Male gaze / female gaze, nos experiences de lectures

 
  • petite utopie (Lyzmod)

    Lecteur timide

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    #11 02 Février 2023 13:11:55

    Theyoubot

    OK mais une fois que tu as intériorisé le sexisme ambiant, qu'il imprégne tout y compris tes interactions avec les autres. Il faut bien avoir un déclic, prendre conscience de ces propres travers. Est ce que ça ne passerai pas par lire ou voir des œuvres qui mettent les femmes à égalité avec les hommes, qui présentent d'autres manières d'interagir et de se comporter. Si je n'avais pas écouté des féministes expliquer pourquoi tel ou tel comportement féminin est problématique (que ce soit sur YouTube, dans des podcasts, dans des livres) je n'aurais potentiellement jamais remis en question mon propre comportement. Si je n'avais pas eu des exemples dans la pop culture d'autres manières d'exister en tant que femme ou d'autres regards masculins sur les femmes, plus sains, je n'aurais jamais su qu' il existe autre chose, je n'aurais jamais pu comparer. Est ce que la prise de conscience ne passe pas déjà par ça ?

    La génération Z regarde beaucoup de films et séries ça fait partie de la pop culture et ça participe aussi à construire nos imaginaires et nos façons d'appréhender le monde qui nous entoure.

    Qu'est ce qui a provoqué ton déclic à toi, comment est ce que tu as remis en question ton comportement ?
    Ce qui m'interoge dans ce que tu dis c'est que tu semble voir chaque humain comme une île. Nous nous construisons par rapport à notre environnement et par rapport aux personnes qui nous entourent. Se dire c'est à moi de changer, OK, mais pour changer on a besoin d'avoir d'autres exemples, d'enfiler d'autres lunettes pour percevoir différentes façons de voir le monde, d'échanger avec les autres pour construire nos propres opinions.

    Le problème du male gaze pour moi c'est qu'il véhicule une manière d'envisager les rapports humains qui est toxique et le fait qu'il soit répandu et banalisé est problématique. Parce que le fait qu'il soit répandu et banalisé dit quelque chose de notre société. Je ne suis pas pour le "bannir" ou le censurer mais il faut pouvoir l'identifier et le remettre en question, l'interroger. De même que donner plus visibilité à d'autres façons d'envisager les rapports Hommes/femmes

    Dernière modification par Lyzmod (02 Février 2023 15:28:03)

  • FloXy

    Empereur des pages

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    #12 02 Février 2023 16:24:48

    Lyzmod a écrit

    Ça dépend pour quelle raison on lit : des fois je lis de la non-fiction parce que j'ai envie d'approfondir un sujet, de connaître l'opinion de l'auteur. Des fois je lis un livre qui propose une lecture du monde avec laquelle je ne suis pas d'accord mais qui me pousse à réfléchir, à m'interroger sur mes propres croyances et mes propres opinions. Et des fois j'ai juste envie de lire pour m'évader, pour me divertir, pour sortir de mon quotidien.
    Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre qui m'a choqué par rapport à son male gaze, parce qu'il me pousse définitivement à me poser beaucoup de questions (d'où la création de cette discussion sur le forum).

    Je ne cherche pas du tout à m'enfermer dans une bulle filtre, mais ce livre m'a marqué et je souhaite en discuter avec d'autres pour mieux décortiquer le sujet.


    Formulé comme ça je suis d''accord, et c'est tout à fait ton droit de te plaindre de certaines de tes lectures, je compte le faire aussi pour comparer, ce qui m'a fait réagir c'est l'évocation de certaines théories littéraires que je trouve complètement inadaptées à la compréhension du problème (présentant notamment une vision biaisée et manichéenne de l'érotisation des corps) et dangereuses dans leurs conséquences (parce que dans leur optique que faire sinon moraliser l'art, policer la société et censurer les mal-pensants ? C'est à dire ce que l'autre camp avait toujours voulu faire).
    Le fait que je ne crois plus à ce genre de théories ne fait pas de moi un ennemi de la cause égalitaire entendue en un certain sens contrairement à ce qu'une minorité bruyante de ce forum puisse penser. Enfin chacune se fera son avis là-dessus à l'issue de la glorieuse bataille que je dois maintenant mener face à mon ancienne alliée. :cowboy:



    theyoubot a écrit

    Cher FloXy, à mon grand regret, je vais mettre fin à notre pacte germano-soviétique


    Mince ! Au fond j'ai toujours su que ce funeste jour viendrait. Espérons qu'aucun de nous deux ne finira coupé en deux et sans rancune jusqu'à l'armistice ! :trinquent:



    theyoubot a écrit

    Tu dis que le female gaze est tout aussi répandu et tout aussi condamnable
    Aussi répandu, c’est exact.
    Aussi condamnable, je ne sais pas. Les hommes subissent peu le female gaze. Il sévit dans des médias à cible essentiellement féminine. Les femmes sont plus exposées au male gaze, il est présent dans tous les médias à public mixte.


    Je ne dis pas que quoique ce soit est condamnable, je montre des contre-exemples pour relativiser l'idée étrange que ce serait d'une part unilatéral et d'autre part si dangereux (c'est à dire les 2 points centraux des théories militantes que je décrie). Utiliser des termes comme "toxicité" n'est d'ailleurs pas anodin, comme si la dangerosité était établie et quantifiable, je réponds en disant que moi j'ai été exposé à telle dose, vais-je en mourir ? Je ne pense pas.
    Tu prétends que les hommes sont moins exposés et tu me donnes un exemple de tennis mag que la plupart des gens ne lisent pas à ce que je sache. Je pourrais te relancer par le calendrier des rugbymen et on pourrait aller loin comme ça...

