#1 23 Octobre 2010 07:47:53
<image> Un monument de la littérature française écrit par Michel Tournier d'après un texte de Goethe, poète et dramaturge allemand. L'auteur de "Vendredi ou les limbes du Pacifique" se verra attribuer le prix Goncourt pour cet ouvrage en 1970.
"Je me demande si la guerre n'éclate pas dans le seul but de permettre à l'adulte de faire l'enfant, de régresser avec soulagement jusqu'à l'âge des panoplies et des soldats de plomb.", déclare l'auteur au cours de ce livre qui raconte la transposition d'une vieille légende allemande d'un ogre enlevant les enfants pour narrer l'enrôlement de force des enfants allemands durant la seconde guerre mondiale.
Résumé : L'histoire est celle d'Abel Tiffauges dont on suit le destin de son passage au pensionnat Saint-Christophe où il rencontre l'étrange Nestor, élève privilégié qui le prend sous son aile et qu'il adule, à la Seconde Guerre mondiale qui permettra à Abel Tiffauges de s'épanouir et d'aller jusqu'au bout de ses obsessions.
Abel raconte d'abord à Paris dans un journal intime son enfance et sa vie avant 1939 (dans la capitale). Après "la Drôle de guerre", Abel est un colombophile passionné dans l'armée en Alsace. Puis, Abel est fait prisonnier et transporté à travers l'Allemagne et la Pologne en Prusse-Orientale (région allemande à l'époque qui aujourd'hui correspond à peu près à l'enclave russe de Kaliningrad/Königsberg située au nord-est de la Pologne).
Emprisonné d'abord dans le camp de Moorhof (près d'Insterburg - actuellement Tcherniakhovsk et Gumbinnen - actuellement Goussev), Abel rejoint ensuite la réserve de Rominten (sud-est de la région de Prusse-Orientale), domaine de chasse de Goering qui est appelé par le héros l'ogre de Rominten. Il se retrouve ensuite, en 1943, au sud de Rominten, en Mazurie, dans l'ancienne forteresse de Kaltenborn, transformé en napola (école para-militaire du IIIe Reich). Là, il devient l'ogre de Kaltenborg, s'accomplissant complètement dans le "recrutement forcé" d'enfants dans la région mazurienne et devenant peu à peu maître de la napola. Il ignore que ses 400 jungmannen sont destinés à périr dans la défense désespérée de la forteresse lors de l'invasion soviétique. Il sauve Ephraïm, un garçon juif venant d'un camp lituanien, et se sauve avec lui sur le dos de Kaltenborg.
Un ouvrage majeur dans la littérature post seconde guerre mondiale.