La merveille de Luiset Madison - Kirell Wyle

 
    • Wyletownien

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      #1 25 Janvier 2017 19:03:24

      Bonjour à tous, et mes meilleurs vœux pour 2017 :) !
      Je vous propose les premiers chapitres d'une trilogie achevée et intégralement disponible sur Wattpad (disponible sur le lien en-dessous).  Très bonne lecture :) !!!

      La merveille de Luiset Madison

      Prologue
      Aveuglé par la sueur et le sang qui striaient ses paupières, il espérait toujours échapper à l’homme en noir.
      Le chasseur ne montrait aucun signe de faiblesse.
      – Arsène, tu ne pourras pas nous échapper !
      Le pauvre homme savait qu’ils le traqueraient dans le bois sombre jusqu’au bout.
      Il se faufilait entre les branches acérées. Le feuillage absent ne pouvait le dissimuler aux yeux de ses prédateurs. Et malheureusement la nuit ne serait pas son alliée non plus : les rayons de la pleine lune inondaient déjà la terre parsemée d’arbres nus comme autant de croix de bois au-dessus d’un champ de morts. Les minutes lui semblaient éternelles. La mauvaise fortune s’abattit sur lui lorsque son pied trébucha sur une pierre. Il dégagea une mèche poisseuse de son œil, émit un grognement puis s’ordonna :
      – Lève-toi ! Bon sang, lève-toi !
      Le bruit des sabots s’intensifiait, tel le roulement de tambours funèbres. Arsène reprit foi en son salut lorsqu’il aperçut une grotte derrière un chêne. Mais aurait-il seulement le temps de l’atteindre ?
      Il n’avait plus qu’une centaine de mètres à parcourir pour s’y réfugier. L’espoir augmenta sa cadence. Il resta indifférent aux signes de détresse lancés par sa cheville. Mais soudain, une autre douleur lui déchira le cou. Quelque chose avait coupé la chair en laissant, tel un baiser venimeux, une sensation de brûlure ardente. Il pressa sa main en continuant d’avancer, ralenti dans sa course effrénée. La traque arrivait à son terme.
      Le bruit des sabots cessa et il entendit la complainte des feuilles mortes sous les bottes du cavalier qui venait de descendre de sa monture. Arsène se retenait sur l’arbre millénaire. Son haleine rencontrait l’écorce en nuages turbulents. Il se retourna pour s’adosser au tronc et ses jambes arrêtèrent de le porter. Il leva la tête pour faire face à son agresseur.
      Le traqueur était fin et élancé. Son visage, à peine dissimulé par un couvre-chef, était parfaitement calme malgré son pas rapide. Il se posta juste devant lui et fut rejoint par ses deux comparses. Les trois hommes portaient les mêmes habits sombres mais il n’y avait aucun doute possible quant à leurs rôles. Bien que plus âgés, les bras droits restaient derrière leur maître, attendant ses ordres. La brindille noire s’assit en tailleur devant lui.
      – Belle partie, Arsène, déclara-t-il comme s’ils venaient de terminer un jeu dont la dernière manche avait été serrée.   
      – Mais, mais… qui es-tu ?!
      – Je suis Piotr Vallas.
      – C’est donc vous. Aaah…
      – Cette blessure au cou ... dit-il en dégageant délicatement le col pour mieux voir.
      Il croisa le regard de Piotr. Le monstre semblait se délecter de sa terreur. Arsène était désespéré, conscient des forces qui s’enfuyaient de son corps meurtri. Sa peur était décuplée par la voix douce de son agresseur et de sa violence calme. Il savait que personne ne viendrait à la rescousse. Piotr se leva pour ramasser un disque en fer qui s’était planté dans le sol plus loin : l’arme dont il s’était servi pour mettre un terme à sa fuite. Le sang frais coulait encore des bords du disque. Il leva gracieusement son bras, sans effort, pour lancer à nouveau l’objet affûté qui vint se planter dans l’épaule de sa cible. Son cri déchira le silence mais l’astre argenté ne dévoila que les traits imperturbables de l’homme en noir.
      – Dis-moi où se trouve l’objet !
      Arsène voulut lui cracher au visage mais ne parvint qu’à se baver dessus. Il attrapa des cailloux pour les lui jeter. Impassible, Piotr esquiva sans mal et sortit de sa longue veste deux disques plus petits pour lacérer ses genoux. Il en eut la respiration coupée et malgré la douleur fulgurante, il ne put faire sortir aucun son de sa bouche béante.
      – Où se trouve l’objet ?
      Il ne répondit pas, grimaçant de tous ses muscles. La souffrance avait volé sa voix, sa raison, sa respiration.
      – Peut-être suis-je trop impatient. Faisons une pause.
      Sa silhouette d’allumette noircie s’éloigna et il sortit un porte-cigarette. Il embrasa l’extrémité, bientôt rougie par la première bouffée. Pendant plusieurs minutes, on entendit seulement le bruit du vent, les expirations du fumeur et les grognements de la victime. Même les oiseaux nocturnes n’osaient chanter. Puis il jeta son mégot et rangea le porte-cigarette doré dans sa poche.
      L’homme sanguinaire revint vers le blessé que le souffle de la vie commençait à quitter.
      – Ça devient plus intense, non ?
      Un râle fut sa seule réponse. Les plaies sur son cou, son épaule et ses genoux étaient devenues un foyer de souffrance que son corps ne pouvait plus supporter.
      – Alors, cet objet ?
      Arsène n’écoutait plus. Il délirait. Piotr comprit que la fin était proche. Il devait profiter de ce moment pour faire parler l’homme mourant dont les yeux n’observaient que le vide.
      – Chut, chut... Doucement…
      Le tortionnaire expérimenté se pencha, approcha ses lèvres de son oreille et d’une voix si douce murmura :
      – Je suis là. Tout va bien. N’aie pas peur.
      Arsène sembla d’un coup plus paisible. Piotr lui caressa les cheveux, nettoyant au passage le front sali par la crasse et le sang. Il posa un baiser sur le sommet de son crâne. Des traces rouges restèrent sur ses lèvres. Il reprit d’une petite voix sereine et cristalline :
      – Je suis là. Chut... Je suis là.
      Dans un dernier souffle, l’homme agonisant répondit finalement à ces paroles de réconfort en marmonnant :
      – Luiset ? C’est toi ?... ma Luiset… ma Luiset… ma…
      Puis tout devint calme. Il ferma les yeux dans les bras de son bourreau, un sourire aux lèvres comme apaisé.
      Piotr se releva, indifférent au corps qui s’affaissa tel un pantin dans les feuilles ensanglantées. Il sortit un mouchoir pour s’essuyer la bouche et replaça ses longs cheveux noirs sous son chapeau. Sa seule piste c’était ce prénom. Il revint vers ses deux acolytes et ordonna d’un ton sans réplique :
      – Je vous donne une semaine pour retrouver cette Luiset !