    Cela dit je ne nierai pas que le corps féminin tend à être présenté différemment. Je n'en fais juste pas la même analyse et n'utilise pas le concept fumeux de "male gaze" puisque je ne considère pas que cela soit tant lié aux hommes. Tu dis toi-même plus loin que c'est "à 99%" (je te laisse la responsabilité de cette statistique mais bref) entre femmes que cela se joue. Invoquer le patriarcat là-dedans me parait donc anachronique (même à grand renfort du concept d'aliénation permettant si utilement aux militantes de dire que même ce que font les femmes est in fine de la faute des hommes).
    Je suggère d'inventer un terme comme matriarcasochisme. :P




    theyoubot a écrit

    Tu contestes les arguments de toxicité du male gaze basés sur la ‘littérature théorique militante’ et la psychanalyse car ce sont des pseudo sciences.
    Oui, la psychanalyse et consorts sont des pseudo sciences et leurs affirmations n’ont plus la moindre crédibilité. Une science fait des affirmations réfutables. Réfutables par des constatations dans le monde réel et par des expériences complémentaires rigoureuses qui les confirment ou les invalident.
    Mais, tu te sers de quoi à la place de ces pseudo sciences ridicules ? Des sciences cognitives et de la psychologie évolutionniste qui n’ont de science que le nom. Ces disciplines n’ont jamais produit le moindre résultat scientifique démontrant que le male gaze n’existe pas. En matière de référence académique, tu ne fais pas mieux que Lizmod


    Tu es dure là ! D'une part ce sont des sciences qui valent ce qu'elles valent mais qui sont établies à peu près partout dans le monde à l'exception de notre provincialisme français sur la question. Quand leurs hypothèses seront réfutées je changerai volontiers de paradigme (les militantes peuvent-elles en dire autant ?) mais en attendant elles me paraissent plus complètes, plus claires, plus économes et plus neutres pour expliquer la situation. Ce qui fait qu'on a plus de choses à en tirer si l'on veut y remédier.

    Je te concède qu'elles ont un aspect "just so theories" dont la simplicité sera probablement remise en cause à l'avenir comme l'observe un de mes camarades beaucoup plus compétent que moi en la matière mais on est quand même déjà dans quelque chose de plus rigoureux et constructif que l'approche littéraire conspirationniste opposée. En particulier lui reprocher de ne pas démontrer l'inexistence d'un concept fumeux et subjectif c'est ne pas comprendre que c'est le lot de toute théorie scientifique face à un concept fumeux et subjectif.



    theyoubot a écrit

    Certes. Et alors ? Cela veut il dire que la situation n’est pas socialement toxique ?


    Alors déjà j'ai envie de dire oui, parce que je n'aime pas ce drôle de terme. Mais même, admettons, la question est qu'ensuite une interprétation différente de l'enjeu conduira à une réponse très différente et c'est tout le problème !
    Au lieu d'être dans une posture gratuite de condamnation des méchants hommes on cherche à adopter une optique de compréhension des enjeux distincts entre les sexes, ce n'est pas de la faute des hommes si la sexualité féminine a naturellement d'après les sexologues une composante narcissique plus marquée et donc que les femmes sont plus intéressées par le fait d'être désirable et désirée.
    Ce n'est pas non plus de la faute des hommes si le neuromarketting (et ce sans qu'un groupe d'homme ait du conspirer pour embêter les femmes à mon avis) a trouvé que le sexe faisait vendre et qu'en appuyant sur les points faibles de chaque genre on titille tout acheteur. Si l'on veut déplorer cet état de fait, il faut lutter contre la publicité, la société de consommation capitaliste et tout le bazar, pas contre le patriarcat. Ce n'est pas rien comme nuance. Le patriarcat, on en est déjà sorti. C'est ce qui s'appelle une ligne Maginot intellectuelle.



    theyoubot a écrit

    Tout cela est vrai mais cela ne change rien au débat lancé par Lizmod, le fait que le male gaze rend les romans bas de gamme désagréables à lire.

    - Comprendre les causes ? Le male gaze des romans base de gamme a des causes artistiques et sociales. Artistiques parce qu’absence de talent a toujours rimé avec clichés et stéréotypes. Sociales parce que les auteurs ont des émotions inspirées par la culture ambiante et qui passent dans leur récit.

    - Les conséquences du male gaze ? Lizmod n’évoque qu’une conséquence en #1, son désagrément de lectrice. Comptes tu nier l’existence de ce désagrément ?
    C’est d’ailleurs ce que je reproche à Lizmod en #4. Elle n’évoque qu’une seule conséquence du male gaze et elle choisit la plus anecdotique, la moins dommageable. C’est comme si elle faisait un sujet sur la faim dans le monde et que son message ne parlait que d’une chose, l’agacement de Lizmod face aux photos d’enfants faméliques dans la presse.


    On sera d'accord sur le fait que la cause réelle est principalement la médiocrité de certains auteurs ce qui ne prête donc guère à conséquence à part se plaindre vite fait de certains livres lus, mais lorsqu'en prime on invoque des théories littéraires militantes pour assaisonner le propos il y a quand même clairement une optique qui se dégage selon laquelle les femmes subiraient une injustice et qu'elle ne sera résolue que lorsqu'on aura obligé les hommes à écrire autrement. Avec sous-jacente l'idée implicite que des messages subliminaux glissés dans certains textes risquent d'attenter à l'imaginaire de pauvres victimes inoccentes qui en viendraient à modifier à leur désavantage leur image d'elle-même en conséquence.
    Heureusement que ce genre d'idée est fausse, sinon qu'est-ce qu'on devrait en conclure pour les hommes de leur côté ! En effet, pour nous pas besoin d'aller piocher dans un obscur texte qui nous arrangerait, simplement lorsque l'on tape "masculinité" sur google, dans sa grande sagesse truffée de big datas il nous propose tout de suite "toxique" comme complément. Lorsqu'on tape "virilité" il nous propose "abusive". Mince, quest-ce qu'on prend cher comme violence symbolique dans la construction de notre identité masculine (ou pas) !
    Bien sur aucun équivalent féminin à ces suggestions péjoratives, la féminité est toujours un concept positif. Drôle de "patriarcat" que voilà.


    theyoubot a écrit

    Cette incohérence féminine, réelle dans les discussions informelles, ne signifie pas que les femmes n’ont pas d’autres raisons, valables celles là, de se plaindre du male gaze et de la société en général.


    Il faudrait les exprimer dans une théorie cohérente et falsifiable alors, et non pas dans une théorie où quoiqu'il arrive on aura toujours des raisons de se plaindre.



    theyoubot a écrit

    L’étroitesse de cette conception du male gaze, ou de n’importe quelle autre conception erronée, ne m’intéresse pas. Les erreurs des avocats les plus maladroits d’une idée ne disent rien sur la valeur de cette idée.


