[L'incroyable voyage de Coyote Sunrise/Juil 2023]- Parlons du roman

C'est très bien exprimé ! (Je suis jalouse XD) Je te rejoins tout à fait sur ton analyse.

@Julie : Si j'avais apprécié la couverture, je ne l'avais pas regardé comme toi et ta remarque me l'a fait mieus voir, et apprécié. Merci :)

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Je suis totalement restée bloqué sur le fait que Rodeo, certes en plein deuil, ne pense qu'à lui, qu'à son bien être. Qu'à sa survie face à cette perte immense.
Mais sa fille, a qui il interdit des choses tellement hallucinante et à qui il autorise des choses totalement loufoque.
Il lui interdit de l'appeler papa, il l'embarque sur les routes, alors même qu'il le voit à certains moments qu'elle souffre de ne pas fréquenter d'autres enfants.
Et comment, comment peut-on interdire à une enfant de parler de sa mère ??
Non, vraiment, ça passe pas.
Ça l'aurait fait si le changement de Rodeo était arrivé bien plus tôt. Et encore.
Le moment où il fait demi tour pendant qu'elle dort, c'est tout simplement atroce.
Et puis d'autre chose m'ont un peu gâché ma lecture : qu'on laisse deux enfants monter sur le toit d'un bus qui roule, qu'on prenne une chèvre aussi gentille soit-elle dans ce genre de véhicule, qu'il n'y ai absolument pas de quoi faire dormir 7 personnes dans ce bus, qu'une mineure mente pour s'embarquer avec eux et que Rodeo lui affirme que ce n'est pas grave, que Coyote se mette à conduire Yageur à son âge...
Au moins j'aurais essayé mais clairement ce n'était pas pour moi.

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Pour ma part, ce que j'ai particulièrement apprécié avec ce roman, c'est qu'il peut à la fois être lu comme un formidable récit d'aventure, avec cette folle épopée pour arriver à temps en dépit de toutes les péripéties parfois loufoques (la chèvre, je ne me remettrai jamais de la chèvre, j'avoue, j'ai lu plusieurs fois ces passages en éclatant de rire à chaque fois en imaginant la chèvre dans le bus, un vrai fou rire), et comme un récit bien plus profond, qui aborde des tas de questions (le deuil, bien évidemment, avec Coyote et Rodéo, mais aussi plus globalement les situations de vie compliquées avec Salvador et sa famille, Val chassée de chez elle ...).
C'est selon moi une grande force, car c'est un roman qui peut déjà plaire aux plus jeunes, même s'ils ne saisissent pas encore tous les enjeux sous-jacents, ils passeront un bon moment à rouler en compagnie de ce drôle de trio et de leurs compagnons de route ... et aux plus grands. C'est un livre qui peut d'une certaine façon accompagner un lecteur à plusieurs moments de sa vie, qui trouvera toujours un écho quelque part, dans les bons comme dans les mauvais moments : c'est un roman qui peut faire rêver ou réfléchir, rire ou pleurer. Parfois le tout en même temps, d'ailleurs.

Globalement, c'est un récit que j'ai trouvé à la fois terriblement juste et terriblement délicat. On sent bien que rien n'est jamais totalement blanc ni totalement noir, totalement bien ni totalement mauvais, dans la vie : tout est toujours en nuances, en dégradés. Les choses sont souvent bien plus complexes qu'elles ne peuvent en avoir l'air au premier abord, si on s'arrête aux premiers jugements hâtifs, on risque malheureusement bien souvent de condamner injustement sans savoir vraiment.
On peut critiquer Rodéo, le taxer de père irresponsable et même cruel ... mais c'est avant tout un homme qui souffre, profondément, et on ne peut en réalité pas savoir comment on aurait agit à sa place, en étant lui (et je dis bien "en étant lui", et non pas en ayant "seulement" vécu une situation similaire, car aucune situation n'est identique, vu que chaque individu est parfaitement unique). Je ne dis pas que sa façon de gérer était saine, au contraire, mais je pense vraiment qu'il mérite la compassion plus que le jugement : il s'est certes trompé sur toute la ligne, mais je pense qu'au plus profond de lui, il a toujours voulu ce qui était le mieux pour sa fille, je pense qu'il l'aime sincèrement même s'il a quelque peu disjoncté quant à la façon de l'aider à franchir le cap ...
Clairement, même si j'ai une affection particulière pour Coyote, je pense que c'est Rodéo qui m'a le plus touchée, peut-être justement parce qu'il est un peu à l'écart, qu'il n'est pas le personnage principal, et que sa souffrance est peut-être un peu moins perceptible, et donc qu'on a plus tendance à le juger qu'autre chose. Mais plus le temps passe, plus j'aime Rodéo, qui n'est clairement pas un mauvais bougre dans le fond.

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Je rejoins LilyHMA sur le fait que les mots, les phrases qu'utilisent l'auteur pour Coyote font très adulte pour une ado de 12 ans. Ce sentiment s'est estompé au fur et à mesure du livre où on retrouve plus une fille qui a besoin de son père et d'exprimer son deuil pour avancer.
Pour Rodéo, en effet sa gestion du deuil peut paraitre choquante mais personnellement cela m'a semblé compréhensible et même si ces choix ne sont pas forcement les bons il m'est difficile de juger.
J'ai aimé l'intégralité des personnages en général, chacun passe par des moments difficiles et je pense que l'on peut, par leur intermédiaire, s'identifier à eux. Moi perso ma préférée c'est la chèvre car c'est une chèvre XD