      Dernière modification par Wyletownien (22 Décembre 2017 10:51:26)

    • Wyletownien

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      #2 29 Janvier 2017 11:52:30

      Chapitre I : La Forge

      Anna Grimsey tentait de rattraper la jeune femme qui tournait à l’angle de la rue.
      – Mademoiselle Luiset ! Mademoiselle Luiset !
      Elle évita plusieurs passants en tenant son chapeau d’une main. Le vent semblait bien capricieux et risquait de faire céder l’épingle en nacre qui le retenait sur sa tête.
      – Pas la peine de crier si fort, Na ! répondit Luiset Madison.
      Elle avait mis sa main autour de sa bouche pour être certaine d’être entendue malgré les bourrasques. Les courants d’air facétieux filaient dans le dédale formé par les allées tortueuses. Mais en réalité, le temps était bien plus clément ces derniers jours.
      – Dès que nous sommes en ville, vous marchez vite exprès !
      – Balivernes, Na ! J’avance comme toutes les filles de mon âge.
      – Dois-je vous rappeler que toutes les filles de quinze ans n’ont pas la chance de venir en ville toutes les semaines ! Ni la chance d’avoir une tante aussi dévouée, d’ailleurs !
      Anna commença à pincer chaleureusement la joue de sa nièce mais Luiset recula de quelques pas.
      – Ah non ! Je déteste ça !
      – Oh, voyez la petite mijaurée, déclara-t-elle, amusée.
      – Je ne suis plus une petite fille, Na !
      – Quinze ans, ce n’est quand même pas bien grand. Il n’est pas si loin le temps où vous chantiez Luiset-rime-avec-bannette…
      – Ah, c’est ici ! coupa Luiset.
      Elle suivit sa nièce d’un pas affirmé en défiant les flaques. Comme par magie, le souffle du vent s’était apaisé. Un grand portique en pierre se trouvait au bout de l’allée. En passant sous la voûte, Anna glissa sur un pavé et la pauvre femme éclaboussa sa robe.
      – Oh, si les Grimsey nous voyaient ! J’aurais dû mettre les bonnes chaussures !
      La jeune Luiset ne réagit pas : elle était habituée depuis longtemps au caractère de tante Na et à ces petits incidents qui témoignaient d’une maladresse chronique.
      – Bon, finissons-en ! Mes pieds me font mal et j’aimerais que nous soyons rentrées avant la nuit.
      Elles s’approchèrent d’un vieux bâtiment où l’écriteau indiquait : « La Forge ». En dépit de son appellation, de nombreuses gens du comté savaient qu’il s’agissait d’une compagnie de transport. L’ancienne forge avait été réaménagée et l’énorme édifice en imposait, surtout par sa hauteur. Les deux femmes passèrent à proximité d’une diligence exposée et Luiset se servit du heurtoir en fonte pour s’annoncer. Un gars bien bâti, à la peau pâle et aux cheveux courts, leur ouvrit la porte. Il les gratifia d’un chaleureux sourire en guise d’accueil. Tout à leurs soins, il les débarrassait de leurs manteaux lorsqu’un homme se fit entendre dans la pièce d’à côté :
      – Garrett ! On a frappé ? demanda-t-il d’une voix rocailleuse.
      – Oui, Monsieur Totter. Votre rendez-vous de quinze heures.
      Sa démarche résonna sur le parquet et révéla la présence d’une canne pour aider ses jambes à supporter son corps vieillissant. Le jeune apprenti invita les deux clientes à entrer dans la grande salle. Le directeur s’était levé d’un long bureau ovale, perdu au centre de la pièce entre plusieurs modèles de diligences et autres articles propres au voyage, pour les rejoindre.
      – Mesdemoiselles, Éricus Totter, pour vous servir. Bienvenue à la Forge, première compagnie de diligences du pays.
      – Monsieur Totter, mon père a dû vous avertir de ma venue, n’est-ce pas ?
      – Assurément, mademoiselle Madison, répondit le grand homme avec emphase, je vous en prie, suivez-moi. 
      Il revint sur ses pas. Derrière lui, Luiset et sa tante observaient les trésors au doux parfum d’aventures qui emplissaient la pièce : entre les longs murs de pierre, huit modèles étaient exposés parmi de nombreuses valises, de formes, de tailles, de couleurs et de matières différentes. Des vêtements de voyage, des jeux, des malles à pique-nique, des couvertures, ou encore des longues-vues se tenaient aussi compagnie.
      – C’est votre premier grand voyage, m’expliquait votre père dans sa lettre.
      – Oui. Je ne suis jamais allée aussi loin ! répondit la jeune demoiselle.
      Ses yeux étaient occupés à parcourir cette caverne aux merveilles, son nez à sentir l’odeur de bois ciré et de cuir.