    Ce n'est pas une bonne idée défendue par des avocates maladroites, c'est une idée tellement tordue qu'elle ne peut mener qu'à des inepties et c'est bien ce qu'on observe en pratique dans les dérives de ce militantisme.




    theyoubot a écrit

    Le patriarcat, c’est l’absence de parité. Tu as fumé la moquette si tu crois que l’absence de parité est une chose du passé. L’absence de parité est une réalité d’aujourd’hui attestée par toutes les études statistiques et dans tous les domaines de la société. Les salaires et les emplois, la finance, le monde politique, le monde du sport, des arts.
    Oui, il y a eu des progrès formidables au XX° siècle. On tient le bon bout, on est sur la bonne voie. Mais une civilisation est une grande dame, chaque pas lui coûte plusieurs générations. Un déséquilibre vieux d’un millénaire ne va pas disparaître en cinquante ans.


    Non, le patriarcat désigne effectivement certaines sociétés mais plus la nôtre.  Par ailleurs le patriarcat est loin d'avoir le monopole de l'absence de parité donc il est important de ne pas confondre les concepts.
    Chez nous la parité est atteinte juridiquement ce qui est déjà plutôt glorieux pour une société. Les inégalités résiduelles que tu mentionnes ne sont pas systémiques ni implémentées par une conspiration de méchants hommes sexistes, donc "lutter contre le patriarcat" est encore une fois à côté de la plaque, d'où le peu de résultats obtenus en la matière j'imagine. Par exemple si aujourd'hui on ne peut pas augmenter les infirmières et les institutrices ce n'est pas à cause d'un sexisme latent mais de la structure socio-économique (et de la conjoncture actuelle difficile). Au lieu de lutter contre "le patriarcat" il faudrait donc plutôt lutter contre le capitalisme néolibéral, même si c'est plus compliqué que ça en a l'air et que plus je me plonge dans la macro-économie plus je perds mes tendances gauchistes moralisatrices en la matière également.

    El famoso wage gap est un cas d'école de l'escroquerie théorique militante : il s'agit de confondre une moyenne de différences avec une différence de moyennes afin de faire croire aux femmes qu'elles se font voler (concrètement c'est surtout quelques oligarques qui nous volent tous ce qui perturbe la moyenne masculine vers le haut mais rassurez-vous mesdames ils ruissellent sans doute plus sur leurs femmes, filles, et maitresses que sur leurs camarades masculins). Or il est carrément inscrit dans la loi qu'il est interdit de moins payer une femme qu'un homme à travail égal alors même si on pourrait admettre que cela n'a pas suffit concrètement à tout régler force est de constater qu'il ne s'agit pas là d'une loi très sexiste.

    Par ailleurs on constate notamment avec le cas du "paradoxe suédois" (chez qui malgré les enfants aux prénoms épicènes qui jouent dans des parcs neutres avec jouets non genrés on observe la persistance voir l'aggravation de la surreprésentation des femmes dans certains corps de métiers) que plus une société progresse vers une égalité totale des individus, plus certains comportement genrés subsistent car dans un marché libre à concurrence non faussée il n'y a pas de raison de s'attendre à ce que la convergence des choix individuels des agents aboutisse à une distribution équirépartie (et donc à une égalité parfaite des salaires entre hommes et femmes en particulier).

  • theyoubot

    Lecteur timide

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    #13 03 Février 2023 00:16:07

    FloXy a écrit

    lorsque l'on tape "masculinité" sur google, dans sa grande sagesse truffée de big datas il nous propose tout de suite "toxique" comme complément. Lorsqu'on tape "virilité" il nous propose "abusive". Mince, quest-ce qu'on prend cher comme violence symbolique dans la construction de notre identité masculine (ou pas) !
    Bien sur aucun équivalent féminin à ces suggestions péjoratives, la féminité est toujours un concept positif. Drôle de "patriarcat" que voilà


    Pauvre chou, mon petit coeur saigne en voyant combien notre culture est cruelle avec les hommes.






    FloXy a écrit

    le patriarcat désigne effectivement certaines sociétés mais plus la nôtre


    Le patriarcat stricto sensu est l’exclusion explicite des femmes des cercles de pouvoir et de décision via
    1) des lois et
    2) des normes culturelles
    Tu as raison, la société occidentale actuelle n’a plus de lois d’exclusion. Une femme a le droit de vote, de contraception, elle peut techniquement être PDG ou ministre.
    Notre société n’a pas de lois d’exclusion (1). Mais elle a les normes culturelles d’exclusion (2). Ces plafonds de verre socio-culturels limitent concrètement l’accès des femmes à des postes à responsabilité, des emplois à temps complet, mieux rémunérés etc.
    Ces normes et ces attentes comportementales sont nombreuses et entretenues de façon complexe, d’une génération à l’autre, par notre culture. Elles sont véhiculées par - et à l’oeuvre - dans le système éducatif, le monde du travail, les divertissements grand public.
    En ce sens, nous vivons toujours dans une société patriarcale, au sens large. Un société où la parité n’est pas respectée et où le comportement des femmes est codifié avec des limites qui ne s’appliquement pas aux hommes.






    FloXy a écrit

    le patriarcat est loin d'avoir le monopole de l'absence de parité


    Mais elle en est un trait distinctif.





    FloXy a écrit

    El famoso wage gap est un cas d'école de l'escroquerie théorique militante : il s'agit de confondre une moyenne de différences avec une différence de moyennes (...)
    il est carrément inscrit dans la loi qu'il est interdit de moins payer une femme qu'un homme à travail égal alors même si on pourrait admettre que cela n'a pas suffit concrètement à tout régler force est de constater qu'il ne s'agit pas là d'une loi très sexiste.


    Le wage gap est une réalité. Cette loi va dans le bon sens mais elle ne suffit visiblement pas, vu les chiffres. Je ne commenterai pas ta tentative de cacher le wage gap derrière la cupidité (réelle) de quelques oligarques. Si tu veux comprendre un peu mieux la question, regarde cette vidéo très claire de Gilles Mitteau.
    https://www.youtube.com/watch?v=aed8Q40M8r8
    Ou sinon, les chiffres complets du gouvernement :
    - Les stats de Ministère du Travail : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/si … 15-082.pdf
    - Femmes et hommes, l'égalité en question : https://www.insee.fr/fr/information/2546889

    Le wage gap n’est qu’une des nombreuses facettes de l’absence de parité en France. Voir ces études ou n’importe quelle autre sur le sujet. On est très loin d’inégalités ‘résiduelles’, comme tu te plais à le minimiser.
    Cette idée a perdu tout crédit à tes yeux, j’en suis consciente. Tu l’as trop souvent vu rabachée par des théoriciennes féministes qui débitent par ailleurs des bêtises non stop, façon wokisme extrémiste.  Ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. Renseigne toi.





