[illimité] Challenge Rougon-Macquart

Bonjour par ici ! ;)

Je viens de finir le troisième Tome de la saga des Rougon-Macquart :

"Le ventre de Paris"

Avis : J'ai beaucoup aimé la métaphore filée du ventre, de l'estomac qui mange tout ! L'opposition entre le maigre et le gros. Et la description de ce quartier des Halles. On s'attache aux personnages comme à chaque fois avec Zola. Et l'apparition de Claude Lantier !

A très bientôt,
Petite libellule.
:ko:

Hello !

@ Petite libellule : Tu rejoins tous les bons avis depuis le début de ce challenge sur ce titre un peu gargantuesque :D

@ stellade : dans ce cas, peut-être que vous pourrez le lire ensemble avec Julie (et chris qui je crois y est rendue aussi) car je l'ai presque terminé oops

Donc en pleine lecture de La Terre et je suis surprise de la fraicheur de mes souvenirs. J'en profite au passage pour ceux et celles qui lisent en numérique pour vous signaler que tous Les Rougon-Macquart sont disponibles gratuitement et font aussi partie du pack Bibebooks (qui ont une mise en page et une édition très soignée).

A très vite
MàJ

@ Petite Libellule : bien vu la comparaison avec Tartuffe, je n'y avais pas pensé mais ça colle parfaitement :ok:

J'ai donc lu La Terre

Après les mineurs de Germinal et les artistes de L’œuvre, Zola s”intéresse au monde paysan et plus particulièrement à ceux de la Beauce “grenier de la France”. 

La Terre est à mes yeux une non-intrigue qui suit le rythme des saisons et de leurs aléas (trop d’eau, trop de soleil, la grêle, la maladie…) et dans laquelle Zola fait ressortir l'âpreté au gain, la dureté du travail et la violence quotidienne des habitants d’un village perdus au fin fond de leur campagne. Les petits comme les grands propriétaires cherchent sans cesse à agrandir leurs terres et à s’enrichir, ce qui  conditionne tous leurs actes. 

On suit ainsi la famille Fouan dont le père prend sa retraite et pour cela va distribuer, à contre-cœur, le bien qu’il a agrandi toute sa vie, entre ses 3 enfants, et autour d’eux leurs voisins dont Hourdecquin féru de nouvelles techniques et Jean Macquart ouvrier agricole un peu par hasard.
Mais il est difficile de s'attacher aux personnages car tous ont un côté brutal à un niveau ou un autre quand ils ne sont pas d’une naïveté frôlant la bêtise,  et il semble que rien ne parvienne à leur fournir des moments de repos ou de douceur, même les scènes de moisson ou de vendanges n’offrent pas réellement de répit. D’ailleurs certains passages sont vraiment très difficiles et laissent un sentiment de malaise persistant, qui serait insupportable sans la plume de Zola qui parvient à transcender le tout.
Et encore une fois, ce sont les descriptions des paysages  qui donnent au lecteur les pauses bienvenues et que ce soit au début ou à la fin, je n’ai pu m’empêcher de penser au tableau du Semeur de Millet ou à ceux de Van Gogh.

L’auteur n’oublie pas non plus son propos et glisse quelques messages politiques et économiques au passage, mais ceux-ci sont moins martelés que dans Germinal ; peut-être parce que le socialisme colle plus difficilement à ce monde de propriétaires terriens.
Il est par contre intéressant de voir que comme dans Germinal, la présence des Rougon-Macquart n’est qu’un prétexte car à l’instar d’Étienne Lantier, Jean (qui est son oncle) ne fait que passer dans la Beauce avant de reprendre son chemin “pour défendre la vieille terre de France” (et on le retrouve donc dans La Débâcle).
Au final, La Terre est un tome marquant par sa rudesse et sa trivialité, pas tout à fait à la hauteur des grands chefs-d'œuvre de l'auteur mais à lire car, encore une fois, bien des choses sonnent terriblement actuelles.

MàJ