      – Ah, la jeunesse ! dit-il en observant Luiset. Et vous, mademoiselle Grimsey ?
      – Assez peu. J’ai voyagé à cheval il y a très longtemps pendant deux jours. Mais finalement, je suis dans le même cas que mademoiselle Madison, c’est une première.
      Éricus s’arrêta au milieu de la pièce. Il jugeait que c’était le meilleur endroit pour que les clients contemplent les produits modernes de la Forge. D’une manière théâtrale, et en dépit de sa jambe raide, il fit de grands gestes pour désigner l’endroit :
      – VOI-CI à votre disposition tous les articles nécessaires à votre voyage ! Il y a quelques mois, nous avons reçu des directives de votre père, monsieur Arsène Madison, expliqua-t-il.
      – C’est exact, surenchérit Anna Grimsey.
      – Mon bon Garrett, apportez-moi la liste.
      L’apprenti ouvrit sa pochette en cuir vert et, d’un index expert, feuilleta subrepticement les bons de commande pour remettre celui de monsieur Madison entre les mains impatientes de son patron.
      – Voilà, monsieur Totter. Je me suis permis d’effectuer une première sélection, dit-il en montrant les ajustements sur le feuillet.
      – Merci Garrett. Vous pouvez retourner aux écuries, le palefrenier souhaitait s’entretenir avec vous à propos de l’acquisition du Percheron et du Trait du Nord. 
      – Très bien, monsieur Totter.
      Avant de les saluer, il précisa aux deux femmes :
      – Le Percheron diligencier vous conduira. 
      – Un très brave gars, ce Garrett Jame. Son apprentissage se termine bientôt et je dois dire que c’est l’un des meilleurs que j’ai eu jusque-là, déclara Éricus après qu’il eut quitté la grande salle. Mais, revenons à notre affaire !
      Il parcourut rapidement des yeux le feuillet et poursuivit :
      – Vous allez, donc, au Mont. Ce n’est pas la porte à côté : c’est même l’itinéraire le plus long à ce jour. Il vous faudra compter une distance d’au moins quatre cent dix milles toises. C’est un peu moins depuis que les Grands Chemins ont été dégagés.
      Luiset était complètement excitée par le périple qui l’attendait, et elle ne parvenait pas à dissimuler son enthousiasme. Cette longue distance, l’évocation des Grands Chemins. Tout cela promettait déjà l’évanouissement d’une routine qu’elle commençait à ne plus apprécier. Comme son père, l’appel du voyage semblait ancré en elle.
      – D’après notre programme, vous devriez arriver le douzième jour.
      – Na, tu te rends compte ! Seulement douze jours pour traverser le pays !
      – Euh, monsieur Totter, vous nous assurez que vos diligences sont sans danger ? Il ne faudrait pas que l’attelage se décroche. D’ailleurs vos chevaux…
      Anna s’arrêta puisqu’elle comprit que le directeur allait lui répondre :
      – Ne vous inquiétez pas. Vous avez là les meilleures diligences du pays. Je vais vous aider à choisir et mon travail, c’est que vous sortiez d’ici rassurées.
      – C’est que l’on entend parler de choses effroyables ces temps-ci, poursuivit-elle. Ces pauvres malheureux dépouillés par des bandits, pour commencer.
      – Le réseau de nos routes est le plus sûr. Et nos cochers et postillons sont entraînés en cas d’attaque. Je vous assure que tout se passera pour le mieux. 
      Anna n’eut pas le temps de poursuivre l’énumération de ses craintes car la grande porte s’ouvrit :
      – Excusez-moi, monsieur Totter, j’ai juste besoin de votre signature sur ces documents pour la Trésorerie Royale. Je pensais les déposer sur le chemin du retour.
      – Garrett, nous avions commencé…
      Mais Luiset répliqua :
      – Ne soyez pas gêné, nous allons jeter un œil pendant ce temps.
      – Vous êtes exquises. Merci, mesdemoiselles, je ne serai pas long.
      L’écho de la canne du directeur sur le sol s’éloignait tandis que l’apprenti bredouillait quelques excuses. Luiset et Anna entendirent les dernières paroles du directeur dans le couloir :
      – C’est une cliente de grande importance, il aurait fallu que vous ayez cette idée avant qu’elle n’arrive…
      La fortune des Madison expliquait ce genre de remarque. Luiset était habituée. Lorsqu’elle sortait dans les grands magasins, elle était accueillie comme une reine. Ses parents étaient issus de noble ascendance et leur mariage avait fait d’eux le couple le plus riche du comté de Bulberry.
      La tante Grimsey s’approchait à petits pas discrets du couloir d’où parvenaient les voix basses des deux hommes, dans l’espoir d’assouvir sa curiosité, quand sa nièce l’interpella :