    FloXy a écrit

    le cas du "paradoxe suédois" (chez qui malgré les enfants aux prénoms épicènes qui jouent dans des parcs neutres avec jouets non genrés on observe la persistance voir l'aggravation de la surreprésentation des femmes dans certains corps de métiers) que plus une société progresse vers une égalité totale des individus, plus certains comportement genrés subsistent car dans un marché libre à concurrence non faussée il n'y a pas de raison de s'attendre à ce que la convergence des choix individuels des agents aboutisse à une distribution équirépartie (et donc à une égalité parfaite des salaires entre hommes et femmes en particulier).


    Ben voyons. Quand on peut plus nier l’absence de parité dans notre société, on peut essayer de prétendre qu’elle est naturelle. ‘La parité c’est impossible, regardez la Suède’
    La Suède tente des choses. L’échec suédois ne signifie rien car on n’efface un millénaire d’inégalités en cinquante ans. D’ailleurs rien ne dit que la Suède s’y prend de la bonne façon avec ses activités non genrées. Vu les résultats, c’est ouvert à débat.

    Tu écris ‘dans un marché libre à concurrence non faussée il n'y a pas de raison de s'attendre à ce que la convergence des choix individuels des agents aboutisse à une distribution équirépartie
    Ça c’est tout simplement faux.
    En réalité, dans un marché libre à concurrence non faussée, il n’y a pas de raison de s’attendre à une absence de parité. C’est un résultat hautement anormal. Tu envoies 34 millions d’hommes et 34 millions de femmes dans un même système éducatif avant de les lancer sur le même marché du travail. À cette échelle de population, si le jeu n’est pas faussé, il est impossible de ne pas avoir 50 % de femmes parmi les PDG, 50 % de femmes  parmi les guitaristes et 50 % de femmes  parmi les agents de nettoyage.
    Dit autrement : il y a le même pourcentage de groupe sanguin A+ parmi les PDG et parmi la population du pays. Il y a le même pourcentage de bruns parmi les PDG et parmi la population du pays. Si on n’a pas le même pourcentage de femmes parmi les PDG et parmi la population du pays, alors le jeu est faussé.
    Sauf à supposer qu’il existerait des différences neurologiques entre les sexes (des attirances d’origine biologique pour, mettons, les métiers subalternes à temps partiel dans l’administration).
    Le jeu est faussé par les normes culturelles évoquées plus haut.


    FloXy a écrit

    Tu dis toi-même plus loin que c'est "à 99%" (je te laisse la responsabilité de cette statistique mais bref) entre femmes que cela se joue. Invoquer le patriarcat là-dedans me parait donc anachronique


    Oui, le male gaze est intériorisé par les femmes et se transmet essentiellement entre femmes. En comparaison l’effet de quelques romans nuls est négligeable (raison pour laquelle je n’aime pas le message initial de Lizmod). Le problème, c’est donc l’attitude des femmes. Pas ces quelques romans, et encore moins leurs auteurs.
    Mais les femmes intériorisent ce male gaze parce qu’elles sont élévée dans une société patriarcale. De moins en moins patriarcale, certes, et ça continuera à s’atténuer durant les prochaines générations. Mais encore massivement inéquitable.
    Nous ne pouvons rien faire contre la culture ambiante. Elle est là, façonnée par des siècles d’évolution sociale. Il faut faire avec. C’est pour ça que j’aimerais plutôt que chaque femme rétablisse des valeurs justes en elle et autour d’elle. En parlant à ses filles, ses nièces, par l’exemple de choix de vie non guidés par un male gaze intérieur. À bas le Matriarcasochisme®




    Ton message se résume à deux thèmes

    a) – un déni de l’absence de parité dans notre société et de sa nature patriarcale au sens large

    b) – la défense des hommes "Ce n'est pas non plus de la faute des hommes si Ceci ou Cela". Un dénigrement d’un certaine féminisme et de ses raccourcis : "une vision biaisée et manichéenne de l'érotisation des corps", "une posture gratuite de condamnation des méchants hommes", "les dérives de ce militantisme", les fantasmes d’illuminati du Patriarcat et de réformes misogynes "implémentées par une conspiration de méchants hommes sexistes", "Il y a quand même clairement une optique qui se dégage selon laquelle les femmes subiraient une injustice et qu'elle ne sera résolue que lorsqu'on aura obligé les hommes à écrire autrement"
    Pour b), je suis d’accord avec toutes tes remarques, mais ça ne change rien en ce qui concerne a) 

    Inutile de rajouter une couche sur b), tu sais déjà qu’on est d’accord. Mais si tu as des chiffres sur a), je suis toute ouïe.





    PS :
    Je ne vais pas entrer ici dans un débat sur les sciences cognitives et la psychologie évolutionniste. Mais si tu ouvres un sujet dédié, je te garantis d’y clouer au pilori tes deux pseudo sciences fétiches. Et non, le fait d’être un peu moins ridicule qu’une ‘approche littéraire conspirationniste’, comme tu dis, n’est pas un argument. Un science, ça place la barre un peu plus haut.

    Dernière modification par theyoubot (03 Février 2023 19:28:13)

  • theyoubot

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #14 03 Février 2023 22:49:44

    Lyzmod a écrit

    OK mais une fois que tu as intériorisé le sexisme ambiant, qu'il imprégne tout y compris tes interactions avec les autres. Il faut bien avoir un déclic, prendre conscience de ces propres travers. Est ce que ça ne passerai pas par lire ou voir des œuvres qui mettent les femmes à égalité avec les hommes, qui présentent d'autres manières d'interagir et de se comporter.


    Si, bien sûr. J'espère bien que tu as flanqué à la poubelle le bouquin évoqué dans ton message initial et que l'auteur est définitivement banni de tes listes d'achats. Mais ça passe surtout par des actes. S'habiller différemment, se distraire différemment, parler différemment, passer ses vacances autrement etc.





    Lyzmod a écrit

    Si je n'avais pas écouté des féministes expliquer pourquoi tel ou tel comportement féminin est problématique (que ce soit sur YouTube, dans des podcasts, dans des livres) je n'aurais potentiellement jamais remis en question mon propre comportement. Si je n'avais pas eu des exemples dans la pop culture d'autres manières d'exister en tant que femme ou d'autres regards masculins sur les femmes, plus sains, je n'aurais jamais su qu' il existe autre chose, je n'aurais jamais pu comparer. Est ce que la prise de conscience ne passe pas déjà par ça ?


