#1 18 Octobre 2009 17:55:18
<image>Quatrième de couverture a écritLe comte était là, comme surgi d'une tourmente. En effet, en ouvrant malgré moi les yeux, je vis sa main de fer saisir le cou délicat de la jeune femme et la repousser avec une force herculéenne ; cependant les yeux bleus de la femme brillaient de colère, ses dents blanches grinçaient de fureur et les jolies joues s'empourpraient d'indignation. Quant au comte ! Jamais je n'aurais imaginé qu'on pût se laisser emporter par une telle fureur. Ses yeux jetaient réellement des flammes, comme si elles provenaient de l'enfer même ; son visage était d'une pâleur de cadavre et ses traits durs étaient singulièrement tirés ; les sourcils épais qui se rejoignaient au-dessus du nez ressemblaient à une barre mouvante de métal chauffé à blanc. (...) D'une voix si basse qu'elle était presque un murmure mais qui pourtant donnait véritablement l'impression de couper l'air pour résonner ensuite dans toute la chambre, il leur dit :
-Comment l'une d'entre vous a-t-elle osé le toucher ? Comment osez vous poser les yeux sur lui alors que je vous l'ai défendu ? Allez-vous-en, vous dis-je ! Cet homme est en mon pouvoir ! Prenez garde d'intervenir, ou vous aurez affaire à moi.
Résumé : Jonathan Haker, jeune clerc de notaire, est envoyé en Transylvanie, au château du Comte Dracula après s'être chargé de toutes les formalités pour l'acquisition d'une demeure du côté de Londres au nom du Comte. Après un voyage mouvementé, il y rencontre ce personnage inquiétant et fascinant, et se rend compte qu'il en devient prisonnier. Pendant ce temps là, sa fiancée Mina, est en vacances avec son amie Lucy, fiancée à Arthur, futur Lord Godalming. Celle-ci s'affaiblissant de plus en plus suite à ses crises de somnambulisme est soignée par son prétendant, le Docteur Seward et le Docteur Abraham Van Helsing, sans réussite.
Jonathan, disparus pendant quelques temps, réapparaît comme patient dans un hôpital. Mina part dons à ses côtés et s'inquiète de plus en plus. Il est effrayé et tient des propos qui peuvent sembler incohérent. Après avoir lu le journal de son mari, elle comprend ce qui se passe et fait appel à Van Helsing.
Le Comte Dracula ayant apparu à Londres, ils vont tout faire pour le trouver et l'anéantir tous ensemble.
Mon avis personnel :
Ce roman est écrit sous la forme épistolaire, ce qui finalement ne me gêne pas du tout ici. Généralement j'ai assez de mal avec ce genre là. Mais ici le passage de parole entre les personnages n'est pas gênant pour suivre l'action. Ce sont en fait des morceaux de leur journaux.
Pour son personnage Bram Stoker se serait inspiré de Vlad Tepes, un voïvode (à l'origine ce terme désigne un commandant militaire) de Valachie (Il s'agit d'une ancienne principauté danubienne, ayant formé le royaume de Roumanie avec la Moldavie). Celui-ci était surnommé Draculea par rapport à son père le Dracul (le dragon) et ses qualités de tyran et guerrier. Bram Stoker ne s'en est inspiré que pour nommé le Comte Dracula et les légendes au sujet de Vlad Tepes.
Dans ce roman on ne rencontre pas seulement Dracula, mais aussi un autre personnage célèbre, Abraham Van Helsing, qui est son grand adversaire.
Le Comte Dracula n'est pas seulement un vampire, il est un homme intelligent, qui cherche a acquérir toujours plus de savoir. Il possède dans son château une bibliothèque remplie de livres d'histoire, de géographie, sciences, politique, économie, ... C'est un homme réfléchi qui ne commet pas d'actes sans raison. Il choisi ses victimes. Il se débarrasse des hommes s'interposant sur sa route et boit le sang de femmes sans les tuées, il en fait ses propriétés. D'ailleurs par rapport à l'époque d'écriture de ce roman (1897), la différence Homme/Femme n'est pas si mauvaise que ça. Les femmes ne doivent pas prendre part à la bataille, sois disant qu'elles ne sont pas assez forte, mais au moins elles sont le cerveau de l'équipe (personnage de Mina Harker), même si ce sont les victimes.
Les autres personnages forme une équipe soudée. La femme se tient au centre de cette équipe, et les hommes tiennent tous une relation particulière avec elle, mais ne gênant pas les autres relations. Il n'y a pas de rivalité, seulement l'objectif commun à tous de détruire le mal incarné par le Comte.
Le Comte qui n'est pas seulement un personnage mauvais, puisque il y a référence à l'être qu'il était avant d'être un non-mort. Le coup final étant censé libérer son âme. Il y a donc une opposition entre la haine qu'il peut inspiré, et la pitié pour celui qu'il était avant.
Le personnage d'Abraham Van Helsing porte beaucoup d'importance au fait que planter un pieu dans le cœur de la pauvre Lucy (amie de Mina Harker, victime du Comte et morte d'avoir été peu à peu vidée de son sang), du Comte, ou l'envisager sur Mina Harker (car elle se transforme peu à peu), n'est pas un crime ou une profanation mais un acte courageux et exemplaire.
Je n'ai pas trouvé l'atmosphère trop sombre, mais plutôt lumineuse, l'auteur ayant rendu les personnages tellement bons. C'est peut-être en ça que l'histoire devient effrayante.
La chasse au vampire est très bien, ni trop détaillée, ni pas assez, pas ennuyante. Par contre je n'avais pas imaginé une fin comme celle là. Je m'attendais à une bagarre beaucoup plus sanguinolente, (mais ça ça vient peut-être de mon esprit un peu tordu).
On peut lire sur la couverture "Le chef-d'oeuvre de l'épouvante", l'éditeur a bien fait.