      – Na, Na !
      Anna eut un sursaut si brusque que son chapeau se souleva. Elle posa sa main sur son cœur qui s’était emballé de surprise.
      – Regarde tous ces objets !
      Luiset se mit alors à déambuler avec panache entre les rangées formées par des piles à l’équilibre indécis, loin d’adopter l’allure posée des jeunes filles respectables, d’après sa tante.
      – Mademoiselle Luiset… Oh… Vous ne pouvez pas vous tenir tranquille plus d’une heure ?
      – Na ! Viens voir !
      – Vous êtes incorrigible… dit-elle d’un ton neutre, à force de le répéter sans cesse.
      – Na ! Par ici !
      Anna Grimsey tourna sur la droite pour la rejoindre. La jeune fille n’était décidément pas prête à la satisfaire : par-dessus le fatras, elle agitait impatiemment les bras pour lui indiquer sa position.
      – Mais, non, mademoiselle Luiset… essaya-t-elle de chuchoter pour sévir en restant discrète une fois qu’elle l’eut rejoint.
      – Ceci nous sera utile, elle est grande ! continua-t-elle sans prendre en compte la voix pincée de sa tante.
      Elle était montée sur un escabeau pour attraper une malle en cuir brun qui se trouvait au sommet d’une pile de valises et sacs de voyage. Le tout formait une colonne de guingois bien étudiée : chaque article était mis en valeur mais on se demandait bien comment elle ne s’était pas déjà effondrée.
      – Je la trouve même jolie !
      – Mademoiselle Luiset, reposez-la avant de tout faire tomber !
      – Ne t’inquiète pas. Juste…
      Elle saisit la malle mais risqua de perdre l’équilibre. 
      – Oh, si les Grimsey nous voyaient ! Mademoiselle Luiset, soyez aimable. Chaque chose en son temps. Attendons Monsieur Totter. Donnez-moi cette malle, vous allez provoquer une catastrophe à tournicoter comme ça. Et calmez-vous un peu, vos joues sont toutes rouges !
      Sa tante prit soin de reposer l’objet exactement où la jeune femme l’avait pris. Mais alors, le haut de la pile se renversa. Luiset éclata de rire.
      – Ha ha ! Merveilleux, tante Na ! Belle catastrophe ! Ha ha !
      Anna Grimsey était passée d’un ton crème à rouge pivoine en moins d’une seconde. Figée le temps de comprendre, elle se mit ensuite à faire de grands moulinets avec ses bras.
      – Vite, mademoiselle Luiset ! Aidez-moi à remettre ça en ordre. Ce ne serait jamais arrivé si vous n’aviez pas…
      Elles entendirent le pas claudiquant du directeur. Luiset et Anna se hâtèrent de ramasser les valises tombées à leurs pieds.
      – Oh, non, mesdemoiselles, ne vous donnez pas cette peine.
      – Excusez-moi, j’ai voulu regarder cette malle.
      – Très bon choix, mademoiselle Madison. Regardez, c’est surtout à l’intérieur que c’est intéressant. Les compartiments permettent à vos objets de ne pas s’entrechoquer et il sera plus aisé de les retrouver. Reprenons depuis le début : le Mont. Le plus simple serait que je vous montre le chemin que la diligence va parcourir. Allons voir la carte.
      Un grand vélin était suspendu sur le mur imposant de la salle. Luiset dissimula bien sa surprise, pour une fois. La vue de ce planisphère éveillait de plus belle son esprit d’aventure. La carte, magnifique, était finement dessinée à l’encre noire et divers motifs indiquaient les reliefs, les lacs et mers ou encore les forêts immenses. La jeune femme ne pouvait détacher son regard, elle lisait déjà mille et un voyages. Monsieur Totter saisit une tige en bois en s’appuyant sur sa canne de l’autre main. Alors il commença à expliquer aux deux femmes la route qui les attendait :
      – Mademoiselle Madison, nous avons donc organisé le voyage selon le désir de votre père. Après avoir quitté le comté de Bulberry, vous traverserez cette montagne, que vous voyez là, pour arriver à Platy le troisième jour. Bien sûr, chacun des lieux où vous ferez une halte a été vérifié et agréé par la Forge. 
      – Si peu de temps pour passer la  montagne ? demanda Anna, étonnée.
      – À condition de ne pas être surpris par les dernières neiges au sommet. Mais d’après nos relevés météorologiques, vous ne devriez pas être embêtées. Par contre, prenez impérativement des vêtements chauds et des couvertures, car même si vous choisissez le modèle avec chauffage, ce ne sera peut-être pas suffisant.
      – J’ai aperçu là-bas une cape de voyage en fourrure, dit Luiset.