    Pour moi, c'est comme ça que ça s'est passé. Vers la fin de l'adolescence, j'ai réalisé le divorce croissant entre mes nouvelles convictions et les valeurs/désirs/émotions que j'avais développés avant ça, via l'école, les médias, les propos tenus par des filles et des femmes de mon entourage.





    Lyzmod a écrit

    La génération Z regarde beaucoup de films et séries ça fait partie de la pop culture et ça participe aussi à construire nos imaginaires et nos façons d'appréhender le monde qui nous entoure.


    La génération Z est la génération qui consomme le moins de télévision, le moins de livres, et le moins de (films vus au) cinéma depuis 1960. C'est une catastrophe économique de grande ampleur pour le 7° art, le marché du livre et la télévision. Les pertes se chiffrent en milliards chaque décennie, on peut parler de mort lente. La tendance est ancienne mais les réseaux sociaux ont porté une sorte de coup de grâce. Donc non seulement le male gaze est plus un combat individuel de femme qu'un problème de contenu des médias, mais ces contenus ont un impact de plus en plus réduit sur les jeunes. Réduit mais pas inexistant. La génération Z s'expose à environ deux heures par jour (certes c'est peu comparé aux générations précédentes) à des séries - qui sont parfois assez soignées - et des films de médiocre qualité produits (en 2022) essentiellement par trois sociétés. Netflix, Amazon Prime et Disney+. Chez les trois, on constate les stéréotypes sur les femmes qu'on constate en littérature mais un effort est clairement fait ici et là.





    Lyzmod a écrit

    Qu'est ce qui a provoqué ton déclic à toi, comment est ce que tu as remis en question ton comportement ?


    J'ai réalisé peu à peu que chaque aspect de ma vie avait pour but final d'être désirable aux yeux des hommes, fut ce des inconnus croisés dans la rue. Mon poids (mon alimentation), mes dix heures de sport hebdo, mes vêtements, mes dessous, la façon de choisir des bars, des boîtes, des destinations de vacances, des hobbies, des copines pour sortir, des façons de parler, de décorer mon appart etc. La société veut nous faire croire qu'une fille veut se sentir belle juste pour elle-même. On gobe cette fable un temps. 





    Lyzmod a écrit

    tu semble voir chaque humain comme une île.


    Au #10, je dis très exactement le contraire





    Lyzmod a écrit

    Le problème du male gaze pour moi c'est qu'il véhicule une manière d'envisager les rapports humains qui est toxique et le fait qu'il soit répandu et banalisé est problématique. Parce que le fait qu'il soit répandu et banalisé dit quelque chose de notre société.


    Ça dit que la société sait ce qu'elle veut. Normal, après tout, elle a des siècles d'existence. Les vastes confédérations de population sont pilotées par des lames de fond sociologiques qui ont une vie propre. Elles interagissent entre elles, contournent les obstacles, absorbent les mutations sociales. Cette vaste machine façonne la condition féminine tout comme elle façonne la culture et la circulation des idées. Sur des questions cruciales, la mort, le bonheur, la nationalité ... Pendant un millénaire, elle a réduit les femmes à des citoyennes de deuxième classe, placées quelques part entre les hommes et les enfants. Elle doit maintenant changer son mode de fonctionnement et elle le fera. Mais la culture ambiante opère à une telle échelle que ça prendra quelques générations encore, en étant optimiste. En attendant, c'est à chaque femme de reprendre sa vie en main et de faire le ménage dans sa tête.

    Male Gaze : tenues et langages corporels au beach-volley. Hommes versus Femmes
    <image>




    Merci d'avoir lu ce sujet. Il était animé par trois personnes, chacune étant en désaccord avec les deux autres.

  • FloXy

    Empereur des pages

    Hors ligne

    #15 03 Février 2023 23:25:26

    Et bien décidément le risque quand on rompt le pacte germano-soviétique c'est de se retrouvé embourbé à Stalingrad en hiver à devoir mener bataille sur plusieurs fronts ! =D
    J'aurais bien voulu revenir sur certains aspects supposés du male gaze (après tout c'était un peu le sujet) mais à la guerre comme à la guerre, c'est le terrain qui dicte la mission, il semblerait que l'on doive maintenant s'engager dans un long tunnel à propos du wage gap sur lequel je vais me concentrer ce soir afin de te répondre plus rapidement parce que c'est déjà assez long et saoulant en soi. :faischaud

    Je tacherai de revenir plus tard ce week-end sur l'autre tunnel éventuel, à savoir la question des recherches sur l'influence des normes sociétales sur le développement des aptitudes et intérêts masculin/féminin. Cela me permettra aussi de prendre plus de temps pour absorber les nouvelles données que j'ai accumulé sur le sujet parce que je dois dire que tu m'as obligé à faire mes devoirs et que mon avis a déjà en partie évolué sur certains points, je considérerai donc déjà cette expérience martiale impromptue comme une réussite pour ma part malgré la blessure de ta traitrise. =)

    Je vais aussi laisser de côté au moins pour l'instant la question de l'usage du terme "patriarcat" parce que je continue d'être en désaccord mais ce n'est pas central à la discussion. Disons rapidement que pour moi ce terme est devenu une sorte de mot valise fourre-tout utilisé par toute critique plus militante qu'inspirée, un peu comme celui de "néolibéralisme" (à propos duquel j'ai moi-même longtemps péché avant de rencontrer de vrais néolibéraux, c'est à dire des chercheurs très différents de la caricature qu'en fait notamment un certain Gilles Mitteau). Au point que les théories militantes en arrivent souvent à classer comme "patriarcales" des sociétés matriarcales ou autres...
    Mais bon que les injustices envers les femmes soient qualifiées ou non de "patriarcales" après tout peu importe dans le débat sur ces injustices réelles ou supposées.
    Et on n'a pas le droit de poster de liens dans ce thread, tricheuse, donc je t'enverrai les miens en MP.
    De toute façon à ce stade franchement, qui d'autre nous lit encore à part la malheureuse membre qui a lancé le topic (ce n'est pas ta faute) et la malheureuse modératrice à qui je donne du traval supplémentaire (ce n'est pas ma faute). :tim:



    theyoubot a écrit

    Pauvre chou, mon petit coeur saigne en voyant combien notre culture est cruelle avec les hommes.


