité en mettant en scène une femme qui n'avait pas spécialement envie d'être mère, bousculant au passage des tabous sur la vision idéale de la maternité, mais aussi des rapports de couple. Il est également une critique acerbe de la société américaine contemporaine, de son mode de vie, de ses idéaux et de ses valeurs. Un grand roman.