      – Elle est parfaite pour supporter les deux jours en montagne, mais elle risque d’être inconfortable une fois que vous aurez passé cette étape. En plus, votre père a déjà commandé une cape. Un modèle unique. Elle a été tissée par un artisan de la capitale et devrait être livrée à votre domaine dans quelques jours.
      – C’est plutôt étonnant, marmonna Anna.
      Mais Luiset fit la sourde oreille et se fendit d’un large sourire. Ce cadeau que son père avait sûrement choisi avec soin, c’était sacré. Éricus tapota sa badine sur le verre qui protégeait le vélin puis suivit la courbe de la rivière :
      – Une journée sera nécessaire pour relier Platy à Villejoie. Vous serez logées dans le plus bel hôtel. Dans cette grande ville, vous serez peut-être heureuses d’apprendre la possible reprise de vos sorties mondaines.
      Anna Grimsey répliqua :
      – Je suis déjà allée à Villejoie. Il est prévu de rendre visite à un cousin des Grimsey.   
      – Très bien. Il y a aussi de nombreuses activités dans cette ville. Le casino est réputé.
      – Vous nous prenez pour qui ? demanda Anna.
      Le directeur de la Forge blêmit :
      – Excusez-moi…
      – Monsieur Totter, n’écoutez pas Na ! Elle est trop stricte, coupa la jeune Madison. Je veux aller au casino, moi !
      – Mademoiselle Luiset… commença Anna, exaspérée.
      Le directeur de la compagnie ne savait plus sur quel pied danser. Heureusement, elle désamorça la situation :
      – Il est vrai que j’ai mal réagi. Vous ne faites que votre travail, monsieur Totter. Et vous le faites bien. Continuez, je vous…
      – Oui monsieur Totter, après Villejoie, cette forêt semble immense ! déclara Luiset, le nez presque collé au verre.
      – Effectivement, mademoiselle, il vous faudra trois jours pour parvenir aux portes de Génoive, de ce côté-là, et encore deux pour arriver à Apora. D’ici, vous allez vous diriger vers les Grands Chemins. C’est la première fois que la diligence va emprunter cette voie, elle est ouverte seulement depuis quelques jours, et sa largeur permet de faire tenir quatre grands modèles côte à côte !
      – Tu entends Na ?! s’exclama-t-elle.
      – Oui, mademoiselle Luiset, n’avez-vous pas remarqué les deux oreilles que j’ai là ?
      – Ah ah !
      – Les Grands Chemins vous mènent ensuite sur la côte où le Mont vous attendra. Deux jours devraient être suffisants pour arriver à destination, une fois parties d’Apora.
      Luiset Madison s’était reculée afin de profiter de la vue d’ensemble du pays méticuleusement dessinée par les cartographes. Elle se représenta mentalement l’itinéraire que monsieur Totter venait de leur décrire. Un itinéraire qui traversait des terres aux visages changeants. Elle imaginait la grande diligence se déplacer sur le vélin, sillonnant les vallées de fusain, les forêts d’encre jusqu’au Mont encerclé par des vaguelettes bleues. Éricus mit fin à sa rêverie :
      – Pour ce voyage, trois diligences de notre compagnie pourraient convenir. Vous allez passer par tous les arrêts de l’ouest. Il faut que ce soit la plus grande, car d’autres voyageurs vont monter en cours de route.
      – Pourquoi sommes-nous seules à choisir si d’autres vont nous rejoindre en chemin ?
      – Parce que vous constituez la commande principale. Les voyageurs doivent s’adapter. Votre père a insisté pour que le confort soit irréprochable, il a payé d’avance. Il ne vous reste qu’à faire votre choix parmi celles qu’il a sélectionné. 
      – Dépêchons-nous, mademoiselle Luiset, la nuit est sur le point de tomber.
      – Ce ne sera plus très long. Je note pour vous la malle, c’est bien ça ?
      – Oui, monsieur Totter. Nous voulons seulement choisir le modèle de diligence, expliqua Anna. Concernant le reste, nous passerons commande sur catalogue et vous ferons parvenir le bon par coursier.
      – Très bien. C’est sur votre gauche, alors. Les trois premières.
      Trois voitures hippomobiles les attendaient. Leur taille et leur modernité les rendaient impressionnantes.
      – On pourrait presque trouver cela joli, dit la tante Grimsey.
      – Je vous laisse monter à bord.
      Cette fois, Anna écarquilla les yeux. Les quatre banquettes étaient recouvertes de tissus précieux aux fines broderies, les socles des lampes à huiles allumées étaient finement ciselés. L’habitacle en acajou était tellement bien ciré qu’on y voyait le reflet des deux femmes.
      – Viens, Na !