    Et bien il faudrait savoir, si le simple fait de rencontrer fortuitement certaines descriptions considérées comme peu flatteuses dans certains livres risquait d'avoir des effets délétères sur votre estime en tant que femme d'après vous puisque c'est le thème initial de la discussion, alors imagine un peu si par exemple tu voyais régulièrement dans ton feed tes camarades célébrer sans réserve un livre intitulé "Moi, les femmes, je les déteste" et se proposant de "justifier la misogynie" ?
    Quelque chose me dit qu'on y trouverait à dénonciation dans la même optique. Par contre, quand c'est contre les hommes, là on a le droit, ça ne compte pas ?
    A ce stade ce n'est même plus du deux poids deux mesures et c'est sur qu'en ne voulant compter que ce qui concerne les femmes on ne peut aboutir qu'à l'idée que la société est unilatéralement injuste envers elles sans aucune contrepartie mais c'est une pétition de principe.
    (Par ce genre de comparaison que je pourrais multiplier à l'envie je ne cherche pas à plaindre les hommes mais à relativiser par l'absurde l'impact des violences symboliques supposées par les théories militantes)



    theyoubot a écrit

    Le wage gap est une réalité. Cette loi va dans le bon sens mais elle ne suffit visiblement pas, vu les chiffres. Je ne commenterai pas ta tentative de cacher le wage gap derrière la cupidité (réelle) de quelques oligarques. Si tu veux comprendre un peu mieux la question, regarde cette vidéo très claire de Gilles Mitteau.
    https://www.youtube.com/watch?v=aed8Q40M8r8


    Je ne m'attendais pas à voir citer Heurêka ici ! Pour l'anecdote il y a un économiste dans mon think tank qui rage régulièrement contre lui car il trouve que c'est de la plutôt bonne vulgarisation globalement mais avec une mauvaise foi trop prononcée sur certains sujets (parce qu'il est orienté très postkeynésien dans ses présentations), résultat il travaille depuis un moment sur une vidéo de debunkage de ses sophismes.
    Et bien par contre il baisse dans mon estime avec cette vidéo :goutte:
    Je ne vais pas faire un play by play mais il prend les pires chiffres, néglige certains paramètres importants, minimise tout ce qui ne va pas dans son sens, maximise le reste, et part totalement en live dans la seconde partie parce qu'en adoptant un tel biais on devrait hurler à l'injustice sur beaucoup d'autres choses que la société nous "oblige" à choisir selon cette audacieuse vision orwellienne avant de juste réajuster la rémunération entre différents métiers (et puis pourquoi s'arrêter là alors qu'on pourrait s'attaquer à la déconsidération des métiers manuels et j'en passe ? Ah oui, parce qu'ils sont majoritairement masculins donc pas un sujet).


    theyoubot a écrit

    Ou sinon, les chiffres complets du gouvernement :
    - Les stats de Ministère du Travail : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/si … 15-082.pdf
    - Femmes et hommes, l'égalité en question : https://www.insee.fr/fr/information/2546889


    Ces sources ne sont notoirement pas fiables, on parle du ministère qui persiste à prétendre qu'il n'y aurait que 9% de chômage maximum (alors que le moindre rapport adressé au ministère suppose un NAIRU plus important en borne inférieure mais on n'est plus à ça près) et qu'on n'aurait pas perdu de pouvoir d'achat avant l'an dernier (dans le monde merveilleux de l'INSEE où un ordinateur neuf coute 50e d'après leur correctif, en effet en 2020 on était bien, ce n'était qu'un "sentiment" de déclassement voyons !)

    Comme souvent avec l'INSEE, on part de données brutes qu'on n'a pas de raison de remettre en cause (c'est ça le pire, ils sont précis en amont) mais on les présente n'importe comment et corrige au fait du prince pour leur faire dire ce qu'on veut. Le wage gap est juste un effet Mandela à ce stade. Il permet de diffuser de honteux reportages télé où on stipule qu'à partir de novembre "les femmes travaillent gratuitement" ce qui n'a aucun sens... :ohlecon:

    Parce que non, la moyenne des différences n'est pas la différence des moyennes. On ne manipule pas des moyennes aussi disparates sans précautions élementaires sinon brandir la différence ne peut que flouer. Pour mieux appréhender 2 ensembles de données il faut plutôt comparer leur distribution (illustration en MP). En général rien que cette astuce géométrique relativise énormément l'écart qu'on croyait observer.

    Ensuite quand on réajuste vraiment tous les paramètres (compétences et métiers réellement comparables, tendance des hommes à faire plus d'heures supplémentaires, travailler de nuit, plus accepter de voyager, prime à la pénibilité,...) le gap tend à disparaitre sous vos yeux ébahis. Parce que non un bac + 5 en littérature moderne ne vaut pas un diplôme d'ingénieur sur le marché du travail (et oui l'INSEE considère cela comme niveau d'étude équivalent après tout, vidéo en MP) et ce n'est pas la faute du patriarcat si notre système rémunère mieux l'informatique que la poésie même si j'imagine que tu vas me dire que c'est la pression sociale qui écarte les filles des ordinateurs. Mais admettons que ce n'était pas quelque chose de prévu avant même que cette technologie existe.

    Un autre angle mort dans la moyenne des salaires provient du fait que 9 SDF sur 10 sont des hommes (dans cet horrible monde patriarcal les femmes trouvent presque toujours quelqu'un pour s'occuper d'elles avant d'en arriver là). Si au lieu de les exclure on rajoutait ces hommes comme gagnant zéro, la moyenne masculine globale qui ne veut rien dire de toute façon baisserait un peu. Mais le fait que les millionnaires soient aussi majoritairement des hommes continue de biaiser cette moyenne vers le haut et ce malgré le fait que statistiquement en naissant homme on a plus de chances de finir SDF que millionnaire. 