      Sa tante prit place à côté d’elle sur la première banquette qui faisait face au directeur de la compagnie.
      – Il y a douze places. Les banquettes sont rembourrées avec des plumes d’oie, expliqua-t-il alors que Luiset semblait tester les soubresauts de son postérieur.
      – Mademoiselle Luiset, cessez de gigoter. Oh si les Grimsey nous voyaient…
      Anna posa sa tête sur sa main, comme pour reprendre contenance. Puis se leva et demanda :
      – Que faisons-nous de tous nos bagages ?
      – La plupart seront sur la plate-forme à l’arrière. Cette diligence est très grande, mais les clients ne peuvent prendre qu’un seul bagage à bord, sur les côtés et en hauteur, dit-il en désignant les trop rares emplacements.
      – Mais donc, en marche, impossible d’accéder à nos effets.
      – Essayez de garder le nécessaire à bord, et le reste à l’arrière.
      – C’est peu. Puis, le risque de perdre des malles est plus grand, non ?
      – Nos sangles sont là pour assurer le chargement.
      Mais Anna Grimsey ne semblait toujours pas convaincue.
      – Pouvons-nous voir les autres ?
      Ils montèrent à bord de la deuxième diligence. Elles pouvaient également accueillir douze personnes. Le bois était plus sombre et les éléments de décoration étaient en verre blanc.
      – La différence, c’est la banquette du fond. Elle est plus large et plus confortable grâce aux plumes d’autruche. Vous pouvez mettre une bouillotte à vos pieds et si vous le souhaitez, vous pouvez baisser le rideau pour plus d’intimité.
      Ce dernier point intéressa Anna qui appréhendait de se retrouver avec des voyageurs inconnus. Cependant, elle remarqua :
      – Les malles seront encore à l’extérieur.
      – Oui. Mais j’ai gardé le meilleur modèle pour la fin.
      Éricus Totter terminait toujours par la diligence noire. C’était la dernière nouveauté, leur plus bel attelage. Avec le même nombre de chevaux, un système mécanique ingénieux permettait même d’aller plus vite.
      – Elle est d’une incroyable fluidité. Sur les chemins plats, on a l’impression de voguer sur l’eau. Attention à votre tête, le marchepied est plus haut.
      Les boiseries d’ébène sombre s’accordaient avec les tissus pourpres aux motifs d’argent qui couraient sur le plafond et les banquettes rembourrées qui entouraient l’intérieur de la voiture. Des breloques de verres colorés tombaient des socles riches des lampes. Une banquette majestueuse trônait au fond, avec un rideau de soie que l’on pouvait rabattre comme dans la diligence précédente. Au milieu, quatre personnes pouvaient également s’asseoir sur un sofa rond. 
      – Plusieurs compartiments et d’autres meubles permettent de prendre vos bagages à l’intérieur. Au pied de chaque banquette, par exemple, vous soulevez cette trappe comme ceci.
      Une valise de taille correcte pouvait tenir.
      – Vous avez également des rangements et petits meubles sur les côtés.
      Des genres de caissons à fermeture métallique offraient d’autres tiroirs.
      – Et il y a ce poêle pour vous réchauffer, bien plus pratique que les compartiments à bouillotte.
      Le conduit d’évacuation partait de la banquette circulaire jusqu’au toit de la voiture où il pouvait expulser sa fumée. Même Anna Grimsey n’eut rien à redire. Éricus Totter, ravi de son effet, et bien conscient de sa réussite, continua d’un air plus pompeux :
      – C’est donc en bois d’ébène que la diligence…
      – Celle-ci nous convient, monsieur Totter, coupa Anna.
      – J’adore ! surenchérit Luiset qui continuait son inspection en ouvrant chaque tiroir.
      – Très bien. Vous ne voulez pas en savoir un peu plus ?
      – Si vous nous assurez que cette diligence est fiable et si monsieur Madison vous fait confiance, le reste ne m’intéresse pas. Moi, ce que je vois, c’est que la diligence est grande, que tous nos effets seront à bord et que la banquette du fond sera la nôtre.
      – Oui, et de toute façon, c’est moi qui choisis. Celle-ci me convient ! déclara Luiset, euphorique.
      – Très bien. Mademoiselle Madison, vous-êtes pleinement satisfaite donc ? C’est important pour votre père.
      – Oui, monsieur Totter, je suis bien plus souple que ma tante.
      Anna devait lever les yeux au ciel si souvent qu’elle ne s’en rendait plus compte.
      – Venez, mademoiselle Luiset, il est temps de rentrer.
      – Laissez-moi vous accompagner, je vous appelle un fiacre, mesdemoiselles.

      Le directeur de la compagnie salua une dernière fois les deux clientes avant que leur attelage ne s’éloigne pour les ramener au domaine des Madison :
      – Vous serez toujours les bienvenues à la Forge.
      Dans le ciel assombri, le spectre de la Lune était apparu. Luiset troubla les pensées de sa tante :
      – Na ?
      – Oui, mademoiselle Luiset.
      – Êtes-vous déjà allée au Mont ?
      – Vous savez bien que non.
      – Pourquoi mon père a choisi de m’y faire venir ?
      – Je n’en sais pas plus que vous. Ce n’est pas en posant plusieurs fois la question que ma réponse va changer.
      Le bruit des sabots sur les pavés résonna jusqu’à la sortie du bourg. Il fut plus étouffé sur le chemin de terre. Luiset tourna son regard vers la ville qui s’éloignait, bientôt avalée par les arbres. Elle tenta une dernière question :
      – N’êtes-vous pas intriguée ?
      – Si, répondit-elle songeuse, un peu.

      Dernière modification par Wyletownien (22 Décembre 2017 12:06:50)

    • Wyletownien

      Casual lecteur

      Hors ligne

      #3 01 Février 2017 14:01:08

      Chapitre II : Norbert Collin

      - Arsène Madison a donc une fille…
      répéta Piotr Vallas d’une voix étonnamment neutre alors qu’il portait son porte-cigarette d’or à ses lèvres.
      Il ne s’était même pas retourné et observait la langue de terre engloutie par les ténèbres nocturnes à travers sa fenêtre. En fait, il réfléchissait. Écrasant sa cigarette, il recracha une fumée bleutée avant de faire volte-face pour s’adresser à son sbire qui n’avait pas bougé :
      - Qui l’eût cru ?
      Son homme de main le regardait en attendant ses ordres. Piotr avait la peau si pâle qu’il semblait irréel, une créature fantomatique ou vampirique. L’utilisation qu’il faisait de sa voix était particulière : on ne pouvait vraiment s’accorder à dire s’il était calme ou en colère. C’était la deuxième nuit qu’ils passaient dans ce petit refuge de campagne, tellement perdu qu’ils étaient les seuls clients. Piotr avait réservé une chambre pour lui seul, et ses deux sbires occupaient une plus petite mansarde dans laquelle il pouvait se rendre par une porte communicante. La pièce était plutôt petite, mais les propriétaires prenaient soin de ne pas laisser trainer le moindre fil d’araignée argenté. L’ordre régnait et curieusement le lit n’était même pas défait. En revanche, de nombreux papiers s’étalaient de part et d’autre du bureau. Piotr Vallas s’assit avec grâce sur la chaise, aussi discret et léger qu’une plume portée par le vent, et saisit plusieurs feuilles.
      - Je n’imaginais pas ce bon Arsène s’encombrer d’une fille, encore moins d’une femme.
      - Leur renommée n’est plus à faire dans le comté de Bulberry.
      - Madison est surprenant. Ce vieux fou en loques est déjà riche et père de famille.
      Il fronça les sourcils tandis que son regard transperçait les écrits muets.
      - Mais, quel est cet objet ?
      Il avait repéré Arsène dans un rassemblement prestigieux de chercheurs internationaux. Dès lors, il l’avait suivi à chacun de ses déplacements, espérant lui damer le pion lors de ses futures recherches.  L’homme ne comprenait rien aux notes qu’il avait dérobées à l’intellectuel. Arsène avait noté toutes ses pensées, les avait raturées, avait entouré des mots et esquissé des dessins incompréhensibles. Seule certitude : il était à nouveau sur la piste d’un butin d’une très grande valeur. Des mots comme « la clé », « cité des merveilles », « abandonné » ou encore « diamant » revenaient plusieurs fois. Des symboles ou points d’interrogations apparaissaient sur chaque bas de page. Piotr avait eu vent de ses activités de recherches : c’était un scientifique et chercheur reconnu et apprécié, inventeur de quelques trésors de civilisations passées ; un homme connu parmi ses pairs, mais peu auprès des populations du pays. Les trésors n’aidaient qu’à comprendre l’histoire des ancêtres : objets du quotidien, monnaies, vêtements, armes ou meubles. Quelques rumeurs de découvertes de pierres précieuses, d’or ou d’argent circulaient parfois. Mais l’agitation du scientifique ces derniers mois attestait de l’importance de ce qu’il s’apprêtait à découvrir. Une phrase de la main du vieux Madison avait convaincu Piotr Vallas de saisir l’occasion : « Mettre l’objet en lieu sûr pour l’amener là-bas, c’est la clé ». Cet individu cupide à l’âme noire fut dès lors persuadé de déchiffrer l’énigme. Il avait volé toutes ses notes après l’incendie provoqué chez les Conférenciers. Et faire parler l’homme s’était révélé presque vain. Désormais, Piotr ne songeait qu’à une seule chose : Luiset Madison.
      - La réponse se trouve chez lui, annonça-t-il comme une évidence.
      - L’enceinte du domaine des Madison est inviolable.
      - Nous n’allons pas rentrer comme des voleurs.
      - Dites-nous.
      - Laissez-moi réfléchir.