    Et puis sur les chiffres du travail on pourrait évoquer ceux qui fâchent, le fait que les hommes exercent les métiers les plus pénibles, qu'ils sont quasi-exclusivement concernés par les accidents de travail les plus graves dont les mortels, c'est bien simple leur espérance de vie est significativement plus basse (un fait qui semble être considéré comme automatiquement du à une inégalité sociétale injuste quand il s'agit de comparer les riches et les pauvres ou les blancs et les noirs mais jamais les hommes et les femmes) donc si ils gagnent à peine plus ils touchent beaucoup moins de retraite.
    Par exemple récemment la grève dans les raffineries a permis de mettre en avant un métier difficile, ultramajoritairement exercé par des hommes, dans lequel en fin de carrière on a souvent la peau brulée de partout et les tympans éclatés. Tout cela avec une espérance de vie fortement raccourcie par la respiration de substances toxiques qui font que la réforme des retraites signifiait concrètement pour ces personnes une sentence de travail jusqu'à la mort. Mais d'un autre côté pour cette pénibilité elles gagnent 3K/mois en moyenne ! Donc dans un graphique elles ont l'air enviables.

    Bref, il ne faut pas juste regarder le haut de la distribution et envier les hommes, il faut comparer les distributions entières et on voit comment l'ensemble se comporte, on en a alors une idée très différente.




    theyoubot a écrit

    Je ne vais pas entrer ici dans un débat sur les sciences cognitives et la psychologie évolutionniste. Mais si tu ouvres un sujet dédié, je te garantis d’y clouer au pilori tes deux pseudo sciences fétiches.


    Pour l'évopsycho on m'a déjà dissuadé aujourd'hui, encore que si tu avais des sources anglo-saxonnes pour définitivement taire mon soupçon de résistance gauloise ce ne serait pas de refus.
    Pour les sciences cognitives je me demande bien ce que ça va donner. Envoie moi donc tout ça en MP.

    Dernière modification par FloXy (03 Février 2023 23:25:45)

  • petite utopie (Lyzmod)

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #16 04 Février 2023 01:28:23

    Bonsoir :cachecache:

    Oui je suis toujours là, dsl

    Cet argumentaire est très intéressant bien que  difficile d'accès pour quelqu'un n'y entendant pas grand chose en économie (j'en fait partie tout comme la grande majorité des personnes qui sont sur ce forum, mais ça tu le sais parfaitement Floxy)
    Quitte à partir sur un sujet qui n'est pas celui que j'ai lancé ou à avoir un débat entre vous, j'aurais préféré que vous fassiez ça sur un autre topic de votre création ou que vous alliez dans vos MP :-)

    Je ne sais pas si vous avez remarqué mais une 1ère personne a répondu à mon topic avant de supprimer son message et de déserter la conversation car elle n'avait pas envie de rentrer dans une polémique. Je suis dégoutée à l'idée que d'autres personnes aient peut-être eu un avis ou une expérience à partager mais n'aient pas osé le faire par manque d'envie de se prendre votre condescendance et votre mépris dans la figure.

    (que ces personnes soient hommes, femmes, non binaires, aient eu des lectures présentant ce qui pourrait s'apparenter à du mâle-gaze ou non, que ces personnes considèrent le concept du mâle-gaze comme absurde ou non, je suis prête à discuter avec tout le monde tant que c'est fait avec respect, bienveillance et pédagogie.
    Qu'on ne me fasse pas dire que je m'enferme dans une bulle filtre et que je ne discute qu'avec des gens qui sont d'accord avec moi)

    J'ai ouvert ce topic en espérant créer un safe space ou chacun pourrait partager ses expériences et ressentis de lectures par rapport au mâle-gaze et female-gaze, que je considère comme des clefs de lecture permettant de relever certains éléments spécifiques des textes, d'analyser et de comparer des œuvres.

    Oui ce sujet est une goutte d'eau par rapport aux milles et unes façons dont s'exprime l'inégalité hommes/femmes, j'en ai parfaitement conscience. Je n'ai jamais prétendu m'attaquer au sexisme dans son ensemble, dans ce topic en tout cas, tout comme je n'ai jamais prétendu éradiquer la faim dans le monde.

    C'est un sujet qui ne vous intéresse pas, pas de soucis, pas la peine d'être méprisants pour autant.

    Nous sommes sur livraddict pour partager et échanger autour d'une passion commune, les livres. C'est donc un topic destiné à partager des expériences de lecture que j'ai ouvert, ceci à travers un prisme particulier : la représentation des personnages féminins dans les romans.

    Si ce sujet ne vous intéressait pas, il n'était pas nécessaire pour autant de vampiriser ce topic pour en déplacer le sujet, cracher sur la personne qui l'a créé et empêcher les personnes qu'il aurait pu intéresser de s'exprimer.

    Je vous abandonne ce topic, je ne demanderai pas à ce qu'il soit clôturé, des choses très intéressantes ont été dites et peut-être que d'autres personnes auront envie de rebondir dessus, on ne sait jamais :chaispas:
  • theyoubot

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #17 04 Février 2023 03:14:47

    Lyzmod a écrit

    J'ai ouvert ce topic en espérant créer un safe space ou chacun pourrait partager ses expériences et ressentis de lectures par rapport au mâle-gaze et female-gaze, que je considère comme des clefs de lecture permettant de relever certains éléments spécifiques des textes, d'analyser et de comparer des œuvres.


    Je suis entièrement fautive et navrée d'avoir détourné ton sujet en l'amenant sur le terrain des inégalités hommes-femmes.
    Ma seule excuse est que je comptais poster uniquement le message #4, puis m'en aller. Et puis Floxy a posté son message #7 où il nie les inégalités hommes-femmes et ça a été plus fort que moi.

    J'ai demandé aux modos de détacher la dernière intervention de Floxy, le #15, pour qu'il serve de point de départ d'un nouveau topic sur les inégalités hommes-femmes. Floxy et moi pourront y débattre là bas sans gêner personne.
    Ton topic retrouvera son thème et ceux qui le souhaitent pourront partager leurs expériences de male gaze en littérature.

    Même si ton message m'a déprimée pour les raisons que j'ai expliquées en #4, je ne permettrai pas de te juger sur quelques plans que ce soit. Tu m'as posé des questions et j'y ai répondu en #14 aussi clairement et honnêtement que j'en étais capable. Je ne pense pas qu'on puisse en demander plus à une participante à un sujet de discussion.

    Désolée encore pour le hors sujet économique. Je ferai un effort à l'avenir pour ne plus digresser de la sorte.

    <image>

    Dernière modification par theyoubot (04 Février 2023 03:26:02)

  • Catyladya

    Lecteur professionnel

    Hors ligne

    #18 04 Février 2023 07:28:43

    Bonjour !
    J'ai tout lu mais je n'interviens pas, j'aimerai bien intervenir mais comme dit Lyz je n'y connais rien en économie ^^'
    Je préfère rester côté lecture en effet !
    Si je peux, je veux bien participer !
    Ça m'intéresserai de parler côté mangas aussi après niveau romans j'en lis pas des masses en ce moment j'avoue ^^'

    Dernière modification par Thecatlady (04 Février 2023 07:29:15)

  • petite utopie (Lyzmod)

    Lecteur timide

    Hors ligne

    #19 04 Février 2023 15:44:34

    Bonjour

    Theyoubot

    Je suis entièrement fautive et navrée d'avoir détourné ton sujet en l'amenant sur le terrain des inégalités hommes-femmes.
    Ma seule excuse est que je comptais poster uniquement le message #4, puis m'en aller. Et puis Floxy a posté son message #7 où il nie les inégalités hommes-femmes et ça a été plus fort que moi.


    Je te suis très reconnaissante de mener ce débat avec Floxy car je n'en serais pas capable et tu as l'air très calé sur le sujet :ok:
    Mais si ça peut être fait sur un autre topic je préfère.

    Même si ton message m'a déprimée pour les raisons que j'ai expliquées en #4, je ne permettrai pas de te juger sur quelques plans que ce soit. Tu m'as posé des questions et j'y ai répondu en #14 aussi clairement et honnêtement que j'en étais capable. Je ne pense pas qu'on puisse en demander plus à une participante à un sujet de discussion.


    Je te remercie pour ta sincérité sur le point #14, cela m'a permis de mieux comprendre ton point de vue et de m'interroger sur ma propre prise de conscience.
    Tu t'es néanmoins contentée de 10 lignes écrites par moi sur un forum (sur un sujet assez spécifique en plus) pour te faire une idée de ma vision du féminisme en général et de mon comportement dans ma vie IRL. Comme dit précédemment j'ai conscience que les inégalités hommes/femmes s'expriment de plein de façons différentes, certaines beaucoup plus graves que d'autres, et le male-gaze est certes une goutte d'eau mais pas un sujet inintéressant pour autant. Je n'ai donc pas compris ta véhémence à l'égard de ce sujet et encore moins à l'égard de la façon dont j'aborde la question du sexisme.

    Thecatlady

    Bonjour !
    J'ai tout lu mais je n'interviens pas, j'aimerai bien intervenir mais comme dit Lyz je n'y connais rien en économie ^^'
    Je préfère rester côté lecture en effet !
    Si je peux, je veux bien participer !
    Ça m'intéresserai de parler côté mangas aussi après niveau romans j'en lis pas des masses en ce moment j'avoue ^^'


    Avec grand plaisir ! Je lis peu de mangas. Je regardais pas mal d'animés il y a 10/15 ans et j'ai le souvenir qu'il y avait pas mal de micro-jupes, de culottes à tout va et d'énormes poitrines et ça concernait autant les shonen que les shojo dans mes souvenirs. Mais ça a surement évolué depuis ! (enfin j'espère :goutte: )

  • Titelotie

    Lecteur en pantoufles

    Hors ligne

    #20 06 Février 2023 15:54:57

    J'ai également lu tout ce topic mais sans y participer. Le niveau du débat dépasse largement mon domaine de compétence, je ne suis clairement pas une spécialiste économique ni même, sociologue. Mais les échanges étaient tout de même intéressant bien que je ne sois pas armée suffisamment pour y répondre point par point.   En revanche, je suis tout à fait consciente que l'on peut clairement faire dire ce que l'on veut à des statistiques ou bien que nos croyances/idées peuvent largement êtres biaisées par différents moyens.

    Cependant, je trouve qu'il est difficile de dire que le sexiste n'existe plus aujourd'hui. Il est également difficile de dire que ce sexisme ne puise pas son essence dans notre société et son histoire patriarcale.
    Alors oui, les puristes de la méthode scietifique diront que l'expérience ne fait pas science et je suis d'accord mais quand il s'agit d'un sujet de société on ne peut pas nier un sentiment commun chez de nombreuses femmes d'être encore victimes de sexisme aujourd'hui. Indiviuellement, chaque femme - je pense -  peut avoir plusieurs exemples de micro agressions ou agressions sexistes qu'elles ont pu subir  : harcelement de rue, inégalité face à l'emploi, impact de la maternité sur une carrière professionnelle, reléguer la femme à son apparence seule, ne pas prendre en compte son avis sur certains sujets,  gros haussement de sourcil quand une femme fait un créneau, culture du viol ...  C'est évidemment non exhaustif, et les conséquences sont plus ou moins "graves".

    Ici il ne s'agit pas de dire que c'est les femmes contre les hommes, c'est pas du tout l'idée et oui, il y a eu des évolutions, évidemment mais force est de constater que le droit des femmes est toujours quelque chose qui demande une vigilence particulière. Il n'y a qu'à regarder ce qu'il a pu se passer pour le droits d'accès à l'IVG. (l'actualité mériterait un topic à lui tout seul,mais je vais m'arrêter là, ce n'est pas le débat).
    D'ailleurs, personnellement, je pense que ce sexisme est délétère à la fois à femme mais pèse également sur les hommes. De façon plus indirecte, mais quand même.

    Mais comme c'est très intégré dans la vie quotidienne, évidemment que cela transparait dans certains livres et je trouve ça très intéressant que l'on puisse en parler.
    J'ai lu plusieurs fois des livres qui ont pu me mettre en colère à cause de ça. De moins en moins car j'y fais assez attention désormais mais cela se retrouve beauuuucoup dans les romances où je ne peux pas m'empêcher de voir des relations toxiques (pas toujours bien sûr) et, parfois, des viols complètement banalisés !
    L'exemple le plus frappant pour moi aura été le premier tome de la saga Outlander que j'ai absolument détesté à cause de ça !!! Déjà je me suis fait berner car je pensais lire un roman historique - alors qu'en fait ce livre est une romance, point - mais aussi par tout l'engouement autour du personnage de Jamie qui est complètement adulé. De plus le fait que cette saga ait autant été plébiscitée et qu'il y ait pu avoir un contenu aussi problématique qui est complètement banalisé, ça m'a vraiment fâchée.

    Voilà pour ma brève participation. Il y a surement plein d'imprécisions, il y a beaucoup de ressenti personnel dans mon avis mais je suis curieuse qu'on échange à ce sujet, notamment pour m'éviter de tomber sur des livres qui ne me correspondraient pas à ce sujet.

    Dernière modification par Titelotie (06 Février 2023 15:55:56)