      Le lendemain, Piotr Vallas observait au moyen d’une longue-vue la grande bâtisse des Madison. Il était monté à cheval jusqu’à la colline, seul point d’observation possible, et constatait lui-même la richesse et la grandeur des lieux. L’immensité du parc, dégagé de tout arbre, permettait de voir les visiteurs qui s’engageaient sur l’allée de très loin. Les murs de pierre claire se dressaient fièrement pour former un « U » qui renfermaient une fontaine et un jardin privé. La propriété était délimitée par une ceinture d’arbres et de haies bordés par une muraille de pierre. L’unique accès se trouvait au grand portail surveillé par deux gardiens.
      L’homme, habillé de noir, fut rejoint par ses hommes de main. L’un deux lui tendit un document alors que l’autre expliquait :
      - Ils ne font pas laver leurs linges de lit sur place. Un ouvrier de la blanchisserie du comté vient toutes les semaines les récupérer.
      Leur maître essuya une tâche de sang pour mieux déchiffrer le parchemin. Il s’agissait du planning de levée du linge chez les propriétaires fortunés du Comté de Bulberry.
      - Dans trois jours.
      - Sommes-nous prêts ? osa demander celui qui s’était procuré le papier.
      Piotr n’eut pas besoin de répliquer, le regard qu’il lança suffit à faire comprendre à son sbire de n’attendre aucune réponse. Le maître s’adressa à l’autre qui regardait le domaine avec sa propre longue-vue :
      - Lorsque tu seras entré, commence tout de suite par son bureau, puis suis l’ordre des pièces quand tu réceptionnes le linge.
      - Bien, maître.
      - N’oublie surtout pas les courriers dans la chambre de la femme et de la fille.
      - Ce sera fait. Je retourne à la blanchisserie, pour surveiller celui qui vient chez eux.
      Piotr Vallas regarda à nouveau le document pour lire le nom de l’employé choisi pour se rendre chez les Madison :
      - Tu as déjà vu ce Norbert Collin ?
      - Oui, je vais avoir besoin d’un autre uniforme, Collin est gros.
      - Je m’en charge, déclara le second.
      Les deux vautours, aussi sombres que leur maître, commençaient à redescendre quand Piotr s’adressa à celui qui allait se faire passer pour Norbert Collin pendant la récupération des linges :
      - Si tu es démasqué, fais-ce qu’il faut.

      Dernière modification par Wyletownien (01 Février 2017 14:02:38)

    • Mansuz

      Amant des romans

      Hors ligne

      #4 01 Février 2017 18:33:14

      Je trouve le prologue un peu "fouillis" et maladroit.
      ça part un peu dans tout les sens. Et tu dis noir sur blanc au lecteur que le perso va être dans la merde (va mourir).

      "La mauvaise fortune s’abattit définitivement sur lui lorsque son pied trébucha sur une pierre."

      Le début de phrase est en trop à mon gout, car tu "spoil" ton lecteur. Je veux juste savoir qu'il trébuche sur une pierre.

      Pareil avec "bien conscient qu’il était déjà trop tard"

      Attention de ne pas trop en dire. Laisse le suspense !


      Pour chapitre 1 :

      "Elle évita plusieurs passants en tenant son chapeau d’une main. Le vent semblait bien capricieux et risquait de faire céder l’épingle en nacre qui le retenait sur sa tête. "
      Ces deux phrases peuvent être simplifiée, je pense.


      Je ne veux pas te vexer hein. ;) C'est juste un avis perso.
      Je suis juste un lecteur avec des facultés mentales restreintes. J'ai beaucoup de mal avec les phrases un peu lourdes à lire ;)

      Dernière modification par Mansuz (01 Février 2017 18:39:03)

    • Wyletownien

      Casual lecteur

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      #5 01 Février 2017 20:23:06

      Non, pas du tout. Merci beaucoup, Mansuz, d'avoir pris le temps de lire :) .

      Concernant le prologue : Qu'entends-tu par "ça part dans tous les sens ? ". Mon idée en écrivant ce prologue, c'est que le fond et la forme soient "logiques". Donc à l'image de l'homme chassé : la tension, la peur, la course effrénée. C'est le bazar dans sa tête.
      Alors, oui, c'est voulu : on sait d'entrer que le perso va connaître une fin tragique. Le suspense n'est pas dans la question "Va-t-il mourir ?" mais "Comment va-t-il mourir ?"
      Effectivement, dans mon processus d'écriture, j'essaie de "dégraisser", de rendre plus fluide :)
      Encore merci !
    • Mansuz

      Amant des romans

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      #6 02 Février 2017 12:26:15

      C'est peut être cet aspect de bazar dans sa tête qui m'a gêné ;) je pense que peux réduire l'ensemble ( enlever des mots) pour être encore plus percutant ;)
    • Wyletownien

      Casual lecteur

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      #7 05 Février 2017 09:44:50

      Oui il faut que j'allège un peu. Faire en sorte que le lecteur ne soit pas stoppé dans son élan.